Qui furent les sadducéens?
Posté : 13 juin15, 07:12
Les sadducéens s’appellent en hébreu les tzadûkîm (צדוקים); il est difficile de savoir si leur nom se réfère à Tzadôq, le premier des grands-prêtres d’Israël dont les descendants remplirent cette fonction jusqu’au Macchabées, ou si leur nom se réfère à l'exercice de la justice.
Les sources
Flavius Josèphe dira d'eux dans La Guerre des Juifs (Livre II, chapitre VIII, §14):
Un document trouvé à Qumran et intitulé 4MMT, pour grotte 4, Miqtsath ma'asè thorah, en français Quelques décisions légales relative à la Torah décrit plusieurs lois que la Communauté de Qumran considérait comme valide en opposition avec celles des pharisiens. Ils interdisaient les sacrifices d'animaux gravides, alors que les pharisiens les interdisaient; et nous aurions tendance à leur donner raison, parce que dans la décision suivante, ils disent que si un animal après avoir été sacrifié est découvert gravide, le sacrifice est néanmoins saint. Les pharisiens ont probablement cru que, si le sacrifice accidentel d'un animal gravide est valide, le sacrifice d'animaux dont il est déterminé qu'ils sont gravides avant le sacrifice seraient aussi saints. Ce n'est évidemment pas le cas. Les autres cas flagrants de contradictions entre pharisiens et loi écrite sous prétexte de loi orale ont amené les plus intransigeants des sadducéens à quitter le service du Temple, ce sont eux les esséniens. D'autres acceptèrent de se plier à la halakah pharisienne et restèrent en poste.
Notons qu'il ne faut pas voir une séparation radicale entre sadducéens et esséniens. Il est plus vraisemblable qu'entre –50 et 70, les décisions sadducéennes furent appliquées quand les sadducéens avaient le pouvoir, on peut supposer alors que les esséniens revenaient accomplir le service du Temple, et les décisions pharisiennes quand ils avaient le pouvoir, et alors les esséniens quittaient le Temple. Un certain nombre de grands-prêtre comme les Beothusiens et les ben Hanan, haïs dans le Talmud, eurent assez de puissance pour appliquer la halakha sadducéenne.
Les sadducéens semblent avoir eu le pouvoir à l'époque d'Alexandre Yannée. Ils semblent avoir aussi appliqué un calendrier différent du calendrier habituel, inspiré par celui d'Henoch. Nous pouvons en déduire que les sadducéens ne sont pas des épicuriens mais bien des mystiques. En fait, cette réputation d'épicuriens que Flavius Josèphe leur attribue est à situer dans sa vision des trois écoles du Judaïsme, les pharisiens sont des stoïciens juifs, les esséniens des pythagoriciens juifs et les sadducéens ne peuvent plus alors qu'être des épicuriens juifs, ce qui n'a guère de sens, mais qui permettait à ses lecteurs romains de comprendre bien mal à propos les écoles juives.
En sachant que les esséniens sont des sadducéens intransigeants, nous comprenons alors que sadducéens et esséniens ne diffèrent que dans le degré de compromis que les uns et les autres sont prêt à faire avec les puissants perushîm ou pharisiens, mais absolument pas par la mystique qui est similaire. Les sadducéens ont une vision sacerdotale du Judaïsme, ils estiment que tous les commandements ne concernent pas l'ensemble des Juifs comme le voulaient les pharisiens. Il est donc vraisemblable que les sadducéens acceptaient l'usage des tefilin, mais seulement pour les prêtres alors que les pharisiens voulaient rendre le port des tefilin pour l'ensemble des Juifs.
On doit enfin se demander si les sadducéens niaient la résurrection? La réponse est complexe, ils devaient probablement estimer que si le Judaïsme se lançait dans une religion avec des peines et des récompenses, les gens se mettraient à pratiquer pour obtenir des faveurs de Dieu, alors que la pratique doit être désintéressée. Ils étaient aussi des mystique de l'hénochisme qui considéraient que l'homme doit pratiquer une spiritualité afin d'entrer vivant dans l'éternité, et non attendre la fin des temps. Il n'est pas compliqué de comprendre que le patriarche Hénoch est encore vivant aujourd'hui, il est même considéré comme l'ange Metatron.
Notons qu'Idriss, l'équivalent arabe à Hénoch (même si l'Idriss du Coran a de nombreux traits empruntés à Hermès Trismégistes, dont c'est d'ailleurs le nom arabe) a comme étymologie doresh, étudier, or le mot doresh était un titre chez les esséniens, le plus haut personnage de l'essénisme portait soit le titre de Maître de Justice, soit le titre de Doresh haTorah, c'est-à-dire l'Interprète de la Torah... C'est probablement une évolution esséniens > nazaréens > nazaréens s'installent à Petra après la guerre de 115–118. Ils quittent Petra pour l'Arabie vers 500, suite à différents tremblements et s'installèrent en Arabie, Médine, La Mecque, etc. L'araméen de Petra est très proche de l'écriture arabe.
Les sources
Flavius Josèphe dira d'eux dans La Guerre des Juifs (Livre II, chapitre VIII, §14):
Il dira encore dans Les Antiquités Juives (Livre XVIII, Chapitre I, §4):Quant à la seconde secte [après celle des pharisiens], celle des Sadducéens, ils suppriment absolument le destin et prétendent que Dieu ne peut ni faire, ni prévoir le mal; ils disent que l'homme a le libre choix du bien et du mal et que chacun, suivant sa volonté, se porte d'un côté ou de l'autre. Ils nient la persistance de l'âme après la mort, les châtiments et les récompenses de l'autre monde. Les Pharisiens se montrent très dévoués les uns aux autres et cherchent à rester en communion avec la nation entière. Les Sadducéens, au contraire, sont, même entre eux, peu accueillants, et aussi rudes dans leurs relations avec leurs compatriotes qu'avec les étrangers. Voilà ce que j'avais à dire sur les sectes philosophiques des Juifs.
Dans les évangiles, ils sont mentionnés, en association avec les pharisiens, comme voulants éprouver Jésus (Matthieu 16, 1–4); On lit en Matthieu 22, 23–33 (similaire en Marc 12, 18–24 et en Luc 20, 27–36):La doctrine des Sadducéens fait mourir les âmes en même temps que les corps, et leur souci consiste à n'observer rien d'autre que les lois. Disputer contre les maîtres de la sagesse qu'ils suivent passe à leurs yeux pour une vertu. Leur doctrine n'est adoptée que par un petit nombre, mais qui sont les premiers en dignité. Ils n'ont pour ainsi dire aucune action ; car lorsqu'ils arrivent aux magistratures, contre leur gré et par nécessité, ils se conforment aux propositions des Pharisiens parce qu'autrement le peuple ne les supporterait pas.
En Actes des Apôtres 5, 16–18, l'auteur mentionne que les sadducéens firent emprisonner des apôtres, et qu'un ange les fit évader. En Actes 23, 6–8, nous lisons:Le même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question: «Maître, Moïse a dit : Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, et mourut; et, comme il n’avait pas d’enfants, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du second, puis du troisième, jusqu’au septième. Après eux tous, la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car tous l’ont eue.» Jésus leur répondit: «Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ! Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants.» La foule, qui écoutait, fut frappée de l’enseignement de Jésus.
Tous ces discours sont caricaturaux, mais nous apprennent de nombreuses choses sur les sadducéens. Ils sont scripturalistes, et donc interprètent la loi sans se référer aux traditions orales. Ils sont principalement issus du monde sacerdotal, il semble que la majorité des qohanîm furent sadducéens. Nous savons enfin par Flavius Josèphe et cela est confirmé par le Talmud, que les sadducéens ne pouvaient pas appliquer leurs interprétations des lois lors des sacrifices gravides.Paul, sachant qu’une partie de l’assemblée était composée de sadducéens et l’autre de pharisiens, s’écria dans le sanhédrin: Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien ; c’est à cause de l’espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. Quand il eut dit cela, il s’éleva une discussion entre les pharisiens et les sadducéens, et l’assemblée se divisa. Car les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses.
Un document trouvé à Qumran et intitulé 4MMT, pour grotte 4, Miqtsath ma'asè thorah, en français Quelques décisions légales relative à la Torah décrit plusieurs lois que la Communauté de Qumran considérait comme valide en opposition avec celles des pharisiens. Ils interdisaient les sacrifices d'animaux gravides, alors que les pharisiens les interdisaient; et nous aurions tendance à leur donner raison, parce que dans la décision suivante, ils disent que si un animal après avoir été sacrifié est découvert gravide, le sacrifice est néanmoins saint. Les pharisiens ont probablement cru que, si le sacrifice accidentel d'un animal gravide est valide, le sacrifice d'animaux dont il est déterminé qu'ils sont gravides avant le sacrifice seraient aussi saints. Ce n'est évidemment pas le cas. Les autres cas flagrants de contradictions entre pharisiens et loi écrite sous prétexte de loi orale ont amené les plus intransigeants des sadducéens à quitter le service du Temple, ce sont eux les esséniens. D'autres acceptèrent de se plier à la halakah pharisienne et restèrent en poste.
Notons qu'il ne faut pas voir une séparation radicale entre sadducéens et esséniens. Il est plus vraisemblable qu'entre –50 et 70, les décisions sadducéennes furent appliquées quand les sadducéens avaient le pouvoir, on peut supposer alors que les esséniens revenaient accomplir le service du Temple, et les décisions pharisiennes quand ils avaient le pouvoir, et alors les esséniens quittaient le Temple. Un certain nombre de grands-prêtre comme les Beothusiens et les ben Hanan, haïs dans le Talmud, eurent assez de puissance pour appliquer la halakha sadducéenne.
Les sadducéens semblent avoir eu le pouvoir à l'époque d'Alexandre Yannée. Ils semblent avoir aussi appliqué un calendrier différent du calendrier habituel, inspiré par celui d'Henoch. Nous pouvons en déduire que les sadducéens ne sont pas des épicuriens mais bien des mystiques. En fait, cette réputation d'épicuriens que Flavius Josèphe leur attribue est à situer dans sa vision des trois écoles du Judaïsme, les pharisiens sont des stoïciens juifs, les esséniens des pythagoriciens juifs et les sadducéens ne peuvent plus alors qu'être des épicuriens juifs, ce qui n'a guère de sens, mais qui permettait à ses lecteurs romains de comprendre bien mal à propos les écoles juives.
En sachant que les esséniens sont des sadducéens intransigeants, nous comprenons alors que sadducéens et esséniens ne diffèrent que dans le degré de compromis que les uns et les autres sont prêt à faire avec les puissants perushîm ou pharisiens, mais absolument pas par la mystique qui est similaire. Les sadducéens ont une vision sacerdotale du Judaïsme, ils estiment que tous les commandements ne concernent pas l'ensemble des Juifs comme le voulaient les pharisiens. Il est donc vraisemblable que les sadducéens acceptaient l'usage des tefilin, mais seulement pour les prêtres alors que les pharisiens voulaient rendre le port des tefilin pour l'ensemble des Juifs.
On doit enfin se demander si les sadducéens niaient la résurrection? La réponse est complexe, ils devaient probablement estimer que si le Judaïsme se lançait dans une religion avec des peines et des récompenses, les gens se mettraient à pratiquer pour obtenir des faveurs de Dieu, alors que la pratique doit être désintéressée. Ils étaient aussi des mystique de l'hénochisme qui considéraient que l'homme doit pratiquer une spiritualité afin d'entrer vivant dans l'éternité, et non attendre la fin des temps. Il n'est pas compliqué de comprendre que le patriarche Hénoch est encore vivant aujourd'hui, il est même considéré comme l'ange Metatron.
Notons qu'Idriss, l'équivalent arabe à Hénoch (même si l'Idriss du Coran a de nombreux traits empruntés à Hermès Trismégistes, dont c'est d'ailleurs le nom arabe) a comme étymologie doresh, étudier, or le mot doresh était un titre chez les esséniens, le plus haut personnage de l'essénisme portait soit le titre de Maître de Justice, soit le titre de Doresh haTorah, c'est-à-dire l'Interprète de la Torah... C'est probablement une évolution esséniens > nazaréens > nazaréens s'installent à Petra après la guerre de 115–118. Ils quittent Petra pour l'Arabie vers 500, suite à différents tremblements et s'installèrent en Arabie, Médine, La Mecque, etc. L'araméen de Petra est très proche de l'écriture arabe.