Foi et opinion
Posté : 17 déc.15, 07:22
Voici un schéma assez classique, étant supposé que les propositions objets de foi (arg. d'autorité), naturelle (je sais qu'il pleut car on me l'a dit) ou religieuse, et d'opinion impliquent un jugement (tel est tel):
Un jugement peut être soit
1) Absent
1.1 dans le doute: l'intellect n'adhère pas plus à une proposition qu'à une autre
1.2 dans le soupcon: l'Intellect incline pour une proposition mais sans adhérer
2) Présent
2.1 Opinion: l'intellect adhère mais pas complètement car subsiste un doute
2.2 certitude: l"intellect adhère
2.2.1 par l'évidence de l'objet
2.2.1.1 soit évidence immédiate
2.2.1.2 soit évidence médiate (déduction)
2.2.2 Par la foi: l'objet demeure inévident mais l'argument d'autorité (compétence et véracité de l'auteur) engendre la certitude morale, donc sans doute raisonnable.
En fait un argument d'autorité (il pleut, César mort le 15 mars, ou simplement en mars) peut engendrer soit la foi naturelle, par exemple, soit le doute, si l'argument reste plus faible dans tel cas. C'est pourquoi, en histoire, certains faits engendrent certitude et d'autres non, dans le second cas, on aura une opinion (c'est vrai aussi pour la science empirique d'ailleurs). Plus bas encore, au dessous d'un seuil, l'opinion sur argument d'autorité se transformera en argument ad hominem, et la crédibilité sera trop faible pour avoir une opinion et on retournera au jugement absent.
On peut donc dire que la connaissance de foi (César est mort le 15 mars) naturelle diffère de l'opinion par sa certitude. Mais il ne s'agit pas de certitude scientifique (seule l'auteur de la proposition peut en certains cas avoir cette certitude; eg. celui qui a tué César. Cette certitude, comme celle de certaines affaires judiciaires, vient de ce que le doute serait déraisonnable, surtout du point de vue de la raison pratique.
On peut noter aussi que les délibérations contingentes de la raison pratique impliquent un role plus accentué de la volonté , car c'est elle qui met fin à une délibération qui pourrait encore continuer longtemps (contrairement à 2+2=4) , mais qu'il serait déraisonnable d'éterniser (dans le cas d'une decision militaire urgente par exemple).
La foi impliquée dans l'histoire se distingue donc de l'opinion, et l'histoire est souvent plus qu'une opinion, quoique pas toujours.
Un jugement peut être soit
1) Absent
1.1 dans le doute: l'intellect n'adhère pas plus à une proposition qu'à une autre
1.2 dans le soupcon: l'Intellect incline pour une proposition mais sans adhérer
2) Présent
2.1 Opinion: l'intellect adhère mais pas complètement car subsiste un doute
2.2 certitude: l"intellect adhère
2.2.1 par l'évidence de l'objet
2.2.1.1 soit évidence immédiate
2.2.1.2 soit évidence médiate (déduction)
2.2.2 Par la foi: l'objet demeure inévident mais l'argument d'autorité (compétence et véracité de l'auteur) engendre la certitude morale, donc sans doute raisonnable.
En fait un argument d'autorité (il pleut, César mort le 15 mars, ou simplement en mars) peut engendrer soit la foi naturelle, par exemple, soit le doute, si l'argument reste plus faible dans tel cas. C'est pourquoi, en histoire, certains faits engendrent certitude et d'autres non, dans le second cas, on aura une opinion (c'est vrai aussi pour la science empirique d'ailleurs). Plus bas encore, au dessous d'un seuil, l'opinion sur argument d'autorité se transformera en argument ad hominem, et la crédibilité sera trop faible pour avoir une opinion et on retournera au jugement absent.
On peut donc dire que la connaissance de foi (César est mort le 15 mars) naturelle diffère de l'opinion par sa certitude. Mais il ne s'agit pas de certitude scientifique (seule l'auteur de la proposition peut en certains cas avoir cette certitude; eg. celui qui a tué César. Cette certitude, comme celle de certaines affaires judiciaires, vient de ce que le doute serait déraisonnable, surtout du point de vue de la raison pratique.
On peut noter aussi que les délibérations contingentes de la raison pratique impliquent un role plus accentué de la volonté , car c'est elle qui met fin à une délibération qui pourrait encore continuer longtemps (contrairement à 2+2=4) , mais qu'il serait déraisonnable d'éterniser (dans le cas d'une decision militaire urgente par exemple).
La foi impliquée dans l'histoire se distingue donc de l'opinion, et l'histoire est souvent plus qu'une opinion, quoique pas toujours.