De Uhud à Hudaybiya: Batailles de l'Islam.
Posté : 08 oct.14, 14:34
Leçon 48, De la Bataille de Uhud jusqu'à celle d'Al-Hudaybiya
Bataille de Uhud – Bataille de Banû Quraydha – Bataille, puis trêve d'Al-Hudaybiya
Bataille de Uhud
Une année entière s'écoula depuis la bataille de Badr. Et pourtant les chameaux de la fameuse caravane qoraïchite stationnaient encore auprès de la Maison de Consultation (Dar An-Nadwa). Les notables de la tribu de Qoraïche ayant survécu à la bataille se réunirent avec Abû Sufyân et convinrent de consacrer le rendement de leurs capitaux dans cette caravane à la préparation de la prochaine guerre contre le Prophète (BP sur lui). De fait, les bénéfices se chiffrèrent à cinquante milles dinars. Trois mille qoraïchites se réunirent ainsi, tout avec leurs alliés des Banû Al-Mustalaq et autres, et partirent au combat, avec leurs chanteuses, tambours et vin. Hind, l'épouse de Abû Sufyân, en plus de quinze femmes sortirent également pour insuffler le courage aux combattants qui avancèrent jusqu'à Zhul-Hulayfa, à proximité de Médine.
D'autre côté, un message de la part d'Al-`Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib vint alerter le Prophète (BP sur lui) du déplacement des troupes polythéistes. Ainsi, le Prophète réunit-il ses Compagnons pour les en prévenir. Il les consulta sur la position musulmane : serait-il mieux de rester à Médine et attendre l'offensive de l'ennemi ? La plupart des avis optèrent pour le non, préférant plutôt la sortie des troupes musulmanes.
Vendredi, 10 chawwâl de l'an 3 de l'hégire : le Prophète (BP sur lui) dirigea la Prière du Vendredi et incita à la fermeté et à l'endurance dans son discours. Ensuite, il entra dans sa chambre, mit deux armures, porta son sabre et accrocha son bouclier au dos. A sa vue ainsi armé, nombre de ceux qui lui avaient conseillé de partir aux armes s'en dédirent : "Nous la trouvons meilleure ta proposition de rester !" Mais le Prophète (BP sur lui) trancha court : "Il n'appartient pas à un prophète ayant porté son arme de la déposer, avant qu'Allah ne juge entre lui et ses ennemis !"
Le Prophète (BP sur lui) divisa les brigades et examina les troupes. Ensuite, il avança en tête de mille hommes jusqu'à mi-chemin entre Médine et le mont Uhud situé au nord de la ville. S'en détacha à ce stade `Abdullâh ibn Ubayy ibn Salûl, chef des hypocrites, et rentra avec trois cent de ses compagnons. Tout de même, l'armée musulmane poursuivit sa marche jusqu'aux cols de Uhud où elle campa, le dos étant du côté de la montagne et l'avant, du côté de Médine. Les infidèles eux, se positionnèrent au cœur de la vallée proche du mont Uhud. Côté musulman : le Prophète (BP sur lui) appela les tireurs de flèches qui étaient au nombre de cinquante et fixa leur position sur la montagne, protégeant le dos de l'armée. Il leur interdit tout net de quitter leur poste. Après avoir remis de l'ordre dans les rangs des combattants, le Prophète (BP sur lui) prêcha quelques conseils et astuces. Coup de départ : un homme émergea des rangs des infidèles pour le duel. Az-Zubayr ibn Al-`Awwâm sortit à sa rencontre et le tua. Dans un autre face à face, `Alî ibn Abî Tâlib tua le porteur du drapeau des mécréants, nommé Hamza Artâh. Enfin sortit des rangs des infidèles `Abd Ar-Rahmân ibn Abî Bakr As-Siddîq, réclamant un duelliste. Son père musulman voulait lui répondre, mais le Prophète (BP sur lui) le retint en disant : "Faites-nous jouir de ta présence, Abû Bakr !"
Voilà que les armes se croisèrent. Les femmes qoraïchites commencèrent à battre les tambours et à chanter les vers célèbres, affûtant ainsi le zèle de leurs hommes. Au premier tour de combat, la balance pencha du côté des musulmans. Mais lorsque les rangs ennemis furent à découvert, les tireurs quittèrent leurs positions surplombant le champ de bataille, en violation des ordres bien strictes et se mêlèrent au reste des combattants, fragilisant ainsi l'arrière-garde des troupes musulmanes. La collecte du butin occupa un bon nombre de combattants et les musulmans furent désordonnés. Là, les cavaliers du camp polythéiste, sous le commandement de Khâlid ibn Al-Walîd, réattaquèrent de derrière les musulmans, leur infligeant un coup dur. Pire encore : une rumeur circula sur l'assassinat du Prophète (BP sur lui) ce qui abaissa le moral des guerriers musulmans et permit une percée plus profonde dans leurs rangs.
La place du Prophète fut découverte par l'ennemi qui cribla son noble corps de pierres. Le Prophète (BP sur lui) tomba sur le flanc ; son incisive latérale fut cassée, ses visage et lèvres furent blessés, et sa joue fut percée par deux maillons de son casque. Ce fut Abû `Ubayda ibn Al-Jarrâh (qu'Allah l'agrée) qui débarrassa le Messager de ces maillons, sacrifiant pour ce faire ses deux incisives du devant.
Les infidèles se resserrèrent autour du Prophète (BP sur lui). Pour défendre leur maître chéri, cinq Auxiliaires (Ansâr) se plantèrent autour de lui, suivis d'un groupe d'autres musulmans qui ne tardèrent pas à disperser la foule des infidèles entourant le Prophète (BP sur lui). Parmi les importants protagonistes sur la ligne de défense : Sa`d ibn Abî Waqqâs ; `Abd Ar-Rahmân ibn `Awf ; Abû Talha Al-Ansârî qui vida son carquois devant le Prophète (BP sur lui) et Abû Dijâna qui se pencha sur le Prophète (BP sur lui), recevant ainsi les flèches ennemies dans le dos.
Lorsque les infidèles furent dissipés, Ka`b ibn Mâlik aperçut son Prophète bien aimé (BP sur lui) en vie. Alors il s'écria : "Ô musulmans ! Réjouissez-vous !" mais le Prophète lui fit tout de suite signe de se taire. Puis il avança vers les cols de la montagne, entre Sa`d ibn Abî Waqqâs et Sa`d ibn `Ubâda. Lui tirent également compagnie Abû Bakr, `Umar, `Alî, Talha, Az-Zubayr et autres. Ensuite arriva sa fille Fâtima Az-Zahrâ' qui lava ses membres du sang et banda ses blessures. Soudain, Ubayy ibn Khalaf, du camp infidèle, les surprit : "Où est Mohammed ? Je ne serai vraiment pas en vie s'il survit !" Là le Prophète (BP sur lui) le frappa avec une lance, le faisant tomber de son cheval. L'homme fut blessé au cou, et succomba à ses blessures. Ce fut le seul homme jamais tué par le Prophète.
Plus tard, le Messager (BP sur lui) voulait escalader un rocher dans les cols afin de jeter un regard sur les infidèles. Mais incapable de se lever tout seul, Talha ibn `Ubayd-illâh lui donna un coup de main. Du haut du rocher, il aperçut la foule mécréante sur les hauteurs de la montagne et s'exclama : "Il n'appartient pas à ceux-là de nous surmonter !" Pour les en faire descendre, le Prophète envoya `Umar ibn Al-Khattâb en tête d'un groupe de musulmans.
Du côté ennemi, Abû Sufyân monta une pente et s'écria tout haut : "La guerre a des hauts et des bas ! Voici notre jour de victoire, contre celui de Badr ! Hausse-toi Hubal !" Là, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à `Umar ibn Al-Khattâb de lui répondre. "Allah est plus haut et plus sublime !" Réfuta `Umar. "C'est tout différent : nos hommes tués sont au Paradis ; tandis que les vôtres sont en Enfer !" Distinguant la voix de `Umar, Abû Sufyân appela : "Viens à moi `Umar !" Et `Umar fut autorisé par le Prophète d'aller auprès de Abû Sufyân qui lui posa aussitôt la question : "Dis-moi, par Dieu, `Umar … Avons-nous tué Mohammed ?" – "Par Dieu, non" ; répondit `Umar. "De plus, il entend tes paroles que voici !" Alors Abû Sufyân appela de nouveau : "Rendez-vous donc à Badr, l'année prochaine !" Les musulmans lui transmirent la réponse du Prophète (BP sur lui) à l'affirmative. Mais Abû Sufyân manqua au rendez-vous : l'année suivante, il ne sortit pas alors que le Prophète se rendit à Badr sans personne trouver. Cette sortie du Prophète fut nommée "la Petite (l'Autre) Bataille de Badr".
Revenons à Uhud : les Qoraïchites se retirent. Le Prophète (BP sur lui) examina les martyrs musulmans puis ordonna de les inhumer. Il retourna à Médine en mi-chawwâl. Bilan de la bataille : soixante-dix martyrs côté musulman, dont quatre Emigrés Muhâjirûn (le reste appartenant aux Auxiliaires Ansâr) et vingt-deux côté infidèle.
A noter qu'à la fin de la bataille, la femme de Abû Sufyân et ses copines s'étaient mises à mutiler les cadavres des martyrs musulmans, leur coupant oreilles et nez pour les monter en colliers !! La femme de Abû Sufyân éventra particulièrement le cadavre de Hamza, l'oncle martyr du Prophète, et mâcha son foie voulant, par cet acte, venger l'honneur qoraïchite perdu au cours de la bataille de Badr.
Une seule nuit après avoir regagné Médine, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à tous ceux qui avaient participé à cette bataille de repartir avec lui à la poursuite de quelques débris ennemis possibles. D'autre part, Abû Sufyân voulait retourner avec ses soldats pour un second tour contre les musulmans, mais il fut découragé par les nouvelles sur le retour de Mohammed et de tous ses Compagnons. Il fit donc marche arrière et reprit son chemin de retour vers La Mecque.
Le Prophète (BP sur lui) et ses Compagnons campèrent trois jours durant à Hamrâ' Al-Asad, un endroit à 8 miles de Médine sur la route vers La Mecque, puis rentrèrent à Médine après s'être assurés de la rentrée définitive des mécréants en Mecque.
Bataille d'Al-Khandaq (de la Tranchée)
Un pacte d'alliance liait les musulmans Khazrajites aux juifs des Banû An-Nadîr de la banlieue de Médine. Ce pacte fut violé par les juifs qui attentèrent à la vie du Prophète (BP sur lui). En revanche, en l'an 4 de l'hégire, le Prophète et les musulmans menèrent un raid contre eux et les chassèrent de leurs habitations qui échurent par conséquent aux mains des musulmans. Ces juifs exilés ne purent désormais jamais rester en paix. Une délégation d'eux se rendit à La Mecque et s'entretint avec les chefs qoraïchites. Les deux parties s'accordèrent – tout avec la tribu de Ghatafân - à se réunir pour la guerre contre les musulmans. Ainsi, les Qoraïchites et leurs alliés de Kinâna, joints par les Ghatafân et leurs alliés de Najd se préparèrent à une attaque d'envergure. L'armée issue de cette coalition comptait 10 mille combattants, avec Abû Sufyân comme commandant général.
La nouvelle lui étant parvenue, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons leur avis sur la stratégie de défense. Salmân Al-Fârisî émit la proposition de creuser une tranchée traversant l'entrée nord de Médine. Et ce fut fait. Les Qoraïchites et les forces coalisées avancèrent jusqu'au bord de la tranchée où ils campèrent. De l'autre côté de la tranchée s'installèrent les musulmans, au nombre de 3 mille, avec le Prophète (BP sur lui) en tête. Des volées de traits partirent de part et d'autre des deux camps pour une vingtaine de jours. Le Prophète (BP sur lui) engagea des gardiens aux abords de la tranchée pour éviter toute infiltration pendant la nuit. Qui plus est, il assurait en personne la garde du point le plus critique. Las de la longue durée du siège, un bataillon de cavaliers polythéistes tenta de traverser la tranchée à cheval : les uns tombèrent se cassant les cous, d'autres se heurtèrent à la résistance musulmane. Une bataille qui dura un jour entier.
Bataille de Banû Quraydha
Le Prophète (BP sur lui) fut prévenu de l'intention des juifs de Banû Quraydha siégeant en banlieue médinoise de rompre, eux-aussi, leurs pactes conclus avec lui. Alors il retrancha de ses troupes 500 hommes et les fit retourner pour assurer la garde des femmes et du reste de la population à Médine. Effectivement, au dévoilement de l'agenda caché des Banû Quraydha, les soucis s'accentuèrent ; les musulmans ayant ressenti l'étau de l'animosité se resserrer sur eux, non seulement de l'extérieur mais aussi de l'intérieur. Toutefois, Allah – à Lui la Puissance et la Gloire – soutint Son Messager avec de quoi fragiliser les rangs ennemis : ceux-ci tombèrent en proie aux traîtrises et aux machinations, jusqu'à ce que régnassent la paralysie et la défiance sur le camp des coalisés. Enfin, le Très-Haut les frappa d'une tempête glaciale dans une nuit ténébreuse. Une tempête qui fit renverser leurs ustensiles et écraser leurs pots, astreignant enfin les coalisés à retourner chez eux, après cette nuit bizarre. Ce fut ainsi qu'Allah – Exalté soit-Il – délivra les musulmans de cette calamité où ils auraient dû faire face à une coalition des tribus arabes et juives à la fois.
Cet incident eut lieu entre les mois de chawwâl et de zhul-qi`da de l'année 5 hégirienne. Bilan : 5 martyrs musulmans et 3 mécréants tués.
A peine se rendit-il à Médine, le Prophète (BP sur lui) refusa d'enlever le costume de guerre avant de régler les comptes. Il frappa les Banû Quraydha d'un siège pour leur trahison et leur violation du pacte avec les musulmans. Le siège dura vingt-cinq nuits au bout desquelles les assiégés risquèrent de périr, et cédèrent enfin à se soumettre au jugement du Prophète (BP sur lui). Ils acceptèrent leur dignitaire Sa`d ibn Mu`âzh (devenu musulman) comme arbitre. Celui-ci émit la sentence que les hommes de la tribu soient liquidés ; les femmes et enfants, pris en esclaves ; et les biens, pris en butin. Ainsi, les hommes – au nombre de 700 – furent-ils détenus dans les maisons des Auxiliaires (Ansâr) jusqu'à ce que prit fin la préparation des fossés consacrés à leur inhumation, une fois tués. Les musulmans furent ainsi épargnés aux vices d'un tel voisinage venimeux. Certes Allah est Puissant, Il est le Détenteur du pouvoir de punir.
Bataille, puis traité d'Al-Hudaybiya
Le Messager (BP sur lui) passa le reste de l'an 5 de l'hégire à Médine, après la bataille d'Al-Khandaq. En l'an 6, il partit à destination de la tribu Banû Lihyân qui avait tué `Âsim ibn Thâbit et ses copains, mais trouva que les hommes de cette tribu s'étaient dispersés. Il mit ensuite le cap sur Zhû Qarad afin de riposter contre l'attaque de sa chamelle laitière menée par `Uyayna ibn Hisn. Au bout d'une brève escarmouche, l'ennemi prit aussitôt la fuite. L'attaque suivante fut dirigée contre les Banû Al-Mustalaq, le Prophète étant averti de leur mobilisation en cours contre lui. Or, il les mit hors de combat, prenant en butin leurs biens et esclaves.
En zhul-qi`da de cette même année, le Messager (BP sur lui) se dirigea vers La Mecque, voulant accomplir le petit pèlerinage (`Umra). Cinq cent mille musulmans – Emigrés Muhâjirîn et Auxiliaires Ansâr – sortirent avec lui. Il amena avec lui les offrandes afin de laisser comprendre qu'il n'a aucune intention guerrière. Il enjoignit à ses Compagnons de n'emporter comme arme que les épées dans leurs étuis ; armes qu'il ne convenait pas de dégainer au sein de la Maison Sacrée. Le Prophète (BP sur lui) avança dans ce cortège jusqu'à `Usfân, un endroit à deux haltes de La Mecque. Là, on vint l'alerter sur la décision qoraïchite commune d'interdire aux musulmans l'accès à La Mecque. Les Qoraïchites s'étaient préparés à la guerre et déjà, ils avaient expédié Khâlid ibn Al-Walîd à la tête de deux-cent cavaliers afin de rabrouer les musulmans.
Ce faisant, les musulmans dévièrent vers une route au sud de La Mecque, jusqu'à ce qu'ils accédassent à Al-Hudaybiya, un endroit près de la ville sacrée qui devait son nom à un puits là-bas. La chamelle du Prophète s'agenouilla dans cet endroit et le Prophète recommanda une halte à ses Compagnons. Un messager du côté qoraïchite vint trouver le Prophète (BP sur lui) et s'enquit sur les desseins des musulmans dans leur progression vers La Mecque. Et le Prophète révéla les intentions musulmanes au messager qoraïchite qui retourna à ses maîtres avec les nouvelles. Se méfiant de sa version, les Qoraïchites expédièrent un autre messager. Celui-ci, d'arrivée au camp musulman, vit les offrandes et entendit tout haut les appels de talbiya (annonçant le pèlerinage). Par suite, il revint à ses maîtres mecquois affirmant : "Les gens sont venus faire le petit pèlerinage ; il ne convient donc pas de les en empêcher. Comment ça se fait que les Lakhm, les Juzhâm et les Himyar puissent accomplir le pèlerinage, alors qu'au fils de `Abd Al-Muttalib, cela est interdit ?" Toutefois, les Qoraïchites fermèrent les yeux sur ce témoignage, et déléguèrent un autre messager. Celui-ci fut surtout touché par l'extrême révérence et l'affection généreuse que les musulmans avaient pour leur prophète. De retour aux siens, il dit : "Par Dieu, je n'ai vu un souverain avec son peuple comme est Mohammed avec ses Compagnons !" Après concertation, une décision fut faite : "Qu'on le fasse rentrer chez lui pour cette année, et qu'il revienne prochainement !"
Au reste, le Prophète (BP sur lui) envoya `Uthmân ibn `Affân sous la tutelle d'un homme des Banû Umayya aux Qoraïchites, afin de rassurer ceux-ci sur ses intentions. Dix musulmans partirent en compagnie de maître `Uthmân avec en vue de visiter leurs proches à La Mecque. Mais la réponse que reçut le messager musulman fut : "Mohammed n'entrera jamais à la ville contre notre gré !" Pire encore, on défendit à maître `Uthmân et à ceux qui étaient avec lui de retourner au camp musulman ; ce qui fit circuler les rumeurs sur l'assassinat du noble Compagnon. Par conséquent, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons de rester fermes à ses côtés, pour la guerre. Et les Compagnons ne tardèrent pas à lui prêter serment d'allégeance à cet effet. C'était sous un arbre qui fut plus tard surnommé "Arbre de l'Agrément" (Ridwân). Le serment emprunta toujours ce même nom (Serment de l'Agrément). De l'autre côté, les mécréants envoyèrent leurs combattants de la première heure, mais les musulmans en firent douze prisonniers.
Par crainte des contrecoups possibles de l'allégeance musulmane, les infidèles dépêchèrent un homme au Messager d'Allah (BP sur lui) pour négocier un compromis. Après la libération des prisonniers de part et d'autre, dont maître `Uthmân ibn `Affân, les conditions de la trêve firent l'objet de débat et d'accord. Quatre conditions:
Un cessez-le-feu de dix ans entre les deux camps
Retour du Prophète et des musulmans pour la présente année sans visiter La Mecque, et report de leur visite à l'année suivante. Là, ils seraient autorisés à y entrer sans armes, sauf les épées dans leurs étuis, et à y séjourner trois jours en l'absence des Qoraïchites
Engagement musulman d'éconduire tout Qoraïchite voulant les joindre, mais liberté qoraïchite, en cas réciproque, d'accepter ou de renvoyer tout musulman voulant joindre leur camp
Liberté garantie à quiconque voudrait pactiser soit avec les musulmans, ou avec les Qoraïchites, de le faire.
Les clauses de cette trêve furent dictées par le Prophète (BP sur lui), et couchées par écrit par `Alî ibn Abî Tâlib qui en rédigea un document. Les musulmans finirent par accepter de bon gré ce que leur prophète (BP sur lui) avait accepté ; quoique irrités au début de certaines clauses arbitraires. Ainsi, le Prophète (BP sur lui) et les musulmans se désacralisèrent, renonçant à leur `Umra, et regagnèrent Médine. La sourate Al-
Fat-h (La Conquête Eclatante, no 48) se référait à cet incident.
Questionnaire
1- Qui avertit le Prophète (BP sur lui) du départ des Qoraïchites pour la guerre contre lui avant la bataille de Uhud ?
2- Expliquez le recours du Prophète à la consultation pour déterminer la tactique des musulmans. Comment réagit-il envers ceux qui firent volte face ?
3- Combien furent les combattants musulmans à Uhud ? Et combien furent les infidèles ?
4- Comment agirent les hypocrites ? Et qui était leur chef ?
5- Comment le Prophète (BP sur lui) avait-il organisé l'armée musulmane à Uhud?
6- Qui, des mécréants, fut prêt à brandir l'arme contre son père en duel ? Par quoi le Prophète (BP sur lui) commenta-t-il cette situation ?
7- Comment la victoire des musulmans tourna-t-elle en défaite ?
8- Comment le Prophète (BP sur lui) fut-il attaqué ? Qui des musulmans le défendaient ?
9- Qui était le seul homme jamais tué de la noble main du Prophète (BP sur lui), au cours de cette bataille?
10- Résumez le dialogue entre `Umar ibn Al-Khattâb et Abû Sufyân au dénouement de la bataille.
11- Combien furent les martyrs musulmans à Uhud ? Et les infidèles tués ?
12- Qui était le martyr le plus célèbre à Uhud ? Et qui mutila son corps ?
13- Que savez-vous de la "Petite Bataille de Badr" ?
14- Quelle était la cause de la bataille des Banû An-Nadîr ?
15- Quel rôle fut joué par les juifs pour inciter à guerroyer avant la bataille d'Al-Khandaq ?
16- Quel était le nombre des musulmans dans la bataille d'Al-Khandaq ? Et celui des mécréants ?
17- Pourquoi la bataille Al-Khandaq fut-elle ainsi nommée ? Et qui proposa le plan de défense de Médine ?
18- Quel rôle joua le Prophète (BP sur lui) au cours de cette bataille ?
19- Comment la bataille d'Al-Khandaq tourna-t-elle à l'avantage des musulmans, faisant dissiper les coalisés ?
20- La Bataille Al-Khandaq porte un autre nom : "la bataille des Coalisés". Pourquoi ?
21- Sous quelles conditions le Prophète (BP sur lui) décida-t-il d'attaquer et d'assiéger les Banû Quraydha ?
22- Combien de temps dura le siège des Banû Quraydha avant leur reddition ?
23- Comment le Prophète (BP sur lui) décida-t-il du sort des juifs résignés ? A qui confia-t-il l'arbitrage à leur sujet ?
24- Quelles furent les causes des batailles contre : les Banû Lihyân, les Zhû Qarad et les Banû Al- Mustalaq ?
25- A quelle fin sortit le Prophète lors de la "bataille" d'Al-Hudaybiya ? Le combat y fut-il livré ?
26- Qui fit le serment de l'Agrément ? Et à quoi on s'était engagé ? Pourquoi ce serment porta-t-il ce nom ?
27- Résumez l'attitude des infidèles envers les musulmans avant, puis après le serment de l'Agrément.
28- Quelles furent les clauses de la trêve d'Al-Hudaybiya ? a)… b)… c)… d)…
29- Quelle sourate du Coran fut révélée au sujet de la trêve d'Al-Hudaybiya ?
30- Quelle était la leçon tirée par les musulmans du traité d'Al-Hudaybiya ?
Bataille de Uhud – Bataille de Banû Quraydha – Bataille, puis trêve d'Al-Hudaybiya
Bataille de Uhud
Une année entière s'écoula depuis la bataille de Badr. Et pourtant les chameaux de la fameuse caravane qoraïchite stationnaient encore auprès de la Maison de Consultation (Dar An-Nadwa). Les notables de la tribu de Qoraïche ayant survécu à la bataille se réunirent avec Abû Sufyân et convinrent de consacrer le rendement de leurs capitaux dans cette caravane à la préparation de la prochaine guerre contre le Prophète (BP sur lui). De fait, les bénéfices se chiffrèrent à cinquante milles dinars. Trois mille qoraïchites se réunirent ainsi, tout avec leurs alliés des Banû Al-Mustalaq et autres, et partirent au combat, avec leurs chanteuses, tambours et vin. Hind, l'épouse de Abû Sufyân, en plus de quinze femmes sortirent également pour insuffler le courage aux combattants qui avancèrent jusqu'à Zhul-Hulayfa, à proximité de Médine.
D'autre côté, un message de la part d'Al-`Abbâs ibn `Abd Al-Muttalib vint alerter le Prophète (BP sur lui) du déplacement des troupes polythéistes. Ainsi, le Prophète réunit-il ses Compagnons pour les en prévenir. Il les consulta sur la position musulmane : serait-il mieux de rester à Médine et attendre l'offensive de l'ennemi ? La plupart des avis optèrent pour le non, préférant plutôt la sortie des troupes musulmanes.
Vendredi, 10 chawwâl de l'an 3 de l'hégire : le Prophète (BP sur lui) dirigea la Prière du Vendredi et incita à la fermeté et à l'endurance dans son discours. Ensuite, il entra dans sa chambre, mit deux armures, porta son sabre et accrocha son bouclier au dos. A sa vue ainsi armé, nombre de ceux qui lui avaient conseillé de partir aux armes s'en dédirent : "Nous la trouvons meilleure ta proposition de rester !" Mais le Prophète (BP sur lui) trancha court : "Il n'appartient pas à un prophète ayant porté son arme de la déposer, avant qu'Allah ne juge entre lui et ses ennemis !"
Le Prophète (BP sur lui) divisa les brigades et examina les troupes. Ensuite, il avança en tête de mille hommes jusqu'à mi-chemin entre Médine et le mont Uhud situé au nord de la ville. S'en détacha à ce stade `Abdullâh ibn Ubayy ibn Salûl, chef des hypocrites, et rentra avec trois cent de ses compagnons. Tout de même, l'armée musulmane poursuivit sa marche jusqu'aux cols de Uhud où elle campa, le dos étant du côté de la montagne et l'avant, du côté de Médine. Les infidèles eux, se positionnèrent au cœur de la vallée proche du mont Uhud. Côté musulman : le Prophète (BP sur lui) appela les tireurs de flèches qui étaient au nombre de cinquante et fixa leur position sur la montagne, protégeant le dos de l'armée. Il leur interdit tout net de quitter leur poste. Après avoir remis de l'ordre dans les rangs des combattants, le Prophète (BP sur lui) prêcha quelques conseils et astuces. Coup de départ : un homme émergea des rangs des infidèles pour le duel. Az-Zubayr ibn Al-`Awwâm sortit à sa rencontre et le tua. Dans un autre face à face, `Alî ibn Abî Tâlib tua le porteur du drapeau des mécréants, nommé Hamza Artâh. Enfin sortit des rangs des infidèles `Abd Ar-Rahmân ibn Abî Bakr As-Siddîq, réclamant un duelliste. Son père musulman voulait lui répondre, mais le Prophète (BP sur lui) le retint en disant : "Faites-nous jouir de ta présence, Abû Bakr !"
Voilà que les armes se croisèrent. Les femmes qoraïchites commencèrent à battre les tambours et à chanter les vers célèbres, affûtant ainsi le zèle de leurs hommes. Au premier tour de combat, la balance pencha du côté des musulmans. Mais lorsque les rangs ennemis furent à découvert, les tireurs quittèrent leurs positions surplombant le champ de bataille, en violation des ordres bien strictes et se mêlèrent au reste des combattants, fragilisant ainsi l'arrière-garde des troupes musulmanes. La collecte du butin occupa un bon nombre de combattants et les musulmans furent désordonnés. Là, les cavaliers du camp polythéiste, sous le commandement de Khâlid ibn Al-Walîd, réattaquèrent de derrière les musulmans, leur infligeant un coup dur. Pire encore : une rumeur circula sur l'assassinat du Prophète (BP sur lui) ce qui abaissa le moral des guerriers musulmans et permit une percée plus profonde dans leurs rangs.
La place du Prophète fut découverte par l'ennemi qui cribla son noble corps de pierres. Le Prophète (BP sur lui) tomba sur le flanc ; son incisive latérale fut cassée, ses visage et lèvres furent blessés, et sa joue fut percée par deux maillons de son casque. Ce fut Abû `Ubayda ibn Al-Jarrâh (qu'Allah l'agrée) qui débarrassa le Messager de ces maillons, sacrifiant pour ce faire ses deux incisives du devant.
Les infidèles se resserrèrent autour du Prophète (BP sur lui). Pour défendre leur maître chéri, cinq Auxiliaires (Ansâr) se plantèrent autour de lui, suivis d'un groupe d'autres musulmans qui ne tardèrent pas à disperser la foule des infidèles entourant le Prophète (BP sur lui). Parmi les importants protagonistes sur la ligne de défense : Sa`d ibn Abî Waqqâs ; `Abd Ar-Rahmân ibn `Awf ; Abû Talha Al-Ansârî qui vida son carquois devant le Prophète (BP sur lui) et Abû Dijâna qui se pencha sur le Prophète (BP sur lui), recevant ainsi les flèches ennemies dans le dos.
Lorsque les infidèles furent dissipés, Ka`b ibn Mâlik aperçut son Prophète bien aimé (BP sur lui) en vie. Alors il s'écria : "Ô musulmans ! Réjouissez-vous !" mais le Prophète lui fit tout de suite signe de se taire. Puis il avança vers les cols de la montagne, entre Sa`d ibn Abî Waqqâs et Sa`d ibn `Ubâda. Lui tirent également compagnie Abû Bakr, `Umar, `Alî, Talha, Az-Zubayr et autres. Ensuite arriva sa fille Fâtima Az-Zahrâ' qui lava ses membres du sang et banda ses blessures. Soudain, Ubayy ibn Khalaf, du camp infidèle, les surprit : "Où est Mohammed ? Je ne serai vraiment pas en vie s'il survit !" Là le Prophète (BP sur lui) le frappa avec une lance, le faisant tomber de son cheval. L'homme fut blessé au cou, et succomba à ses blessures. Ce fut le seul homme jamais tué par le Prophète.
Plus tard, le Messager (BP sur lui) voulait escalader un rocher dans les cols afin de jeter un regard sur les infidèles. Mais incapable de se lever tout seul, Talha ibn `Ubayd-illâh lui donna un coup de main. Du haut du rocher, il aperçut la foule mécréante sur les hauteurs de la montagne et s'exclama : "Il n'appartient pas à ceux-là de nous surmonter !" Pour les en faire descendre, le Prophète envoya `Umar ibn Al-Khattâb en tête d'un groupe de musulmans.
Du côté ennemi, Abû Sufyân monta une pente et s'écria tout haut : "La guerre a des hauts et des bas ! Voici notre jour de victoire, contre celui de Badr ! Hausse-toi Hubal !" Là, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à `Umar ibn Al-Khattâb de lui répondre. "Allah est plus haut et plus sublime !" Réfuta `Umar. "C'est tout différent : nos hommes tués sont au Paradis ; tandis que les vôtres sont en Enfer !" Distinguant la voix de `Umar, Abû Sufyân appela : "Viens à moi `Umar !" Et `Umar fut autorisé par le Prophète d'aller auprès de Abû Sufyân qui lui posa aussitôt la question : "Dis-moi, par Dieu, `Umar … Avons-nous tué Mohammed ?" – "Par Dieu, non" ; répondit `Umar. "De plus, il entend tes paroles que voici !" Alors Abû Sufyân appela de nouveau : "Rendez-vous donc à Badr, l'année prochaine !" Les musulmans lui transmirent la réponse du Prophète (BP sur lui) à l'affirmative. Mais Abû Sufyân manqua au rendez-vous : l'année suivante, il ne sortit pas alors que le Prophète se rendit à Badr sans personne trouver. Cette sortie du Prophète fut nommée "la Petite (l'Autre) Bataille de Badr".
Revenons à Uhud : les Qoraïchites se retirent. Le Prophète (BP sur lui) examina les martyrs musulmans puis ordonna de les inhumer. Il retourna à Médine en mi-chawwâl. Bilan de la bataille : soixante-dix martyrs côté musulman, dont quatre Emigrés Muhâjirûn (le reste appartenant aux Auxiliaires Ansâr) et vingt-deux côté infidèle.
A noter qu'à la fin de la bataille, la femme de Abû Sufyân et ses copines s'étaient mises à mutiler les cadavres des martyrs musulmans, leur coupant oreilles et nez pour les monter en colliers !! La femme de Abû Sufyân éventra particulièrement le cadavre de Hamza, l'oncle martyr du Prophète, et mâcha son foie voulant, par cet acte, venger l'honneur qoraïchite perdu au cours de la bataille de Badr.
Une seule nuit après avoir regagné Médine, le Prophète (BP sur lui) donna ses ordres à tous ceux qui avaient participé à cette bataille de repartir avec lui à la poursuite de quelques débris ennemis possibles. D'autre part, Abû Sufyân voulait retourner avec ses soldats pour un second tour contre les musulmans, mais il fut découragé par les nouvelles sur le retour de Mohammed et de tous ses Compagnons. Il fit donc marche arrière et reprit son chemin de retour vers La Mecque.
Le Prophète (BP sur lui) et ses Compagnons campèrent trois jours durant à Hamrâ' Al-Asad, un endroit à 8 miles de Médine sur la route vers La Mecque, puis rentrèrent à Médine après s'être assurés de la rentrée définitive des mécréants en Mecque.
Bataille d'Al-Khandaq (de la Tranchée)
Un pacte d'alliance liait les musulmans Khazrajites aux juifs des Banû An-Nadîr de la banlieue de Médine. Ce pacte fut violé par les juifs qui attentèrent à la vie du Prophète (BP sur lui). En revanche, en l'an 4 de l'hégire, le Prophète et les musulmans menèrent un raid contre eux et les chassèrent de leurs habitations qui échurent par conséquent aux mains des musulmans. Ces juifs exilés ne purent désormais jamais rester en paix. Une délégation d'eux se rendit à La Mecque et s'entretint avec les chefs qoraïchites. Les deux parties s'accordèrent – tout avec la tribu de Ghatafân - à se réunir pour la guerre contre les musulmans. Ainsi, les Qoraïchites et leurs alliés de Kinâna, joints par les Ghatafân et leurs alliés de Najd se préparèrent à une attaque d'envergure. L'armée issue de cette coalition comptait 10 mille combattants, avec Abû Sufyân comme commandant général.
La nouvelle lui étant parvenue, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons leur avis sur la stratégie de défense. Salmân Al-Fârisî émit la proposition de creuser une tranchée traversant l'entrée nord de Médine. Et ce fut fait. Les Qoraïchites et les forces coalisées avancèrent jusqu'au bord de la tranchée où ils campèrent. De l'autre côté de la tranchée s'installèrent les musulmans, au nombre de 3 mille, avec le Prophète (BP sur lui) en tête. Des volées de traits partirent de part et d'autre des deux camps pour une vingtaine de jours. Le Prophète (BP sur lui) engagea des gardiens aux abords de la tranchée pour éviter toute infiltration pendant la nuit. Qui plus est, il assurait en personne la garde du point le plus critique. Las de la longue durée du siège, un bataillon de cavaliers polythéistes tenta de traverser la tranchée à cheval : les uns tombèrent se cassant les cous, d'autres se heurtèrent à la résistance musulmane. Une bataille qui dura un jour entier.
Bataille de Banû Quraydha
Le Prophète (BP sur lui) fut prévenu de l'intention des juifs de Banû Quraydha siégeant en banlieue médinoise de rompre, eux-aussi, leurs pactes conclus avec lui. Alors il retrancha de ses troupes 500 hommes et les fit retourner pour assurer la garde des femmes et du reste de la population à Médine. Effectivement, au dévoilement de l'agenda caché des Banû Quraydha, les soucis s'accentuèrent ; les musulmans ayant ressenti l'étau de l'animosité se resserrer sur eux, non seulement de l'extérieur mais aussi de l'intérieur. Toutefois, Allah – à Lui la Puissance et la Gloire – soutint Son Messager avec de quoi fragiliser les rangs ennemis : ceux-ci tombèrent en proie aux traîtrises et aux machinations, jusqu'à ce que régnassent la paralysie et la défiance sur le camp des coalisés. Enfin, le Très-Haut les frappa d'une tempête glaciale dans une nuit ténébreuse. Une tempête qui fit renverser leurs ustensiles et écraser leurs pots, astreignant enfin les coalisés à retourner chez eux, après cette nuit bizarre. Ce fut ainsi qu'Allah – Exalté soit-Il – délivra les musulmans de cette calamité où ils auraient dû faire face à une coalition des tribus arabes et juives à la fois.
Cet incident eut lieu entre les mois de chawwâl et de zhul-qi`da de l'année 5 hégirienne. Bilan : 5 martyrs musulmans et 3 mécréants tués.
A peine se rendit-il à Médine, le Prophète (BP sur lui) refusa d'enlever le costume de guerre avant de régler les comptes. Il frappa les Banû Quraydha d'un siège pour leur trahison et leur violation du pacte avec les musulmans. Le siège dura vingt-cinq nuits au bout desquelles les assiégés risquèrent de périr, et cédèrent enfin à se soumettre au jugement du Prophète (BP sur lui). Ils acceptèrent leur dignitaire Sa`d ibn Mu`âzh (devenu musulman) comme arbitre. Celui-ci émit la sentence que les hommes de la tribu soient liquidés ; les femmes et enfants, pris en esclaves ; et les biens, pris en butin. Ainsi, les hommes – au nombre de 700 – furent-ils détenus dans les maisons des Auxiliaires (Ansâr) jusqu'à ce que prit fin la préparation des fossés consacrés à leur inhumation, une fois tués. Les musulmans furent ainsi épargnés aux vices d'un tel voisinage venimeux. Certes Allah est Puissant, Il est le Détenteur du pouvoir de punir.
Bataille, puis traité d'Al-Hudaybiya
Le Messager (BP sur lui) passa le reste de l'an 5 de l'hégire à Médine, après la bataille d'Al-Khandaq. En l'an 6, il partit à destination de la tribu Banû Lihyân qui avait tué `Âsim ibn Thâbit et ses copains, mais trouva que les hommes de cette tribu s'étaient dispersés. Il mit ensuite le cap sur Zhû Qarad afin de riposter contre l'attaque de sa chamelle laitière menée par `Uyayna ibn Hisn. Au bout d'une brève escarmouche, l'ennemi prit aussitôt la fuite. L'attaque suivante fut dirigée contre les Banû Al-Mustalaq, le Prophète étant averti de leur mobilisation en cours contre lui. Or, il les mit hors de combat, prenant en butin leurs biens et esclaves.
En zhul-qi`da de cette même année, le Messager (BP sur lui) se dirigea vers La Mecque, voulant accomplir le petit pèlerinage (`Umra). Cinq cent mille musulmans – Emigrés Muhâjirîn et Auxiliaires Ansâr – sortirent avec lui. Il amena avec lui les offrandes afin de laisser comprendre qu'il n'a aucune intention guerrière. Il enjoignit à ses Compagnons de n'emporter comme arme que les épées dans leurs étuis ; armes qu'il ne convenait pas de dégainer au sein de la Maison Sacrée. Le Prophète (BP sur lui) avança dans ce cortège jusqu'à `Usfân, un endroit à deux haltes de La Mecque. Là, on vint l'alerter sur la décision qoraïchite commune d'interdire aux musulmans l'accès à La Mecque. Les Qoraïchites s'étaient préparés à la guerre et déjà, ils avaient expédié Khâlid ibn Al-Walîd à la tête de deux-cent cavaliers afin de rabrouer les musulmans.
Ce faisant, les musulmans dévièrent vers une route au sud de La Mecque, jusqu'à ce qu'ils accédassent à Al-Hudaybiya, un endroit près de la ville sacrée qui devait son nom à un puits là-bas. La chamelle du Prophète s'agenouilla dans cet endroit et le Prophète recommanda une halte à ses Compagnons. Un messager du côté qoraïchite vint trouver le Prophète (BP sur lui) et s'enquit sur les desseins des musulmans dans leur progression vers La Mecque. Et le Prophète révéla les intentions musulmanes au messager qoraïchite qui retourna à ses maîtres avec les nouvelles. Se méfiant de sa version, les Qoraïchites expédièrent un autre messager. Celui-ci, d'arrivée au camp musulman, vit les offrandes et entendit tout haut les appels de talbiya (annonçant le pèlerinage). Par suite, il revint à ses maîtres mecquois affirmant : "Les gens sont venus faire le petit pèlerinage ; il ne convient donc pas de les en empêcher. Comment ça se fait que les Lakhm, les Juzhâm et les Himyar puissent accomplir le pèlerinage, alors qu'au fils de `Abd Al-Muttalib, cela est interdit ?" Toutefois, les Qoraïchites fermèrent les yeux sur ce témoignage, et déléguèrent un autre messager. Celui-ci fut surtout touché par l'extrême révérence et l'affection généreuse que les musulmans avaient pour leur prophète. De retour aux siens, il dit : "Par Dieu, je n'ai vu un souverain avec son peuple comme est Mohammed avec ses Compagnons !" Après concertation, une décision fut faite : "Qu'on le fasse rentrer chez lui pour cette année, et qu'il revienne prochainement !"
Au reste, le Prophète (BP sur lui) envoya `Uthmân ibn `Affân sous la tutelle d'un homme des Banû Umayya aux Qoraïchites, afin de rassurer ceux-ci sur ses intentions. Dix musulmans partirent en compagnie de maître `Uthmân avec en vue de visiter leurs proches à La Mecque. Mais la réponse que reçut le messager musulman fut : "Mohammed n'entrera jamais à la ville contre notre gré !" Pire encore, on défendit à maître `Uthmân et à ceux qui étaient avec lui de retourner au camp musulman ; ce qui fit circuler les rumeurs sur l'assassinat du noble Compagnon. Par conséquent, le Prophète (BP sur lui) demanda à ses Compagnons de rester fermes à ses côtés, pour la guerre. Et les Compagnons ne tardèrent pas à lui prêter serment d'allégeance à cet effet. C'était sous un arbre qui fut plus tard surnommé "Arbre de l'Agrément" (Ridwân). Le serment emprunta toujours ce même nom (Serment de l'Agrément). De l'autre côté, les mécréants envoyèrent leurs combattants de la première heure, mais les musulmans en firent douze prisonniers.
Par crainte des contrecoups possibles de l'allégeance musulmane, les infidèles dépêchèrent un homme au Messager d'Allah (BP sur lui) pour négocier un compromis. Après la libération des prisonniers de part et d'autre, dont maître `Uthmân ibn `Affân, les conditions de la trêve firent l'objet de débat et d'accord. Quatre conditions:
Un cessez-le-feu de dix ans entre les deux camps
Retour du Prophète et des musulmans pour la présente année sans visiter La Mecque, et report de leur visite à l'année suivante. Là, ils seraient autorisés à y entrer sans armes, sauf les épées dans leurs étuis, et à y séjourner trois jours en l'absence des Qoraïchites
Engagement musulman d'éconduire tout Qoraïchite voulant les joindre, mais liberté qoraïchite, en cas réciproque, d'accepter ou de renvoyer tout musulman voulant joindre leur camp
Liberté garantie à quiconque voudrait pactiser soit avec les musulmans, ou avec les Qoraïchites, de le faire.
Les clauses de cette trêve furent dictées par le Prophète (BP sur lui), et couchées par écrit par `Alî ibn Abî Tâlib qui en rédigea un document. Les musulmans finirent par accepter de bon gré ce que leur prophète (BP sur lui) avait accepté ; quoique irrités au début de certaines clauses arbitraires. Ainsi, le Prophète (BP sur lui) et les musulmans se désacralisèrent, renonçant à leur `Umra, et regagnèrent Médine. La sourate Al-
Fat-h (La Conquête Eclatante, no 48) se référait à cet incident.
Questionnaire
1- Qui avertit le Prophète (BP sur lui) du départ des Qoraïchites pour la guerre contre lui avant la bataille de Uhud ?
2- Expliquez le recours du Prophète à la consultation pour déterminer la tactique des musulmans. Comment réagit-il envers ceux qui firent volte face ?
3- Combien furent les combattants musulmans à Uhud ? Et combien furent les infidèles ?
4- Comment agirent les hypocrites ? Et qui était leur chef ?
5- Comment le Prophète (BP sur lui) avait-il organisé l'armée musulmane à Uhud?
6- Qui, des mécréants, fut prêt à brandir l'arme contre son père en duel ? Par quoi le Prophète (BP sur lui) commenta-t-il cette situation ?
7- Comment la victoire des musulmans tourna-t-elle en défaite ?
8- Comment le Prophète (BP sur lui) fut-il attaqué ? Qui des musulmans le défendaient ?
9- Qui était le seul homme jamais tué de la noble main du Prophète (BP sur lui), au cours de cette bataille?
10- Résumez le dialogue entre `Umar ibn Al-Khattâb et Abû Sufyân au dénouement de la bataille.
11- Combien furent les martyrs musulmans à Uhud ? Et les infidèles tués ?
12- Qui était le martyr le plus célèbre à Uhud ? Et qui mutila son corps ?
13- Que savez-vous de la "Petite Bataille de Badr" ?
14- Quelle était la cause de la bataille des Banû An-Nadîr ?
15- Quel rôle fut joué par les juifs pour inciter à guerroyer avant la bataille d'Al-Khandaq ?
16- Quel était le nombre des musulmans dans la bataille d'Al-Khandaq ? Et celui des mécréants ?
17- Pourquoi la bataille Al-Khandaq fut-elle ainsi nommée ? Et qui proposa le plan de défense de Médine ?
18- Quel rôle joua le Prophète (BP sur lui) au cours de cette bataille ?
19- Comment la bataille d'Al-Khandaq tourna-t-elle à l'avantage des musulmans, faisant dissiper les coalisés ?
20- La Bataille Al-Khandaq porte un autre nom : "la bataille des Coalisés". Pourquoi ?
21- Sous quelles conditions le Prophète (BP sur lui) décida-t-il d'attaquer et d'assiéger les Banû Quraydha ?
22- Combien de temps dura le siège des Banû Quraydha avant leur reddition ?
23- Comment le Prophète (BP sur lui) décida-t-il du sort des juifs résignés ? A qui confia-t-il l'arbitrage à leur sujet ?
24- Quelles furent les causes des batailles contre : les Banû Lihyân, les Zhû Qarad et les Banû Al- Mustalaq ?
25- A quelle fin sortit le Prophète lors de la "bataille" d'Al-Hudaybiya ? Le combat y fut-il livré ?
26- Qui fit le serment de l'Agrément ? Et à quoi on s'était engagé ? Pourquoi ce serment porta-t-il ce nom ?
27- Résumez l'attitude des infidèles envers les musulmans avant, puis après le serment de l'Agrément.
28- Quelles furent les clauses de la trêve d'Al-Hudaybiya ? a)… b)… c)… d)…
29- Quelle sourate du Coran fut révélée au sujet de la trêve d'Al-Hudaybiya ?
30- Quelle était la leçon tirée par les musulmans du traité d'Al-Hudaybiya ?