L'origine de l'erreur du Coran sur Marie et la Trinité
Posté : 09 sept.14, 13:45
5.116. Et lorsque Dieu dit à Jésus : «Ô Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux hommes : “Prenez-nous, ma mère et moi, pour divinités en dehors de Dieu”?» – «Gloire à Toi !, dit Jésus, il ne m'appartient pas de dire ce qui n'est pas une vérité pour moi. Si je l'avais dit, ne l'aurais-Tu pas su? Car Tu connais le fond de ma pensée, et je ne connais rien de la Tienne. En vérité, les mystères n'ont point de secret pour Toi.
Donc pour reprendre ce que j'ai dit en initiant un autre sujet, aux origines du christianisme, il y a la Gnose.
La Gnose est une soupe de spéculations théologiques empruntant à diverses mythologies mises en contact par les empires hellénistiques. C'est le New Age de l'époque.
La principale préoccupation des gnostiques était de trouver la recette pour échapper à la matière et rejoindre les cieux supérieurs.
Philon ayant bien glosé sur le Verbe médiateur entre Dieu et les hommes, certains courants gnostiques se mirent à prêcher que la recette de l'évasion avait été prêchée d'en haut par l'intervention du Verbe.
La secte marcionite prêchait que le Verbe était descendu des cieux sur Capharnaüm et la secte simonienne qu'il était descendu sur Tyr.
Pour pas mal de ces sectes, le Verbe était le fils de la Sagesse et de Dieu le Père
Il faut savoir que dans l'AT la Sagesse est l'épouse de Dieu :
Son intimité avec Dieu fait éclater sa noble origine car le maître de l'univers l'a aimée.
Sg 8,3
Et que cette Sagesse existait au commencement des temps :
Avec toi est la Sagesse, qui connaît tes oeuvres et qui était présente quand tu faisais le monde.
Sg 9.9
Avant les siècles, dès le commencement, il m'a créée; éternellement je subsisterai.
Siracide, 24.9
Or au commencement des temps, on ne trouve que le souffle de Dieu en sa compagnie :
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme,
et le souffle de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Gn 1,1-2
Le souffle est un mot féminin en hébreu comme en grec.
Il est donc aisé d'en faire la compagne de Dieu.
Pour le passage à la Sagesse, j'avoue que j'ignore le comment de la chose.
Toujours est-il que le Père et le Souffle / l'Esprit / la Sagesse engendrent le Verbe.
Après Marcion, vinrent des mouvements chrétiens prétendant que le Christ s'était réellement incarné et n'avait pas seulement l'apparence de chair que l'on trouve chez Paul (ἐν ὁμοιώματι σαρκὸς ἁμαρτίας ; Rm 8,3)
Et donc pour cette incarnation, il fallu doter Jésus d'une naissance terrestre.
Pour la biographie de Marie, les théologiens empruntèrent tout naturellement divers traits à la Sagesse.
Exemple :
La Sagesse élève ses enfants et prend soin de ceux qui la cherchent.
Celui qui l'aime aime la vie, ceux qui la cherchent dès le matin seront remplis de joie.
Celui qui la possède héritera de la gloire; où il porte ses pas, le Seigneur le bénit.
Si 4.11-13
Ce qui nous donne :
Jésus, voyant sa mère et, tout près, le disciple qu'il préférait, dit à sa mère :
"Femme, voilà ton fils."
Ensuite, il dit au disciple : "Voilà ta mère."
Et, depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Jn 19.26-27
Et donc nous avons des sectes qui ont spéculé et des théologies qui se sont succédées.
Mais une nouvelle théologie ne fait pas disparaître les précédentes et l'exemple le plus flagrant est la juxtaposition de quatre Evangiles comportant moult incompatibilités dans le même Canon
Il y a naturellement eu bien plus de quatre Evangiles dans l'histoire du christianisme mais certaines sectes ont été plus puissantes que d'autres, suffisamment pour écraser les moins importantes mais pas assez pour éradiquer les Synoptiques antérieurs à Luc ni l'Evangile de Jean.
Alors on a fini par ménager la chèvre et le chou lors de multiples conciles.
Cela n'a pas suffit à faire taire les sectes dont les options étaient rejetées par les conciles et cela faisait ricaner Celse qui observait que ces chrétiens prétendant détenir la Vérité n'étaient d'accord sur rien quant au contenu de cette Vérité.
Et puis l'Eglise a fini par prendre le pouvoir et a liquidé toutes les sectes restantes à l'aide de la police de Constantin.
Mais Constantin n'avait aucun pouvoir hors de ses frontières et les chrétiens d'Arabie, de Perse, et d'autres régions où ils avaient essaimé n'avait cure de l'orthodoxie romaine.
Et c'est ainsi que les Arabes furent en contact avec toutes sortes de sectes chrétiennes dont certaines étaient encore gnostiques avec le Souffle de Dieu en mère du Fils et d'autres catholiques avec la dernière version sortie des presses où ce rôle était dévolu à Marie.
Et donc retrouver Marie en personne de la Trinité par la grâce d'une synthèse musulmane de divers courants chrétiens ne peut surprendre que ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la nébuleuse chrétienne.
Quant à l'anachronisme coranique qui identifie Marie mère de Jésus à Marie sœur de Moïse, n'oublions pas que dans la Septante, après le Deutéronome, qui se termine sur la mort de Moïse, vient le « Livre de Jésus », car en grec rien ne distingue le nom de Josué de celui de Jésus.
De plus, il se peut que des sectes chrétiennes y soient là aussi allées de leurs spéculations car les parallèles entre Josué et Jésus ne manquent pas non plus dans la littérature patristique :
http://fr.scribd.com/doc/157217944/Josu ... -peres-pdf
Donc pour reprendre ce que j'ai dit en initiant un autre sujet, aux origines du christianisme, il y a la Gnose.
La Gnose est une soupe de spéculations théologiques empruntant à diverses mythologies mises en contact par les empires hellénistiques. C'est le New Age de l'époque.
La principale préoccupation des gnostiques était de trouver la recette pour échapper à la matière et rejoindre les cieux supérieurs.
Philon ayant bien glosé sur le Verbe médiateur entre Dieu et les hommes, certains courants gnostiques se mirent à prêcher que la recette de l'évasion avait été prêchée d'en haut par l'intervention du Verbe.
La secte marcionite prêchait que le Verbe était descendu des cieux sur Capharnaüm et la secte simonienne qu'il était descendu sur Tyr.
Pour pas mal de ces sectes, le Verbe était le fils de la Sagesse et de Dieu le Père
Il faut savoir que dans l'AT la Sagesse est l'épouse de Dieu :
Son intimité avec Dieu fait éclater sa noble origine car le maître de l'univers l'a aimée.
Sg 8,3
Et que cette Sagesse existait au commencement des temps :
Avec toi est la Sagesse, qui connaît tes oeuvres et qui était présente quand tu faisais le monde.
Sg 9.9
Avant les siècles, dès le commencement, il m'a créée; éternellement je subsisterai.
Siracide, 24.9
Or au commencement des temps, on ne trouve que le souffle de Dieu en sa compagnie :
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme,
et le souffle de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Gn 1,1-2
Le souffle est un mot féminin en hébreu comme en grec.
Il est donc aisé d'en faire la compagne de Dieu.
Pour le passage à la Sagesse, j'avoue que j'ignore le comment de la chose.
Toujours est-il que le Père et le Souffle / l'Esprit / la Sagesse engendrent le Verbe.
Après Marcion, vinrent des mouvements chrétiens prétendant que le Christ s'était réellement incarné et n'avait pas seulement l'apparence de chair que l'on trouve chez Paul (ἐν ὁμοιώματι σαρκὸς ἁμαρτίας ; Rm 8,3)
Et donc pour cette incarnation, il fallu doter Jésus d'une naissance terrestre.
Pour la biographie de Marie, les théologiens empruntèrent tout naturellement divers traits à la Sagesse.
Exemple :
La Sagesse élève ses enfants et prend soin de ceux qui la cherchent.
Celui qui l'aime aime la vie, ceux qui la cherchent dès le matin seront remplis de joie.
Celui qui la possède héritera de la gloire; où il porte ses pas, le Seigneur le bénit.
Si 4.11-13
Ce qui nous donne :
Jésus, voyant sa mère et, tout près, le disciple qu'il préférait, dit à sa mère :
"Femme, voilà ton fils."
Ensuite, il dit au disciple : "Voilà ta mère."
Et, depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Jn 19.26-27
Et donc nous avons des sectes qui ont spéculé et des théologies qui se sont succédées.
Mais une nouvelle théologie ne fait pas disparaître les précédentes et l'exemple le plus flagrant est la juxtaposition de quatre Evangiles comportant moult incompatibilités dans le même Canon
Il y a naturellement eu bien plus de quatre Evangiles dans l'histoire du christianisme mais certaines sectes ont été plus puissantes que d'autres, suffisamment pour écraser les moins importantes mais pas assez pour éradiquer les Synoptiques antérieurs à Luc ni l'Evangile de Jean.
Alors on a fini par ménager la chèvre et le chou lors de multiples conciles.
Cela n'a pas suffit à faire taire les sectes dont les options étaient rejetées par les conciles et cela faisait ricaner Celse qui observait que ces chrétiens prétendant détenir la Vérité n'étaient d'accord sur rien quant au contenu de cette Vérité.
Et puis l'Eglise a fini par prendre le pouvoir et a liquidé toutes les sectes restantes à l'aide de la police de Constantin.
Mais Constantin n'avait aucun pouvoir hors de ses frontières et les chrétiens d'Arabie, de Perse, et d'autres régions où ils avaient essaimé n'avait cure de l'orthodoxie romaine.
Et c'est ainsi que les Arabes furent en contact avec toutes sortes de sectes chrétiennes dont certaines étaient encore gnostiques avec le Souffle de Dieu en mère du Fils et d'autres catholiques avec la dernière version sortie des presses où ce rôle était dévolu à Marie.
Et donc retrouver Marie en personne de la Trinité par la grâce d'une synthèse musulmane de divers courants chrétiens ne peut surprendre que ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la nébuleuse chrétienne.
Quant à l'anachronisme coranique qui identifie Marie mère de Jésus à Marie sœur de Moïse, n'oublions pas que dans la Septante, après le Deutéronome, qui se termine sur la mort de Moïse, vient le « Livre de Jésus », car en grec rien ne distingue le nom de Josué de celui de Jésus.
De plus, il se peut que des sectes chrétiennes y soient là aussi allées de leurs spéculations car les parallèles entre Josué et Jésus ne manquent pas non plus dans la littérature patristique :
http://fr.scribd.com/doc/157217944/Josu ... -peres-pdf