L'assurance du Salut
Posté : 13 sept.15, 12:15
L’assurance du Salut est un enseignement typiquement protestant évangélique. Çà fait partie de leur héritage doctrinal commun, il n’est pas reconnu par contre par les mouvances évangéliques pentecôtistes
C’est une idée qui rentre directement en conflit avec d’autres versets :
Matthieu 24.12 : « Et parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »
Romain 8.24 : « Et ce n’est pas elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance ; ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ?
Phi 2.12 : Ainsi mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement … (LSG)
L’assurance du salut repose sur plusieurs constats :
1 – Le mode d’accès au Salut
2 – Les conséquences du Salut (et la conversion)
Puis nous verrons
3 – La question de la perte du Salut (ou de son assurance)
Partie 1
Le mode d’accès au Salut
Première question en jeux, qu’est-ce que le Salut et comment Dieu nous a sauvé ?
La réforme s’est basée sur l’épitre aux romains pour poser les bases du Salut :
Tout le monde est pécheur :
Rm 3.9 : « Quoi donc ! Sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit : il n’y a point de juste, pas même un seul ; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »
Face au jugement, nous serons tous reconnus coupable devant Dieu.
v.19 : Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.
Le Salut par la foi, et non les œuvres :
v.21-28 :
« Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péchés et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.
Ou donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. »
Certains disent que le salut par la foi seule est une approche propre à Paul. Mais nous retrouvons les mêmes éléments dans la première de Jean :
Tous pécheurs :
1Jean1.8 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous.
v.10 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. »
Le pardon des péchés sans les œuvres, par simple repentance :
v.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. »
L’expiation de nos fautes par Christ. (la Grâce de Dieu cf Rm3.24)
1Jean 2.1-2 : « Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres mais aussi pour ceux du monde entier. »
Les protestants évangéliques affirment conformément à la parole, que nous sommes sauvés :
. Par la grâce de Dieu
. Au moyen de la foi
. Sans les œuvres
La place des œuvres
Toutefois ce n’est pas pour cela que le chrétien est libre de pécher, Jean ajoute à la suite :
« Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu » 1Jn2.3
Et Paul dans la suite de l’épitre aux romains, une fois terminé son “enseignement doctrinal “ écrit trois chapitres sur la vie chrétienne pratique excluant le péché commençant par :
« Je vous exhorte donc, frères, […] à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu … ». Et il n’aura pas omis d’avertir plus tôt:
« Elles ont été retranchés pour cause d’incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains ; car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus. » Rm11.20-21
Ce ne sont pas les actes qui nous sauvent, mais la foi engendre naturellement des actes qui lui sont conforme. Ce que Jacques dira très clairement en Jc 2.14-19 et que nous lirons aussi en Tite 2.11-12 :
« Car la grâce de Dieu nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété. »
Ce détail est important à préciser puisque les détracteurs de « l’assurance du salut » affirment que cette assurance devient une excuse pour se livrer au péché impunément. Il n’en est rien. Tout le monde s’accordera pour dire qu’un chrétien doit être trouvé saint par le seigneur, la question qui se pose ici est plutôt de savoir si cette sainteté est à l’origine du Salut, peut permettre de le conserver, ou de le mériter...
Sur ce point là la parole est claire. Les « œuvres » sont des signes, des fruits de la foi, mais elles ne jouent absolument pas dans le Salut d’une personne :
« Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. » Tite 3.5
« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » Ephésiens 2.8-9
La conversion
Parlons courtement de ce qu’est une conversion chrétienne (point de vue Protestant évangélique)
La prédication de l’évangile n’est pas un exposé ‘doctrinal’, ni l’injonction à rejoindre un groupe, ni un plaidoyer émouvant sur l’amour de Dieu … Mais c’est un appel à la repentance.
Malheureusement, les protestants évangéliques ayant insisté sans mesure sur la prédication du salut par la foi seule (profondément ancré dans le sola fide) ont fini par créé une confusion en leur propre sein, se mettant à penser que prêcher l’évangile revient à prêcher le Salut par la foi seule.
Hors le livre des actes en est témoin, la prédication de l’évangile est une annonce de la mort et résurrection de Christ ET un appel à la repentance. Luc 24.47 ; actes 2.38 ; Ac 3.19 ; Ac 17.30 etc…
Parler de la prédication de l’évangile permet de définir clairement ce qu’est une conversion. Et par conséquent de définir ce qu’est un chrétien.
Un chrétien est une personne qui a cru dans le message de l’évangile : que jésus est mort pour ses péchés, qu’il est ressuscité et s’est assis à la droite de Dieu. Poussé par cette foi il a été convaincu de son péché, et s’est repenti devant Dieu.
Voyant leur foi, et du fond de leur repentance, Dieu leur accorde le Saint-Esprit (Ac 2.38) qui les relève et leur permet de marcher dans une vie renouvelée.
Pourquoi définir la conversion ?
Elle est nécessaire, puisque certains assimilent « chrétien » à une appartenance religieuse ou à l'appartenance à un groupe. Pour un évangélique être « chrétien » signifie être « né de nouveau », être passé par cette foi vivante, cette repentance et avoir été relevé et transformé par l’esprit de Dieu. Hors grand nombre de personnes qui se revendiquent « chrétienne » ont simplement adhéré à un discours théologique, monothéiste, au message de «l’église » ou à l’idée de ‘l’amour de Dieu’, sans répondre à l’appel crucial que Dieu fait au monde : une repentance réelle et profonde. Ces personnes se sont « convertis » à une religion, ont adhéré à la doctrine d’un groupe, sont présentes aux offices, aux réunions, sont convaincues de Dieu et de Christ, mais leur cœur n’est pas converti. Et pourtant, elles sont parmi nous.
Partie 2
Les conséquences du Salut et d’une conversion
Elles sont essentielles pour comprendre l'assurance du Salut. On ne peut pas parler du Salut, sa perte, ou son assurance, si on ne considère pas les choses d’un point de vue global. Hors les changements ayant lieux lors d’une conversion sont tels qu’ils ne peuvent être ignorés lorsque nous parlons de la perte du Salut.
En effet, le Salut n’est pas seulement l’affaire d’obtenir un passe-droit pour accéder à un Paradis, comme on obtiendrait une carte de membre du peuple de Dieu. Ce n’est pas non plus l’affaire d’une course aux mérites, où l’homme doit vivre suffisamment dans la sainteté pour que ses œuvres penchent plus d’un côté de la balance. L’homme sauvé par la grâce de Dieu est changé dans ses profondeurs, dans sa nature, et ce changement est irréversible. Paul en parle à la suite du verset cité plus haut :
« Il nous a sauvé, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. Il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle. » Tite 3.5-7
Et voici les nombreuses conséquences qu’a ‘’le Salut’’ sur nos vies.
. Nous avons été baptisés en Jésus-Christ en sa mort (rm 6.3)
. Nous sommes dors et déjà une même plante avec Christ, en sa mort et en sa résurrection. (Rm6.5) (Eph 2.6) (Col3.1)
. Notre vieil homme a été crucifié à la croix (Rm 6.6)
. Nous savons que nous vivrons avec lui (Rm 6.8)
. Plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ ( Rm 8.1)
. Si nous appartenons à Christ son Esprit vit en nous (Rm 8.9)
. Si l’esprit de Christ vit en nous, nous ressusciterons avec lui (Rm 8.11)
. Nous sommes des fils de Dieu grâce à la foi en Jésus-Christ (Ga 3.26) parce que son esprit vit en nous (Rm 8.14-16 ; Ga 4.6)
.Dieu a écrit sa loi dans nos cœurs pour que nous soyons son peuple Jr 31.33-34
. Nous sommes « né de l’esprit » Jn 3.5-6
. Nous sommes héritiers de Dieu au même statut que Christ ( Ga 3.29 ; 4.7 ; Rm 8.17)
. Il a fait de nous une nouvelle création (2Co 5.17)
. Dieu nous a régénérés (Tite 3.5 ; 1Pi 1.3)
. Dieu nous a renouvelés par le Saint-Esprit (Tite 3.5)
. Jésus Christ est assis à la droite de Dieu ( Eph 1.20) et nous sommes assis avec Christ dans les lieux célestes. (Eph 2.6)
. Nous avons été scellés par le Saint-Esprit (Eph 1.14 ; 4.30)
. Notre héritage ne peut ni s’altérer ni se salir, ni périmer (1Pi 1.4)
. Il nous est réservé (1Pi 1.4)
Ces conséquences sont de deux ordres :
1 - Celles qui déclarent que nous ne sommes plus les mêmes que lorsque nous étions ennemis de Dieu (rm5.10), car nous avons été littéralement transformés : Il y a eu un changement qualitatif... Nous avons été renouvelés. Nous avons été Régénérés. Dieu a fait de nous une nouvelle créature. Dieu a mis sa loi dans nos cœurs. Nous sommes nés de l’esprit. Nous sommes dors et déjà ressuscité avec Christ. Nous sommes des enfants de Dieu. Nous sommes héritiers. Assis avec Christ dans les lieux célestes.
Ces déclarations de l’écriture sont soit au passé, déclarant qu’une chose est accomplie, ou au présent, affirmant un état de fait. Aucune d’entre elles ne peuvent être considérées comme hypothétiques et futures, mais les apôtres au contraire les expriment avec une profonde certitude. Une assurance.
2 - Celle qui nous amènent à avoir des certitudes pour l’avenir. Nous vivrons avec lui. Nous ressusciterons avec lui. Nous hériterons avec lui. Nous ne sommes plus sous la condamnation. Nous sommes scellés pour le jour de la rédemption. Notre héritage nous est réservé.
Celles-ci sont au futur, mais sont exprimées elles aussi comme des certitudes, nulle part dans le Nouveau Testament elles sont considérées comme hypothétiques.
Elles nous amènent à deux conclusions :
D’une part, le croyant peut mettre sa confiance en Dieu, tant et si bien qu’il ne s’inquiète plus pour son Salut. Il est assuré de son salut. Dans le sens qu’il en a l’assurance : Il ne s’en inquiète pas.
D’autre part, les « conséquences » du Salut sont telles quelles sont irréversibles, nous sommes une nouvelle créature. Dieu nous a adoptés. Nous sommes ses enfants. Nous lui appartenons. Un état de fait, une œuvre sur laquelle Dieu ne revient pas. Nous sommes une propriété de Dieu, de sorte qu’il nous sauve pour ce qu’il a fait de nous, et non pour ce que nous aurions fait nous-mêmes.
Une nouvelle créature, créée pour la gloire de Dieu, et gardé par Dieu.
Le premier point implique que le « Salut » ne se perd pas. L’œuvre salvatrice de Dieu a déjà eu lieu à la croix, et n’aura pas lieu le jour du Jugement. Nous en sommes sûr, sinon Christ serait mort en vain.
Le second point implique que L’œuvre de Dieu dans le cœur est telle qu'elle se trouve irréversible.
C'est pour cette raison que la parole déclare que nous avons l’assurance du Salut :
. « Vous êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps » 1 Pi 1.5
. « C’est pourquoi, Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immuabilité de sa résolution, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposé. Cette espérance nous la possédons comme une ancre sûre et solide ; elle pénètre au-delà du voile, là ou jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek.» Heb 6.17-19
De ces deux points découlent la compréhension de « l’assurance du Salut ».
Certains négligent l’œuvre que Dieu a fait dans les cœurs et s’en tiennent au premier point : Le croyant a l’assurance du Salut à cause de sa foi… Mais s’il perd sa foi, la donne change.
D’autres estiment que l’assurance du Salut est totale. Une personne régénéré par l’esprit de Dieu, "né de nouveau", et déclaré ‘’enfant de Dieu’’ ne peut perdre sa foi (bien qu'elle puisse devenir tiède).
C’est en parlant d’eux que vous dites : « Sauvé un jour, sauvé toujours ».
Partie 3
La question de la perte du Salut.
Il ne se perd pas. Il est l’œuvre de Dieu, et non d’un homme. Nous ne pouvons pas défaire ce que Dieu a fait. Nous ne pouvons pas détruire ce qui Dieu a créé. Et ce que Dieu a créé, ce sont des créatures nouvelles et destinées à servir sa gloire. Elles sont sauvées, marquées, scellées.
Toutefois voici les différentes manières d’aborder la question de la perte du Salut:
. Extra-évangélique. Le Salut est considéré comme une finalité accessible le jour du Jugement et accordé par Dieu (la balance des œuvres). Il rejoint souvent l’idée que le croyant n’a aucune certitude avant le jour dernier. Le jugement de Dieu est incertain. (Position musulmane, catholique, TJ)
. Intra-évangélique. Elles ne remettent pas en cause le fait que l’œuvre Salvatrice est passée et accomplie à la croix, acquise. On en distingue plusieurs :
Liée à la persévérance:
Matthieu 24.12 : « Et parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »
Pour eux, persévérer jusqu’au bout est nécessaire. S’arrêter au milieu du parcours ne nous servirait à rien. D’autres versets vont dans ce sens. L’œuvre salvatrice de Christ n’est pas remise en question. Disons que ce qui est mis en doute est la validité du Salut d’une personne qui retournerait au monde. Cela ne change rien au final puisque remet donc en cause toute certitude du croyant, puisque ne sachant pas s’il persévérera jusqu'au bout.
Liée au péché :
Hébreux 10.26 : « Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour le péché, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. »
Ici aussi, l’œuvre salvatrice de Christ est première et acquise, toutefois, le croyant peut la perdre en péchant. Le problème qui en découle est de savoir quel péché est « assez grave » pour ‘perdre le Salut’. Elle peut s'appuyer sur
1Jn 5.16 : « Il y a un péché qui mène à la mort, ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier »
Cette position jette le croyant dans les doutes. Une tentative de hiérarchisation des fautes commence, puis finalement l’idée de Salut devient incertaine voire subjective. Elle nous entraîne sur une voie de culpabilité plus que vers la liberté chrétienne.
De manière générale les doctrines de la perte du Salut intra-évangélique, sont toujours sujettes à des culpabilisations excessive du croyant, ou liées à une haute idée de la sanctification, mais mal placées :
Le moteur de la sanctification n’est plus la grâce de Dieu (Tite 3.12), mais la peur du jugement ou de l'enfer.
Comment s’explique l’abandon de la foi lorsqu’on croit que la Salut est assuré ?
Ceux qui croient en l’assurance du Salut croient également en la persévérance finale des saints.
Ce qui signifie que ceux qui sont réellement régénérés, nés de nouveaux, n’abandonneront pas en cours de route. Et Inversement, ceux qui abandonnent en cours de route, montrent par leurs œuvres qu’ils n’ont jamais fait partie des saints.
1Jn 2.18-19 : « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. »
Jude parlera des mêmes faux prophètes en ces termes : « Il s’est glissé parmi vous certains hommes dont la condamnation est écrite depuis longtemps » Jude 4
Les injonctions à ne pas chuter.
Hb3.12 ; Hb 12.14 ; Sont des exhortations à marcher d’une manière digne de notre vocation Eph 4.1. Plus qu’un avertissement de l’éventualité de ‘perdre le Salut’.
Pour conclure :
. L’assurance du Salut se fonde sur le Salut comme grâce de Dieu, œuvre de Dieu et non de l’homme, et sa gratuité.
. L'assurance du Salut s'appuye sur le plan de régénération des croyants.
. Elle n’exclue pas les versets qui avertissent les croyants du besoin d’affirmer leur vocation, ou de se sanctifier. Elle ne les considère simplement pas comme de potentiels moyens de gagner le Salut, ou de le perdre.
. N'implique pas que nous ne sommes pas susceptibles de chuter.
. L’assurance du salut, c’est pour celui qui croit et qui suit Christ, la foi qu’aucune de ses erreurs ne peut l’ôter de la main de Dieu.
Car l’assurance du Salut est liée à notre foi, notre espérance et notre confiance, et non à nos œuvres.
. C'est avoir une ferme confiance dans la fidèlité de Dieu.
"Je connais ceux que j'ai choisis" Jn 13.18 "Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'a donné et aucun d'eux ne s'est perdu" Jn17.12
"C'est pour eux que je prie, je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'a donnés, parce qu'ils sont à toi". Jn 17.9
Il existe des versets "problèmes" qui s'oppose à l'assurance du Salut, je les exposerais plus bas.
C’est une idée qui rentre directement en conflit avec d’autres versets :
Matthieu 24.12 : « Et parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »
Romain 8.24 : « Et ce n’est pas elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l’esprit, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance ; ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ?
Phi 2.12 : Ainsi mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement … (LSG)
L’assurance du salut repose sur plusieurs constats :
1 – Le mode d’accès au Salut
2 – Les conséquences du Salut (et la conversion)
Puis nous verrons
3 – La question de la perte du Salut (ou de son assurance)
Partie 1
Le mode d’accès au Salut
Première question en jeux, qu’est-ce que le Salut et comment Dieu nous a sauvé ?
La réforme s’est basée sur l’épitre aux romains pour poser les bases du Salut :
Tout le monde est pécheur :
Rm 3.9 : « Quoi donc ! Sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, selon qu’il est écrit : il n’y a point de juste, pas même un seul ; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu ; Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »
Face au jugement, nous serons tous reconnus coupable devant Dieu.
v.19 : Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.
Le Salut par la foi, et non les œuvres :
v.21-28 :
« Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péchés et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.
Ou donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des œuvres ? non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. »
Certains disent que le salut par la foi seule est une approche propre à Paul. Mais nous retrouvons les mêmes éléments dans la première de Jean :
Tous pécheurs :
1Jean1.8 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous.
v.10 : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. »
Le pardon des péchés sans les œuvres, par simple repentance :
v.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. »
L’expiation de nos fautes par Christ. (la Grâce de Dieu cf Rm3.24)
1Jean 2.1-2 : « Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres mais aussi pour ceux du monde entier. »
Les protestants évangéliques affirment conformément à la parole, que nous sommes sauvés :
. Par la grâce de Dieu
. Au moyen de la foi
. Sans les œuvres
La place des œuvres
Toutefois ce n’est pas pour cela que le chrétien est libre de pécher, Jean ajoute à la suite :
« Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu » 1Jn2.3
Et Paul dans la suite de l’épitre aux romains, une fois terminé son “enseignement doctrinal “ écrit trois chapitres sur la vie chrétienne pratique excluant le péché commençant par :
« Je vous exhorte donc, frères, […] à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu … ». Et il n’aura pas omis d’avertir plus tôt:
« Elles ont été retranchés pour cause d’incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains ; car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, il ne t’épargnera pas non plus. » Rm11.20-21
Ce ne sont pas les actes qui nous sauvent, mais la foi engendre naturellement des actes qui lui sont conforme. Ce que Jacques dira très clairement en Jc 2.14-19 et que nous lirons aussi en Tite 2.11-12 :
« Car la grâce de Dieu nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété. »
Ce détail est important à préciser puisque les détracteurs de « l’assurance du salut » affirment que cette assurance devient une excuse pour se livrer au péché impunément. Il n’en est rien. Tout le monde s’accordera pour dire qu’un chrétien doit être trouvé saint par le seigneur, la question qui se pose ici est plutôt de savoir si cette sainteté est à l’origine du Salut, peut permettre de le conserver, ou de le mériter...
Sur ce point là la parole est claire. Les « œuvres » sont des signes, des fruits de la foi, mais elles ne jouent absolument pas dans le Salut d’une personne :
« Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. » Tite 3.5
« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » Ephésiens 2.8-9
La conversion
Parlons courtement de ce qu’est une conversion chrétienne (point de vue Protestant évangélique)
La prédication de l’évangile n’est pas un exposé ‘doctrinal’, ni l’injonction à rejoindre un groupe, ni un plaidoyer émouvant sur l’amour de Dieu … Mais c’est un appel à la repentance.
Malheureusement, les protestants évangéliques ayant insisté sans mesure sur la prédication du salut par la foi seule (profondément ancré dans le sola fide) ont fini par créé une confusion en leur propre sein, se mettant à penser que prêcher l’évangile revient à prêcher le Salut par la foi seule.
Hors le livre des actes en est témoin, la prédication de l’évangile est une annonce de la mort et résurrection de Christ ET un appel à la repentance. Luc 24.47 ; actes 2.38 ; Ac 3.19 ; Ac 17.30 etc…
Parler de la prédication de l’évangile permet de définir clairement ce qu’est une conversion. Et par conséquent de définir ce qu’est un chrétien.
Un chrétien est une personne qui a cru dans le message de l’évangile : que jésus est mort pour ses péchés, qu’il est ressuscité et s’est assis à la droite de Dieu. Poussé par cette foi il a été convaincu de son péché, et s’est repenti devant Dieu.
Voyant leur foi, et du fond de leur repentance, Dieu leur accorde le Saint-Esprit (Ac 2.38) qui les relève et leur permet de marcher dans une vie renouvelée.
Pourquoi définir la conversion ?
Elle est nécessaire, puisque certains assimilent « chrétien » à une appartenance religieuse ou à l'appartenance à un groupe. Pour un évangélique être « chrétien » signifie être « né de nouveau », être passé par cette foi vivante, cette repentance et avoir été relevé et transformé par l’esprit de Dieu. Hors grand nombre de personnes qui se revendiquent « chrétienne » ont simplement adhéré à un discours théologique, monothéiste, au message de «l’église » ou à l’idée de ‘l’amour de Dieu’, sans répondre à l’appel crucial que Dieu fait au monde : une repentance réelle et profonde. Ces personnes se sont « convertis » à une religion, ont adhéré à la doctrine d’un groupe, sont présentes aux offices, aux réunions, sont convaincues de Dieu et de Christ, mais leur cœur n’est pas converti. Et pourtant, elles sont parmi nous.
Partie 2
Les conséquences du Salut et d’une conversion
Elles sont essentielles pour comprendre l'assurance du Salut. On ne peut pas parler du Salut, sa perte, ou son assurance, si on ne considère pas les choses d’un point de vue global. Hors les changements ayant lieux lors d’une conversion sont tels qu’ils ne peuvent être ignorés lorsque nous parlons de la perte du Salut.
En effet, le Salut n’est pas seulement l’affaire d’obtenir un passe-droit pour accéder à un Paradis, comme on obtiendrait une carte de membre du peuple de Dieu. Ce n’est pas non plus l’affaire d’une course aux mérites, où l’homme doit vivre suffisamment dans la sainteté pour que ses œuvres penchent plus d’un côté de la balance. L’homme sauvé par la grâce de Dieu est changé dans ses profondeurs, dans sa nature, et ce changement est irréversible. Paul en parle à la suite du verset cité plus haut :
« Il nous a sauvé, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. Il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle. » Tite 3.5-7
Et voici les nombreuses conséquences qu’a ‘’le Salut’’ sur nos vies.
. Nous avons été baptisés en Jésus-Christ en sa mort (rm 6.3)
. Nous sommes dors et déjà une même plante avec Christ, en sa mort et en sa résurrection. (Rm6.5) (Eph 2.6) (Col3.1)
. Notre vieil homme a été crucifié à la croix (Rm 6.6)
. Nous savons que nous vivrons avec lui (Rm 6.8)
. Plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ ( Rm 8.1)
. Si nous appartenons à Christ son Esprit vit en nous (Rm 8.9)
. Si l’esprit de Christ vit en nous, nous ressusciterons avec lui (Rm 8.11)
. Nous sommes des fils de Dieu grâce à la foi en Jésus-Christ (Ga 3.26) parce que son esprit vit en nous (Rm 8.14-16 ; Ga 4.6)
.Dieu a écrit sa loi dans nos cœurs pour que nous soyons son peuple Jr 31.33-34
. Nous sommes « né de l’esprit » Jn 3.5-6
. Nous sommes héritiers de Dieu au même statut que Christ ( Ga 3.29 ; 4.7 ; Rm 8.17)
. Il a fait de nous une nouvelle création (2Co 5.17)
. Dieu nous a régénérés (Tite 3.5 ; 1Pi 1.3)
. Dieu nous a renouvelés par le Saint-Esprit (Tite 3.5)
. Jésus Christ est assis à la droite de Dieu ( Eph 1.20) et nous sommes assis avec Christ dans les lieux célestes. (Eph 2.6)
. Nous avons été scellés par le Saint-Esprit (Eph 1.14 ; 4.30)
. Notre héritage ne peut ni s’altérer ni se salir, ni périmer (1Pi 1.4)
. Il nous est réservé (1Pi 1.4)
Ces conséquences sont de deux ordres :
1 - Celles qui déclarent que nous ne sommes plus les mêmes que lorsque nous étions ennemis de Dieu (rm5.10), car nous avons été littéralement transformés : Il y a eu un changement qualitatif... Nous avons été renouvelés. Nous avons été Régénérés. Dieu a fait de nous une nouvelle créature. Dieu a mis sa loi dans nos cœurs. Nous sommes nés de l’esprit. Nous sommes dors et déjà ressuscité avec Christ. Nous sommes des enfants de Dieu. Nous sommes héritiers. Assis avec Christ dans les lieux célestes.
Ces déclarations de l’écriture sont soit au passé, déclarant qu’une chose est accomplie, ou au présent, affirmant un état de fait. Aucune d’entre elles ne peuvent être considérées comme hypothétiques et futures, mais les apôtres au contraire les expriment avec une profonde certitude. Une assurance.
2 - Celle qui nous amènent à avoir des certitudes pour l’avenir. Nous vivrons avec lui. Nous ressusciterons avec lui. Nous hériterons avec lui. Nous ne sommes plus sous la condamnation. Nous sommes scellés pour le jour de la rédemption. Notre héritage nous est réservé.
Celles-ci sont au futur, mais sont exprimées elles aussi comme des certitudes, nulle part dans le Nouveau Testament elles sont considérées comme hypothétiques.
Elles nous amènent à deux conclusions :
D’une part, le croyant peut mettre sa confiance en Dieu, tant et si bien qu’il ne s’inquiète plus pour son Salut. Il est assuré de son salut. Dans le sens qu’il en a l’assurance : Il ne s’en inquiète pas.
D’autre part, les « conséquences » du Salut sont telles quelles sont irréversibles, nous sommes une nouvelle créature. Dieu nous a adoptés. Nous sommes ses enfants. Nous lui appartenons. Un état de fait, une œuvre sur laquelle Dieu ne revient pas. Nous sommes une propriété de Dieu, de sorte qu’il nous sauve pour ce qu’il a fait de nous, et non pour ce que nous aurions fait nous-mêmes.
Une nouvelle créature, créée pour la gloire de Dieu, et gardé par Dieu.
Le premier point implique que le « Salut » ne se perd pas. L’œuvre salvatrice de Dieu a déjà eu lieu à la croix, et n’aura pas lieu le jour du Jugement. Nous en sommes sûr, sinon Christ serait mort en vain.
Le second point implique que L’œuvre de Dieu dans le cœur est telle qu'elle se trouve irréversible.
C'est pour cette raison que la parole déclare que nous avons l’assurance du Salut :
. « Vous êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps » 1 Pi 1.5
. « C’est pourquoi, Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immuabilité de sa résolution, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposé. Cette espérance nous la possédons comme une ancre sûre et solide ; elle pénètre au-delà du voile, là ou jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek.» Heb 6.17-19
De ces deux points découlent la compréhension de « l’assurance du Salut ».
Certains négligent l’œuvre que Dieu a fait dans les cœurs et s’en tiennent au premier point : Le croyant a l’assurance du Salut à cause de sa foi… Mais s’il perd sa foi, la donne change.
D’autres estiment que l’assurance du Salut est totale. Une personne régénéré par l’esprit de Dieu, "né de nouveau", et déclaré ‘’enfant de Dieu’’ ne peut perdre sa foi (bien qu'elle puisse devenir tiède).
C’est en parlant d’eux que vous dites : « Sauvé un jour, sauvé toujours ».
Partie 3
La question de la perte du Salut.
Il ne se perd pas. Il est l’œuvre de Dieu, et non d’un homme. Nous ne pouvons pas défaire ce que Dieu a fait. Nous ne pouvons pas détruire ce qui Dieu a créé. Et ce que Dieu a créé, ce sont des créatures nouvelles et destinées à servir sa gloire. Elles sont sauvées, marquées, scellées.
Toutefois voici les différentes manières d’aborder la question de la perte du Salut:
. Extra-évangélique. Le Salut est considéré comme une finalité accessible le jour du Jugement et accordé par Dieu (la balance des œuvres). Il rejoint souvent l’idée que le croyant n’a aucune certitude avant le jour dernier. Le jugement de Dieu est incertain. (Position musulmane, catholique, TJ)
. Intra-évangélique. Elles ne remettent pas en cause le fait que l’œuvre Salvatrice est passée et accomplie à la croix, acquise. On en distingue plusieurs :
Liée à la persévérance:
Matthieu 24.12 : « Et parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »
Pour eux, persévérer jusqu’au bout est nécessaire. S’arrêter au milieu du parcours ne nous servirait à rien. D’autres versets vont dans ce sens. L’œuvre salvatrice de Christ n’est pas remise en question. Disons que ce qui est mis en doute est la validité du Salut d’une personne qui retournerait au monde. Cela ne change rien au final puisque remet donc en cause toute certitude du croyant, puisque ne sachant pas s’il persévérera jusqu'au bout.
Liée au péché :
Hébreux 10.26 : « Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour le péché, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. »
Ici aussi, l’œuvre salvatrice de Christ est première et acquise, toutefois, le croyant peut la perdre en péchant. Le problème qui en découle est de savoir quel péché est « assez grave » pour ‘perdre le Salut’. Elle peut s'appuyer sur
1Jn 5.16 : « Il y a un péché qui mène à la mort, ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier »
Cette position jette le croyant dans les doutes. Une tentative de hiérarchisation des fautes commence, puis finalement l’idée de Salut devient incertaine voire subjective. Elle nous entraîne sur une voie de culpabilité plus que vers la liberté chrétienne.
De manière générale les doctrines de la perte du Salut intra-évangélique, sont toujours sujettes à des culpabilisations excessive du croyant, ou liées à une haute idée de la sanctification, mais mal placées :
Le moteur de la sanctification n’est plus la grâce de Dieu (Tite 3.12), mais la peur du jugement ou de l'enfer.
Comment s’explique l’abandon de la foi lorsqu’on croit que la Salut est assuré ?
Ceux qui croient en l’assurance du Salut croient également en la persévérance finale des saints.
Ce qui signifie que ceux qui sont réellement régénérés, nés de nouveaux, n’abandonneront pas en cours de route. Et Inversement, ceux qui abandonnent en cours de route, montrent par leurs œuvres qu’ils n’ont jamais fait partie des saints.
1Jn 2.18-19 : « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. »
Jude parlera des mêmes faux prophètes en ces termes : « Il s’est glissé parmi vous certains hommes dont la condamnation est écrite depuis longtemps » Jude 4
Les injonctions à ne pas chuter.
Hb3.12 ; Hb 12.14 ; Sont des exhortations à marcher d’une manière digne de notre vocation Eph 4.1. Plus qu’un avertissement de l’éventualité de ‘perdre le Salut’.
Pour conclure :
. L’assurance du Salut se fonde sur le Salut comme grâce de Dieu, œuvre de Dieu et non de l’homme, et sa gratuité.
. L'assurance du Salut s'appuye sur le plan de régénération des croyants.
. Elle n’exclue pas les versets qui avertissent les croyants du besoin d’affirmer leur vocation, ou de se sanctifier. Elle ne les considère simplement pas comme de potentiels moyens de gagner le Salut, ou de le perdre.
. N'implique pas que nous ne sommes pas susceptibles de chuter.
. L’assurance du salut, c’est pour celui qui croit et qui suit Christ, la foi qu’aucune de ses erreurs ne peut l’ôter de la main de Dieu.
Car l’assurance du Salut est liée à notre foi, notre espérance et notre confiance, et non à nos œuvres.
. C'est avoir une ferme confiance dans la fidèlité de Dieu.
"Je connais ceux que j'ai choisis" Jn 13.18 "Lorsque j'étais avec eux, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'a donné et aucun d'eux ne s'est perdu" Jn17.12
"C'est pour eux que je prie, je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'a donnés, parce qu'ils sont à toi". Jn 17.9
Il existe des versets "problèmes" qui s'oppose à l'assurance du Salut, je les exposerais plus bas.