Osée 11:1
Posté : 06 mai16, 04:48
L'épisode de la "fuite en Égypte" de Joseph, Marie et Jésus, demeure indissociable de celui de la visite des Rois Mages et du massacre des jeunes enfants décidé par le roi Hérode: pour échapper à ce fameux massacre dit "des Innocents", la Sainte Famille aurait dû, selon l'Évangile de Matthieu, se sauver en terre étrangère.
"Après qu'ils furent partis ["ils" = les Rois Mages] un Ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et lui dit: 'Réveille-toi, prends le petit enfant et sa mère, et enfuis-toi en Égypte, et reste là-bas jusqu'à ce que je te prévienne. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le tuer.' Il se réveilla et, pendant la nuit, il emmena l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplît la parole du Seigneur donnée par le Prophète: 'd'Égypte, j'ai appelé mon fils' " (Matthieu 2: 13-15).
Se pose alors la question: "De quel Prophète cite-t-on ici les propos ?".
Matthieu cite Osée, et nous allons en ouvrir le Livre, pour y découvrir ce qui y est réellement écrit :
"Quand Israël n'était encore qu'un jeune garçon, je l'aimais, et, depuis l'Égypte, je l'appelais: 'Mon fils !'. Mais par la suite, plus on appelait vers lui, plus il s'enfuyait loin de moi, parce que ses sacrifices, c'est à Baal qu'il les offrait, et son encens, c'était pour ses idoles !" (Osée 11: 1).
En quoi consiste donc la supercherie que nous voulons ici mettre en évidence ? Eh bien, d'abord en ceci, que Matthieu fait passer un rappel historique, un retour vers le passé, donc, pour une Prophétie, c'est-à-dire une projection vers le futur. Par la bouche du Prophète Osée, "Dieu" rappelait à Israël le souvenir du temps où, cette nation s'étant prétendument trouvée esclave en Égypte, c'était lui, "Dieu", qui avait fait un geste vers elle, afin de la libérer.
À propos de la principale tribu d'Israël, celle d'Éphraïm, Yéhowah disait en effet par la bouche du même Osée: "J'ai appris à marcher, à Éphraïm, je l'ai pris dans mes bras, mais eux, ils ne comprenaient pas que je les soignais !" (Osée 11: 3). Et c'est seulement après ces rappels historiques que le texte devient prophétique. Mais pour quoi dire, exactement ? Que Jésus devra se sauver en Égypte ? Qu'Israël devra se sauver en Égypte ?... Ouvrez bien les yeux, et mesurez à sa juste valeur l'extraordinaire pouvoir de supercherie, de la Théologie chrétienne !
Car Osée écrit textuellement, en conclusion de ce qui précède: "Il [Israël] ne retournera plus en Égypte ! Mais c'est l'Assyrie qui sera son roi. Puisqu'ils ont refusé de revenir [vers la Loi], l'épée tournoiera dans leurs villes" (Osée 11: 5-6).
Matthieu, qui connaît parfaitement les textes prophétiques, utilise donc une Prophétie qui dit qu'on "ne retournera pas en Égypte", pour nous expliquer que la Sainte Famille se sauvant en Égypte, faisait ce voyage "pour accomplir la parole du Seigneur" !
À ce stade, vous vous dites qu'on ne peut pas faire pire. Eh bien, détrompez-vous. Car nous allons lire à présent ce que disait la Loi de Moïse à propos des voyages en Égypte, cette Loi que Jésus voulait "accomplir jusqu'au plus petit trait de lettre"... Observez bien...
La Loi, que dit-elle en effet, à propos de l'Égypte ?
"Quand tu seras arrivé dans le pays que te donne Yéhowah ton Dieu [le pays de Canaan], que tu en auras hérité et que tu diras: 'Je vais placer un roi sur moi, comme toutes les nations autour de moi', alors (...) celui-ci ne devra jamais faire retourner quiconque du peuple en Égypte (...) car Yéhowah vous a dit: 'Vous ne devrez jamais retourner par ce chemin' " (Deutéronome 17: 14-16).
Jésus se voyait donc doublement interdit de descendre en Égypte, par la Loi dont il se prétendait le fils obéissant: d'une part comme simple citoyen, et d'autre part comme prétendant à la royauté messianique sur Israël. En voulant trouver une application prophétique sur Jésus, Matthieu faisait donc de Jésus un transgresseur parfait de la Torah (la Loi de Moïse).
Car personne ne pouvait ignorer l'interdiction de descendre en Égypte, pour y demander assistance. Ésaïe s'écriait, au nom de Yéhowah: "Malheur à ceux qui descendent en Égypte, pour y chercher assistance !" (Ésaïe 31: 1).
Serait-ce donc le même "Dieu" qui aurait dit cela, et qui, ensuite, faisait descendre la Sainte Famille en Égypte, justement pour y chercher assistance ? On peut en douter, n'est-ce pas ?
Les Chrétiens sont, bien entendu, libres de croire que Joseph obéissait à une volonté divine, en partant chercher refuge en Égypte. Mais s'ils pensent que cette volonté était celle de "Yéhowah", Dieu d'Israël, alors, soit ils font de Yéhowah un transgresseur de ses propres lois (et il faut qu'ils assument
toutes les conséquences de cette position blasphématoire), soit ils reconnaissent que Yéhowah plaçait ainsi, par avance, Jésus, en position de transgresseur de la Loi.
Réfléchissons aussi sur ceci: pourquoi le "Dieu Tout-Puissant" qu'ils disent adorer, en tant que "Père de Jésus", est-il incapable de tenir les Rois Mages à distance, en évitant ainsi tout problème à la Sainte Famille ? Et pourquoi, s'il a "raté" ce coup-là, est-il ensuite à nouveau incapable, cette fois,
d'aveugler Hérode, ou de retenir la peur panique du roi, afin de trouver une issue conforme à la Loi, évitant à Jésus de "descendre en Égypte pour y chercher assistance" ? Et pourquoi, s'il ne le peut, n'inspire-t-il pas à Joseph une direction de fuite conforme à la Loi ? Car ce roi, Hérode, qui en veut tant à Jésus, ne régnait pas sur tout le pays, mais surtout sur Jérusalem et la province environnante de Judée. De sorte que cette "fuite en Égypte" n'a aucune cause objective. Il aurait suffi à la Sainte Famille de se réfugier, non vers le sud, mais vers le nord, sur la côté phénicienne du Liban, pour se retrouver à l'abri d'Hérode le Grand, tout en obéissant à la Torah, et en se rapprochant de Nazareth...
C'est d'ailleurs un peu ce que fit le jeune David, lorsque sa vie fut menacée par le roi Saül (1 Samuel 27: 1-7). Et c'est aussi ce que fit Élie, le Prophète, lorsque sa vie fut menacée par son ennemi, le méchant roi Achab (1 Rois 17: 1-16). Tous deux se tournèrent vers les Phéniciens, qui n'étaient pas concernés, eux, par les décrets prononcés contre l'Égypte.
Puisqu'aucune raison pratique ne justifie d'aucune façon cet épisode de la "fuite en Égypte", comment les théologiens et doctrinaires chrétiens peuvent-ils le faire "avaler", tel quel, sans avertissement préalable, à leurs ouailles, les abandonnant dans la position "spirituelle" suivante, à savoir la croyance dans le fait que "Dieu" aurait laissé Hérode massacrer les jeunes enfants de toute la région de Bethléhem, à seule fin de provoquer un aller-retour de Jésus en Égypte, lequel aller-retour pourrait ensuite servir de prétexte à Matthieu pour trouver dans Osée quelques mots à falsifier, pour faire croire que Jésus aurait... "accompli les Prophètes" !?
"Après qu'ils furent partis ["ils" = les Rois Mages] un Ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et lui dit: 'Réveille-toi, prends le petit enfant et sa mère, et enfuis-toi en Égypte, et reste là-bas jusqu'à ce que je te prévienne. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le tuer.' Il se réveilla et, pendant la nuit, il emmena l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplît la parole du Seigneur donnée par le Prophète: 'd'Égypte, j'ai appelé mon fils' " (Matthieu 2: 13-15).
Se pose alors la question: "De quel Prophète cite-t-on ici les propos ?".
Matthieu cite Osée, et nous allons en ouvrir le Livre, pour y découvrir ce qui y est réellement écrit :
"Quand Israël n'était encore qu'un jeune garçon, je l'aimais, et, depuis l'Égypte, je l'appelais: 'Mon fils !'. Mais par la suite, plus on appelait vers lui, plus il s'enfuyait loin de moi, parce que ses sacrifices, c'est à Baal qu'il les offrait, et son encens, c'était pour ses idoles !" (Osée 11: 1).
En quoi consiste donc la supercherie que nous voulons ici mettre en évidence ? Eh bien, d'abord en ceci, que Matthieu fait passer un rappel historique, un retour vers le passé, donc, pour une Prophétie, c'est-à-dire une projection vers le futur. Par la bouche du Prophète Osée, "Dieu" rappelait à Israël le souvenir du temps où, cette nation s'étant prétendument trouvée esclave en Égypte, c'était lui, "Dieu", qui avait fait un geste vers elle, afin de la libérer.
À propos de la principale tribu d'Israël, celle d'Éphraïm, Yéhowah disait en effet par la bouche du même Osée: "J'ai appris à marcher, à Éphraïm, je l'ai pris dans mes bras, mais eux, ils ne comprenaient pas que je les soignais !" (Osée 11: 3). Et c'est seulement après ces rappels historiques que le texte devient prophétique. Mais pour quoi dire, exactement ? Que Jésus devra se sauver en Égypte ? Qu'Israël devra se sauver en Égypte ?... Ouvrez bien les yeux, et mesurez à sa juste valeur l'extraordinaire pouvoir de supercherie, de la Théologie chrétienne !
Car Osée écrit textuellement, en conclusion de ce qui précède: "Il [Israël] ne retournera plus en Égypte ! Mais c'est l'Assyrie qui sera son roi. Puisqu'ils ont refusé de revenir [vers la Loi], l'épée tournoiera dans leurs villes" (Osée 11: 5-6).
Matthieu, qui connaît parfaitement les textes prophétiques, utilise donc une Prophétie qui dit qu'on "ne retournera pas en Égypte", pour nous expliquer que la Sainte Famille se sauvant en Égypte, faisait ce voyage "pour accomplir la parole du Seigneur" !
À ce stade, vous vous dites qu'on ne peut pas faire pire. Eh bien, détrompez-vous. Car nous allons lire à présent ce que disait la Loi de Moïse à propos des voyages en Égypte, cette Loi que Jésus voulait "accomplir jusqu'au plus petit trait de lettre"... Observez bien...
La Loi, que dit-elle en effet, à propos de l'Égypte ?
"Quand tu seras arrivé dans le pays que te donne Yéhowah ton Dieu [le pays de Canaan], que tu en auras hérité et que tu diras: 'Je vais placer un roi sur moi, comme toutes les nations autour de moi', alors (...) celui-ci ne devra jamais faire retourner quiconque du peuple en Égypte (...) car Yéhowah vous a dit: 'Vous ne devrez jamais retourner par ce chemin' " (Deutéronome 17: 14-16).
Jésus se voyait donc doublement interdit de descendre en Égypte, par la Loi dont il se prétendait le fils obéissant: d'une part comme simple citoyen, et d'autre part comme prétendant à la royauté messianique sur Israël. En voulant trouver une application prophétique sur Jésus, Matthieu faisait donc de Jésus un transgresseur parfait de la Torah (la Loi de Moïse).
Car personne ne pouvait ignorer l'interdiction de descendre en Égypte, pour y demander assistance. Ésaïe s'écriait, au nom de Yéhowah: "Malheur à ceux qui descendent en Égypte, pour y chercher assistance !" (Ésaïe 31: 1).
Serait-ce donc le même "Dieu" qui aurait dit cela, et qui, ensuite, faisait descendre la Sainte Famille en Égypte, justement pour y chercher assistance ? On peut en douter, n'est-ce pas ?
Les Chrétiens sont, bien entendu, libres de croire que Joseph obéissait à une volonté divine, en partant chercher refuge en Égypte. Mais s'ils pensent que cette volonté était celle de "Yéhowah", Dieu d'Israël, alors, soit ils font de Yéhowah un transgresseur de ses propres lois (et il faut qu'ils assument
toutes les conséquences de cette position blasphématoire), soit ils reconnaissent que Yéhowah plaçait ainsi, par avance, Jésus, en position de transgresseur de la Loi.
Réfléchissons aussi sur ceci: pourquoi le "Dieu Tout-Puissant" qu'ils disent adorer, en tant que "Père de Jésus", est-il incapable de tenir les Rois Mages à distance, en évitant ainsi tout problème à la Sainte Famille ? Et pourquoi, s'il a "raté" ce coup-là, est-il ensuite à nouveau incapable, cette fois,
d'aveugler Hérode, ou de retenir la peur panique du roi, afin de trouver une issue conforme à la Loi, évitant à Jésus de "descendre en Égypte pour y chercher assistance" ? Et pourquoi, s'il ne le peut, n'inspire-t-il pas à Joseph une direction de fuite conforme à la Loi ? Car ce roi, Hérode, qui en veut tant à Jésus, ne régnait pas sur tout le pays, mais surtout sur Jérusalem et la province environnante de Judée. De sorte que cette "fuite en Égypte" n'a aucune cause objective. Il aurait suffi à la Sainte Famille de se réfugier, non vers le sud, mais vers le nord, sur la côté phénicienne du Liban, pour se retrouver à l'abri d'Hérode le Grand, tout en obéissant à la Torah, et en se rapprochant de Nazareth...
C'est d'ailleurs un peu ce que fit le jeune David, lorsque sa vie fut menacée par le roi Saül (1 Samuel 27: 1-7). Et c'est aussi ce que fit Élie, le Prophète, lorsque sa vie fut menacée par son ennemi, le méchant roi Achab (1 Rois 17: 1-16). Tous deux se tournèrent vers les Phéniciens, qui n'étaient pas concernés, eux, par les décrets prononcés contre l'Égypte.
Puisqu'aucune raison pratique ne justifie d'aucune façon cet épisode de la "fuite en Égypte", comment les théologiens et doctrinaires chrétiens peuvent-ils le faire "avaler", tel quel, sans avertissement préalable, à leurs ouailles, les abandonnant dans la position "spirituelle" suivante, à savoir la croyance dans le fait que "Dieu" aurait laissé Hérode massacrer les jeunes enfants de toute la région de Bethléhem, à seule fin de provoquer un aller-retour de Jésus en Égypte, lequel aller-retour pourrait ensuite servir de prétexte à Matthieu pour trouver dans Osée quelques mots à falsifier, pour faire croire que Jésus aurait... "accompli les Prophètes" !?