Jérusalem
Posté : 14 nov.04, 22:12
LA RELATION ENTRE LA SPIRITUALITÉ MUSULMANE ET JÉRUSALEM
La relation entre l'Islam et Jérusalem débute au cours du 7ème siècle de l'ère ordinaire. La personnalité centrale de l'Islam, Mahomet, est né et a grandi dans ce qui est aujourd'hui l'Arabie Saoudite et il a fondé l'Islam au début du 7ème siècle. L'an Un de l'Hégire (le calendrier musulman ) correspond à l'année 622 du calendrier chrétien .
Les historiens s'entendent à penser que Mahomet subit l'influence du Judaïsme (et du Christianisme). Cette influence était telle que, pour Mahomet, la direction initiale vers laquelle on se tournait pour prier (la Kibla) était Jérusalem. Plus tard, Mahomet changea la direction de la prière au profit de la Mecque, en Arabie, dont le statut passa de lieu de pèlerinage païen à celui de "ville éternelle", centre de la religion musulmane. Les Musulmans situent également à la Mecque le lieu où Abraham s'était apprêté à sacrifier Ishmaël, le frère d'Isaac.
Après avoir fondé l'Islam et remporté la victoire sur ses rivaux païens, Mahomet mourut. Bien qu'il ne soit jamais parvenu , avec son armée conquérante, jusqu'à Jérusalem, son successeur, le calife Omar remporta la victoire sur les Byzantins en 638 et s'empara de Jérusalem. Lorsqu' Omar se rendit pour la première fois sur les ruines du Mont du Temple, il pria en se tournant délibérément vers le Sud, vers la Mecque, pour que personne ne pût penser qu'il priait en se tournant vers la même direction que les Juifs.
Le texte saint de l'Islam est le Coran, qui contient, selon la tradition musulmane, les enseignements de Mahomet. Le mot "Jérusalem" n'y apparaît pas une seule fois, alors qu'il est cité des centaines de fois dans la Bible juive. Quelle est donc la nature de la relation entre la spiritualité musulmane et Jérusalem ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de mieux connaître l'histoire des débuts de l'Islam.
LA RELATION HISTORIQUE ENTRE L'ISLAM ET JÉRUSALEM
Lorsque O'mar arrive à Jérusalem en 638, les Musulmans se tournent déjà vers la Mecque pour prier, et les deux villes saintes de la Mecque et Médine sont solidement établies. L'Islam, dont les racines spirituelles, comme celles du Christianisme, sont en grande partie issues du Judaïsme, reconnaît la relation existant entre les Juifs et le Mont du Temple, et donne même à celui-ci, après la conquête, le nom de "Beit al Maqdis" (littéralement "le Temple saint"). Le nom actuel "Al Kouds" vient de HaKodech ("le Saint" en hébreu). Les Musulmans utilisent aussi le terme "Sahyoun" ou "Sihyoun", la forme arabe de Sion.
Les historiens avancent plusieurs raisons pour expliquer la construction d'édifices religieux musulmans sur le Mont du Temple. L'instauration de la dynastie des Omayyades en 658 correspond à une période d'instabilité dans le monde islamique, caractérisée par des luttes pour le pouvoir et des assassinats. L'un des cinq piliers de l'Islam est le pèlerinage à la Mecque, la ville la plus sainte pour les Musulmans. A la fin du 7ème siècle, le califat omayyade basé à Damas perd le contrôle de la Mecque. La nécessité de réduire l'importance de la Mecque, et donc de créer un lieu saint musulman plus près de Damas, peut fort bien avoir incité le calife omayyade Abd al Malik à entreprendre, en 688, la construction du Dôme du Rocher sur le site où s'élevait le Temple.
Une autre raison avancée par les historiens pour expliquer la présence musulmane à Jérusalem pourrait être le désir du calife de rivaliser avec l'imposante église du Saint-Sépulcre où se trouve, selon la tradition chrétienne, la tombeau de Jésus. Il est intéressant de noter que les dimensions actuelles du Dôme du Rocher sont les mêmes que celles de la rotonde du Saint-Sépulcre.
Mais, étant donné que Jérusalem n'est pas mentionnée dans le Coran, quel est donc le rapport particulier qui unit l'Islam à ce lieu ? La réponse à cette question se trouve dans la sourate 17 du Coran. Ce chapitre nous relate la vision du voyage nocturne de Mahomet (al Isra) sur son cheval ailé "al Bourak", qui avait le visage d'une femme, le corps d'un cheval et la queue d'un paon. Voici ce que dit la sourate 17 du Coran :
"Gloire à celui qui a transporté son serviteur la nuit, de la mosquée sacrée (al Masjid al Ahram, à la Mecque) à la mosquée lointaine (al Masjid al Aqsa) dont nous avons béni le pourtour, afin de lui faire voir certains de nos signes".
Dans le voyage nocturne de Mahomet, le lieu exact d'Al Aqsa (la mosquée lointaine) n'est jamais précisé. D'après la tradition mystique chii'te, cette mosquée lointaine serait une mosquée céleste.
A la fin du 7ème siècle, les Omayyades affirment que le site réel d'Al Aqsa est en fait le Mont du Temple. Plus tard, ce sera le site plus restreint de l'actuelle mosquée Al Aqsa, qui se trouve du côté sud du Mont du Temple. La première mosquée, située probablement à l'endroit où Omar se tint pour prier lorsqu'il arriva à Jérusalem en 638, fut construite par le calife omayyade Al Walid au début du 8ème siècle. Elle fut détruite à plusieurs reprises par des tremblements de terre et reconstruite à nouveau.
Le Coran décrit plus loin comment Mahomet, étant arrivé à Al Aqsa, monte vers le septième ciel (al Miraj : l'ascension) accompagné par l'ange Gibril (Gabriel). Il voyage de ciel en ciel et parle avec Allah et différents prophètes. Pour les Omayyades, à Jérusalem, le point de départ de l'ascension céleste de Mahomet était la surface rocheuse dénudée située au sommet du Mont Moriah. C'est la raison pour laquelle le calife Abd al Malik voulut consacrer cet endroit en y construisant le magnifique Dôme du Rocher.
De 638 à 1917 ( à l'exception de la période d'occupation des Croisés de 1099 à 1187) , Jérusalem fut dominée par différentes dynasties islamiques basées en Syrie, en Egypte et en Turquie. Jérusalem, tout en demeurant une ville de pélerinage, ne fut jamais choisie comme capitale par ces différentes dynasties islamiques. Les seuls occupants à avoir choisi Jérusalem comme capitale au cours de ces 3000 dernières années furent les Croisés lorsqu'ils fondèrent le Royaume latin de Jérusalem, de 1099 à 1187.
Au cours de cette période d'occupation musulmane de 1300 ans, et malgré son statut de troisième ville sainte de l'Islam, Jérusalem a pratiquement toujours été, bien que sous contrôle islamique, une petite ville délaissée et sans grande importance. Les deux seules exceptions sont la période des Omayyades ( du 7ème au milieu du 8ème siècle) et la période des Mamelouks (de la moitié du 13ème siècle au début du 16ème) pendant lesquelles de grands projets architecturaux furent réalisés.
La relation entre l'Islam et Jérusalem débute au cours du 7ème siècle de l'ère ordinaire. La personnalité centrale de l'Islam, Mahomet, est né et a grandi dans ce qui est aujourd'hui l'Arabie Saoudite et il a fondé l'Islam au début du 7ème siècle. L'an Un de l'Hégire (le calendrier musulman ) correspond à l'année 622 du calendrier chrétien .
Les historiens s'entendent à penser que Mahomet subit l'influence du Judaïsme (et du Christianisme). Cette influence était telle que, pour Mahomet, la direction initiale vers laquelle on se tournait pour prier (la Kibla) était Jérusalem. Plus tard, Mahomet changea la direction de la prière au profit de la Mecque, en Arabie, dont le statut passa de lieu de pèlerinage païen à celui de "ville éternelle", centre de la religion musulmane. Les Musulmans situent également à la Mecque le lieu où Abraham s'était apprêté à sacrifier Ishmaël, le frère d'Isaac.
Après avoir fondé l'Islam et remporté la victoire sur ses rivaux païens, Mahomet mourut. Bien qu'il ne soit jamais parvenu , avec son armée conquérante, jusqu'à Jérusalem, son successeur, le calife Omar remporta la victoire sur les Byzantins en 638 et s'empara de Jérusalem. Lorsqu' Omar se rendit pour la première fois sur les ruines du Mont du Temple, il pria en se tournant délibérément vers le Sud, vers la Mecque, pour que personne ne pût penser qu'il priait en se tournant vers la même direction que les Juifs.
Le texte saint de l'Islam est le Coran, qui contient, selon la tradition musulmane, les enseignements de Mahomet. Le mot "Jérusalem" n'y apparaît pas une seule fois, alors qu'il est cité des centaines de fois dans la Bible juive. Quelle est donc la nature de la relation entre la spiritualité musulmane et Jérusalem ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire de mieux connaître l'histoire des débuts de l'Islam.
LA RELATION HISTORIQUE ENTRE L'ISLAM ET JÉRUSALEM
Lorsque O'mar arrive à Jérusalem en 638, les Musulmans se tournent déjà vers la Mecque pour prier, et les deux villes saintes de la Mecque et Médine sont solidement établies. L'Islam, dont les racines spirituelles, comme celles du Christianisme, sont en grande partie issues du Judaïsme, reconnaît la relation existant entre les Juifs et le Mont du Temple, et donne même à celui-ci, après la conquête, le nom de "Beit al Maqdis" (littéralement "le Temple saint"). Le nom actuel "Al Kouds" vient de HaKodech ("le Saint" en hébreu). Les Musulmans utilisent aussi le terme "Sahyoun" ou "Sihyoun", la forme arabe de Sion.
Les historiens avancent plusieurs raisons pour expliquer la construction d'édifices religieux musulmans sur le Mont du Temple. L'instauration de la dynastie des Omayyades en 658 correspond à une période d'instabilité dans le monde islamique, caractérisée par des luttes pour le pouvoir et des assassinats. L'un des cinq piliers de l'Islam est le pèlerinage à la Mecque, la ville la plus sainte pour les Musulmans. A la fin du 7ème siècle, le califat omayyade basé à Damas perd le contrôle de la Mecque. La nécessité de réduire l'importance de la Mecque, et donc de créer un lieu saint musulman plus près de Damas, peut fort bien avoir incité le calife omayyade Abd al Malik à entreprendre, en 688, la construction du Dôme du Rocher sur le site où s'élevait le Temple.
Une autre raison avancée par les historiens pour expliquer la présence musulmane à Jérusalem pourrait être le désir du calife de rivaliser avec l'imposante église du Saint-Sépulcre où se trouve, selon la tradition chrétienne, la tombeau de Jésus. Il est intéressant de noter que les dimensions actuelles du Dôme du Rocher sont les mêmes que celles de la rotonde du Saint-Sépulcre.
Mais, étant donné que Jérusalem n'est pas mentionnée dans le Coran, quel est donc le rapport particulier qui unit l'Islam à ce lieu ? La réponse à cette question se trouve dans la sourate 17 du Coran. Ce chapitre nous relate la vision du voyage nocturne de Mahomet (al Isra) sur son cheval ailé "al Bourak", qui avait le visage d'une femme, le corps d'un cheval et la queue d'un paon. Voici ce que dit la sourate 17 du Coran :
"Gloire à celui qui a transporté son serviteur la nuit, de la mosquée sacrée (al Masjid al Ahram, à la Mecque) à la mosquée lointaine (al Masjid al Aqsa) dont nous avons béni le pourtour, afin de lui faire voir certains de nos signes".
Dans le voyage nocturne de Mahomet, le lieu exact d'Al Aqsa (la mosquée lointaine) n'est jamais précisé. D'après la tradition mystique chii'te, cette mosquée lointaine serait une mosquée céleste.
A la fin du 7ème siècle, les Omayyades affirment que le site réel d'Al Aqsa est en fait le Mont du Temple. Plus tard, ce sera le site plus restreint de l'actuelle mosquée Al Aqsa, qui se trouve du côté sud du Mont du Temple. La première mosquée, située probablement à l'endroit où Omar se tint pour prier lorsqu'il arriva à Jérusalem en 638, fut construite par le calife omayyade Al Walid au début du 8ème siècle. Elle fut détruite à plusieurs reprises par des tremblements de terre et reconstruite à nouveau.
Le Coran décrit plus loin comment Mahomet, étant arrivé à Al Aqsa, monte vers le septième ciel (al Miraj : l'ascension) accompagné par l'ange Gibril (Gabriel). Il voyage de ciel en ciel et parle avec Allah et différents prophètes. Pour les Omayyades, à Jérusalem, le point de départ de l'ascension céleste de Mahomet était la surface rocheuse dénudée située au sommet du Mont Moriah. C'est la raison pour laquelle le calife Abd al Malik voulut consacrer cet endroit en y construisant le magnifique Dôme du Rocher.
De 638 à 1917 ( à l'exception de la période d'occupation des Croisés de 1099 à 1187) , Jérusalem fut dominée par différentes dynasties islamiques basées en Syrie, en Egypte et en Turquie. Jérusalem, tout en demeurant une ville de pélerinage, ne fut jamais choisie comme capitale par ces différentes dynasties islamiques. Les seuls occupants à avoir choisi Jérusalem comme capitale au cours de ces 3000 dernières années furent les Croisés lorsqu'ils fondèrent le Royaume latin de Jérusalem, de 1099 à 1187.
Au cours de cette période d'occupation musulmane de 1300 ans, et malgré son statut de troisième ville sainte de l'Islam, Jérusalem a pratiquement toujours été, bien que sous contrôle islamique, une petite ville délaissée et sans grande importance. Les deux seules exceptions sont la période des Omayyades ( du 7ème au milieu du 8ème siècle) et la période des Mamelouks (de la moitié du 13ème siècle au début du 16ème) pendant lesquelles de grands projets architecturaux furent réalisés.