Le CSA prêt à autoriser la diffusion d'al-Manar en France
Posté : 20 nov.04, 03:41
Bonjour,
Le Hezbollah bientot sur nos ondes...
Amicalement
Pascal
*************************
France: Le CSA prêt à autoriser la diffusion d'al-Manar
(Le Figaro)
Alerté au printemps par le gouvernement et des associations juives, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a cherché comment interdire al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, qui avait diffusé en France via le satellite Eutelsat une série télévisée antisémite. L'affaire a été transmise en août au Conseil d'Etat. Mais les magistrats n'ont pas tranché et ont laissé la possibilité à al-Manar de demander un conventionnement au CSA. Ce qu'elle a fait immédiatement. Embarrassés, les neufs membres de l'organe régulateur ont proposé hier une charte taillée sur mesure pour éviter les dérapages. Les dirigeants d'al-Manar doivent maintenant dire s'ils l'acceptent dans les prochains jours.
Al-Manar, qui était déjà captée en France via le satellite, pourrait non seulement continuer à émettre, mais également être proposée par des câblo-opérateurs et donc multiplier ses téléspectateurs potentiels. A condition que les dirigeants de la chaîne du Hezbollah acceptent les conditions fixées par le CSA. Des conditions rigides, définies spécialement pour éviter les dérives d'une chaîne au passé sulfureux. Al-Manar, qui se dit «combattante», devra dorénavant éviter l'éloge des kamikazes, les appels à la haine raciale ou les propos pouvant entraîner un désordre public. «Nous les obligeons à refaire presque entièrement leurs programmes. Il n'est pas sûr qu'ils acceptent», veut-on croire au CSA.
Au Liban, les dirigeants d'al-Manar étaient injoignables hier, tandis que leur avocat à Paris, Me Denis Garreau, ne souhaitait pas répondre. Mais au CSA, une autre source les décrivait «prêts à des compromis. Ils ont une stratégie de long terme qui vise les musulmans qui vivent en Europe».
En France, l'affaire démarre en novembre 2003, durant le mois de ramadan. L'organe de communication du groupe religieux chiite du Hezbollah diffuse alors un feuilleton antisémite, «Al-Shatat» (diaspora) : la famille juive des Rothschild entend y dominer le monde. Des scènes insupportables émaillent cette saga : deux rabbins égorgent un enfant chrétien pour recueillir son sang, censé entrer dans la composition du pain azyme que les juifs mangent à Pâques. «C'est la réminiscence d'un antisémitisme du Moyen Age, odieux et délirant», avait fait valoir le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) auprès des autorités. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait publiquement promis de réagir. Le CSA avait été alerté. Pour qu'il puisse interdire la diffusion de cette télévision localisée au Liban, la loi sur les télécoms avait été modifiée en juillet. Le Conseil d'Etat avait été sollicité pour interdire al-Manar et imposer à Eutelsat d'ôter la chaîne libanaise de son bouquet. Mais les magistrats n'avaient pas tranché, demandant à al-Manar de soumettre un dossier de conventionnement auprès du CSA.
Immédiatement, une noria de diplomates et représentants libanais ainsi que d'autres pays arabes ont alors multiplié les réunions, parfois les pressions, pour s'assurer qu'al-Manar recevrait bien le droit de diffuser. Le journal en ligne Proche-Orient Info rapporte ainsi une rencontre à l'ambassade du Liban à Paris fin août, en présence de l'ambassadrice Sylvie Fadlallah, d'un membre du comité supérieur de l'audiovisuel libanais, Hassan Hamadé, du délégué permanent de la Ligue arabe en France, l'ambassadeur Nassif Hitti...
Au CSA, on nie toute pression ou consignes du gouvernement. Mais on reconnaît à mi-voix n'avoir pas négligé l'importance des relations diplomatiques avec le Liban, pays «ami et francophone où le Hezbollah est un parti politique avec des députés au Parlement». Le sort des deux otages français toujours retenus en Irak a également été «pris en considération». La décision de conventionner s'est vite imposée.
Hier, Marc Knobel, du Crif, ne croyait guère qu'«al-Manar puisse renoncer au message du Hezbollah qui fait l'apologie du terrorisme et propage une haine des juifs constante». Le CSA, pour des raisons autant diplomatiques que juridiques, a décidé de tenter le pari et de sanctionner en cas de dérapage.
Cécilia Gabizon
Mais aussi:
http://www.proche-orient.com/xjournal_r ... icle=32597
http://www.proche-orient.com/xjournal_p ... icle=26809
Le Hezbollah bientot sur nos ondes...
Amicalement
Pascal
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France: Le CSA prêt à autoriser la diffusion d'al-Manar
(Le Figaro)
Alerté au printemps par le gouvernement et des associations juives, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a cherché comment interdire al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, qui avait diffusé en France via le satellite Eutelsat une série télévisée antisémite. L'affaire a été transmise en août au Conseil d'Etat. Mais les magistrats n'ont pas tranché et ont laissé la possibilité à al-Manar de demander un conventionnement au CSA. Ce qu'elle a fait immédiatement. Embarrassés, les neufs membres de l'organe régulateur ont proposé hier une charte taillée sur mesure pour éviter les dérapages. Les dirigeants d'al-Manar doivent maintenant dire s'ils l'acceptent dans les prochains jours.
Al-Manar, qui était déjà captée en France via le satellite, pourrait non seulement continuer à émettre, mais également être proposée par des câblo-opérateurs et donc multiplier ses téléspectateurs potentiels. A condition que les dirigeants de la chaîne du Hezbollah acceptent les conditions fixées par le CSA. Des conditions rigides, définies spécialement pour éviter les dérives d'une chaîne au passé sulfureux. Al-Manar, qui se dit «combattante», devra dorénavant éviter l'éloge des kamikazes, les appels à la haine raciale ou les propos pouvant entraîner un désordre public. «Nous les obligeons à refaire presque entièrement leurs programmes. Il n'est pas sûr qu'ils acceptent», veut-on croire au CSA.
Au Liban, les dirigeants d'al-Manar étaient injoignables hier, tandis que leur avocat à Paris, Me Denis Garreau, ne souhaitait pas répondre. Mais au CSA, une autre source les décrivait «prêts à des compromis. Ils ont une stratégie de long terme qui vise les musulmans qui vivent en Europe».
En France, l'affaire démarre en novembre 2003, durant le mois de ramadan. L'organe de communication du groupe religieux chiite du Hezbollah diffuse alors un feuilleton antisémite, «Al-Shatat» (diaspora) : la famille juive des Rothschild entend y dominer le monde. Des scènes insupportables émaillent cette saga : deux rabbins égorgent un enfant chrétien pour recueillir son sang, censé entrer dans la composition du pain azyme que les juifs mangent à Pâques. «C'est la réminiscence d'un antisémitisme du Moyen Age, odieux et délirant», avait fait valoir le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) auprès des autorités. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avait publiquement promis de réagir. Le CSA avait été alerté. Pour qu'il puisse interdire la diffusion de cette télévision localisée au Liban, la loi sur les télécoms avait été modifiée en juillet. Le Conseil d'Etat avait été sollicité pour interdire al-Manar et imposer à Eutelsat d'ôter la chaîne libanaise de son bouquet. Mais les magistrats n'avaient pas tranché, demandant à al-Manar de soumettre un dossier de conventionnement auprès du CSA.
Immédiatement, une noria de diplomates et représentants libanais ainsi que d'autres pays arabes ont alors multiplié les réunions, parfois les pressions, pour s'assurer qu'al-Manar recevrait bien le droit de diffuser. Le journal en ligne Proche-Orient Info rapporte ainsi une rencontre à l'ambassade du Liban à Paris fin août, en présence de l'ambassadrice Sylvie Fadlallah, d'un membre du comité supérieur de l'audiovisuel libanais, Hassan Hamadé, du délégué permanent de la Ligue arabe en France, l'ambassadeur Nassif Hitti...
Au CSA, on nie toute pression ou consignes du gouvernement. Mais on reconnaît à mi-voix n'avoir pas négligé l'importance des relations diplomatiques avec le Liban, pays «ami et francophone où le Hezbollah est un parti politique avec des députés au Parlement». Le sort des deux otages français toujours retenus en Irak a également été «pris en considération». La décision de conventionner s'est vite imposée.
Hier, Marc Knobel, du Crif, ne croyait guère qu'«al-Manar puisse renoncer au message du Hezbollah qui fait l'apologie du terrorisme et propage une haine des juifs constante». Le CSA, pour des raisons autant diplomatiques que juridiques, a décidé de tenter le pari et de sanctionner en cas de dérapage.
Cécilia Gabizon
Mais aussi:
http://www.proche-orient.com/xjournal_r ... icle=32597
http://www.proche-orient.com/xjournal_p ... icle=26809