Adi Cankaracharya
Posté : 23 déc.15, 23:08
Si l'on me demandait de citer le plus grand prophète de l'hindouisme (bien que le terme ne soit pas approprié) d'un point de vue historique, ce serait s'il n'y en avait qu'un, Adi Cankara ou Shankaracharya. Sa vie très courte, et parsemée de miracles est tout simplement incroyable par la somme de travail et les réformes accomplies en si peu de temps. Il est honoré comme Jagadguru, enseignant mondial, considéré parfois comme incarnation divine, avatar de Shiva,il fait donc autorité au même titre qu'un prophète dans d'autres religions. On ne peut parler de Védanta sans faire référence à Cankara (bien que précisons-le de suite, son point de vue ait été critiqué et ne soit pas la seule vision du Védanta).
On ne connaît pas ses dates exactes, il serait né probablement à la fin du 8ème, certains avancent l'an 788 de notre ère, (date la plus communément admise) d'autres le font remonter au 5ème siècle. Il aurait vécu 16 ans selon la légende de sa vie (Cankara de Paul Martin-Dubost, historien orientaliste français) ou 32 ans pour d'autres ? ce qui est sûr c'est qu'il a quitté son corps très jeune après une vie mouvementée.
Avant lui, disons le, l'hindouisme n'était pas organisé.
Il est le premier et le plus grand réformateur de génie que l'hindouisme ait connu (de mon avis personnel, sa pensée est bien plus élaborée que celle du Bouddha et sa philosophie du pur advaita a d'ailleurs contribué à éradiquer le bouddhisme de l'Inde) il fut un prédicateur infatigable. S'il est moins célèbre hors de l'Inde que le Bouddha c'est uniquement parce que l'hindouisme n'avait pas vocation à s'étendre en dehors du sous continent.
La légende de sa vie dit qu'à l'âge de 8 ans, il maîtrisait parfaitement les Écritures et avait écrit son premier hymne à la déesse. Il en écrira une centaine. Ce qui est certains c'est qu'il était doté d'une intelligence et d'une mémoire exceptionnelles.
A cette époque l'Inde du point de vue religieux était morcelée, sans aucune unité, et l'hindouisme infiltré par les hérésies bouddhistes, jaïns ou tantristes, était menacé. Encore adolescent, il a la vision de sa mission de restaurer le sanatana dharma, et prend l'ordre du renoncement, et va parcourir le pays du sud au nord et d'Ouest en Est, débattant avec des philosophes bouddhistes, jaïns, des adeptes du samkya, des mimansakas, adeptes du ritualisme védique, et à chaque fois il sort vainqueur de ses joutes. Il est dit qu'aucun adversaire n'a jamais pu égaler sa prouesse intellectuelle.
Il expose la philosophie du Védanta en commentant les Upanishads, les Brahma sutra et la Bhagavad Gita, il établi que ces trois Ecritures sont l'autorité ultime. Il commente également les yoga sutra de Patanjali mais il écrit aussi des traités indépendants qui sont considérés comme les sommets de la philosophie indienne. Il attire de nombreux disciples, il fonde dix ordres religieux (qui existent toujours) et établit des monastères (les maths) au quatre points cardinaux de l'Inde à la tête desquels il place un guru (qui portent toujours le nom de Shankaracharya de nos jours) qui sont chargés de l'enseignement de la shruti (révélation) et de la smriti (tradition) eux mêmes entourés de précepteurs (acharyas) et de savants (pandits). Il contribue à purifier les rituels interdisant les sacrifices d'animaux pour les remplacer par des offrandes de riz, de fleurs et de laitage, symbolisant le vrai sacrifice intérieur, celui de l'égo. Il a le génie de rassembler les divers cultes de l'hindouisme, dans le mouvement des smarta (un hénothéisme ou chaque fidèle a le choix de son idéal religieux, ishta deva) il encourage même le théisme expliquant que c'est une étape vers le non dualisme. Sa renommée se répand dans toute l'Inde, estimant que sa mission est remplie, il disparaît très jeune dans les himalayas. On ne connaît pas les circonstances de son départ.
Après lui, il y aura d'autres réformateurs, mais philosophiquement tous se baseront sur les traités de Cankara soit pour les affiner, soit pour les contredire. Bien qu'il n'a pas inventé l'advaita, il l'a clairement exposé, il en est néanmoins le plus grand maitre, et se situe au point de départ des débats sur le Védanta et à la base de l'hindouisme moderne, car avant lui on ne sait peu de chose.
On ne connaît pas ses dates exactes, il serait né probablement à la fin du 8ème, certains avancent l'an 788 de notre ère, (date la plus communément admise) d'autres le font remonter au 5ème siècle. Il aurait vécu 16 ans selon la légende de sa vie (Cankara de Paul Martin-Dubost, historien orientaliste français) ou 32 ans pour d'autres ? ce qui est sûr c'est qu'il a quitté son corps très jeune après une vie mouvementée.
Avant lui, disons le, l'hindouisme n'était pas organisé.
Il est le premier et le plus grand réformateur de génie que l'hindouisme ait connu (de mon avis personnel, sa pensée est bien plus élaborée que celle du Bouddha et sa philosophie du pur advaita a d'ailleurs contribué à éradiquer le bouddhisme de l'Inde) il fut un prédicateur infatigable. S'il est moins célèbre hors de l'Inde que le Bouddha c'est uniquement parce que l'hindouisme n'avait pas vocation à s'étendre en dehors du sous continent.
La légende de sa vie dit qu'à l'âge de 8 ans, il maîtrisait parfaitement les Écritures et avait écrit son premier hymne à la déesse. Il en écrira une centaine. Ce qui est certains c'est qu'il était doté d'une intelligence et d'une mémoire exceptionnelles.
A cette époque l'Inde du point de vue religieux était morcelée, sans aucune unité, et l'hindouisme infiltré par les hérésies bouddhistes, jaïns ou tantristes, était menacé. Encore adolescent, il a la vision de sa mission de restaurer le sanatana dharma, et prend l'ordre du renoncement, et va parcourir le pays du sud au nord et d'Ouest en Est, débattant avec des philosophes bouddhistes, jaïns, des adeptes du samkya, des mimansakas, adeptes du ritualisme védique, et à chaque fois il sort vainqueur de ses joutes. Il est dit qu'aucun adversaire n'a jamais pu égaler sa prouesse intellectuelle.
Il expose la philosophie du Védanta en commentant les Upanishads, les Brahma sutra et la Bhagavad Gita, il établi que ces trois Ecritures sont l'autorité ultime. Il commente également les yoga sutra de Patanjali mais il écrit aussi des traités indépendants qui sont considérés comme les sommets de la philosophie indienne. Il attire de nombreux disciples, il fonde dix ordres religieux (qui existent toujours) et établit des monastères (les maths) au quatre points cardinaux de l'Inde à la tête desquels il place un guru (qui portent toujours le nom de Shankaracharya de nos jours) qui sont chargés de l'enseignement de la shruti (révélation) et de la smriti (tradition) eux mêmes entourés de précepteurs (acharyas) et de savants (pandits). Il contribue à purifier les rituels interdisant les sacrifices d'animaux pour les remplacer par des offrandes de riz, de fleurs et de laitage, symbolisant le vrai sacrifice intérieur, celui de l'égo. Il a le génie de rassembler les divers cultes de l'hindouisme, dans le mouvement des smarta (un hénothéisme ou chaque fidèle a le choix de son idéal religieux, ishta deva) il encourage même le théisme expliquant que c'est une étape vers le non dualisme. Sa renommée se répand dans toute l'Inde, estimant que sa mission est remplie, il disparaît très jeune dans les himalayas. On ne connaît pas les circonstances de son départ.
Après lui, il y aura d'autres réformateurs, mais philosophiquement tous se baseront sur les traités de Cankara soit pour les affiner, soit pour les contredire. Bien qu'il n'a pas inventé l'advaita, il l'a clairement exposé, il en est néanmoins le plus grand maitre, et se situe au point de départ des débats sur le Védanta et à la base de l'hindouisme moderne, car avant lui on ne sait peu de chose.