« Dieu souffle sur l’Algérie »
Posté : 09 févr.16, 17:22
Un responsable de l’association chrétienne protestante Portes Ouvertes témoigne du phénomène des conversions au christianisme en Algérie.
La basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger © FAROUK BATICHE / AFP
Il ne vous dira pas son nom : il ne pourrait plus mettre un pied en Algérie si les autorités découvraient ses activités. Il accompagne des musulmans convertis au christianisme, leur procurant des Bibles et leur proposant un suivi spirituel. Des activités qui ne sont pas du goût du gouvernement algérien qui en 2006, puis 2008, a pris des mesures de rétorsion sévères contre les chrétiens.
Crispation des autorités
« Officiellement, la police peut mettre en prison un chrétien possédant une Bible. En 2008, les églises ont été fermées, mais dans les faits elles ont rouvert depuis. Le gouvernement laisse faire, mais il s’est doté de lois répressives qui sont comme une épée de Damoclès, il peut y faire appel au besoin. » Les lois antichrétiennes se sont révélées contre-productives, nous assure notre interlocuteur. Elles ont révélé au plus grand nombre des Algériens que le phénomène des conversions existait, et qu’il gênait les autorités.
« Presque comme en Iran »
Notre interlocuteur estime que l’Algérie est le deuxième pays musulman en terme de conversions au christianisme, juste derrière l’Iran. En Algérie, les Kabyles en particulier sont concernés par le phénomène. Il a des explications toutes prosaïques, comme le rejet de l’islam qui a suivi la guerre civile des années 90. Se convertir peut être un signe de résistance politique, mais cette explication est loin d’épuiser le mystère de ces conversions, dans une terre majoritairement musulmane depuis si longtemps.
Répression dans les familles
Les réticences les plus graves à l’égard de la conversion viennent des familles et des amis. « Il y a tellement de conversions que l’on voit tous les cas de figures », assure l’homme de Portes Ouvertes. Souvent, la famille espère que le converti va changer d’avis. Il peut perdre son conjoint, voire ses enfants. C’est ainsi qu’une femme de 37 ans, mère de huit enfants, a été répudiée par son mari et a perdu tout droit sur ses huit enfants. Mais quand les convertis tiennent bon, ils suscitent des interrogations, voire de l’admiration. Une partie des enfants de cette femme sont devenus chrétiens à leur tour, et elle peut à nouveau les voir. Les conversions sont souvent contagieuses, ce qui explique – en partie – l’expansion actuelle du christianisme en Algérie.
Le déclic
Mais le plus mystérieux demeure la conversion au christianisme de personnes qui n’ont autour d’elles que des musulmans. Elles ont des profils divers, des gens blessés par la vie, qui ressentent instamment le besoin d’autres choses, souvent. Des femmes abusées, battues, des personnes qui refusent l’islam. Parfois, elles entendent parler du christianisme en zappant sur des chaînes chrétiennes comme Al Hayat TV. Mais il arrive aussi que la foi tombe « comme la foudre ». Ainsi, un jeune homme de 28 ans témoigne : « J’avais tout ce qu’un homme peu désirer, mais je me sentais vide. J’ai demandé à Dieu de se manifester à moi, et Lui ai donné deux semaines pour le faire. Une nuit, je me suis réveillé en sueur, j’ai senti une main sur mon épaule, et une voix qui me disait : “L’ancien est mort, tu es une nouvelle création” ».
Aleteia
La basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger © FAROUK BATICHE / AFP
Il ne vous dira pas son nom : il ne pourrait plus mettre un pied en Algérie si les autorités découvraient ses activités. Il accompagne des musulmans convertis au christianisme, leur procurant des Bibles et leur proposant un suivi spirituel. Des activités qui ne sont pas du goût du gouvernement algérien qui en 2006, puis 2008, a pris des mesures de rétorsion sévères contre les chrétiens.
Crispation des autorités
« Officiellement, la police peut mettre en prison un chrétien possédant une Bible. En 2008, les églises ont été fermées, mais dans les faits elles ont rouvert depuis. Le gouvernement laisse faire, mais il s’est doté de lois répressives qui sont comme une épée de Damoclès, il peut y faire appel au besoin. » Les lois antichrétiennes se sont révélées contre-productives, nous assure notre interlocuteur. Elles ont révélé au plus grand nombre des Algériens que le phénomène des conversions existait, et qu’il gênait les autorités.
« Presque comme en Iran »
Notre interlocuteur estime que l’Algérie est le deuxième pays musulman en terme de conversions au christianisme, juste derrière l’Iran. En Algérie, les Kabyles en particulier sont concernés par le phénomène. Il a des explications toutes prosaïques, comme le rejet de l’islam qui a suivi la guerre civile des années 90. Se convertir peut être un signe de résistance politique, mais cette explication est loin d’épuiser le mystère de ces conversions, dans une terre majoritairement musulmane depuis si longtemps.
Répression dans les familles
Les réticences les plus graves à l’égard de la conversion viennent des familles et des amis. « Il y a tellement de conversions que l’on voit tous les cas de figures », assure l’homme de Portes Ouvertes. Souvent, la famille espère que le converti va changer d’avis. Il peut perdre son conjoint, voire ses enfants. C’est ainsi qu’une femme de 37 ans, mère de huit enfants, a été répudiée par son mari et a perdu tout droit sur ses huit enfants. Mais quand les convertis tiennent bon, ils suscitent des interrogations, voire de l’admiration. Une partie des enfants de cette femme sont devenus chrétiens à leur tour, et elle peut à nouveau les voir. Les conversions sont souvent contagieuses, ce qui explique – en partie – l’expansion actuelle du christianisme en Algérie.
Le déclic
Mais le plus mystérieux demeure la conversion au christianisme de personnes qui n’ont autour d’elles que des musulmans. Elles ont des profils divers, des gens blessés par la vie, qui ressentent instamment le besoin d’autres choses, souvent. Des femmes abusées, battues, des personnes qui refusent l’islam. Parfois, elles entendent parler du christianisme en zappant sur des chaînes chrétiennes comme Al Hayat TV. Mais il arrive aussi que la foi tombe « comme la foudre ». Ainsi, un jeune homme de 28 ans témoigne : « J’avais tout ce qu’un homme peu désirer, mais je me sentais vide. J’ai demandé à Dieu de se manifester à moi, et Lui ai donné deux semaines pour le faire. Une nuit, je me suis réveillé en sueur, j’ai senti une main sur mon épaule, et une voix qui me disait : “L’ancien est mort, tu es une nouvelle création” ».
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