Suite au message Entrée de la Turquie Islamique en Europe, du 09 nov. 2023
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il y a cette approche à faire sur les articles concernant la Turquie : qu'en est-il du négationnisme banalisé du GdA1915 ? Et de ses conséquences (politico-)anthropologiques / en FR ? en EU ? aux USA ?
Sans oublier de penser aux conséquences de déstructuration de l'Islam suite à l'abolition du Califat par le kémalisme en 1924
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http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/0/daech.jpg
~ comme si on abolissait la fonction papale (en pensant alors que deviendrait alors l'Église catholique ?)
~ mais faisant glisser ainsi la mémoire du GdA1915 sur le dos de l'islam / au bénéfice d'un "look euro-clean" du turco-nationalisme d'Ankara
- mais avec quelles conséquences en dérives des pays francophones arabo-musulmans ?
La Turquie au XIXe siècle, 'Romantisme' 2006/1 (n° 131),
138.pages, Éditeur : Armand Colin
~ pp.3-6 / Avant-propos, Sarga Moussa
~ 13 notes bibiographiques dans le texte
~ page 7 / La structure socio-culturelle de l'Empire ottoman au xixe siècle et les traductions de cette époque, Hasan Anamur
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Une forme inattendue d’occidentalisation peut être constatée à partir du dernier quart du xviiie siècle au sein de l’Empire ottoman qui était pourtant considéré jusqu’alors comme une entité musulmane située aux antipodes de l’Europe chrétienne. À partir de cette date, en effet, se créent dans cet Empire des académies militaires, d’ingénierie, de médecine, etc., conçues et réalisées d’après des modèles européens. Et en 1839 sont décrétées des réformes structurelles inspirées de la Révolution française, visant la réorganisation législative, économique, politique et socio-culturelle de la société ottomane. Ces réformes ont notamment pour conséquence la parution, dans la seconde moitié du xixe siècle, de traductions faites à partir des littératures de l’Europe occidentale, surtout de la littérature française. Nous nous proposons, dans cet article, d’étudier l’Empire ottoman durant ce siècle par le biais de traductions qui nous paraissent jouer le rôle de poteaux indicateurs de cette métamorphose socio-culturelle.
~ 28 notes bibiographiques dans le texte
~ pp.19-28 / La métaphore de «l'homme malade» dans les récits de voyage en Orient!, Sarga Moussa
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La métaphore de «l’homme malade», désignant un Empire ottoman affaibli, incapable de se régénérer malgré les réformes à l’européenne entreprises par les sultans, est présente tout au long du xixe siècle dans les récits de voyage en Orient. Elle prend, avec le «Résumé politique» du Voyage en Orient (1835) de Lamartine, le sens d’une légitimation de la politique coloniale des puissances occidentales en Méditerranée. Toutefois, les voyageurs ne véhiculent pas tous ce même discours «orientaliste» dénoncé par Edward Saïd. Tout en faisant un portrait ironique du sultan Abdül-Medjîd en jeune homme maladif, Eusèbe de Salle refuse tout interventionnisme de l’Europe et plaide pour l’intégrité de l’Empire ottoman. Quant à Loti, le plus turcophile des voyageurs français, il renoue une dernière fois, à la fin du xixe et au début du xxe siècles, avec la métaphore de «l’homme malade», mais pour retourner l’accusation contre l’Occident, dont le matérialisme contribuerait à «contaminer» l’Empire ottoman lui-même.
~ 48 notes bibiographiques dans le texte
~ pp.29-38 / Réunir tous les «Grecs» dans un État-nation, une «Grande Idée» catastrophique, Hervé Georgelin
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La Grèce moderne, créée par les Grandes Puissances à l’extrémité méridionale de la péninsule balkanique en 1830, ne regroupait peut-être qu’un tiers des Grecs d’alors, si l’on considère la difficulté de définition de ce qu’était un Grec. Un irrédentisme moderne prospéra sous le slogan de «la Grande Idée», à partir de 1844, sur le terreau favorable de croyances traditionnelles à propos de la résurrection inéluctable de l’Empire byzantin. Elle crût alors par à-coups, quand les Puissances le lui permirent. La Grèce moderne fut même sur le point d’acquérir une rive asiatique en 1920 mais ses armées furent défaites par Mustafa Kemal en 1921. En septembre 1922, Smyrne fut évacuée par l’armée grecque et incendiée par la turque. Les Grecs orthodoxes d’Anatolie et de Thrace orientale furent officiellement expulsés par le Traité de Lausanne, en janvier 1923. Après la «Grande catastrophe», l’Orient grec a survécu jusqu’aujourd’hui sous la forme d’une nostalgie culturelle.
~ État et expansionnisme
~ La Turquie, territoire à saisir
~ Les Grecs et l’Orient
~ L’éphémère Grèce d’Asie
~ Épilogue
~ 29 notes bibiographiques dans le texte
~ pp.39-49 / «Alla turca» ou la question de l'Orient, Sophie Basch
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La fin du xixe siècle favorise l’émergence d’une nouvelle mise en scène de l’Empire ottoman, en partie redevable aux romans et aux pamphlets pro-turcs de Loti, dont un aspect, le moins pittoresque mais non le moins symptomatique, mérite une attention plus pointilleuse que l’indulgence condescendante qui s’y attache: la dénonciation constante de l’occidentalisation des mœurs turques. Ce discours soi-disant respectueux de l’identité des Turcs a pour effet de maintenir la Turquie dans une éternelle turquerie. À l’inverse, trait d’union entre Istanbul et Paris, le critique d’art Adolphe Thalasso, Grec de Constantinople, fut un anti-Loti, refusant l’opposition inutilement polémique, aussi fallacieuse que démagogique, entre Orient et Occident?
~ 23 notes bibiographiques dans le texte
~ pp.51-59 / Les paradoxes de l'occidentalisation de l'architecture à Istanbul à la fin du XIXe siècle, Pierre Pinon
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Depuis la fin du xviiie siècle, l’influence de la culture occidentale sur l’architecture de Constantinople se manifeste d’abord sur les palais, et essentiellement sur leur style, car leur distribution reste dans la tradition ottomane. Elle est le fait d’architectes européens, mais surtout des minoritaires, Grecs, puis Arméniens quelquefois formés à Paris. À la fin du xixe siècle, ce sont des architectes français, italiens ou allemands qui interviennent directement, à la demande du sultan Abdül-Hamîd, et paradoxalement, en apparence du moins, les niveaux d’influence s’inversent. Les distributions des édifices, notamment publics, adoptent les types de l’architecture européenne; par contre le style s’orientalise dans la logique d’un éclectisme local qui s’impose logiquement aux architectes européens, à Istanbul comme d’ailleurs dans tout l’Orient, qu’il soit ottoman ou colonial.
~ 25 notes bibiographiques dans le texte
-- https://www.cairn.info/revue-romantisme-2006-1.htm
Bonne continuation. InfoHay1915
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