Le Christ est ressuscité !
Bonjour Monstre Le Puissant,
Merci de votre attention.
MonstreLePuissant a écrit :Non, ce n'est pas tout à fait ça. Le sucré est sucré parce qu'il existe des choses non sucrés, et le salé est le salé parce qu'il existe des choses non salé. La chaise est une chaise parce que d'autres objets ne sont pas des chaises. Idem pour tout le reste. Si tout était blanc, rien ne serait blanc. Si tout était sucré, rien ne serait sucré. Car il n'existerait aucun élément de comparaison.
N'est-ce pas plutôt les choses non sucrés qui existent parce que le sucré existe ? Et si le sucré existe n'est-ce pas parce que notre bouche sait identifier cette saveur ? C'est la spécialisation de certaines terminaisons nerveuses qui fait que le sucré acquiert pour l'humain une réalité.
Plus sérieusement, je crois qu'il est important de distinguer "différence", "nuance", "variation"... d'une part et "contraire", "opposition", "antinomie"... d'autre part.
MonstreLePuissant a écrit :Une chose se définit par ce qu'elle est, mais surtout par ce qu'elle n'est pas.
Quelle est votre définition de la chaise ? Difficile de dire qu’une chaise se reconnaît
à ce qu’elle n’est pas. Comment d’ailleurs appréhender l'infini de ce qu’elle n’est pas ?
Et vit-on avec des définitions ? Est-ce que cette technique aristotélicienne est spontanée ?
Ne vit-on pas plutôt dans l’analogie, la ressemblance et l’approximation ?
Enfin, cette démarche intellectuelle de définition est-elle pertinente pour le Bien et le Mal ? il semble bien que personne n'ait pu donner de définition rationnelle ni du bien ni du mal, pas plus du chaud et du froid, du long et du court, du cher et du bon marché, du beau et du laid...
MonstreLePuissant a écrit :
C'est une question de relativité. Telle chose est chaude par rapport à telle autre. Telle autre est grande par rapport à une autre. Telle autre en est en haut par rapport à une autre. Et donc, telle chose est mal par rapport à une autre que l'on va définir comme bien.
Ce qui est curieux c'est que votre énumération présente une anomalie : vous rajoutez "
que l'on va définir comme bien" alors que cela aurait été incongru pour les trois premiers items (auriez-vous dit "
que l’on va définir comme froide" ? la soupe chaude s'oppose aussi à la soupe tiède).
Ce que je prétends c'est qu'il faut distinguer le vécu basique des humains, d’une part, et, d’autre part, les efforts louables mais totalement vains des intellectuels pour définir le Bien et le Mal.
Toutefois la vanité des efforts intellectuels ne nie pas la réalité, elle peut la confirmer.
À rajouter du sel on passe d'un met agréable à un met moins agréable ; à faire chauffer l'eau on passe d'un bain tiède à un bain brûlant... Selon l'entaille que l'on se fait, se couper avec un couteau passe de l'insignifiance au sérieux ennui...
Le vécu basique est l’analogie, la comparaison et l'édification d'échelles de valeurs, tandis que l'effort des intellos est la définition, la conceptualisation, la polarisation et la tentative de définir les idéaux.
Le vécu basique est l’exploration puis la maîtrise du relatif.
MonstreLePuissant a écrit :
Si je tue quelqu'un, je ne suis qu'un assassin. Mais si je tue quelqu'un qui s’apprêtait à en tuer un million d'autres, alors je suis un héros. Ainsi, le bien comme le mal est toujours relatif, et dépend de l'observateur et du but à atteindre. Rien n'est bien ou mal tout seul. C'est toujours relatif à quelque chose.
Parce que vous prenez soin de séparer l'acte de ses intentions. C'est comme "taper avec un marteau" n'est ni bien ni mal, cela dépend sur quoi l'on tape et pour quoi faire.
En général, quand on aborde la question du Bien et du Mal du point de vue moral on prend en considération les intentions et les conséquences.
Je crois que vous avez tort de généraliser, le relatif n’est pas toujours
relatif à quelque chose d’autre, ainsi le froid et le chaud nous font découvrir une réalité objectivable : la température.
Et la température ne s’oppose à rien. Elle dispose même d'un absolu.
MonstreLePuissant a écrit :
Toute opposition est relative. Nous vivons dans un monde de dualité et de contraste. Ce qui est utile s'oppose à ce qui ne l'est pas. Ce qui est nuisible à ce qui ne l'est pas. Une chose est aussi définie par ce qu'elle n'est pas. Quant à l'amour, il est l'opposé de la peur.
Là encore votre énumération n'est pas homogène, au début vous définissez une opposition par "ce qui n'est pas" (mais est-ce que l'utile
s'oppose vraiment à ce qui n'est pas utile ? si jamais "pas utile" a un sens), à la fin votre "opposé" n'est pas "
ce qui n'est pas l'amour" mais
la peur, comme s’il était évident que la peur soit l’opposé de l’amour.
L’impavide est-il un être particulièrement aimant ?
MonstreLePuissant a écrit :
Voilà pourquoi dans un monde de dualité et de contraste, tout est relatif.
Qu’imaginez-vous comme alternative à un univers de relation ?
MonstreLePuissant a écrit :
Sans doute ! Mais le plus important à retenir, c'est que ce qui est un acte barbare pour les uns est un acte de fierté pour les autres. Le bien et le mal ne sont que des points de vue d'observateur.
Je ne parle pas des observateurs mais de la victime. Pensez-vous qu’il y ait des gens qui auraient spontanément aimé être à la place du pilote ?
Enfin,
relatif ne signifie nullement
subjectif, il y a des tas de réalités relatives tout à fait
objectivables.
Très cordialement
Votre sœur
pauline