Le Séder de Jésus

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Le christianisme est une religion monothéiste et abrahamique, issue d'apôtres célébrant la vie et les enseignements de Jésus. Les chrétiens croient que Jésus de Nazareth est le Messie que prophétisait l'Ancien Testament, et, hormis quelques minorités, Fils de Dieu, ou Dieu incarner, néanmoins Prophete.
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Trotmany

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Le Séder de Jésus

Ecrit le 06 nov.16, 00:26

Message par Trotmany »

L'évangile de Marc (TOB) semble indiquer de manière implicite que le dernier repas pascal de Jésus (la Cène) correspond à la pratique essénienne.

Qu'en pensez-vous ?

Pierre-Elie Suzanne

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Re: Le Séder de Jésus

Ecrit le 06 nov.16, 08:19

Message par Pierre-Elie Suzanne »

Trotmany a écrit :L'évangile de Marc (TOB) semble indiquer de manière implicite que le dernier repas pascal de Jésus (la Cène) correspond à la pratique essénienne.

Qu'en pensez-vous ?

La pratique essénienne est un mythe contemporain, elle est en fait inconnue. Quelques auteurs antiques parlent des esséniens, Flavius Josephe, ou Philon d'Alexandrie, mais pas de façon précise. On a cru à un moment que les textes de Qumran -dits de la mer morte- étaient d'origine essénienne, mais les dernières recherches archéologiques récusent ce point.
Les manuscrits de la mer morte étaient tout simplement juifs. Il s'agit d'une bibliothèques très riche de textes spirituels juifs, et non pas de textes particulièrement esséniens.

Le dernier repas de Jésus correspond à une pâque juive :
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) un agneau pascal, qui rappelle l'animal sacrifié pour marquer la porte des hébreux, lors des 10 plaies d'Egypte.
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) du pain sans levain, pour signifier qu'ils avaient dû partir en toute hâte, et que le pain n'avait pas eu le temps de lever.
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) des herbes amères, pour rappeler l'amertume de l'esclavage en Egypte.
et les juifs laissaient (et laissent toujours) de coté une dernière coupe de vin, destinée au Messie, et qui n'était donc jamais bue.

Lors de sa dernière Pâque, Jésus s'est servi de.... la coupe du Messie, pour consacrer la première Eucharistie : le vin transformé en sang mystique.
Il a également recyclé le pain sans levain, pour le consacrer en corps mystique.
Les herbes amères ont été laissées de coté, puisque par la mort de Jésus en croix, nous sommes définitivement libérés de l'esclavage de la mort et du péché.
Quant à l'agneau pascal ... c'est Jésus lui-même, qui est mort en croix le lendemain, précisément au moment où commençait le sacrifice des agneaux pascal dans la cour du Temple.

En fait, le culte essénien ne nous est pas connu.
Ce que Jésus a recyclé, c'est la pâque juive, avec tous ses symboles !
L'archéologie et la science peuvent-elles nous renseigner sur les monothéismes ?
Télécharger en PDF en cliquant sur HISTOIRE ILLUSTRÉE DES MONOTHÉISMES

Trotmany

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Re: Le Séder de Jésus

Ecrit le 06 nov.16, 10:44

Message par Trotmany »

Réponse à Pierre-Elie Suzanne
Pierre-Elie Suzanne a écrit :On a cru à un moment que les textes de Qumran -dits de la mer morte- étaient d'origine essénienne, mais les dernières recherches archéologiques récusent ce point.>
Je serais intéressé de connaitre lesquelles.
Pierre-Elie Suzanne a écrit :Les manuscrits de la mer morte étaient tout simplement juifs.
Cela ne fait aucun doute. Cependant, les esséniens aussi il me semble. Quoi qu'il en soit, ce groupe dont on a retrouvé certains écrits à Qumrân semble être issu d'un courant religieux radical, en désaccord avec le Temple et la société juive traditionnelle. Je veux bien admettre que les "Fils de Sadoq" n'étaient peut-être pas des esséniens. Mais, la communauté de Qumrân reste cependant un groupe atypique, dissident, un groupe "sectaire".

Comme tout ce que l'on sait à propos de cette communauté a été attribué aux esséniens, l'erreur de désignation ne devrait pas porter à conséquence. On peut remplacer sans perte "esséniens" par "communauté qui a rédigé les manuscrits de la mer morte" dans ma question initiale.
Pierre-Elie Suzanne a écrit :Il s'agit d'une bibliothèques très riche de textes spirituels juifs, et non pas de textes particulièrement esséniens.
Ici encore, autant que je sois précis. Il s'agit de considérer essentiellement le texte dit "Règle de la communauté" ou "Manuel de discipline".
Pierre-Elie Suzanne a écrit :Le dernier repas de Jésus correspond à une pâque juive :
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) un agneau pascal, qui rappelle l'animal sacrifié pour marquer la porte des hébreux, lors des 10 plaies d'Egypte.
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) du pain sans levain, pour signifier qu'ils avaient dû partir en toute hâte, et que le pain n'avait pas eu le temps de lever.
Les juifs mangeaient (et mangent toujours) des herbes amères, pour rappeler l'amertume de l'esclavage en Egypte.
et les juifs laissaient (et laissent toujours) de coté une dernière coupe de vin, destinée au Messie, et qui n'était donc jamais bue.
Veuillez convenir avec moi que le texte de Marc 14,17-25 contient bien peu de ces éléments. Mais, je pense simplement que cela ne servait pas la narration. Il y a sans doute eu un agneau et des herbes amères. Je ne vois pas pourquoi il en aurait été autrement. Le texte de la Cène porte davantage sur l'annonce de la trahison par un des Douze et sur la Nouvelle Alliance établie symboliquement à travers la distribution du pain et du vin.


Indices d'un Séder "essénien"

Les éléments qui me mènent à penser que le Séder de Jésus est peut-être lié à la communauté de Qumrân sont issus pour la plupart du livre L'évangile selon Marc, Camille Focant, Commentaire biblique : Nouveau Testament, Cerf 2004. Je suis tombé dessus par hasard. Le livre ne traite pas du tout de la thématique que j'aborde, mais quelques notes sont troublantes.

À propos de Marc 14, 12-16 : la préparation du repas.

Sur le lieu du repas
p.501 a écrit :Les disciples, qui n'ont plus été mentionnés depuis 13,3, réapparaissent pour interroger Jésus sur l'endroit où il voudrait manger la Pâque. Du point de vue de la préparation du repas, seule la question du lieu semble importer (Delorme, 109), ce qui est curieux, puisque la coutume impose seulement que ce soit dans la ville de Jérusalem.
p.501 a écrit :En revanche, la question que les disciples auront à poser au maître de maison est explicitée par Jésus. Ils auront à s'informer d'un lieu que Jésus désigne comme "ma salle", c'est-à-dire celle où il mangera la Pâque avec ses disciples (v.14).
p.521 a écrit :L'hypothèse que Jésus aurait eu des connaissances parmi les esséniens, qui avaient un quartier au sud de Jérusalem, n'est pas impossible, même si les esséniens ne sont jamais cités en tant que tels dans le NT.

Sur l'emploi du terme "maître"
p.520 a écrit :Au "Seigneur" (kurios) qui a besoin d'un ânon (11,3) est cette fois substitué un "maître" (didaskalos) qui requiert sa salle (14,4).
p.521-522 a écrit :Si le didaskalos n'étonne pas pour Jésus, il est remarquable que ce soit son seul emploi par Jésus lui-même, alors que le mot est toujours utilisé au vocatif par des gens qui s'adressent à lui, sauf un emploi à l'accusatif par les gens de Jaïre (5,35).

Sur l'homme à la cruche
p.520 a écrit :Pour le reste, sa longue réponse (v. 13-15) demande de s'en remettre à un homme qui viendra à la rencontre des deux disciples. Ils le reconnaîtront au fait qu'il portera une cruche d'eau (v.13). Comme la corvée de l'eau est du ressort des femmes, un homme porteur d'eau est sans doute exceptionnel et, de ce fait, aisément repérable.
p.521 a écrit : À l'époque, en Palestine, ce sont les femmes qui sont normalement chargées de la corvée d'eau. L'homme à la cruche pose donc un problème au plan historique. Toutefois, la corvée d'eau pouvait être "accomplie par des hommes dans les milieux esséniens quand ils étaient célibataires" (Grelot, 474). L'hypothèse que Jésus aurait eu des connaissances parmi les esséniens, qui avaient un quartier au sud de Jérusalem, n'est pas impossible, même si les esséniens ne sont jamais cités en tant que tels dans le NT.

Sur la substitution du sacrifice rituel

Aussi, dans l'Atlas historique du Monde Biblique, Jean-Pierre Isbouts, National Geographic Society 2016.
p.296 a écrit :Pour Jésus, le dernier repas pris en commun avec les apôtres devint le substitut spirituel du sacrifice rituel pratiqué au Temple, selon un concept déjà présent dans la secte essénienne.
Dans Les manuscrits de la mer Morte, Michael Wise, Martin Abegg, Jr., Edward Cook, Tempus, Perrin 2003.
p.161, Charte d'un groupement sectaire juif (1QS,4Q255-264a,5Q11), [b]Col.9, 3-5[/b] a écrit :Quand, unis par tous ces préceptes, de tels hommes formeront une communauté en Israël, ils établiront la vérité éternelle, guidés par l'instruction de Son esprit saint. Ils expieront pour la transgression coupable et la rébellion du péché, devenant un sacrifice agréé pour la terre par la chair des holocaustes, la graisse des parties offertes et la prière, devenant, pour ainsi dire, la justice elle-même, un doux parfum de droiture et de perfection, une offrande volontaire agréable.
J'aurais sans doute dû commencer par là.
p.171, Charte pour Israël durant les derniers jours (1QSa,1Q28a), [b]Col.2, 11-22[/b] a écrit :Procédure pour la [réu]nion des hommes de renom [quand ils seront appelés] au banquet tenu par la société du Yahad, quand [Dieu] aura en[gen]dré (?) le Messie (ou quand le Messie sera apparu) parmi eux : [le Prêtre], en tant que chef de toute la congrégation, entrera le premier, suivi par tous [ses] frè[res, les Fils d']Aaron, prêtre [convoqués] au banquet des hommes de renom. Ils s'installeront de[vant lui] selon leur rang. Alors le [Mess]ie d'Israël entr[era], et les chefs de m[illiers d'Israël] s'assiéront devant lui selon leur rang, selon [l]a [p]osition[de chacun] dans leur camps et en campagne. En dernier, tous les chefs de cl[an] de [la con]grégatino, ainsi que [les] sag[es et les inscruits], s'installeront devant eux, chacun selon son rang.

[Quand] ils se réuniront [autour de la] [tab]le commune, [ayant disposé le pain et le v]in de sorte que la table commune soit dressée [pour le repas] et [le]vin (prêt) à boire, personne n'[ét]endra la main avant le Prêtre vers les prémices du pain ou [du vin]. Et[il] [bé]nira les prémices du pain et du vin, étendant la main en premier vers le pain. Ensui[te] c'est le Messie d'Israël qui [étend]ra la main vers le pain. [Enfin] cha[que] membre de toute la congrégation du Yahad [dira une bé]nédiction, en commençant par celui dont le rang [est le plus élevé].

Cette procédure s'appliquera à tous les re[pas], quand au moins dix ho[mmes seront ré]unis.

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