Néji a écrit :Alors pourquoi le prie t-il ?
Un Bouddhiste ne prie pas dieu , on n'emploie pas le terme "dieu" mais "vacuité" dans le bouddhisme pour décrire l'essence des phénomènes vides de représentation .
C'est toute la différence entre les religions théïstes et le bouddhisme .
En même temps , tu dis pourquoi le prient ils ? Tu parles des croyants non bouddhistes alors .
Parce qu'ils ont une peur du doute excessive et qu'ils ont besoin de combler ce vide par une image , un papa venu du ciel , que sais je .
L'idée de ne pas pouvoir assoir une représentation, une image de leur propre essence les laisse angoissés .
Du reste on note un certain paradoxe dans ces textes abrahamiques où on te dit qu'il ne faut pas créer d'image taillée de ce dieu et de l'autre où n'on n'arrête pas de solliciter l'adepte à s'en faire toute une projection fantasmagorique .
De fait ça n'est pas tant le problème de se faire une image où une représentation qui pose le plus problème , mais la capacité de relativiser ses images .
Dans le bouddhisme Tibétain , tu as des dieux que l'on prie , mais qui ne sont que relatifs et considérés comme des réalités relatives , on parle d'archétypes de la réalité .
IL y a aussi des Bouddhas divers , qui sont sensés représenter certaines qualité ou vertus archétypales , mais ces bouddhas sont des vérités relatives archétypales , rien d'autre et considérés comme telles, sauf pour les personnes pratiquant le bouddhisme populaire , qui sont peu éduqués au bouddhisme et qui ne lisent pas les textes et ne suivent pas un enseignement sérieux guidé par un maitre compétent .
Prier un bouddha , c'est se fondre dans la vacuité de toute représentation , le support n'étant qu'une image , un support transitoire et relatif .
En fait on transcende la dualité sujet objet .
"Toutes les écoles de la tradition bouddhique parlent de l'éveil comme ayant principalement trois aspects. Elles parlent tout d'abord de l'éveil comme d'un état de prise de conscience pure, claire, voire radieuse. Certaines écoles vont jusqu'à dire que dans cet état de prise de conscience on n'expérimente plus la dualité sujet-objet. Il n'y a pas de « là-bas », de « en dehors », pas de « ici », de « en dedans ». Cette distinction sujet-objet ainsi que nous l'appelons généralement, est entièrement transcendée. Il n'y a qu'une prise de conscience continue, pure, claire qui s'étend pour ainsi dire dans toutes les directions, pure et homogène. C'est de surcroît une prise de conscience des choses telles qu'elles sont véritablement, qui ne sont pas, bien entendu, les choses en tant qu'objets mais les choses en tant que transcendant pour ainsi dire la dualité entre sujet et objet. Par conséquent, on parle également de cette prise de conscience pure et claire comme d'une prise conscience de la réalité et donc, aussi, comme d'un état de connaissance. Cette connaissance n'est pas la connaissance au sens ordinaire - pas celle qui fonctionne dans le cadre de la dualité entre sujet et objet - mais plutôt un état de vision spirituelle directe et immédiate qui voit toutes choses directement, clairement, véritablement. C'est une vision spirituelle - voire une vision transcendantale qui est libre de toute illusion, de toute méprise, de toute pensée erronée ou déformée, de toute imprécision, de toute obscurité, de tout conditionnement mental, de tout préjugé. L'éveil est donc, tout d'abord, cet état de prise de conscience pure et claire, cet état de connaissance ou de vision". (Extrait du site Triratna centre bouddhiste paris) .