Judaïsme Sabatéen et Judaïsme Frankiste: Tora-Evangile-Coran
Posté : 20 nov.15, 00:10
- 1. Sabbatéens:
Adeptes de la Kabbale et du Zohar, lesquels affirment l'existence d'une loi, ou d'une interprétation de la loi, cachée et secrète, les Sabbatéens ont interprété la conversion de leur chef à l'Islam comme un commandement à pratiquer une religion cachée et secrète. Leur conversion à l'islam ou au christianisme fut volontaire, nourrie par une interprétation mystique particulière.
Le terme Sabbatéen est principalement utilisé aujourd'hui comme synonyme de Dönme, le seul groupe sabbatéen encore actif, vivant en Turquie.
En pratique cependant, il a existé d'autres groupes sabbatéens, aujourd'hui disparus, comme les Frankistes polonais, disciples de Jacob Franck. Celui-ci, formé par les Dönme turcs, n'en développa pas moins certaines spécificités, comme la conversion au catholicisme en lieu et place de la conversion à l'islam.
Sabbataï Tsevi (ou Zvi ou Tzvi, ou Zevi ou Zewi ou Sevi, שַׁבְּתַאי צְבִי Shabbetaï Tzvi en hébreu, et Sabetay Sevi en Turc ; prénom également écrit Sabbathai ou Shabtai) est né à Smyrne (actuellement Izmir, en Turquie) le 1er août 16261 et mort en exil à Ulcinj (Dulcigno) dans l'actuel Monténégro à proximité de l'Albanie (alors sous emprise ottomane) vers le 17 septembre 1676.
Il a été considéré de son temps comme le Messie par un certain nombre de Juifs. Il est l'inspirateur de la secte turque des Sabbatéens ou Dönme.
- 2. Frankisme:
Ses disciples firent sécession avec le judaïsme, et créèrent un mouvement religieux avec quelques emprunts de façade au christianisme, le frankisme.
Le développement du frankisme fut permis et facilité, d'une part, par les mouvements messianiques qui secouèrent le Judaïsme après Sabbataï Tsevi, et d'autre part les changements qui affectèrent les conditions socioéconomiques du judaïsme polonais. l'historien Alexandrer Kraushar a retracé la vie de Jacob Franck et du mouvement des franckistes polonais par l'intermédiaire d'une chronique franckiste qu'il a eu en sa possession.
C'est à ce moment que Jacob Frank réapparut en Podolie avec un nouveau projet : il déclara être le successeur direct de Sabbataï Tzvi et Osman Baba, assurant à ses adhérents qu'il en avait reçu l'ordre du Ciel. Ces révélations prescrivaient également à Frank et ses disciples de se convertir au christianisme, qui devait être une transition visible vers une future « religion messianique ». En 1759, les négociations en vue d'une conversion en masse au catholicisme furent menées avec les plus hauts représentants de l'Église Polonaise[réf. nécessaire]; dans le même temps, les Frankistes essayaient d'obtenir une nouvelle discussion avec les rabbins.
Les rabbins attaquèrent durement leurs opposants. Après la disputation, les Frankistes furent priés de donner une preuve tangible de leur attachement au Christianisme ; Jacob Frank, qui était arrivé à Lemberg (Lwów, Lviv) encouragea ses fidèles à faire le pas décisif.
Le baptême des Frankistes fut célébré dans l'église de Lwów, des membres de la szlachta polonaise jouant le rôle de parrains de baptême. Les néophytes prirent parfois les noms de leurs parrains et marraines, et finirent par joindre eux-mêmes les rangs de la szlachta. Rien qu'à Lviv, entre 1759 et 1760, 514 Frankistes devinrent chrétiens, hommes et femmes, menés par les leaders du groupe de Galicie, Leib Krysa (devenu Dominik Antoni Krysiński) et Shlomo Schorr (baptisé sous le nom de Franciszek Wolowski)3.
. A Varsovie vers 1780 leur nombre était estimé à environ 6 milles personnes et dix ans plus tard dans toute la Pologne à 24 milles personnes.
Frank lui-même fut baptisé le 17 septembre 1759 à Lwów, et confirmé le 18 novembre à Varsovie, son parrain n'étant autre qu'Auguste III. Le nom de baptême de Frank était Joseph (Józef).
Mais les Frankistes continuaient à se marier entre eux, et appelaient Frank saint maître ; il fut aussi découvert qu'en Turquie, Frank se faisait passer pour un Musulman4.
Il fut donc arrêté à Varsovie le 6 février 1760 et comparut devant le tribunal ecclésiastique pour fausse conversion au Catholicisme et dissémination d'une hérésie subversive. Frank fut reconnu coupable, et emprisonné dans le monastère de la forteresse de Częstochowa, sans pouvoir communiquer avec ses fidèles.