Malgré le terrorisme, "nous vivons des temps de paix"
Posté : 12 sept.16, 23:38
Moindre paix?
Moindre Paix telle qu'annoncé au travers les écrits baha'is?
http://www.humanite-biodiversite.fr/art ... ps-de-paix
Vidéo intéressante.
Professeur à l’université de Stanford et membre de l’Académie française, Michel Serres est l’auteur de nombreux essais philosophiques et d’histoire des sciences.
Extraits de l'article titré «Nous vivons dans un paradis».
Vivons-nous un retour de la guerre et du tragique en Europe ?
Michel Serres. "Né en 1930 dans le sud-ouest de la France, j’ai connu les réfugiés de la guerre d’Espagne et l’occupation nazie, et j’ai même servi comme officier de marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale, notamment lors de la réouverture du canal de Suez et durant la guerre d’Algérie. Auschwitz et Hiroshima m’ont marqué à jamais.
Ainsi, tout mon corps est fait de guerre. Et comme toutes les personnes de ma génération, mon âme est faite de paix. Etant donné mon âge, je suis obligé d’établir une comparaison. Et celle-ci est frappante. Entre les crimes de Franco, Hitler, Staline ou Pol Pot et ceux que nous vivons, mais qui font bien moins de morts et de blessés, il n’y a pas photo. En regard de ce que j’ai vécu durant le premier tiers de ma vie, nous vivons des temps de paix. J’oserai même dire que l’Europe occidentale vit une époque paradisiaque.
Pourquoi sommes-nous plus sensibles et vulnérables face à la violence terroriste ?
C'est précisément parce que nous vivons dans un îlot de paix, à l'abri des grands conflits, que nous sommes hypersensibles au moindre frémissement de tragique, à la moindre déflagration de violence. Regardons les chiffres et les statistiques en face : le terrorisme est la dernière cause de mortalité dans le monde. Les homicides sont en régression. Le tabac ou les accidents de voiture ou même les crimes liés à la liberté du port d'arme tuent bien plus que le terrorisme. Les citoyens contemporains ont une chance sur 10 millions de mourir du terrorisme, alors qu'ils ont une chance sur 700 000 d'être tués par la chute d'un astéroïde !
l'idée selon laquelle l'Occident vivait la fin des grands récits s'est largement imposée ?
Les philosophes qui ont émis cette idée ignoraient à la fois ce qu'était la science et ce qu'était un récit. Un récit, on n'en sait pas la fin. Personne ne pouvait dire où mènerait la prise de la Bastille en 1789. Les sciences datent tous les objets, les roches autant que les espèces vivantes. Ces traces de fossiles que l'on décode composent une écriture. On ne cesse de dire que l'histoire commence avec l'écriture. Mais il faudrait aussi intégrer à sa définition tous ces signes et codes de la nature. Donc l'humanité est pleine d'écriture, au sens profond. Cela veut dire que les êtres vivants – les étoiles comme les animaux – entrent dans l'histoire. Ainsi, l'humanité n'a pas commencé au moment de la naissance de l'écriture, au sens usuel du terme, mais bien au moment du big bang. -Notre grand récit n'a pas treize mille ans mais treize milliards d'années. D'ailleurs, les premiers atomes apparus lors du big bang, comme l'azote, le carbone et l'hydrogène sont ceux qui composent notre humanité. J'espère qu'un jour nos petits enfants apprendront cette histoire-là.
Les historiens vont vous dire que ce n'est pas de l'histoire, mais de la science !
Si l'homme risque de détruire la planète, c'est parce qu'il a oublié son histoire, qui est commune avec la nature. Nous sommes des animaux. Cessons de parler des " non-humains ", cessons de parler de " l'environnement ", comme si nous étions au centre de l'univers.
http://www.humanite-biodiversite.fr/art ... ps-de-paix
Moindre Paix telle qu'annoncé au travers les écrits baha'is?
http://www.humanite-biodiversite.fr/art ... ps-de-paix
Vidéo intéressante.
Professeur à l’université de Stanford et membre de l’Académie française, Michel Serres est l’auteur de nombreux essais philosophiques et d’histoire des sciences.
Extraits de l'article titré «Nous vivons dans un paradis».
Vivons-nous un retour de la guerre et du tragique en Europe ?
Michel Serres. "Né en 1930 dans le sud-ouest de la France, j’ai connu les réfugiés de la guerre d’Espagne et l’occupation nazie, et j’ai même servi comme officier de marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale, notamment lors de la réouverture du canal de Suez et durant la guerre d’Algérie. Auschwitz et Hiroshima m’ont marqué à jamais.
Ainsi, tout mon corps est fait de guerre. Et comme toutes les personnes de ma génération, mon âme est faite de paix. Etant donné mon âge, je suis obligé d’établir une comparaison. Et celle-ci est frappante. Entre les crimes de Franco, Hitler, Staline ou Pol Pot et ceux que nous vivons, mais qui font bien moins de morts et de blessés, il n’y a pas photo. En regard de ce que j’ai vécu durant le premier tiers de ma vie, nous vivons des temps de paix. J’oserai même dire que l’Europe occidentale vit une époque paradisiaque.
Pourquoi sommes-nous plus sensibles et vulnérables face à la violence terroriste ?
C'est précisément parce que nous vivons dans un îlot de paix, à l'abri des grands conflits, que nous sommes hypersensibles au moindre frémissement de tragique, à la moindre déflagration de violence. Regardons les chiffres et les statistiques en face : le terrorisme est la dernière cause de mortalité dans le monde. Les homicides sont en régression. Le tabac ou les accidents de voiture ou même les crimes liés à la liberté du port d'arme tuent bien plus que le terrorisme. Les citoyens contemporains ont une chance sur 10 millions de mourir du terrorisme, alors qu'ils ont une chance sur 700 000 d'être tués par la chute d'un astéroïde !
l'idée selon laquelle l'Occident vivait la fin des grands récits s'est largement imposée ?
Les philosophes qui ont émis cette idée ignoraient à la fois ce qu'était la science et ce qu'était un récit. Un récit, on n'en sait pas la fin. Personne ne pouvait dire où mènerait la prise de la Bastille en 1789. Les sciences datent tous les objets, les roches autant que les espèces vivantes. Ces traces de fossiles que l'on décode composent une écriture. On ne cesse de dire que l'histoire commence avec l'écriture. Mais il faudrait aussi intégrer à sa définition tous ces signes et codes de la nature. Donc l'humanité est pleine d'écriture, au sens profond. Cela veut dire que les êtres vivants – les étoiles comme les animaux – entrent dans l'histoire. Ainsi, l'humanité n'a pas commencé au moment de la naissance de l'écriture, au sens usuel du terme, mais bien au moment du big bang. -Notre grand récit n'a pas treize mille ans mais treize milliards d'années. D'ailleurs, les premiers atomes apparus lors du big bang, comme l'azote, le carbone et l'hydrogène sont ceux qui composent notre humanité. J'espère qu'un jour nos petits enfants apprendront cette histoire-là.
Les historiens vont vous dire que ce n'est pas de l'histoire, mais de la science !
Si l'homme risque de détruire la planète, c'est parce qu'il a oublié son histoire, qui est commune avec la nature. Nous sommes des animaux. Cessons de parler des " non-humains ", cessons de parler de " l'environnement ", comme si nous étions au centre de l'univers.
http://www.humanite-biodiversite.fr/art ... ps-de-paix