[607 ou 587] Les aveux d'un ancien membre du Collège Central
Posté : 15 avr.16, 22:31
Bonjour.
Vous trouverez ci-dessous le témoignage de Raymond Franz, qui a passé soixante ans de sa vie au service de la Watchtower, endurant les privations, les persécutions, la maladie, puis nommé membre du Collège Central des Témoins de Jéhovah pendant neuf ans, avant d'être finalement excommunié pour avoir partagé un repas avec son employeur dissocié de la Société.
Il se trouve que c'est à cet homme qu'avait été confiée la responsabilité de rédiger la partie "Archéologie" de l'encyclopédie de référence des Témoins de Jéhovah "Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible".
Aujourd'hui, cette encyclopédie a subi une révision et s'appelle désormais "Étude Perspicace des Écritures", mais autant dire que l'auteur de l'article "Chronologie" qu'elle contient reste Raymond Franz, la majeure partie de l'article d'origine ayant été conservée quasiment mot pour mot.
Dans son livre "Crise de conscience", Raymond Franz explique avec une grande franchise la manière dont il a effectué ses recherches, ainsi que ses mobiles. Je n'en dis pas davantage, je vous laisse découvrir ses propos :
Cordialement.
Vous trouverez ci-dessous le témoignage de Raymond Franz, qui a passé soixante ans de sa vie au service de la Watchtower, endurant les privations, les persécutions, la maladie, puis nommé membre du Collège Central des Témoins de Jéhovah pendant neuf ans, avant d'être finalement excommunié pour avoir partagé un repas avec son employeur dissocié de la Société.
Il se trouve que c'est à cet homme qu'avait été confiée la responsabilité de rédiger la partie "Archéologie" de l'encyclopédie de référence des Témoins de Jéhovah "Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible".
Aujourd'hui, cette encyclopédie a subi une révision et s'appelle désormais "Étude Perspicace des Écritures", mais autant dire que l'auteur de l'article "Chronologie" qu'elle contient reste Raymond Franz, la majeure partie de l'article d'origine ayant été conservée quasiment mot pour mot.
Dans son livre "Crise de conscience", Raymond Franz explique avec une grande franchise la manière dont il a effectué ses recherches, ainsi que ses mobiles. Je n'en dis pas davantage, je vous laisse découvrir ses propos :
N'hésitez pas à commenter ce témoignage, ou à poser des questions s'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas. Je m'engage à vous répondre et à vous éclairer dans toute la mesure de mes humbles possibilités.Raymond Franz - [i]Crise de conscience[/i] a écrit : « Quand on m’attribua le sujet ‘Chronologie’, j’ai également été amené à me poser de sérieuses questions (on m’a aussi attribué la plupart des sujets historiques en rapport avec les rois et l’histoire de l’Egypte, de l’Assyrie, de Babylone, de Médo-Perse et d’autres). L’un des enseignements principaux des Témoins de Jéhovah consiste dans l’affirmation que les prophéties bibliques ont désigné 1914 comme la fin du ‘temps des gentils’ de Luc chapitre 21, verset 24, et que cette année-là Jésus-Christ a effectivement reçu le pouvoir de son Royaume et a commencé son règne, invisible aux yeux des hommes. Dans Daniel chapitre 4, des références à une période de 7 temps servaient de base aux calculs qui conduisent à cette date et, en utilisant d’autres textes, ces 7 temps devenaient 2520 ans, période commençant en 607 avant notre ère et finissant en 1914 de notre ère. On faisait de 607 avant notre ère la date de la destruction de Jérusalem par le conquérant babylonien Nabuchodonosor. Je savais que la date de 607 avant notre ère ne figurait que dans nos publications, mais je ne savais pas pourquoi.
Il fallut des mois de recherche pour ce seul sujet ‘chronologie’ et il en résulta le plus long des articles du livre Auxiliaire. Nous avons consacré la plus grande partie du temps à trouver des preuves ou un soutien historique pour 607 avant notre ère, date pivot dans nos calculs pour 1914. Charles Ploeger, membre du siège mondial, me servait de secrétaire à cette époque et il cherchait dans toutes les bibliothèques de la ville de New-York tout ce qui pourrait justifier l’historicité de cette date.
Nous n’avons absolument rien trouvé en faveur de 607 avant notre ère. Tous les historiens indiquaient une date 20 ans plus tôt. Avant de commencer à préparer le sujet ‘Archéologie’ pour l’Auxiliaire, je n’avais jamais réalisé que le nombre de tablettes d’argile cunéiformes retrouvées en Mésopotamie et remontant au temps de l’ancienne Babylone se comptait par dizaines de milliers. Rien dans toutes ces tablettes ne permet de dire que l’empire Néo-Babylonien eut une durée qui convienne à nos calculs pour arriver à 607 avant notre ère, date présumée de la destruction de Jérusalem. Tout indiquait une période plus courte de 20 ans que ce qu’affirmait notre chronologie officielle.
Même si cela semblait inquiétant, je voulais croire que notre chronologie était juste en dépit de la preuve contraire, qu’il y avait une erreur quelque part dans cette preuve. C’est pourquoi, dans la préparation du sujet du livre Auxiliaire, temps et espace étaient consacrés à tenter d’affaiblir la crédibilité de l’évidence archéologique et historique qui concourait à démolir notre date de 607 avant notre ère et donner un point de départ différent à nos calculs, ce qui nous aurait amenés à une date autre que 1914.
Avec Charles Ploeger nous avons fait le voyage jusqu’à l’université Brown à Providence, Rhode Island, pour interviewer le professeur Abraham Sachs, spécialiste des textes cunéiformes anciens, et particulièrement ceux comportant des dates astronomiques. Nous voulions voir si nous pouvions obtenir des informations qui mettraient en évidence un point faible ou une lacune quelconque dans la date astronomique présentée dans nombre de ces textes, date démontrant que notre 607 avant notre ère était une erreur. Finalement, il était évident qu’il aurait fallu une conspiration de la part des anciens scribes - sans pouvoir imaginer leur raison de le faire - si en fait notre date était bonne. Encore une fois, comme un avocat face à une preuve qu’il veut dénier, je me suis efforcé de discréditer ou d’affaiblir la confiance dans les témoins des temps anciens qui attestaient de ces faits, à savoir les textes historiques concernant l’Empire néo-babylonien. Les arguments que je présentais étaient honnêtes, mais je savais qu’ils n’avaient qu’un seul but : défendre une date qui n’avait aucun support historique.
Ainsi, malgré notre profond attachement à certains principes, le livre Auxiliaire contenait néanmoins de nombreux exemples des efforts que nous avions faits pour rester loyaux aux enseignements de la Société. »
Cordialement.