Opinion: Le burkini et le parti des autruches
Posté : 24 août16, 16:01
Depuis quelques jours, on débat du burkini.
Certaines villes françaises l’interdisent à la plage. Le premier ministre français Manuel Valls a dit comprendre cette interdiction, au nom de la lutte contre l’islamisme.
Au Québec, Nathalie Roy, de la CAQ, a plaidé pour son interdiction. On en trouve d’autres pour condamner le burkini sans toutefois vouloir l’interdire: ils croient la chose contre-productive ou impossible.
Au moins, ils y reconnaissent un symbole d’apartheid sexuel antioccidental à condamner vigoureusement.
C’est un débat important.
Aveuglement
Mais comme d’habitude, le parti des autruches nous explique que nous n’avons rien compris.
Pour nos autruches, le burkini n’est qu’un costume de bain parmi d’autres. Il y a le monokini, il y a le bikini, il y a le maillot une-pièce, et il y aurait le burkini. On ne devrait pas s’en formaliser.
On a voulu nous faire croire que la querelle entourant le burkini n’avait aucun sens. Qu’il s’agissait d’une controverse artificielle. D’un faux débat.
On aurait dû s’en douter: il n’y a jamais rien de grave. La question identitaire ne passionnerait que les xénophobes et les simples d’esprit.
La signification politique et culturelle du burkini est pourtant claire: c’est un symbole de l’islam radical.
Qu’elle en soit consciente ou non, il transforme celle qui le porte en militante ambulante assurant partout la promotion de l’islamisme.
Il s’inscrit dans une perspective globale: de la burqa au niqab, en passant par le burkini et les demandes incessantes d’accommodements raisonnables, il s’agit de rendre visible et irréversible la version la plus rigoriste de l’islam au cœur de la cité.
L’islam radical veut s’imposer chez nous à ses conditions. Il veut nous imposer sa conception de la religion. Il veut nous imposer ses mœurs et non pas s’adapter aux nôtres.
Et nous collaborons tristement à cette entreprise.
Quand on dit que le burkini permet aux musulmanes d’enfin se baigner à la plage ou à la piscine municipale, est-ce qu’on se rend compte de la portée de notre propos?
Notre société laisse entendre que seules les musulmanes soumises ou ralliées à l’intégrisme musulman sont de vraies musulmanes. Nous cautionnons l’intégrisme. Nous refusons de soutenir un islam adapté à l’Occident.
Cela fait penser à Rachel Notley, la première ministre de l’Alberta qui, pour souhaiter une bonne fin de Ramadan aux musulmans de sa province, s’était elle-même voilée dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux. C’est un réflexe de soumission.
Faiblesse
Le débat sur le burkini en dit malheureusement beaucoup sur les faiblesses de notre société.
Nous refusons de reconnaître dans l’islamisme un ennemi déterminé.
Nous sommes incapables d’y répondre parce que nous sommes prisonniers d’une conception dénaturée des droits de la personne.
La plus belle manière de se soumettre à l’islam radical, c’est de faire semblant qu’il n’existe pas. Mieux encore, on s’y soumettra fièrement au nom de la tolérance, de la diversité, de l’ouverture.
Ces trois mots, répétés à longueur de journée dans nos médias, nous hypnotisent et nous conduisent à l’impuissance.
Mathieu Bock-Côté
Le Journal de Montréal
Certaines villes françaises l’interdisent à la plage. Le premier ministre français Manuel Valls a dit comprendre cette interdiction, au nom de la lutte contre l’islamisme.
Au Québec, Nathalie Roy, de la CAQ, a plaidé pour son interdiction. On en trouve d’autres pour condamner le burkini sans toutefois vouloir l’interdire: ils croient la chose contre-productive ou impossible.
Au moins, ils y reconnaissent un symbole d’apartheid sexuel antioccidental à condamner vigoureusement.
C’est un débat important.
Aveuglement
Mais comme d’habitude, le parti des autruches nous explique que nous n’avons rien compris.
Pour nos autruches, le burkini n’est qu’un costume de bain parmi d’autres. Il y a le monokini, il y a le bikini, il y a le maillot une-pièce, et il y aurait le burkini. On ne devrait pas s’en formaliser.
On a voulu nous faire croire que la querelle entourant le burkini n’avait aucun sens. Qu’il s’agissait d’une controverse artificielle. D’un faux débat.
On aurait dû s’en douter: il n’y a jamais rien de grave. La question identitaire ne passionnerait que les xénophobes et les simples d’esprit.
La signification politique et culturelle du burkini est pourtant claire: c’est un symbole de l’islam radical.
Qu’elle en soit consciente ou non, il transforme celle qui le porte en militante ambulante assurant partout la promotion de l’islamisme.
Il s’inscrit dans une perspective globale: de la burqa au niqab, en passant par le burkini et les demandes incessantes d’accommodements raisonnables, il s’agit de rendre visible et irréversible la version la plus rigoriste de l’islam au cœur de la cité.
L’islam radical veut s’imposer chez nous à ses conditions. Il veut nous imposer sa conception de la religion. Il veut nous imposer ses mœurs et non pas s’adapter aux nôtres.
Et nous collaborons tristement à cette entreprise.
Quand on dit que le burkini permet aux musulmanes d’enfin se baigner à la plage ou à la piscine municipale, est-ce qu’on se rend compte de la portée de notre propos?
Notre société laisse entendre que seules les musulmanes soumises ou ralliées à l’intégrisme musulman sont de vraies musulmanes. Nous cautionnons l’intégrisme. Nous refusons de soutenir un islam adapté à l’Occident.
Cela fait penser à Rachel Notley, la première ministre de l’Alberta qui, pour souhaiter une bonne fin de Ramadan aux musulmans de sa province, s’était elle-même voilée dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux. C’est un réflexe de soumission.
Faiblesse
Le débat sur le burkini en dit malheureusement beaucoup sur les faiblesses de notre société.
Nous refusons de reconnaître dans l’islamisme un ennemi déterminé.
Nous sommes incapables d’y répondre parce que nous sommes prisonniers d’une conception dénaturée des droits de la personne.
La plus belle manière de se soumettre à l’islam radical, c’est de faire semblant qu’il n’existe pas. Mieux encore, on s’y soumettra fièrement au nom de la tolérance, de la diversité, de l’ouverture.
Ces trois mots, répétés à longueur de journée dans nos médias, nous hypnotisent et nous conduisent à l’impuissance.
Mathieu Bock-Côté
Le Journal de Montréal