le business méconnu des monastères
Posté : 12 juin15, 22:49
le business méconnu des monastères
Apprécié en France, l'artisanat monastique est une source de revenus non négligeable pour les monastères et les abbayes, souvent en survie économique. Au sein des ordres contemplatifs, des moines et des moniales, au service de leur communauté, font preuve d'un incroyable esprit d'entreprise...
« TF1 »
«Ora et labora» («prie et travaille»). La devise de saint Benoît est appliquée dans près de 200 communautés monastiques en France. Les dons se raréfiant, l'activité économique s'est imposée à eux. Vins, liqueurs, confitures, confiseries, fromages ou cosmétiques attirent une clientèle à la recherche de produits irréprochables bénéficiant d'une longue tradition de fabrication. «Gage de confiance et de qualité, le fruit du travail monastique est au-dessus de tout soupçon», explique une cliente. Les produits monastiques sont vendus en direct au monastère, dans les boutiques de l'artisanat monastique, chez des revendeurs ou sur Internet. Le label Monastic a même été créé pour les protéger.
Le reportage de Pierrick Morel nous entraîne à l'abbaye d'Igny, en Champagne, à la rencontre de soeur Agnès-Lucie, 88 ans, responsable de la chocolaterie. Pour la première fois, l'abbaye accueille une cuve-robot pour brasser le chocolat, sur les conseils de soeur Anne-Joseph, docteur en histoire des mathématiques: «Nous ne cherchons pas le surplus de vente, mais davantage de temps pour la prière». Aux prières de l'office, à la méditation et à la contemplation s'ajoutent cinq ou six heures de travail, rendues plus pénibles en raison du vieillissement des communautés. Sans oublier le coût de fonctionnement des bâtiments, un million par an à Igny.
À l'abbaye de Chantelle, en Auvergne, soeur Pascale a eu l'idée d'engager des laïcs, notamment une responsable du laboratoire recherche et développement des cosmétiques et une jeune diplômée en commerce international: «Nous n'avons pas vocation à aller en Bourse, mais nous occupons une niche de marchés». Le monastère de Bricquebec, dans la presqu'île du Cotentin, abrite un business-moine. Le père Marc, qui emploie une vingtaine de laïcs, vend 450 tonnes de charcuterie par an et réalise un chiffre d'affaires de 2,6 millions d'euros. À 80 ans, il avoue six ou sept licenciements. «Business is business.»
À savoir
Le label Monastic a été créé afin de faire face à la situation de concurrence déloyale provenant d'un usage abusif de terminologie ou de publicité, comme celle de Chaussée aux Moines. Le marché de l'artisanat monastique représente plusieurs dizaines de millions d'euros, une manne indispensable à la survie des moines et moniales, dont la moyenne d'âhttp://programme.tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/television/87336/tf1-enquete-sur-le-business-meconnu-des-monasteres.htmlge ne cesse d'augmenter.
Apprécié en France, l'artisanat monastique est une source de revenus non négligeable pour les monastères et les abbayes, souvent en survie économique. Au sein des ordres contemplatifs, des moines et des moniales, au service de leur communauté, font preuve d'un incroyable esprit d'entreprise...
« TF1 »
«Ora et labora» («prie et travaille»). La devise de saint Benoît est appliquée dans près de 200 communautés monastiques en France. Les dons se raréfiant, l'activité économique s'est imposée à eux. Vins, liqueurs, confitures, confiseries, fromages ou cosmétiques attirent une clientèle à la recherche de produits irréprochables bénéficiant d'une longue tradition de fabrication. «Gage de confiance et de qualité, le fruit du travail monastique est au-dessus de tout soupçon», explique une cliente. Les produits monastiques sont vendus en direct au monastère, dans les boutiques de l'artisanat monastique, chez des revendeurs ou sur Internet. Le label Monastic a même été créé pour les protéger.
Le reportage de Pierrick Morel nous entraîne à l'abbaye d'Igny, en Champagne, à la rencontre de soeur Agnès-Lucie, 88 ans, responsable de la chocolaterie. Pour la première fois, l'abbaye accueille une cuve-robot pour brasser le chocolat, sur les conseils de soeur Anne-Joseph, docteur en histoire des mathématiques: «Nous ne cherchons pas le surplus de vente, mais davantage de temps pour la prière». Aux prières de l'office, à la méditation et à la contemplation s'ajoutent cinq ou six heures de travail, rendues plus pénibles en raison du vieillissement des communautés. Sans oublier le coût de fonctionnement des bâtiments, un million par an à Igny.
À l'abbaye de Chantelle, en Auvergne, soeur Pascale a eu l'idée d'engager des laïcs, notamment une responsable du laboratoire recherche et développement des cosmétiques et une jeune diplômée en commerce international: «Nous n'avons pas vocation à aller en Bourse, mais nous occupons une niche de marchés». Le monastère de Bricquebec, dans la presqu'île du Cotentin, abrite un business-moine. Le père Marc, qui emploie une vingtaine de laïcs, vend 450 tonnes de charcuterie par an et réalise un chiffre d'affaires de 2,6 millions d'euros. À 80 ans, il avoue six ou sept licenciements. «Business is business.»
À savoir
Le label Monastic a été créé afin de faire face à la situation de concurrence déloyale provenant d'un usage abusif de terminologie ou de publicité, comme celle de Chaussée aux Moines. Le marché de l'artisanat monastique représente plusieurs dizaines de millions d'euros, une manne indispensable à la survie des moines et moniales, dont la moyenne d'âhttp://programme.tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/television/87336/tf1-enquete-sur-le-business-meconnu-des-monasteres.htmlge ne cesse d'augmenter.