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Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 20 oct.14, 11:24
par J'm'interroge
B. Pascal :

On les voit à peine, on les sent plutôt qu'on ne les voit ; on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d'eux-mêmes : se sont choses tellement délicates et si nombreuses, qu'il faut un sens bien délicat et bien net pour les sentir, et juger droit et juste selon ce sentiment, sans pouvoir le plus souvent les démontrer par ordre comme en géométrie, parce qu'on n'en possède pas ainsi les principes, et que ce serait une chose infinie de l'entreprendre. Il faut tout d'un coup voir la chose d'un seul regard, et non par progrès de raisonnement.




Notre univers physique n'est vraisemblablement qu'une infinitésimale facette d'une réalité beaucoup plus vaste et complexe, aux multiples dimensions.




La réalité est un tout organique aux dimensions innombrables en relation les unes avec les autres et dont notre univers matériel n'est qu'une coupe.




La matière a des niveaux d'organisation qui ont des propriétés spécifiques.




Dr. Thérèse Brosse :

La loi de l'évolution biologique est la loi de l'unité par intégration procédant par emboîtement des synthèses consécutives, les unités antérieures étant toujours annexées par les unités postérieures. La nature [...] préserve l'unité fonctionnelle grâce à cette intégration qui coordonne en un centre toujours plus élevé, des activités toujours plus nombreuses.




Le principe d'émergence :

De l'agencement de différents éléments aux propriétés connues, il en émerge de nouvelles qui étaient imprévisibles au regard de ces seuls éléments pris isolément.




Le tout est toujours plus que la somme de ses parties prises isolément.




La vie est un système ouvert.




Il y a une gradation dans les niveaux de complexités selon une fonction temporelle.




Certains s'étonnent du fait que tout dans l'univers concourt à l'émergence de l'homme. Mais, qu'y a t’il de plus naturel puisque nous sommes là ? Notre univers ne doit pas nous être incompatible. Un monde où il existe des observateurs comporte forcément tous les traits nécessaires à leur apparition.




Le principe anthropique :

Le principe anthropique tente d'énoncer en terme précis le fait suivant : certaines propriétés observées de l'univers, qui peuvent apparaître à priori comme étonnamment improbables, ne peuvent être considérées dans leur juste perspective que si on tient compte du fait que certains traits physiques et cosmologiques sont la condition préalable à l'existence de tout "observateur".




Pourquoi l'univers est-il compréhensible ? Citation de M. Planck :
Ce qui m'a conduit à la science et m'a enthousiasmé depuis ma jeunesse est le fait que [...] les lois de notre pensée se confondent à l'ordre du passage des impressions que nous recevons de l'extérieur, permettant ainsi à l'homme d'acquérir des informations sur cet ordre par le simple processus de la pensée.




Henri Poincaré :

Une réalité complètement indépendante de l'esprit qui la conçoit, la voit ou la sent est une impossibilité. Même s'il existait, un monde aussi extérieur nous serait à jamais inaccessible.




A. Einstein :

La pensée purement logique ne peut pas nous conduire à une connaissance du monde empirique. Toute connaissance de la réalité part de l'expérience et s'y termine. Les propositions obtenues uniquement par la pensée logique sont complètement vides face à la réalité.




La démarche scientifique et rationnelle n'épuise pas la réalité.




A. Einstein :

Nous pouvons par conséquent considérer la matière comme ces régions de l'espace dans lesquelles le champ est extrêmement intense. [...] Dans cette nouvelle sorte de physique, il n'y a aucune place pour à la fois le champ et la matière, car le champ est la seule réalité.




Relativité :

E = M . C ² :

Equivalence de la masse et de l'énergie.
La masse n'est plus qu'une forme de l'énergie.
Unification de l'espace et du temps, l'un ne peut être considéré sans l'autre.




La physique moderne voit dans les particules non plus des "briques" élémentaires, mais des paquets d'énergie. Aussi l'énergie reste associée à l'activité, au processus de tous ordres, ce qui implique que la nature des particules est intrinsèquement dynamique.




Non seulement nous pouvons nous passer de toute métaphysique, nous devons à tout prix éliminer de nos esprits : toute élaboration conceptuelle y ressemblant, car rien ne peut vérifier (justifier) ce qui par définition est au delà de notre expérience. De plus rien ne prouve qu'il y ait quoi que ce soit au delà.




Bernard d'Espagnat dans Le réel voilé :

Je le dit sans ambages : quiconque cherche à se faire une idée du monde - et de la place de l'homme dans le monde - doit tenir compte des acquis de la problématique de la mécanique quantique.

Les formules mathématiques écrites du formalisme de la mécanique quantique ne sont-elles que de simples règles de prédiction des résultats d'observation ? Sont-elles au contraire censées décrire les choses, objets de telles expériences ?

Le réalisme dit conventionnel par opposition au réalisme dit naïf, correspond à la position de Locke qui distingue dans les objets des qualités premières et des qualités secondes. Les qualités premières sont celles qui appartiennent réellement aux objets et cela donc indépendamment de l'observation : proportion, position ... les qualités secondes n'étant que des réactions proprement humaines à des excitations provenant de ces objets de la réalité extérieure. Le réalisme conventionnel conçoit donc une réalité extérieure, qui malgré quelques différences est toutefois semblable à ce que nous révèlent nos perceptions.

Les perceptions sont des réactions proprement humaines à des excitations provenant d'une réalité extérieure toute autre.

Les positions relatives des planètes du système solaire à un instant donné, ou la position d'une aiguille sur un cadrant, ou encore celle d'une table par rapport aux murs adjacents, sont seulement des éléments de notre expérience humaine collective, vide de toute relation biunivoque avec quoi que ce soit qui ne se ramènerait pas, en définitive, à l'expérience en question.

Le monde étendu dans l'espace et le temps n'est que notre représentation.

Bernard d'Espagnat défend un réalisme modéré.




T.N. Bhan, professeur de littérature anglaise à l'université gouvernementale Sri Partap. Srinagar, Cachemire :

La science moderne, à l'heure même de son saut gigantesque vers l'avant, fait preuve d'une tendance irréfutable à ignorer qu'elle dépend ... entièrement de la perception sensorielle ...




T. Kuhn :

[...] aux époques de révolution, quand change la tradition de la science normale, l'homme de science doit réapprendre à voir le monde autour de lui ; dans certaines situations familières, il doit apprendre à voir de nouvelles formes. Le monde de ses recherches lui paraîtra ensuite, sur certains points, incommensurable avec celui dans lequel il habitait la veille.




Il y a certes, fondamentalement, une équivoque foncière dans la logique de notre langage qui découle d'une pensée incapable de se situer dans toutes les dimensions de la réalité totale.




Robert Linssen :

C'est à chacun de nous qu'incombe la tâche d'une transformation des processus de notre propre pensée dont les tendances excessives au morcellement masque à nos yeux la simplicité et l'unicité du réel.




H.P. Stapp :

Cette conception de la nature comme un tout unifié n'est pas seulement raisonnable à priori, mais elle est soutenue par la théorie quantique qui semble dire que l'on ne peut pas décomposer le monde en parties physiques microscopiques ou en quantités primordiales existant indépendamment les unes des autres. Au niveau des atomes et des particules élémentaires, l'idée d'entités indépendantes n'existe plus.




Il n'y a aucune possibilité d'existence détachée et autonome.




Le principe d'exclusion de W. Pauli peut-être résumé comme suit :

Aucun corpuscule, aucun objet, aucun être ne sont isolés dans l'univers. Des interactions intenses et continues existent entre tous les corpuscules, à tel point qu'au delà de leur individualité apparente, ils n'apparaissent qu'à titre d'interférences provisoires entre actions réciproques d'une extraordinaire complexité.




Le principe de non localité :

La mécanique quantique élimine toute idée de localisation. Elle confère un caractère holistique à l'espace. Les notions d' "ici" et de "là" n'ont plus de sens, car "ici" est identique à "là". Les physiciens appellent cela la "non-séparabilité".




Heisenberg :

Le monde nous apparaît comme un tissu complexe d'évènements, où les liaisons de tout genres alternent, se chevauchent ou se combinent, déterminant ainsi la texture de l'ensemble.




Bohr :

Notre description de la nature n'a pas pour but de révéler l'essence réelle des phénomènes, mais simplement de découvrir autant que possible les relations entre les nombreux aspects de notre expérience.




Schrödinger nous met en garde contre une matérialisation de l'atome et de ses constituants :

Il vaut mieux ne pas regarder une particule comme une entité permanente, mais plutôt comme un évènement instantané. Parfois, ces évènements forment des chaînes qui donnent l'illusion d'être des objets permanents.




Le cercle de feu crée devant nos yeux par la rotation rapide d'une torche n'est pas un objet.




Laurent Nottale :

Si les choses n'existent pas de manière absolue, mais existent néanmoins, leur nature est à rechercher dans les relations qui les unissent. Seuls existent les rapports entre les objets, non les objets par eux-mêmes. Ceux-ci sont donc vides en soi, et doivent se réduirent à l'ensemble de leurs rapports avec le reste du monde. Ils sont ces rapports. [...] La physique du futur réussira t’elle à mettre en équation ce qui relève actuellement d'une pure vision philosophique.




Le rasoir d'Occam ou principe de parcimonie peut s'expliquer dans les termes suivants :

Expliquer le plus grand nombre de faits avec le minimum d'hypothèses.




Réfléchir sur la notion d' "onde de probabilité" et de "réduction de l'onde".......




F. Capra :

La division de la nature en objets distincts est utile et même nécessaire pour affronter notre environnement quotidien, mais elle ne constitue pas un trait fondamental de la réalité.

Les chinois faisaient du flux et du changement l'essence même de l'univers. La notion de repos absolu était pratiquement absente de leur philosophie. Pour eux toutes choses étaient de simples étapes au sein d'un unique et immense processus cosmique qu'ils nommaient le Tao. Ce sont les idées centrales du Yi-King, l'un des fondements de la pensée chinoise dont le titre signifie précisément "Livre des changements".

D.T. Susuki :

"Les bouddhistes ont conçu l'objet comme un évènement et non pas comme une chose ou une substance."

L'universalité des interconnexions dans la nature englobe toujours l'observateur humain et sa conscience.

Dans la théorie quantique, les "objets" observés ne peuvent être compris qu'en termes d'interactions entre les processus de préparation et de mesure, et la fin de cette chaîne de processus se trouve toujours dans la conscience de l'observateur humain. Le trait essentiel de la théorie quantique est que l'homme est nécessaire non seulement pour observer les propriétés d'un objet, mais même pour que celles-ci deviennent une réalité.

Au niveau atomique les objets matériels solides de la physique classique se dissolvent donc et font place à des structures (patterns) ondulatoires de probabilités. Ces structures du reste, ne représentent pas des probabilités d'objets, mais plutôt d'interconnexions.

Selon la façon dont on les observe les unités matérielles subatomiques qui sont des entités fort abstraites, apparaissent tantôt comme des particules, tantôt comme des ondes.

Dans la physique moderne, l'homme de science ne peut pas se limiter au rôle d'observateur détaché, mais il est impliqué dans le monde qu'il observe. John Wheeler considère cet engagement de l’observateur comme l'élément essentiel de la théorie des quanta. Aussi suggère t’il de substituer au mot "observateur" celui de "participant".

Dans la perspective de la mécanique quantique, la notion d'objets fondamentalement séparés a disparu, le concept de participant a remplacé celui d'observateur, et l'univers devient un tissu d'interrelations dont chaque partie n'est définie que par ses liaisons avec l'ensemble.

La relativité a pour ainsi dire, donné la vie au tissu cosmique en révélant sont caractère intrinsèquement dynamique, autrement dit en démontrant que son activité constitue la véritable essence de son être.

L'idée de "Bootstrap" :

A la base du modèle d'interconnexions généralisées qu'est le bootstrap, il y a l'idée que la nature ne peut être réduite à des entités fondamentales, ou "briques" élémentaires, mais doit être intégralement expliquée en termes d'auto-cohérence. Toute la physique doit découler de la seule exigence que ses composants soient cohérents entre eux et avec eux-mêmes.

Cette idée marque une rupture avec l'esprit traditionnel de la recherche fondamentale en physique qui a toujours été en quête de constituants ultimes de la matière.

Il s'agit ici au contraire de pousser jusqu'au bout la conception des particules en tant que réseau d'inter-connexions relationnelles. La philosophie du bootstrap renonce non seulement à l'idée de "briques" élémentaires de la matière, mais à quelqu'entité fondamentale que ce soit : lois, équations ou principes. Pour elle, l'univers est un tissu dynamique d'évènements interdépendants. Aucune propriété d'une quelconque partie de ce tissu n'a valeur de base : Toutes résultent des propriétés des autres parties, et c'est la cohérence globale de leurs relations mutuelles qui détermine la structure de tout le tissu.

De toute évidence, une telle perspective répond tout à fait à la pensée orientale qui voit l'univers fait de formes fluides, changeantes, et ignore toute quantité fixe fondamentale. Nous pourrions dire aussi que le principe d'auto-cohérence qui constitue la base du modèle du bootstrap, et l'unité interdépendante de tous les phénomènes, si fortement soulignée par les mystiques orientaux, ne sont que deux expressions différentes de la même idée. Cela est particulièrement net dans la philosophie chinoise. Les chinois n'ont jamais eu l'idée de lois essentielles de la nature. Le terme chinois le plus proche de nos "lois de la nature" est Li, qui peut se traduire par "modèle (pattern) dynamique". Pour les chinois :

L’organisation cosmique est en réalité, un grand modèle dans lequel sont inclus tous les modèles mineurs, et les "lois" qu'on y découvre sont intrinsèques à tous ces modèles.

C'est exactement l'idée de la philosophie du bootstrap : toute chose, dans l'univers, est connectée avec tout le reste, et rien n'y est fondamental. Si on en considère une portion quelconque, ses propriétés n'obéissent à aucune loi essentielle, mais sont déterminées par les propriétés de toutes les autres. Pour réellement comprendre un phénomène quelconque, il faut comprendre tous les autres. Cela étant évidemment impossible, les physiciens et les mystiques (orientaux) adoptent des attitudes différentes.

Les physiciens se contentent d'une compréhension approximative de la nature. Ils tentent la description approchée de groupes de phénomènes choisis, en négligeant d'autres phénomènes jugés de moindre importance. De cette façon, ils sont à même d'expliquer quantités de phénomènes en fonction de quelque-uns d'entre eux, et d'atteindre ainsi une compréhension approchée de divers aspects de la nature sans avoir à tout comprendre à la fois. Telle est la méthode scientifique. L'idée que toutes les théories et tous les modèles scientifiques sont des approximations par rapport à la vraie nature des choses, est à la base de la recherche scientifique moderne.

De leur côté, les mystiques orientaux ne s'intéressent pas à la connaissance approchée, que les bouddhistes qualifient de "connaissance relative". Ce qu'ils visent est la connaissance absolue, impliquant la compréhension de la vie dans sa totalité. Etant bien conscients de l'unité et de l'interconnexion généralisée dans l'univers, il savent qu'expliquer quelque chose, cela signifie, en dernière analyse, qu'on mette en évidence ses liaisons avec tout le reste. Naturellement, cela n'est pas possible ; aussi, les mystiques orientaux enseignent-ils avec insistance l'impossibilité d'expliquer aucun phénomène isolé. Telle est la raison pour laquelle ils préfèrent en général aux explications particulières l'expérience mystique directe de l'unité de toutes choses.

Les seules "lois fondamentales" admises sont quelques principes très généraux qui sont la base nécessaire de nos méthodes d'observation et font donc partie intégrante de notre conception de la science.

Les phénomènes où interviennent les hadrons sont si complexes qu'on n'est nullement certains de jamais pouvoir en bâtir une théorie mathématique complète et auto-cohérente. Il reste Qu'on peut envisager une série de modèles plus modestes partiellement satisfaisant. Chacun d'eux ne se proposerait de couvrir qu'une partie des phénomènes observés et des aspects à expliquer ou paramètres ; mais les paramètres d'un modèle pourraient trouver leur explication dans un autre. Ainsi pourrait-on peu à peu embrasser un éventail croissant de phénomènes avec une précision toujours accrue, en utilisant une mosaïque de modèles en interrelation. Le mot bootstrap n'est jamais applicable aux modèles individuels, mais seulement aux combinaisons de modèles mutuellement compatibles, dont aucun n'est plus fondamental que les autres. Comme dit Geoffrey Chew, qui a lancé l'idée du bootstrap, "tout physicien capable d'opérer sans favoritisme sur un nombre quelconque de modèles différents et partiellement satisfaisants est automatiquement un bootstrapper".

Le tableau des hadrons qui ressort de ces modèles "bootstrap" est souvent résumé dans la phrase provocante : "chaque particule est faite de toutes les autres". On ne peut toutefois imaginer que chaque hadron contient tous les autres en un sens classique et statique. Les hadrons ne sont pas des entités séparées, mais des modèles d'énergie interdépendants au sein d'un processus dynamique continu. Ces modèles ne se "contiennent" pas les uns les autres, mais se "conditionnent" entre eux selon certaines modalités qui peuvent recevoir une signification mathématique précise, tout en étant difficilement traduisible en paroles.

Sachant la difficulté de visualiser ce modèle, on est d'autant plus frappé de rencontrer une idée semblable dans les enseignements du bouddhisme mahayana. On l'y trouve sous le nom d' "interpénétration".

D.T. Suzuki écrit :

"Quand l'un se trouve en face des autres, l'un semble se répandre en eux tous, en même temps qu'il les embrasse tous en lui-même".

La conception du Bootstrap comme réseau de relations interdépendantes, où les particules sont dynamiquement composées l'unes des autres, représente l'aboutissement d'une vision de la nature apparue dans la théorie quantique avec la découverte d'une interconnexion de toutes les choses.

Elle a ensuite été modelée par la théorie relativiste lorsqu'on s'est aperçu que le tissu cosmique est intrinsèquement dynamique, que son activité constitue la véritable essence de son être. En même temps, cette vision de la nature s'est rapprochée de plus en plus de la perspective cosmique de l'orient. Avec le bootstrap, elle rejoint aujourd'hui la mystique orientale, tant dans l'ensemble de sa pensée que dans sa conception spécifique de la matière.




La nature du réel : "une multiplicité une" !




La science moderne nous dirige vers un "méta réalisme" : expression des frères Bogdanov et de Jean Guitton dans leur ouvrage commun : Dieu et la science. "Méta réalisme" est un néologisme jouant bien évidemment sur le mot matérialisme.




Michel Bitbol dans l'aveuglante proximité du réel :

Le réalisme scientifique se comporte souvent comme s'il disposait déjà d'une représentation exhaustive du monde, qui incorpore comme une circonstance marginale le fait que nous en faisons partie, et qui explique qu'il puisse nous apparaître comme il nous apparaît.

Comme l'écrit à juste titre François Jullien dans un livre sur le thème de l'immanence, l'impression que quelque chose est caché peut très bien résulter non pas de son inaccessibilité, mais du fait qu’on n’en finit pas d'y avoir accès.

Ne peut-il arriver, dans les sciences comme dans la vie, que cela "[...] se dispense avec une telle évidence - à proximité - que, bien que nous l'avons toujours sous les yeux, ou plutôt : parce que nous l'avons toujours sous les yeux, nous ne le voyons plus [...]" ?

La mécanique quantique est remarquablement rétive à la fois à une lecture empiriste et à une lecture réaliste.

Rappelons que l'abduction se distingue aussi bien de la déduction, qui se borne à dérouler les conséquences particulières d'une hypothèse générale, que de l'induction, qui prétend dériver des propositions universelles à partir de fait singuliers. Combinant la fonction de la induction et la mise en oeuvre du procédé de la déduction, l'abduction vise à identifier des propositions universelles à partir desquelles pourraient se déduire les propositions singulières correspondant aux faits observés.

Le sujet n'est pas face au réel, mais il est impliqué en lui de telle sorte que le réel ne se laisse pas décrire.

[...] les objets [matériels] dont les propriétés sont censées expliquer la conscience "n'ont eux-mêmes d'existence que relative à la conscience". (B. D'Espagnat)

"[...] cela n'a pas de sens de penser le monde comme divisé de lui-même en "objets" (ou "entités") indépendamment de la façon dont nous utilisons le langage". (Le "réalisme interne" de Putman)

Pour un anti-réaliste, le but de la théorie physique n'est pas de décrire et encore moins de comprendre et de dévoiler [un hypothétique] monde extérieur, mais d'ordonner les éléments de ce qui apparaît ou de ce qui est intersubjectivement reconnu comme "fait".

Le penseur quasi réaliste a perdu en chemin la dernière pointe de naïveté ou de rigidité ontologique qui s'attachait encore aux plus subtils d'entre ses collègues réalistes.

Le quasi réaliste a perdu en route tous les blocages psychologiques qui rendaient si difficile pour le réaliste de changer d'ontologie en fonction des évolutions théoriques.

"Les particules n'existent pas". (Paul Davies)

Notions d' "ordre implicite holistique" et "explicite" du réel. (David Bohm)

"Il ne peut y avoir de perception, par conséquent d'expérience, qui prouve soit immédiatement soit médiatement (quelque détour qu'on prenne dans le raisonnement) un manque complet de tout réel dans le phénomène ; c'est-à-dire qu'on ne peut jamais tirer de l'expérience la preuve d'un espace vide ou d'un temps vide". (Kant)

La conséquence de la critique déjà ancienne du concept de propriété en physique quantique [...], a été son remplacement par quelque chose qu'on appelle l' "état".

[...] [Le concept] de vacuité (Sûnyatâ) du bouddhisme de la "voie du milieu", [...] renvoie à la coémergence relative (ou "dépendante") de tout ce qui apparaît. "Ce qui surgit de façon dépendante, écrit Nâgârjuna, c'est ce que nous entendons par vacuité [...]. Quelque chose qui n'a pas surgi de façon dépendante n'existe pas. Par conséquent, une chose non vide n'existe pas". [...] Cette acceptation du "vide" a rarement engendré une tentation de réification. En tout cas, ceux qui ont cédé à la tentation étaient sans excuses, car il leur était explicitement affirmé dès le départ que le vide dont il était question ne s'y prêtait pas. Dans la "voie du milieu", explique J. Garfield, "la vacuité elle-même est vide. Elle n'est pas un vide existant en soi derrière un voile d'illusion identifié à la réalité conventionnelle (des apparences) ; elle est un trait caractéristique de cette réalité conventionnelle". [...] elle pointe vers l'absence de "nature propre" et de caractérisations intrinsèques [...]. Il vise bien au contraire à remplir une fonction thérapeutique face aux scléroses existentielles qui tentent à s'installer dans le sillage des pétrifications ontologiques.

"On peut [...] énoncer quelque chose sur ce qui se passe dans le monde, mais non sur le monde comme ce dans quoi il se passe quelque chose". (J. Bouveresse)




Shantidéva écrivait au VIIè siècle :

"Si l'être n'est pas au temps du non-être, quand existera t’il ?
Car le non-être ne disparaîtra pas tant que l'être ne sera pas né,
Et celui-ci ne peut ne peut se produire tant que le non-être n'a pas disparu.
De même, l'être ne peut passer au non-être, car une
Même chose possèderait alors cette double nature."




Nâgârjuna :

"Parce que tout est vacuité (vide d"existence propre), tout peut être."




Dans La Perfection de la Sagesse :

"Apparaissant, les choses sont vides ; vides, elles apparaissent."




Lorsque Leibniz se demande : "Pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien ?", sa question présuppose qu'il y a vraiment "quelque chose". Il faudrait donc commencer par s'interroger sur l'existence d'une réalité objective. Selon la voie médiane du bouddhisme, il n'y a ni rien (nihilisme), ni quelque chose (éternalisme-réalisme matérialiste). On pourrait donc demander en retour à Leibniz : "Pourquoi n'y aurait-il rien, puisque les phénomènes sont possibles ?". La nature des phénomènes interdépendants, apparents mais dénués d'existence propres, défie le sens commun car on ne peut l'appeler ni existante ni non-existence.




Un verset tibétain :

"La vacuité ne signifie pas absence de fonctionnalité. C'est l'absence de réalité, d'existence absolue. La production en dépendance n'implique pas une réalité intrinsèque, Mais un monde semblable à une illusion. Lorsqu'on comprend le sens de la vacuité et de la production dépendante, sur cette unique base, on est capable de poser simultanément, et sans contradiction, les idées d'apparence et de vacuité."




La mécanique quantique élimine toute idée de localisation. Elle confère un caractère holistique à l'espace. Les notions d' "ici" et de "la" n'ont plus de sens, car "ici" est identique à "là". Les physiciens appellent cela la "non-séparabilité".




L'interdépendance des phénomènes implique une responsabilité universelle.




Voir l'univers dans un grain de sable, tenir l'infini dans la paume de la main.




L'univers tout entier est effectivement contenu dans un grain de sable, car l'explication des phénomènes les plus simples fait intervenir l'histoire entière de l'univers.




Il n'y a pas de plus haute connaissance que de voir la partie dans le tout et le tout dans la partie.




Nâgârjuna dit sans Le Traité de la Voie Médiane :

"Être ou éternalisme,
Néant ou nihilisme,
Le Sage ne se tient donc
Ni dans l'être, ni dans le néant."




Le soutra requis par Sagara, rapporte ces paroles du Bouddha :

"Le Sage connaît directement la production inter-dépendante.
Et ne prend plus appui sur aucune vue extrême.
Il sait que les choses ont des causes,
Dépendent de circonstances,
Et que rien n'existe sans causes ni circonstances."




Nâgârjuna :

"Ce qui apparaît en fonction d'autre chose
N'est en rien cette chose
Mais n'en est pas non plus différent.
Ainsi cela n'est-il ni quelque chose ni rien."




Selon le Bouddha :

"Comme dans un miroir parfaitement pur
Apparaissent d’insubstantiels reflets.
Saches qu'il en est ainsi pour toutes choses."




Nâgarjuna :

"Nirvâna n'est pas non-existence.
Comment pouvez-vous avoir cette idée ?
Nous appelons nirvâna la cessation
De toutes les pensées de non-existence et d'existence."




Shantidéva :

"Ce qui apparaît par le concours d'autres éléments et qui disparaît s'ils sont absents, ce phénomène artificiel, pareil à un reflet, comment aurait-il le caractère de la réalité ?"




La réalité conventionnelle qui n'est pas du tout niée par le bouddhisme n'est autre que la pure apparence.

LA PURE APPARENCE !




Le Bouddha :

"Les choses sont irréelles bien qu'apparentes."




Nâgârjuna :

"Si les phénomènes étaient indépendants, ils ne pourraient pas dépendre de causes et de conditions. S'ils ne dépendaient pas de causes et de conditions, la loi de causalité ne pourrait pas fonctionner."




Kyentsé Rimpoché :

"Tous les phénomènes sont semblables à un arc-en-ciel : exempt de toute réalité tangible. Une fois réalisé la vraie nature du réel, qui est d'être vide et pourtant de se manifester sous la forme du monde des phénomènes, l'esprit se libère de l'emprise de l'illusion."




Dans La Connaissance transcendante :

"Les phénomènes existants, ne vont ni ne viennent, ne sont ni un ni multiples : ils sont au-delà de toute définition conceptuelle."




Nâgârjuna prenait la précaution de dire :

"Puisque je ne postule aucun concept,
Personne ne peut réfuter mon point de vue."

Ne rien affirmer n'est pas une dérobade de la raison, mais la reconnaissance du fait que la nature ultime des phénomènes ne peut pas être fixée par des concepts, limitée par des définitions, enfermée dans des catégories.

Rien ne peut être isolé, une saisie conceptuelle de la réalité se révèle être impossible.




L'un des pères de la cybernétique,
Norbert Wiener,
exprime poétiquement :

"Nous ne sommes que des tourbillons dans une rivière qui coule sans fin. Nous ne sommes pas une substance qui demeure, mais des tracés qui se perpétuent.




Chandrakirti :

"Si quelque chose pouvait être produit par une chose qui soit intrinsèquement "autre",
Alors l'obscurité pourrait naître de la flamme, et tout pourrait naître de tout."




Nâgârjuna :

"Si l'entité du résultat existe déjà,
Qu'est-ce qu'une cause a besoin de produire ?
Si l'entité du résultat n'existe pas,
Comment une cause pourrait-elle la produire ?"




Atisha :

"Ce qui existe ne peut logiquement naître,
Tout comme ce qui n'existe pas non plus,
Telle une fleur dans le ciel."




Nâgârjuna :

"Parce que tout est vacuité, tout peut être."




Nâgârjuna :

"Il n'y a pas le moindre phénomène
Qui ne soit inclus dans la production interdépendante;
C'est pour cela qu'il n'y a pas le moindre phénomène
Qui ne soit pure vacuité."




Dans la connaissance transcendante :

"Sans fin et sans naissance,
Ni néant ni éternité
Cela ne vient ni ne s'en va
Et n'est ni un, ni multiple."




Nâgârjuna :

"Quand on ne trouve rien de réel, comment pourrait-on trouver quelque chose d'irréel ?"




"Le vide est forme et la fore est vide."




Aryadéva écrit dans "les quatre cents Stances" :

"Celui qui voit la nature ultime d'une seule chose, voit la nature de toutes choses."




Patrul Rinpoché un ermite tibétain du XIXé siècle, dormait à la belle étoile avec l'un de ses disciples.
Il l'interpella soudain :
"Ne m'as-tu pas dis que tu ignorais toujours ce qu'est la véritable (méditation) nature de l'esprit ?
- C'est vrai.
- Ce n'est pourtant pas difficile !"
Il l'invita à venir s'étendre à ses côtés.
Le disciple, qui s'appelait Loungtok, s'étendit sur le dos et contempla le ciel.
Patrul Rinpoché repris :
"Tu entends les chiens du monastère aboyer ?
- Oui.
- Tu vois les étoiles briller ?
- Oui.
- Eh bien, c'est ça la méditation !"

A cet instant précis, Loungtok réalisa spontanément la nature de l'esprit.




Avancer l'existence d'un principe organisateur ne résout rien : car pourquoi y aurait-il un principe organisateur plutôt que rien ?

Une question plus sensée serait : "pourquoi y a t’il une manifestation des phénomène plutôt que rien ?" Nous pourrions ainsi répondre que c'est parce que tout est vide que tout peut apparaître.

En effet, pourquoi devrait-il n'y avoir rien alors que quelque chose est possible ?

Ni existant ni non existant, (ce) rien n'est pas intrinsèquement différent de quelque chose de possible.




Pourquoi devrait-il y avoir un début (ou une fin) à la manifestation ?




Nâgârjuna :

"Hommage au Parfait Eveillé,
Le Suprême Orateur, qui enseigne
Que ce qui apparaît en dépendance
Est libre de cessation et de production,
D'anéantissement et de permanence,
D'allée et de venue,
De Diversité et d'unité,
L'apaisement de la pensée discursive."




Saraha, le poète bouddhiste :

"Ne pense pas qu'il y ait quelque distinction que ce soit.
Il n'y a même pas de nature unique,




Padmasambhava :

"Comme le torrent qui court vers la mer,
Comme le soleil et la lune qui glissent vers les monts du couchants,
Comme les jours et les nuits, les heures, les instants qui s'enfuient,
La vie s'écoule inexorablement."




Boèce :

"Le maintenant qui passe fait le temps, le maintenant qui demeure fait l'éternité."




"Ce qui est ici est ailleurs, et ce qui n'est pas ici n'est nulle part."




Un yogin hindou :

"Il est Celui qui habite en tous les êtres,
est distinct de tous les êtres,
que les êtres ne connaissent pas,
mais dont tous les êtres sont le corps."




Toute expérience est enrichissante.




Le Tao c'est ce dont nul ne peut s'écarter.




Maître T'ang, lin-chi :

"Dans le bouddhisme il n'y à pas lieu de faire effort. Sois ordinaire et ne te distingue pas. Mange ce que tu dois manger, relâche ton ventre, soulage ta vessie et quand tu es fatigué va t'allonger ! L'ignorant se moquera de toi mais le sage comprendra."




L'idéal du Zen : une vie ordinaire et sans histoire.




Comme le dit Hsiang-yen :

"Pourquoi avoir besoin de l'artifice d'une discipline ? Puisque le moindre de mes mouvements révèle l'ancien Tao."




"Dans le paysage du printemps il n'y a ni mieux ni pire ; les branches fleuries poussent naturellement, longues ou courtes."




Référent : X - la réalité désignée
Signifiant : un mot - un symbole
Signifié : une collection - une définition




Tant de mots ne réfèrent à rien !




Il existe très vraisemblablement des niveaux d'intégration au-delà de ceux qui ont pour origine une activité cérébrale.




Les mots sont pauvres !




Sans souci, la vie s’écoule inexorablement.
Tout suit son cours.
Chaque situation est comme elle doit être,
car elle s’ordonne selon toutes les autres.




Tout s'agence selon tout le reste.




Tout est le fruit d'une évolution conjointe.




Tout s'engendre mutuellement.




Tout participe à tout !




Tout est intimement lié !




Rien n'est isolé ! Rien n'est séparé !




Toute situation est infiniment complexe, riche et féconde.




Il y aura toujours du nouveau.




Aucune situation n'est définitive.




Nul ne peut échapper à l'existence.




La vie organique est un certain état d'organisation de la matière. L'évolution de la matière (et de la vie organique) correspond à un état de structuration et d'organisation de plus en plus grand, doté de propriétés nouvelles.




Certes, il se peut que tout phénomène mental soit lié à une activité cérébrale. Mais, visualisez un objet quelconque, pensez-vous que son image se forme dans votre crâne ? Bien sûr que non ! Mais alors où ? Il serait intéressant de répondre à cette question ...




Expliquer le plus grand nombre de faits, avec le moins d'hypothèses possibles.




Tout participe à tout !




Sans l'imagination, pas de croyance, ni de pensée possible.




Là où nous croyons voir des "choses", il n'y a en réalité, que des évènements.




Les idées ne sont pas les réalités.




Les mots ne sont pas les choses.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 20 oct.14, 12:18
par Pion
Ouff! Tout un travail que tu t'es donné la, je vais essayer de recompensser ton effort en donnant mon point de vu, mais d'abord faut que j'étudie tout ça.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 20 oct.14, 12:29
par J'm'interroge
Prends ton temps cher ami! ;)

J'ai fait cette compilation il y a bien longtemps maintenant. Mais je m'y replonge encore avec intérêt.

Il faudrait que j'y mette un peu plus d'ordre toutefois....

J'en ai d'autres encore plus conséquentes en nombre de citations, mais qui en dépit d'une certaine unité, sont encore plus pêle-mêle....

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 21 oct.14, 03:27
par Pion
Tout d'abord félicitation, c'est a mon avis un excellent recueil concernant le sujet titre.

Je vais entamer le tout par sections si tu me le permets, car tu nous as mis beaucoup de pain sur la planche.

Je note pour commencer qu'on est loin de faire l’unanimité sur comment dirais-je... l’interprétation ou la façon de voir et/ou de concevoir la réalité,
prenons par exemple B. Pascal qui dit:

"Il faut tout d'un coup voir la chose d'un seul regard, et non par progrès de raisonnement."

ce qui semble être en contradiction avec M. Planck lequel vient dire:

" Ce qui m'a conduit à la science et m'a enthousiasmé depuis ma jeunesse est le fait que [...] les lois de notre pensée se confondent à l'ordre du passage des impressions que nous recevons de l'extérieur, permettant ainsi à l'homme d'acquérir des informations sur cet ordre par le simple processus de la pensée. ".

En passant par A. Einstein et sa réflexion sur la relativité, parlant de relativité je me rend compte combien tout est relatif a chacun.

Prenons un jaguar vu pour la première fois par des explorateurs, par rapport a des biologistes modernes ou un enfant ou par moi ou encore par un indigène local ou même par des E-T. Pour certains ce sera un mammifère pour d'autres un ensemble de cellules, un monstre, un félin, un jaguar, une créature terrestre, un esprit esprit de la foret si non même un dieu.

ps: Je me suis arrêté a Einstein pour maintenant, je vais bientôt lire la suite.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 21 oct.14, 06:26
par J'm'interroge
Oui, certaines approches citées sont en décalage, c'est volontaire. Je note aussi à ce sujet que je n'ai pas fait ressortir comme j'aurais peut-être dû, la nette opposition qu'il y a entre la vision d'un Einstein et celle d'un Bohr par exemple. J'aurais pu davantage faire ressortir le réalisme du premier par une ou deux citations supplémentaires. Mais ceci aussi était volontaire, car Einstein avait le mérite de bien distinguer ce qu'il savait de ce qu'il croyait... Il y a aussi quelques "OVNI" parmi ces citations, et des vérités issues du bouddhisme pour une certaine part assez conséquente d'ailleurs. J'aurais pu enfin citer un peu plus de penseurs/sages taoïstes et laisser une vraie place à Héraclite aussi. Tout ça pour dire que cette compilation de citations est loin d'être parfaite. Mais c'est aussi, je dois le dire, ce qui lui donne un certain attrait et un coté assez surprenant, susceptible je l'espère, de déstabiliser juste ce qu'il faut pour favoriser un début d'étonnement philosophique.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 03:06
par Pion
Selon Einstein -il n'y a aucune place pour à la fois le champ et la matière, car le champ est la seule réalité.

Cela ce rapproche dangereusement de ma supposition sur le Néant, de l'énergie composée d'aucune matière, tien tien....
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Puis selon Bernard d'Espagnat, qui affirme que -quiconque cherche à se faire une idée du monde - et de la place de l'homme dans le monde - doit tenir compte des acquis de la problématique de la mécanique quantique.

Ici aussi j'ai un appuis face a ma supposition sur le Néant
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Selon T.N. Bhan, professeur de littérature anglaise à l'université gouvernementale Sri Partap. Srinagar, Cachemire :
-La science moderne, à l'heure même de son saut gigantesque vers l'avant, fait preuve d'une tendance irréfutable à ignorer qu'elle dépend ... entièrement de la perception sensorielle ...

Cela sous-entend que seul la perception sensorielle est prouvée réelle, or ou est-il obligatoirement question de matière dans la perception sensorielle? Dans ma supposition du Néant, c'est la même chose, seul l'impression de (...) est nécessaire.
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Bon je m'arrête un instant a bientôt, avec la suite.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 07:39
par J'm'interroge
Ce que tu appelles 'néant', moi je l'appelle 'insubstantialité' et le bouddhisme: 'non existence intrinsèque' ou 'non-soi'.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 07:45
par Pion
J'm'interroge a écrit :Ce que tu appelles néant, moi je l'appelle insubstantialité et le bouddhisme: non existence intrinsèque ou non-soi.
Parce que tu y vas par logique, et tu as raison, car ma supposition sur le Néant suppose la probabilité d'une impossibilité comme explication a l'origine de tout.

Ça reste que ce n'est qu'une supposition, un gros ''SI''....
Une fois qu'on accepte de supposer, on peut entreprendre ma démarche et ainsi de suite.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 08:13
par J'm'interroge
Mon approche ne suppose rien en dehors des faits. Elle se contente de tirer les conclusions qui s'imposent à partir d'eux, en recourant à la logique certes, mais aussi et surtout à leur vérification expérimentale.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:19
par Pion
J'm'interroge a écrit :Mon approche ne suppose rien en dehors des faits. Elle se contente de tirer les conclusions qui s'imposent à partir d'eux, en recourant à la logique certes, mais aussi et surtout à leur vérification expérimentale.
Certes, et tu y trouves la réponse a l'origine de tout, avant le bigbang, avant dieu, avant le commencement du temps, l'explication ultime au pourquoi croyons-nous a tort que le temps existe, ou je ne sais quoi encore, mais tu as trouvé, et il n'y a plus rien a chercher?

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:30
par Estrabolio
Pion a écrit : mais tu as trouvé, et il n'y a plus rien a chercher?
Ce serait bien triste :(

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:43
par J'm'interroge
C'est juste que la science permet de découvrir ce qui dans notre vision du monde était mal posé, supposé à tort et de nous ouvrir à des possibilités insoupçonnées.

C'est très stimulant et à chaque nouvelle découverte l'univers nous apparaît plus complexe, riche et fécond.

Il semble que plus nous avançons sur le chemin de la connaissance objective, plus il y a de quoi nous étonner et être saisis d'émerveillement.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:45
par Estrabolio
(y) Tout à fait d'accord.

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:46
par J'm'interroge
La science, la vraie, nous ouvre à ce que d'autres appelleraient un 'sentiment religieux'.

;)

Re: Textes pour un début de réflexion sur le réel:

Posté : 22 oct.14, 09:50
par Pion
J'm'interroge a écrit :C'est juste que la science permet de découvrir ce qui dans notre vision du monde était mal posé, supposé à tort et de nous ouvrir à des possibilités insoupçonnées.

C'est très stimulant et à chaque nouvelle découverte l'univers nous apparaît plus complexe, riche et fécond.

Il semble que plus nous avançons sur le chemin de la connaissance objective, plus il y a de quoi nous étonner et être saisis d'émerveillement.

D'accord avec toi la dessus, mais combien sont mort jusqu'ici sans avoir connu la réponse a tout ça?
Attends laisse moi compter..... dix, milles, un millions, cinq milliards, minute j'y arrive, a oui 100% de tous les gens qui ont vécus a ce jour, car la science n'a toujours pas de réponse, mais je suis d'accord avec toi elle est dans la bonne direction, sauf que si elle va vers l'infini, cela lui prendra exactement a tout jamais avant de trouver la réponse.

Finalement avant de mourir ignorant, ce qui risque d'arriver de tout façon, t'as pas envie de faire une petite supposition, ne serait-ce que pour le fun, l'un empêche pas l'autre, c'est pas une supposition de plus ou de moins qui va faire que la science va s'arrêter d'avancer.