Liban: La Syrie pointée du doigt
Posté : 16 févr.05, 23:12
jeudi 17 février 2005, 10h33
Liban: Hariri inhumé au milieu d'une foule immense, la Syrie pointée du doigt
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BEYROUTH (AFP) - L'ancien Premier ministre Rafic Hariri a été inhumé mercredi au coeur de Beyrouth, entouré d'une foule immense venue lui rendre un dernier hommage empreint d'une grande émotion, une partie d'entre elle scandant des slogans antisyriens.
La participation populaire massive aux obsèques de Rafic Hariri mercredi a constitué un camouflet et un vote de défiance à l'égard du pouvoir libanais et les alliés de la Syrie au Liban, estimaient jeudi plusieurs journaux libanais.
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"Rafic Hariri, dont la mort en martyr a bouleversé tout le Liban a, même mort, fait tomber le régime libanais", écrit en première page le quotidien As-Safir, naguère considéré comme pro-syrien. "L'ensemble du peuple libanais a fait ses adieux à Rafic Hariri, et seul le régime au pouvoir était absent", écrit Al-Anwar.
Des centaines de milliers de Libanais toutes couches sociales et confessions confondus ont rendu hommage mercredi à Rafic Hariri et des milliers d'entre eux ont exprimé leur colère envers la Syrie pointée du doigt. Les responsables libanais, le chef de l'Etat Emile Lahoud et le Premier ministre Omar Karamé, exclus des funérailles par la famille Hariri et l'opposition ont été copieusement insultés par les participants aux funérailles de l'ancien Premier ministre libanais assassiné lundi dans un attentat à Beyrouth.
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Au moment de la brève cérémonie d'inhumation sur la place des Martyrs, les églises de la capitale libanaise ont sonné le glas et les muezzins des mosquées ont récité la prière des morts pour Hariri, l'une des principales figures de l'opposition, considéré comme l'architecte de la reconstruction du Liban.
Une foule considérable, évaluée à plusieurs centaines de milliers de personnes, s'était rassemblée sur la place des Martyrs, la grande place de la capitale, et dans les rues voisines
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Arrivé en début d'après-midi à Beyrouth, après l'enterrement, le président français Jacques Chirac, ami personnel de Rafic Hariri, a exprimé ses condoléances à la famille et exigé que "toute la lumière soit faite" sur cet acte "abominable et inqualifiable".
"Rafic Hariri était porteur d'un idéal de démocratie et de liberté pour le Liban, d'un idéal de souveraineté et d'indépendance pour ce pays auquel tout l'attachait", a ajouté M. Chirac, venu avec son épouse Bernadette.
Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns, a demandé, à l'issue de la cérémonie d'inhumation, le "retrait immédiat" de l'armée syrienne du Liban, estimant que la mort de Hariri "devrait renforcer l'élan pour un Liban libre, indépendant et souverain".
Enveloppé dans un drapeau libanais, le cercueil a été porté par les fils du défunt et des proches de la famille, qui ont peiné à se frayer un chemin au milieu de la foule survoltée, avant d'être inhumé sur la place des Martyrs.
Avant le départ du cortège funèbre devant la résidence du défunt, des milliers de Libanais en colère ont scandé: "La Syrie dehors!". "Ecoutez bien, écoutez bien, la Syrie est la source du terrorisme", criaient d'autres, en proférant des insultes contre les dirigeants syrien et libanais, tandis que la foule agitait des drapeaux libanais.
Seule une partie de la foule, venue de tout le pays, a pu pénétrer sur la place des Martyrs, noyée sous une forêt de drapeaux rouge et blanc frappés du Cèdre, de drapeaux verts (couleur de l'islam) et de ceux des divers courants politiques du pays dont ceux de l'opposition chrétienne.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et le Premier ministre égyptien Ahmed Nazif ont assisté aux obsèques. L'Union européenne était représentée par son émissaire pour le Proche-Orient Marc Otte et le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan par son conseiller Lakhdar Brahimi.
De nombreux représentants du monde arabe, de l'opposition, les plus hauts dignitaires religieux du pays, étaient également présents dans le cortège ou à la mosquée Mohammad Al-Amine.
Dans la soirée, M. Chirac est venu se recueillir sur la tombe de Hariri, en présence de sa veuve, avant de regagner Paris.
Liban: Hariri inhumé au milieu d'une foule immense, la Syrie pointée du doigt
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BEYROUTH (AFP) - L'ancien Premier ministre Rafic Hariri a été inhumé mercredi au coeur de Beyrouth, entouré d'une foule immense venue lui rendre un dernier hommage empreint d'une grande émotion, une partie d'entre elle scandant des slogans antisyriens.
La participation populaire massive aux obsèques de Rafic Hariri mercredi a constitué un camouflet et un vote de défiance à l'égard du pouvoir libanais et les alliés de la Syrie au Liban, estimaient jeudi plusieurs journaux libanais.
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"Rafic Hariri, dont la mort en martyr a bouleversé tout le Liban a, même mort, fait tomber le régime libanais", écrit en première page le quotidien As-Safir, naguère considéré comme pro-syrien. "L'ensemble du peuple libanais a fait ses adieux à Rafic Hariri, et seul le régime au pouvoir était absent", écrit Al-Anwar.
Des centaines de milliers de Libanais toutes couches sociales et confessions confondus ont rendu hommage mercredi à Rafic Hariri et des milliers d'entre eux ont exprimé leur colère envers la Syrie pointée du doigt. Les responsables libanais, le chef de l'Etat Emile Lahoud et le Premier ministre Omar Karamé, exclus des funérailles par la famille Hariri et l'opposition ont été copieusement insultés par les participants aux funérailles de l'ancien Premier ministre libanais assassiné lundi dans un attentat à Beyrouth.
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Au moment de la brève cérémonie d'inhumation sur la place des Martyrs, les églises de la capitale libanaise ont sonné le glas et les muezzins des mosquées ont récité la prière des morts pour Hariri, l'une des principales figures de l'opposition, considéré comme l'architecte de la reconstruction du Liban.
Une foule considérable, évaluée à plusieurs centaines de milliers de personnes, s'était rassemblée sur la place des Martyrs, la grande place de la capitale, et dans les rues voisines
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Arrivé en début d'après-midi à Beyrouth, après l'enterrement, le président français Jacques Chirac, ami personnel de Rafic Hariri, a exprimé ses condoléances à la famille et exigé que "toute la lumière soit faite" sur cet acte "abominable et inqualifiable".
"Rafic Hariri était porteur d'un idéal de démocratie et de liberté pour le Liban, d'un idéal de souveraineté et d'indépendance pour ce pays auquel tout l'attachait", a ajouté M. Chirac, venu avec son épouse Bernadette.
Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns, a demandé, à l'issue de la cérémonie d'inhumation, le "retrait immédiat" de l'armée syrienne du Liban, estimant que la mort de Hariri "devrait renforcer l'élan pour un Liban libre, indépendant et souverain".
Enveloppé dans un drapeau libanais, le cercueil a été porté par les fils du défunt et des proches de la famille, qui ont peiné à se frayer un chemin au milieu de la foule survoltée, avant d'être inhumé sur la place des Martyrs.
Avant le départ du cortège funèbre devant la résidence du défunt, des milliers de Libanais en colère ont scandé: "La Syrie dehors!". "Ecoutez bien, écoutez bien, la Syrie est la source du terrorisme", criaient d'autres, en proférant des insultes contre les dirigeants syrien et libanais, tandis que la foule agitait des drapeaux libanais.
Seule une partie de la foule, venue de tout le pays, a pu pénétrer sur la place des Martyrs, noyée sous une forêt de drapeaux rouge et blanc frappés du Cèdre, de drapeaux verts (couleur de l'islam) et de ceux des divers courants politiques du pays dont ceux de l'opposition chrétienne.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et le Premier ministre égyptien Ahmed Nazif ont assisté aux obsèques. L'Union européenne était représentée par son émissaire pour le Proche-Orient Marc Otte et le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan par son conseiller Lakhdar Brahimi.
De nombreux représentants du monde arabe, de l'opposition, les plus hauts dignitaires religieux du pays, étaient également présents dans le cortège ou à la mosquée Mohammad Al-Amine.
Dans la soirée, M. Chirac est venu se recueillir sur la tombe de Hariri, en présence de sa veuve, avant de regagner Paris.