Qu'est-ce qu'un vrai baha'i?
Posté : 08 nov.16, 13:21
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QU'EST-CE QU'UN BAHA'I ?
"L'homme doit produire des fruits. Un homme improductif, selon la parole de Sa Sainteté l'Esprit (c'est-à-dire le Christ), est comme un arbre stérile, et un arbre stérile est bon à jeter au feu." (BAHA'U'LLAH)
Herbert Spencer a dit qu'aucune alchimie politique ne peut engendrer une conduite d'or avec des instincts de plomb, et il est également vrai qu'aucune alchimie politique ne peut créer une société d'or avec des individus de plomb. Baha'u'llah, comme tous les prophètes précédents, proclama cette vérité et enseigna que, pour instaurer le royaume de Dieu sur terre, il faut l'établir d'abord dans le coeur des hommes.
En examinant les enseignements baha'is, nous commencerons donc par les instructions de Baha'u'llah relatives au comportement individuel et nous essaierons de définir clairement ce qu'est un baha'i.
5.1. La vraie vie
Répondant à cette question: Qu'est-ce qu'un baha'i ? 'Abdu'l-Baha dit: "Être un baha'i signifie simplement aimer tout le monde, aimer l'humanité et s'efforcer de la servir; travailler pour la paix et la fraternité universelles." Une autre fois, il en donne la définition suivante: "Celui qui est doué de toutes les perfections humaines et qui les met en action." Dans une de ses causeries à Londres, il déclare qu'un homme peut être baha'i même sans avoir jamais entendu prononcer le nom de Baha'u'llah. Il ajoute:
"L'homme qui mène une vie conforme aux enseignements de Baha'u'llah est déjà un baha'i. Par contre, un homme peut se vanter d'être un baha'i pendant cinquante ans, s'il ne mène pas la vraie vie, il n'est pas un baha'i. Un homme laid peut se prétendre beau, il ne trompe personne, et un noir peut se dire blanc, il ne trompe personne, pas même lui."
('Abdu'l-Baha in London, p. 109.) Ouvrir le livre Abdu'l-Baha à Londres
Cependant, celui qui ignore les messagers de Dieu est comme une plante qui croît à l'ombre. Bien que celle-ci ne connaisse pas le soleil, elle en dépend absolument.
Les grands prophètes sont les soleils de l'esprit et Baha'u'llah est le soleil de ce jour que nous vivons. Les soleils d'autrefois ont réchauffé et vivifié le monde et, s'ils n'avaient pas brillé, la terre serait maintenant froide et morte, mais seul le soleil d'aujourd'hui peut mûrir les fruits que les soleils d'autrefois ont fait naître à la vie.
5.2. Dévotion à Dieu
Afin de parvenir à la vie baha'ie dans toute sa plénitude, des rapports conscients et directs avec Baha'u'llah sont aussi nécessaires que la lumière du soleil l'est à l'éclosion du lis et de la rose. Le baha'i adore, non pas la personnalité humaine de Baha'u'llah, mais la gloire de Dieu qui se manifeste en cette personnalité. Le baha'i révère le Christ, Muhammad et tous les messagers de Dieu qui les ont précédés, mais il reconnaît en Baha'u'llah le porteur du message de Dieu pour notre âge nouveau, le grand instructeur du monde, venu pour continuer et consommer l'oeuvre de ses prédécesseurs.
Ni l'assentiment intellectuel à un credo, ni une rectitude extérieure de conduite ne suffisent à faire d'un homme un baha'i. Baha'u'llah exige de ses adeptes une complète dévotion, donnée de tout coeur. Dieu seul a le droit d'avoir une telle exigence, mais Baha'u'llah parle en tant que manifestation de Dieu et révélateur de sa volonté. Les manifestations précédentes ont été également explicites sur ce point. Le Christ a dit:
"Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il vienne. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera."
(MATTH. 24 et 25.) Ouvrir le livre L'Evangile
Toutes les manifestations divines ont, en divers termes, formulé ces mêmes exigences à l'égard de leurs adeptes, et l'histoire des religions montre clairement que la religion est restée florissante aussi longtemps que ces commandements ont été sincèrement reconnus et acceptés en dépit de toute opposition terrestre, malgré les afflictions, les persécutions et le martyre infligés aux croyants.
D'autre part, chaque fois que les compromis s'y sont glissés et que la simple respectabilité s'est substituée au dévouement total, la religion a dégénéré. Elle est passée dans les us et coutumes, mais elle a perdu, de ce fait, son pouvoir de sauver et de transformer, sa capacité de faire des miracles. La véritable religion n'est jamais encore devenue une coutume; Dieu veuille qu'elle le devienne un jour.
Mais il est toujours vrai, comme aux jours du Christ, que "étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie", et qu'il y en a peu qui les trouvent. (MATTH. VII, 14.) La porte de la naissance spirituelle, tout comme la porte de la naissance physique, n'admet les hommes qu'un par un et dépourvus de tout. Si, dans l'avenir, un plus grand nombre de personnes réussissent à franchir cette porte de la vie spirituelle, ceci sera dû non à l'élargissement de cette porte, mais au fait que les hommes seront mieux disposés à accepter la grande reddition que Dieu leur demande, parce qu'une longue et amère expérience les aura enfin amenés à reconnaître la folie de suivre leur propre chemin au lieu de s'engager dans la voie de Dieu.
5.3. Recherche de la vérité
Baha'u'llah prescrit la justice à tous ses disciples et la définit ainsi:
"La libération de l'homme de toutes superstitions et imitations afin qu'il puisse, avec les yeux de l'unité, considérer toutes choses avec clairvoyance et discerner les manifestations de Dieu."
(Paroles de sagesse, dans Foi mondiale baha'ie, p. 252.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Il est nécessaire que chaque individu voie et comprenne lui-même la gloire de Dieu manifestée dans le temple humain de Baha'u'llah, autrement la foi baha'ie ne serait pour lui qu'un mot vide de sens.
Les prophètes ont toujours adjuré les hommes d'ouvrir les yeux et non de les fermer, de se servir de leur raison et non de la supprimer.
C'est par une vision claire et une pensée libre, non par une crédulité servile, que les hommes parviendront à percer les nuages des préjugés, à secouer les entraves de la routine aveugle pour atteindre à la conception nette de la vérité d'une nouvelle révélation.
Celui qui veut être un baha'i doit rechercher la vérité avec intrépidité, mais il ne doit pas confiner ses recherches au plan matériel. Ses pouvoirs de perception spirituelle doivent être autant en éveil que ses pouvoirs de perception physique. Pour parvenir à la vérité, il utilisera toutes les facultés que Dieu lui a données, ne faisant sienne aucune croyance sans raison valable et suffisante. Le chercheur consciencieux, s'il a le coeur pur et l'esprit libre de préjugés, ne manquera pas de reconnaître la gloire divine en quelque temple qu'elle se manifeste. Baha'u'llah déclare aussi:
"L'homme doit se connaître lui-même et aussi connaître les choses qui l'élèvent ou l'abaissent, qui le conduisent à la honte ou à l'honneur, à la richesse ou à la pauvreté."
(Les Ornements dans Foi mondiale baha'ie, édition 1968, p. 297.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
"La source de toute science est la connaissance de Dieu, exaltée soit sa gloire, et cette connaissance est inaccessible si ce n'est par le savoir de ses manifestations divines."
(Paroles de sagesse dans Foi mondiale baha'ie, p. 251.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
La Manifestation est "l'homme parfait", le grand exemple pour le genre humain, le fruit de choix de l'arbre de l'humanité. Jusqu'à ce que nous la connaissions, nous ignorons nos possibilités latentes. Le Christ nous dit de regarder comment croissent les lis des champs et il déclare que Salomon, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Le lis naît d'un bulbe d'apparence peu engageante. Si nous n'avions jamais vu un lis en fleur, jamais contemplé la grâce incomparable de son feuillage et de ses pétales, comment pourrions-nous connaître la réalité enfouie dans ce bulbe? Nous pouvons le disséquer avec le plus grand soin et l'examiner le plus minutieusement possible, jamais nous ne découvrirons la beauté latente que le jardinier sait en faire jaillir.
Ainsi, tant que nous n'avons pas vu la gloire de Dieu révélée dans sa manifestation, nous n'avons aucune idée de la beauté spirituelle latente de notre nature et de celle de nos semblables. C'est en connaissant et en aimant la manifestation de Dieu et en suivant graduellement ses enseignements que nous parviendrons à réaliser le potentiel des perfections qui réside en nous. Alors, mais alors seulement, le sens et le but de la vie et de l'univers nous apparaîtront.
5.4. Amour de Dieu
Connaître la manifestation de Dieu signifie aussi l'aimer. L'un est impossible sans l'autre. D'après Baha'u'llah, le but de la création est, pour l'homme, de connaître Dieu et de l'adorer. Il dit dans une de ses Tablettes:
La cause de la création de tous les êtres contingents est l'amour, comme l'indique la parole traditionnelle bien connue: "J'étais un trésor caché et j'ai voulu me faire connaître. Pour cela, j'ai créé l'univers afin d'être connu."
Et dans Les Paroles cachées, Baha'u'llah déclare:
Ô fils de l'existence!
Aime-moi pour que je puisse t'aimer. Si tu ne m'aimes pas, par aucun moyen mon amour ne pourra t'atteindre. Sache-le, ô serviteur.
(Les Paroles cachées, première partie, n 5.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô fils de la vision merveilleuse!
J'ai insufflé en toi une parcelle de mon propre esprit afin que tu puisses être mon amant. Pourquoi m'as-tu délaissé et as-tu cherché un autre bien-aimé que moi?
(Les Paroles cachées, première partie, n 19.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Être celui qui aime Dieu! Voilà le seul objet de la vie pour un baha'i. Voir en Dieu son plus proche compagnon, son ami le plus intime, son Bien-Aimé incomparable dont la présence donne la plénitude de la joie! Et aimer Dieu signifie aimer tous les êtres et toutes les choses, car tout vient de Dieu. Le vrai baha'i sera le parfait amant. Il aimera chacun d'un coeur pur, avec ferveur. Il ne haïra personne, car il aura appris à voir le visage du Bien-Aimé sur chaque visage et à reconnaître partout ses traces. Son amour ne connaîtra aucune barrière de secte, de nation, de classe ni de race. Baha'u'llah dit:
Dans les âges passés, il a été dit: "L'amour du pays natal est un indice de la foi." Mais la Langue de Grandeur a dit en ce jour de la présente manifestation: "La gloire n'est pas à celui qui aime son pays, mais à celui qui aime ses semblables."
(Tablette du monde dans Foi mondiale baha'ie, p. 312.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Et encore:
"Béni est celui qui aime son frère plus que lui-même; celui-là est du peuple de Baha."
(Les Paroles du paradis, ibid. p. 331.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha nous dit que nous devons former "une seule âme en plusieurs corps, car plus nous nous aimons les uns les autres, plus nous nous rapprochons de Dieu."
Dans une assemblée, en Amérique, il dit:
"Ainsi, les divines religions des saintes manifestations de Dieu sont une en réalité, bien qu'elles diffèrent dans leur appellation et leur vocabulaire. Que l'homme soit donc amoureux de la lumière, quelle que soit sa source. Qu'il soit l'amant de la rose, quel que soit le sol où elle pousse. Qu'il cherche la vérité, quelle qu'en soit l'origine. S'attacher à la lanterne n'est pas aimer la lumière qu'elle émet. S'attacher à la terre ne convient pas, mais se réjouir à la vue d'une rose est louable. Vouer une affection à un arbre est vain, mais prendre sa part de fruits est avantageux. On peut jouir de la saveur des fruits, de quelque arbre et de quelque lieu qu'ils proviennent. Il faut accepter la parole de vérité, quelle que soit la bouche qui la prononce. Il faut accepter les vérités absolues, quel que soit le livre qui les consigne. Si nous accueillons les préjugés, nous nous priverons de nombreux bienfaits et nous resterons plongés dans l'ignorance. La lutte entre les religions, les nations et les races est le résultat de l'incompréhension. Si nous étudions les religions pour découvrir les principes sur lesquels s'étayent leurs fondements, nous verrons qu'elles sont véritablement d'accord, car leur vérité essentielle est une et non multiple. C'est par ces moyens que les esprits religieux du monde parviendront à l'unité et à la réconciliation."
Il dit encore:
"L'âme de chacun des élus doit aimer les autres âmes, ne pas leur refuser ses biens ni sa vie et s'efforcer par tous les moyens de leur procurer joie et bonheur. Mais ces autres âmes doivent être également désintéressées et altruistes. Ainsi, cette aurore pourra s'étendre à tous les horizons, cette mélodie pourra réjouir et rendre heureux tous les peuples, ce remède divin deviendra la panacée pour tous les maux et cet esprit de vérité la cause de la vie pour toutes les âmes."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. I.) Ouvrir le livre Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
5.5. Détachement
La dévotion à Dieu implique aussi le détachement de tout ce qui ne vient pas de Dieu, détachement de tous désirs terrestres et égoïstes. Le chemin de Dieu peut passer par la richesse ou la pauvreté, la santé ou la maladie, traverser le palais comme la prison, la roseraie comme la chambre de torture. Le baha'i, quel que soit son sort, apprendra à l'accepter avec un radieux acquiescement. Détachement ne veut pas dire indifférence stupide à l'entourage ni résignation passive aux circonstances malheureuses. Détachement ne signifie pas non plus mépris des bonnes choses que Dieu a créées.
Le vrai baha'i ne sera ni insensible, ni apathique, ni ascétique. Il trouvera dans le sentier de Dieu intérêt, travail, joie et abondance, mais il ne s'écartera pas de ce sentier, ne fût-ce que de l'épaisseur d'un cheveu, pour s'élancer à la poursuite du plaisir; il ne convoitera jamais ce que Dieu lui a refusé. Quand un homme devient baha'i, la volonté de Dieu devient sa volonté, car le désaccord avec Dieu est la seule chose qu'il ne puisse souffrir. Dans le chemin de Dieu, aucune erreur ne le désespère, aucune peine ne l'abat. La lumière de l'amour illumine ses jours les plus sombres, transforme ses souffrances en joies, et le martyre même en une extase de félicité. Ainsi, la vie se hausse jusqu'au niveau de l'héroïsme et la mort devient une heureuse aventure.
Baha'u'llah dit:
"Celui qui conserve en son coeur, ne fût-ce qu'un grain de moutarde d'amour en dehors de son amour pour moi, ne peut en vérité entrer dans mon royaume."
(Suriy-i-Haykal.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Ô fils de l'homme!
Si tu m'aimes, détourne-toi de toi-même; et si tu cherches mon bon plaisir, ne pense pas au tien, afin que tu puisses mourir en moi et que je puisse vivre en toi, éternellement.
(Les Paroles cachées, première partie, n 7.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô mon serviteur!
Libère-toi des chaînes de ce monde et délivre ton âme de la prison de ton ego. Saisis ta chance, car jamais plus elle ne se présentera à toi.
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 40.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
5.6. Obéissance
La dévotion à Dieu comporte également l'obéissance implicite à ses commandements révélés, même si parfois on n'en comprend pas les raisons. Le matelot obéit aux ordres de son capitaine même s'il en ignore la raison, mais son acceptation de l'autorité n'est pas aveugle. Il sait parfaitement que le capitaine a reçu la formation nécessaire et a donné des preuves abondantes de sa compétence de navigateur. S'il n'en était pas ainsi, il serait absurde, en vérité, de servir sous ses ordres. De même, le baha'i doit obéir implicitement au capitaine de son salut, mais ce serait folie s'il ne s'était d'abord assuré que ce capitaine a largement fait ses preuves et qu'il est digne de sa confiance.
D'autre part, refuser l'obéissance après de telles preuves serait une plus grande folie, car ce n'est que par une obéissance intelligente et perspicace envers un maître sage que nous pouvons bénéficier de sa sagesse et l'acquérir nous-mêmes. Même si le capitaine est très capable, comment le vaisseau atteindra-t-il le port si personne dans l'équipage ne lui obéit? Et comment les marins apprendront-ils l'art de naviguer?
Le Christ a clairement fait ressortir que l'obéissance est le chemin de la connaissance. Il a dit:
"Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il saura si la doctrine est de Dieu ou si je parle de mon propre chef."
(JEAN, VII, 16, 17.) Ouvrir le livre L'Evangile
De même, Baha'u'llah dit:
"La foi en Dieu et la connaissance de Dieu ne peuvent être pleinement atteintes que... par la pratique de tout ce qu'Il a commandé et de tout ce qui a été révélé dans le Livre écrit par la Plume de gloire."
(Les Révélations, dans Foi mondiale baha'ie, p.338.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
L'obéissance implicite n'est pas une vertu en faveur en ces temps de démocratie et, à vrai dire, une entière soumission à la volonté de n'importe quel homme ordinaire serait désastreuse. Mais l'unité de l'humanité ne peut être réalisée que par une complète harmonie de chacun et de tous avec la volonté divine. Et, à moins que cette volonté ne soit clairement révélée et que les hommes n'abandonnent tout autre chef pour obéir au messager divin, les conflits et les luttes ne cesseront pas, les humains continueront à s'opposer les uns aux autres et à consacrer le meilleur de leur énergie à anéantir les efforts de leurs frères, au lieu de travailler ensemble en harmonie pour la gloire de Dieu et le bien commun.
5.7. Service
La dévotion à Dieu implique une vie consacrée au service de nos semblables. Nous ne pouvons servir Dieu d'une autre manière. Si nous tournons le dos à nos semblables, nous tournons le dos à Dieu.
Le Christ a dit:
"Toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites."
Ainsi, Baha'u'llah dit:
"Ô fils de l'homme! Si tu veux être miséricordieux, ne considère pas ton propre intérêt, mais attache-toi à ce qui profitera à tes semblables. Si tu veux être juste, choisis pour les autres ce que tu choisirais pour toi-même."
(Les Paroles du paradis dans Foi mondiale baha'ie, p. 323.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha dit:
"Dans la cause baha'ie, les arts, les sciences et tous les métiers sont considérés comme un acte d'adoration. L'homme qui fabrique une feuille de papier du mieux qu'il peut, consciencieusement, en consacrant toutes ses forces à la parfaire, loue Dieu. Bref, tout effort où l'homme met tout son coeur est un acte d'adoration s'il est inspiré par des motifs élevés et par la volonté de servir l'humanité. Servir le genre humain et pourvoir aux besoins des peuples, c'est adorer Dieu. Servir, c'est prier. Un médecin qui soigne les malades patiemment, tendrement, sans préjugé, conscient de la solidarité de la race humaine, loue Dieu."
(Causeries de 'Abdu'l-Baha à Londres, Ed. 1980, p. 79.) Ouvrir le livre Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
5.8. Enseignement
Le vrai baha'i, non seulement croira aux enseignements de Baha'u'llah, mais trouvera en eux le guide et l'inspiration de toute sa vie; il fera joyeusement part aux autres de la connaissance qui constitue le renouveau de son être. C'est seulement ainsi qu'il recevra pleinement "la puissance et la confirmation de l'Esprit". Tous ne peuvent être des orateurs éloquents ou des écrivains de talent, mais tous peuvent enseigner en vivant la vie.
Baha'u'llah dit:
"Le peuple de Baha doit servir le Seigneur avec sagesse, enseigner par l'exemple de sa vie et manifester, par ses actes, la lumière du Seigneur. L'effet des actes est, en vérité, plus puissant que celui des paroles."
(Les Paroles du Paradis, ibid. p. 323.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Le baha'i cependant, sous aucun prétexte, n'imposera ses idées à qui ne désire pas les entendre. Il attirera les gens vers le royaume de Dieu, mais ne tentera jamais de les y conduire de force. Il agira comme le bon pasteur qui mène son troupeau en charmant les moutons par sa musique, et non comme celui qui les presse avec son chien et son bâton.
Baha'u'llah dit dans les "Paroles cachées":
"Ô fils de poussière!
Les sages sont ceux qui ne parlent que lorsqu'on les écoute, de même que l'échanson ne tend sa coupe qu'à celui qui la cherche, et que l'amoureux ne crie son amour du fond du coeur que s'il contemple la beauté de sa bien-aimée. Semez donc les graines de la sagesse et du savoir dans la terre pure du coeur, et gardez-les cachées jusqu'à ce que les jacinthes de la sagesse divine jaillissent du coeur, et non de la fange et de l'argile."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 36.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Il dit encore dans "Les Splendeurs":
"Ô peuples de Baha! Vous êtes le point où se lèvent l'aurore de l'amour et la source de lumière de la faveur de Dieu. Ne souillez pas votre langue en proférant des malédictions et des imprécations contre qui que ce soit, et détournez vos yeux de ce qui n'est pas digne. Démontrez partout ce que vous possédez (la vérité). Si le don en est accepté, le but est atteint. S'il est repoussé, blâmer ou contrarier serait vain. Laissez à lui-même celui qui refuse et avancez vers Dieu, le Protecteur, le Suffisant. Ne soyez jamais une cause de douleur, encore moins de sédition et de lutte! Puissiez-vous prospérer à l'ombre de l'arbre de la divine bonté et agir selon la volonté de Dieu. Vous êtes tous les feuilles d'un même arbre et les gouttes d'un même océan."
(Les Bonnes Nouvelles dans Foi mondiale baha'ie, p. 350.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
5.9 Courtoisie et respect
Baha'u'llah dit:
"Ô peuples de Dieu! Je vous exhorte à la courtoisie. La courtoisie est en vérité... la reine de toutes les vertus. Béni soit celui qui est paré d'un manteau de loyauté et illuminé de la lumière de la courtoisie. Celui qui est doué de courtoisie est investi d'une haute dignité. Puisse cette vertu être atteinte, conservée et pratiquée avec constance par ce persécuté et par tous. Ceci est l'irréfutable commandement qui a coulé de la plume du très Grand Nom."
(Tablette du monde dans Foi mondiale baha'ie, p. 313.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Encore et encore il répète:
"Que toutes les nations du monde se rencontrent dans la joie et le ravissement. Ô vous, les peuples de toutes religions! Rencontrez-vous dans la joie et les parfums spirituels."
(Les Bonnes Nouvelles, dans Foi mondiale baha'ie, p. 343.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha, dans une lettre aux baha'is d'Amérique, écrit:
"Prenez garde! Prenez garde de n'offenser aucun coeur!
Prenez garde! Prenez garde de ne blesser aucune âme!
Prenez garde! Prenez garde de n'être malveillant envers personne!
Prenez garde! Prenez garde de ne pas être une cause de désespoir pour quelque créature!
Si l'un de vous devait devenir une cause de douleur pour un coeur, de désespoir pour une âme, mieux vaudrait pour lui se cacher dans les profondeurs du sol que de marcher sur la terre."
Il enseigne que, comme la fleur cachée dans le bouton, ainsi l'Esprit de Dieu vit dans le coeur de tous les hommes, si rudes et si peu aimables qu'ils soient en apparence. Aussi, le vrai baha'i agira-t-il envers chacun comme le jardinier qui prend soin d'une plante rare et magnifique, convaincu qu'aucune intervention impatiente ne peut ouvrir le bouton avant son heure, car seul le soleil de Dieu a ce pouvoir. Son but sera d'inonder du soleil de la vie tous les coeurs obscurs et toutes les demeures.
'Abdu'l-Baha dit encore:
"Parmi les enseignements de Baha'u'llah, il en est un qui enjoint à l'homme, en toutes circonstances et en toutes occasions, d'être magnanime, d'aimer son ennemi et de considérer celui qui souhaite le mal comme celui qui souhaite le bien. Non pas reconnaître quelqu'un comme un ennemi et le ménager... ou être indulgent pour lui. Ceci est de l'hypocrisie, non de l'amour vrai. Vous devez plutôt considérer vos ennemis comme des amis; ceux qui souhaitent votre malheur comme ceux qui souhaitent votre bonheur et les traiter dans ce sens. Votre amour, votre bonté doivent être réels... pas seulement le fait de la tolérance, car la tolérance, si elle ne vient pas du coeur, est de l'hypocrisie."
(Star of the West, vol. IV, p. 191.)
Un tel conseil semble inintelligible et contradictoire tant qu'on n'a pas réalisé que, si l'homme physique paraît plein de haine et de mauvais vouloir, en lui comme en tous existe une nature spirituelle profonde qui constitue l'homme véritable, et de cet homme émanent l'amour et la bonne volonté. C'est à cette nature réelle profonde de nos semblables que nous devons adresser nos pensées et notre amour.
Quand cette nature s'éveillera à l'activité, l'homme extérieur sera transformé et renouvelé.
5.10. L'oeil aveugle au péché
Sur aucun point les enseignements baha'is ne sont plus impérieux et plus inflexibles que sur celui-ci: s'abstenir de découvrir les imperfections d'autrui. Le Christ s'est exprimé catégoriquement sur ce même sujet, mais on a pris l'habitude de considérer le Sermon sur la montagne comme un "code d'appels à la vertu" qu'on ne peut s'attendre à voir pratiquer par le chrétien ordinaire.
Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha se sont tous deux spécialement appliqués à rendre leur pensée bien claire à cet égard. Nous lisons dans "Les Paroles cachées":
"Ô fils de l'homme!
Ne souffle mot des péchés des autres tant que tu es toi-même un pécheur. Si tu transgresses ce commandement, tu seras maudit, et de ceci je porte témoignage."
(Les Paroles cachées, première partie, n 27.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô fils de l'existence!
N'impute à aucune âme ce que tu ne voudrais pas qu'on t'attribue et ne parle pas de ce que tu ne fais pas. Tel est mon commandement pour toi, observe-le."
(Les Paroles cachées, première partie, n 29.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
'Abdu'l-Baha nous dit:
"Être silencieux sur les fautes des autres, prier pour eux, les aider, par la bonté, à se corriger.
Regarder toujours le bien et jamais le mal. Si un homme a dix bonnes qualités et un défaut, considérer les qualités et oublier le défaut, et si un homme a dix défauts et une qualité, retenir celle-ci et oublier les dix défauts.
Ne jamais nous permettre de proférer une seule parole malveillante contre un autre, même s'il est notre ennemi."
À un ami d'Amérique, il écrit:
"Le pire des défauts humains, le plus grand péché est la médisance, plus particulièrement lorsqu'elle émane de la bouche des croyants en Dieu. Si l'on pouvait inventer le moyen de fermer à jamais les portes de la médisance et si chacun des croyants n'ouvrait les lèvres que pour chanter la louange des autres, alors les enseignements de Sa Sainteté Baha'u'llah se répandraient, les coeurs seraient illuminés, les esprits ennoblis et l'humanité atteindrait à la félicité éternelle."
(Star of the West, vol. IV, p. 192.)
5.11. Humilité
Mais si, d'une part, on nous enjoint de ne pas voir les fautes d'autrui et de ne reconnaître que leurs vertus, d'autre part, on nous commande de découvrir nos propres fautes et de ne jamais nous glorifier de nos propres vertus.
Baha'u'llah dit à ce sujet:
"Ô fils de l'existence!
Comment peux-tu oublier tes propres défauts et t'occuper de ceux d'autrui? Celui qui agit ainsi, je le maudis."
(Les Paroles cachées, première partie, n 26.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô émigrants!
La langue est destinée à me mentionner, ne la souillez pas en dénigrant autrui. Si le feu du moi vous domine, souvenez-vous de vos propres fautes et non de celles de mes créatures, attendu que chacun se connaît mieux lui-même qu'il ne connaît les autres."
(Paroles cachées, deuxième partie, n 66.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
'Abdu'l-Baha dit:
"Que votre vie soit une émanation du royaume du Christ. Il est venu non pas pour qu'on prenne soin de lui, mais pour prendre soin des hommes... Dans la religion de Baha'u'llah, tous sont serviteurs et servantes, frères et soeurs. Sitôt que l'un de vous se sent un peu meilleur que ses semblables, un peu supérieur à eux, il se trouve dans une position dangereuse et, à moins qu'il ne rejette bien loin le germe d'une si mauvaise pensée, il n'est pas un bon instrument pour servir dans le royaume. Le mécontentement de soi est un signe de progrès. L'âme satisfaite d'elle-même est une manifestation de Satan; celle qui est mécontente d'elle-même est une manifestation du Miséricordieux. Si quelqu'un a mille bonnes qualités, qu'il les ignore et s'attache à découvrir ses défauts et ses imperfections...
Si grand que soit le progrès accompli, l'homme reste imparfait puisqu'il reste toujours un but plus haut à atteindre. À peine a-t-il levé les yeux vers celui-ci qu'il n'est plus satisfait de son état et aspire à l'atteindre. Être content de soi est la marque de l'égoïsme."
(Journal de Mirza Ahmad Sohrab, 1914.)
Bien qu'il soit commandé de reconnaître ses péchés et de s'en repentir sincèrement, la pratique de la confession à des prêtres ou à d'autres hommes est formellement interdite. Baha'u'llah écrit dans "Les Bonnes Nouvelles":
"Quand le coeur du pécheur est libéré de tout sauf de Dieu, il doit implorer son pardon de Dieu seul. La confession devant les serviteurs (d'autres hommes) n'est pas permise, car elle n'est ni le moyen ni la cause du divin pardon. Une telle confession devant les créatures ne fait que l'humilier et l'abaisser, et Dieu, exaltée soit sa gloire, ne veut pas l'humiliation de ses serviteurs. En vérité, Il est le Compatissant, le Bienfaisant. Le pécheur doit s'adresser directement à Dieu, implorer la grâce de l'Océan de miséricorde, solliciter son pardon du ciel de clémence."
(Foi mondiale baha'ie, p. 346.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
5.12. Sincérité et probité
Baha'u'llah dit, dans "Les Ornements":
"En vérité, l'honnêteté est la porte de la tranquillité pour tous dans le monde, la marque glorieuse de la présence du Miséricordieux. Quiconque l'atteint atteint aux trésors de richesse et de prospérité. L'honnêteté est la plus grande voie vers la sécurité et la tranquillité des hommes. La stabilité de toute affaire en dépend toujours, les sphères de l'honneur, de la gloire et de la prospérité sont illuminées de sa lumière...
Ô peuples de Baha! L'honnêteté est le plus bel ornement pour vos temples et la plus splendide couronne pour vos têtes. Pratiquez-la par le commandement du Maître omnipotent."
(Foi mondiale baha'ie, p. 301.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Il dit encore:
"Le principe de la foi est de diminuer les paroles et de multiplier les actes. Celui dont les mots excèdent les actes, sachez en vérité que sa non-existence vaut mieux que son existence, sa mort vaut mieux que sa vie."
(Paroles de sagesse dans Foi mondiale baha'ie, p. 251.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha dit:
"La sincérité est la base de toutes les vertus humaines. Sans elle, progrès et succès restent, dans tous les mondes, inaccessibles à l'âme. Quand ce saint attribut s'implantera dans l'homme, toutes les autres vertus divines s'y réaliseront aussi."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. I, p. 459.) Ouvrir le livre Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
"Que la lumière de la vérité et de la probité brille sur vos visages afin que chacun puisse avoir pleinement confiance en vous, être sûr de votre parole dans le travail ou dans le plaisir. Oublieux de vous-mêmes, travaillez pour le monde entier."
(Message aux baha'is de Londres, octobre 1911.) Ouvrir le livre Abdu'l-Baha à Londres
5.13. La connaissance de soi
Baha'u'llah recommande constamment aux hommes de prendre conscience des perfections latentes en eux et de s'efforcer de leur donner pleine expression. Il distingue le vrai moi intérieur du moi extérieur limité, moi qui, tout au plus, peut être un temple, mais trop souvent n'est qu'une prison pour l'homme réel.
Dans "Les Paroles cachées" il dit:
"Ô fils de l'existence!
Par les mains du pouvoir je t'ai formé et par les doigts de puissance je t'ai créé, et en toi j'ai placé l'essence de ma lumière. Sache t'en contenter et ne cherche rien d'autre, car mon oeuvre est parfaite et mon commandement t'y engage. Ne le mets ni en question ni en doute."
(Première partie, n 12.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô fils de l'esprit!
Je t'ai créé riche, pourquoi t'abaisses-tu à la pauvreté? Je t'ai fait noble, comment peux-tu t'avilir? De l'essence du savoir je t'ai conféré la vie, pourquoi cherches-tu la lumière auprès d'un autre? De l'argile de l'amour je t'ai façonné, comment peux-tu t'occuper d'un autre que moi? Tourne ton regard vers toi, afin que tu puisses me trouver présent en toi, fort, puissant, subsistant par moi-même."
(Les Paroles cachées, première partie, n 13.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô mon serviteur!
Tu es comme une épée finement trempée, dissimulée dans l'obscurité de son fourreau et dont l'artisan ne connaît pas la valeur. Sors donc du fourreau de l'égoïsme et du désir, afin que ta valeur puisse resplendir et être évidente pour le monde entier."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 72.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô mon ami!
Tu es le soleil des cieux de ma sainteté; ne permets pas que les souillures du monde viennent éclipser ta splendeur. Déchire le voile de la négligence afin d'émerger, resplendissant, des nuages, et de parer toutes choses de l'ornement de vie."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 73.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
La vie à laquelle Baha'u'llah convie ses adeptes est si noble que, certainement, dans la vaste étendue des possibilités humaines, il n'est rien de plus élevé et de plus beau auquel l'homme puisse aspirer. Réaliser notre moi spirituel équivaut à comprendre cette sublime vérité: "Nous venons de Dieu et nous retournons à Lui". Ce retour à Dieu est le but glorieux du baha'i; mais pour l'atteindre, le seul sentier est celui de l'obéissance à ses messagers élus et spécialement à son messager des temps actuels: Baha'u'llah, le prophète de l'ère nouvelle.
QU'EST-CE QU'UN BAHA'I ?
"L'homme doit produire des fruits. Un homme improductif, selon la parole de Sa Sainteté l'Esprit (c'est-à-dire le Christ), est comme un arbre stérile, et un arbre stérile est bon à jeter au feu." (BAHA'U'LLAH)
Herbert Spencer a dit qu'aucune alchimie politique ne peut engendrer une conduite d'or avec des instincts de plomb, et il est également vrai qu'aucune alchimie politique ne peut créer une société d'or avec des individus de plomb. Baha'u'llah, comme tous les prophètes précédents, proclama cette vérité et enseigna que, pour instaurer le royaume de Dieu sur terre, il faut l'établir d'abord dans le coeur des hommes.
En examinant les enseignements baha'is, nous commencerons donc par les instructions de Baha'u'llah relatives au comportement individuel et nous essaierons de définir clairement ce qu'est un baha'i.
5.1. La vraie vie
Répondant à cette question: Qu'est-ce qu'un baha'i ? 'Abdu'l-Baha dit: "Être un baha'i signifie simplement aimer tout le monde, aimer l'humanité et s'efforcer de la servir; travailler pour la paix et la fraternité universelles." Une autre fois, il en donne la définition suivante: "Celui qui est doué de toutes les perfections humaines et qui les met en action." Dans une de ses causeries à Londres, il déclare qu'un homme peut être baha'i même sans avoir jamais entendu prononcer le nom de Baha'u'llah. Il ajoute:
"L'homme qui mène une vie conforme aux enseignements de Baha'u'llah est déjà un baha'i. Par contre, un homme peut se vanter d'être un baha'i pendant cinquante ans, s'il ne mène pas la vraie vie, il n'est pas un baha'i. Un homme laid peut se prétendre beau, il ne trompe personne, et un noir peut se dire blanc, il ne trompe personne, pas même lui."
('Abdu'l-Baha in London, p. 109.) Ouvrir le livre Abdu'l-Baha à Londres
Cependant, celui qui ignore les messagers de Dieu est comme une plante qui croît à l'ombre. Bien que celle-ci ne connaisse pas le soleil, elle en dépend absolument.
Les grands prophètes sont les soleils de l'esprit et Baha'u'llah est le soleil de ce jour que nous vivons. Les soleils d'autrefois ont réchauffé et vivifié le monde et, s'ils n'avaient pas brillé, la terre serait maintenant froide et morte, mais seul le soleil d'aujourd'hui peut mûrir les fruits que les soleils d'autrefois ont fait naître à la vie.
5.2. Dévotion à Dieu
Afin de parvenir à la vie baha'ie dans toute sa plénitude, des rapports conscients et directs avec Baha'u'llah sont aussi nécessaires que la lumière du soleil l'est à l'éclosion du lis et de la rose. Le baha'i adore, non pas la personnalité humaine de Baha'u'llah, mais la gloire de Dieu qui se manifeste en cette personnalité. Le baha'i révère le Christ, Muhammad et tous les messagers de Dieu qui les ont précédés, mais il reconnaît en Baha'u'llah le porteur du message de Dieu pour notre âge nouveau, le grand instructeur du monde, venu pour continuer et consommer l'oeuvre de ses prédécesseurs.
Ni l'assentiment intellectuel à un credo, ni une rectitude extérieure de conduite ne suffisent à faire d'un homme un baha'i. Baha'u'llah exige de ses adeptes une complète dévotion, donnée de tout coeur. Dieu seul a le droit d'avoir une telle exigence, mais Baha'u'llah parle en tant que manifestation de Dieu et révélateur de sa volonté. Les manifestations précédentes ont été également explicites sur ce point. Le Christ a dit:
"Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il vienne. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera."
(MATTH. 24 et 25.) Ouvrir le livre L'Evangile
Toutes les manifestations divines ont, en divers termes, formulé ces mêmes exigences à l'égard de leurs adeptes, et l'histoire des religions montre clairement que la religion est restée florissante aussi longtemps que ces commandements ont été sincèrement reconnus et acceptés en dépit de toute opposition terrestre, malgré les afflictions, les persécutions et le martyre infligés aux croyants.
D'autre part, chaque fois que les compromis s'y sont glissés et que la simple respectabilité s'est substituée au dévouement total, la religion a dégénéré. Elle est passée dans les us et coutumes, mais elle a perdu, de ce fait, son pouvoir de sauver et de transformer, sa capacité de faire des miracles. La véritable religion n'est jamais encore devenue une coutume; Dieu veuille qu'elle le devienne un jour.
Mais il est toujours vrai, comme aux jours du Christ, que "étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie", et qu'il y en a peu qui les trouvent. (MATTH. VII, 14.) La porte de la naissance spirituelle, tout comme la porte de la naissance physique, n'admet les hommes qu'un par un et dépourvus de tout. Si, dans l'avenir, un plus grand nombre de personnes réussissent à franchir cette porte de la vie spirituelle, ceci sera dû non à l'élargissement de cette porte, mais au fait que les hommes seront mieux disposés à accepter la grande reddition que Dieu leur demande, parce qu'une longue et amère expérience les aura enfin amenés à reconnaître la folie de suivre leur propre chemin au lieu de s'engager dans la voie de Dieu.
5.3. Recherche de la vérité
Baha'u'llah prescrit la justice à tous ses disciples et la définit ainsi:
"La libération de l'homme de toutes superstitions et imitations afin qu'il puisse, avec les yeux de l'unité, considérer toutes choses avec clairvoyance et discerner les manifestations de Dieu."
(Paroles de sagesse, dans Foi mondiale baha'ie, p. 252.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Il est nécessaire que chaque individu voie et comprenne lui-même la gloire de Dieu manifestée dans le temple humain de Baha'u'llah, autrement la foi baha'ie ne serait pour lui qu'un mot vide de sens.
Les prophètes ont toujours adjuré les hommes d'ouvrir les yeux et non de les fermer, de se servir de leur raison et non de la supprimer.
C'est par une vision claire et une pensée libre, non par une crédulité servile, que les hommes parviendront à percer les nuages des préjugés, à secouer les entraves de la routine aveugle pour atteindre à la conception nette de la vérité d'une nouvelle révélation.
Celui qui veut être un baha'i doit rechercher la vérité avec intrépidité, mais il ne doit pas confiner ses recherches au plan matériel. Ses pouvoirs de perception spirituelle doivent être autant en éveil que ses pouvoirs de perception physique. Pour parvenir à la vérité, il utilisera toutes les facultés que Dieu lui a données, ne faisant sienne aucune croyance sans raison valable et suffisante. Le chercheur consciencieux, s'il a le coeur pur et l'esprit libre de préjugés, ne manquera pas de reconnaître la gloire divine en quelque temple qu'elle se manifeste. Baha'u'llah déclare aussi:
"L'homme doit se connaître lui-même et aussi connaître les choses qui l'élèvent ou l'abaissent, qui le conduisent à la honte ou à l'honneur, à la richesse ou à la pauvreté."
(Les Ornements dans Foi mondiale baha'ie, édition 1968, p. 297.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
"La source de toute science est la connaissance de Dieu, exaltée soit sa gloire, et cette connaissance est inaccessible si ce n'est par le savoir de ses manifestations divines."
(Paroles de sagesse dans Foi mondiale baha'ie, p. 251.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
La Manifestation est "l'homme parfait", le grand exemple pour le genre humain, le fruit de choix de l'arbre de l'humanité. Jusqu'à ce que nous la connaissions, nous ignorons nos possibilités latentes. Le Christ nous dit de regarder comment croissent les lis des champs et il déclare que Salomon, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux. Le lis naît d'un bulbe d'apparence peu engageante. Si nous n'avions jamais vu un lis en fleur, jamais contemplé la grâce incomparable de son feuillage et de ses pétales, comment pourrions-nous connaître la réalité enfouie dans ce bulbe? Nous pouvons le disséquer avec le plus grand soin et l'examiner le plus minutieusement possible, jamais nous ne découvrirons la beauté latente que le jardinier sait en faire jaillir.
Ainsi, tant que nous n'avons pas vu la gloire de Dieu révélée dans sa manifestation, nous n'avons aucune idée de la beauté spirituelle latente de notre nature et de celle de nos semblables. C'est en connaissant et en aimant la manifestation de Dieu et en suivant graduellement ses enseignements que nous parviendrons à réaliser le potentiel des perfections qui réside en nous. Alors, mais alors seulement, le sens et le but de la vie et de l'univers nous apparaîtront.
5.4. Amour de Dieu
Connaître la manifestation de Dieu signifie aussi l'aimer. L'un est impossible sans l'autre. D'après Baha'u'llah, le but de la création est, pour l'homme, de connaître Dieu et de l'adorer. Il dit dans une de ses Tablettes:
La cause de la création de tous les êtres contingents est l'amour, comme l'indique la parole traditionnelle bien connue: "J'étais un trésor caché et j'ai voulu me faire connaître. Pour cela, j'ai créé l'univers afin d'être connu."
Et dans Les Paroles cachées, Baha'u'llah déclare:
Ô fils de l'existence!
Aime-moi pour que je puisse t'aimer. Si tu ne m'aimes pas, par aucun moyen mon amour ne pourra t'atteindre. Sache-le, ô serviteur.
(Les Paroles cachées, première partie, n 5.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô fils de la vision merveilleuse!
J'ai insufflé en toi une parcelle de mon propre esprit afin que tu puisses être mon amant. Pourquoi m'as-tu délaissé et as-tu cherché un autre bien-aimé que moi?
(Les Paroles cachées, première partie, n 19.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Être celui qui aime Dieu! Voilà le seul objet de la vie pour un baha'i. Voir en Dieu son plus proche compagnon, son ami le plus intime, son Bien-Aimé incomparable dont la présence donne la plénitude de la joie! Et aimer Dieu signifie aimer tous les êtres et toutes les choses, car tout vient de Dieu. Le vrai baha'i sera le parfait amant. Il aimera chacun d'un coeur pur, avec ferveur. Il ne haïra personne, car il aura appris à voir le visage du Bien-Aimé sur chaque visage et à reconnaître partout ses traces. Son amour ne connaîtra aucune barrière de secte, de nation, de classe ni de race. Baha'u'llah dit:
Dans les âges passés, il a été dit: "L'amour du pays natal est un indice de la foi." Mais la Langue de Grandeur a dit en ce jour de la présente manifestation: "La gloire n'est pas à celui qui aime son pays, mais à celui qui aime ses semblables."
(Tablette du monde dans Foi mondiale baha'ie, p. 312.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Et encore:
"Béni est celui qui aime son frère plus que lui-même; celui-là est du peuple de Baha."
(Les Paroles du paradis, ibid. p. 331.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha nous dit que nous devons former "une seule âme en plusieurs corps, car plus nous nous aimons les uns les autres, plus nous nous rapprochons de Dieu."
Dans une assemblée, en Amérique, il dit:
"Ainsi, les divines religions des saintes manifestations de Dieu sont une en réalité, bien qu'elles diffèrent dans leur appellation et leur vocabulaire. Que l'homme soit donc amoureux de la lumière, quelle que soit sa source. Qu'il soit l'amant de la rose, quel que soit le sol où elle pousse. Qu'il cherche la vérité, quelle qu'en soit l'origine. S'attacher à la lanterne n'est pas aimer la lumière qu'elle émet. S'attacher à la terre ne convient pas, mais se réjouir à la vue d'une rose est louable. Vouer une affection à un arbre est vain, mais prendre sa part de fruits est avantageux. On peut jouir de la saveur des fruits, de quelque arbre et de quelque lieu qu'ils proviennent. Il faut accepter la parole de vérité, quelle que soit la bouche qui la prononce. Il faut accepter les vérités absolues, quel que soit le livre qui les consigne. Si nous accueillons les préjugés, nous nous priverons de nombreux bienfaits et nous resterons plongés dans l'ignorance. La lutte entre les religions, les nations et les races est le résultat de l'incompréhension. Si nous étudions les religions pour découvrir les principes sur lesquels s'étayent leurs fondements, nous verrons qu'elles sont véritablement d'accord, car leur vérité essentielle est une et non multiple. C'est par ces moyens que les esprits religieux du monde parviendront à l'unité et à la réconciliation."
Il dit encore:
"L'âme de chacun des élus doit aimer les autres âmes, ne pas leur refuser ses biens ni sa vie et s'efforcer par tous les moyens de leur procurer joie et bonheur. Mais ces autres âmes doivent être également désintéressées et altruistes. Ainsi, cette aurore pourra s'étendre à tous les horizons, cette mélodie pourra réjouir et rendre heureux tous les peuples, ce remède divin deviendra la panacée pour tous les maux et cet esprit de vérité la cause de la vie pour toutes les âmes."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. I.) Ouvrir le livre Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
5.5. Détachement
La dévotion à Dieu implique aussi le détachement de tout ce qui ne vient pas de Dieu, détachement de tous désirs terrestres et égoïstes. Le chemin de Dieu peut passer par la richesse ou la pauvreté, la santé ou la maladie, traverser le palais comme la prison, la roseraie comme la chambre de torture. Le baha'i, quel que soit son sort, apprendra à l'accepter avec un radieux acquiescement. Détachement ne veut pas dire indifférence stupide à l'entourage ni résignation passive aux circonstances malheureuses. Détachement ne signifie pas non plus mépris des bonnes choses que Dieu a créées.
Le vrai baha'i ne sera ni insensible, ni apathique, ni ascétique. Il trouvera dans le sentier de Dieu intérêt, travail, joie et abondance, mais il ne s'écartera pas de ce sentier, ne fût-ce que de l'épaisseur d'un cheveu, pour s'élancer à la poursuite du plaisir; il ne convoitera jamais ce que Dieu lui a refusé. Quand un homme devient baha'i, la volonté de Dieu devient sa volonté, car le désaccord avec Dieu est la seule chose qu'il ne puisse souffrir. Dans le chemin de Dieu, aucune erreur ne le désespère, aucune peine ne l'abat. La lumière de l'amour illumine ses jours les plus sombres, transforme ses souffrances en joies, et le martyre même en une extase de félicité. Ainsi, la vie se hausse jusqu'au niveau de l'héroïsme et la mort devient une heureuse aventure.
Baha'u'llah dit:
"Celui qui conserve en son coeur, ne fût-ce qu'un grain de moutarde d'amour en dehors de son amour pour moi, ne peut en vérité entrer dans mon royaume."
(Suriy-i-Haykal.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Ô fils de l'homme!
Si tu m'aimes, détourne-toi de toi-même; et si tu cherches mon bon plaisir, ne pense pas au tien, afin que tu puisses mourir en moi et que je puisse vivre en toi, éternellement.
(Les Paroles cachées, première partie, n 7.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô mon serviteur!
Libère-toi des chaînes de ce monde et délivre ton âme de la prison de ton ego. Saisis ta chance, car jamais plus elle ne se présentera à toi.
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 40.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
5.6. Obéissance
La dévotion à Dieu comporte également l'obéissance implicite à ses commandements révélés, même si parfois on n'en comprend pas les raisons. Le matelot obéit aux ordres de son capitaine même s'il en ignore la raison, mais son acceptation de l'autorité n'est pas aveugle. Il sait parfaitement que le capitaine a reçu la formation nécessaire et a donné des preuves abondantes de sa compétence de navigateur. S'il n'en était pas ainsi, il serait absurde, en vérité, de servir sous ses ordres. De même, le baha'i doit obéir implicitement au capitaine de son salut, mais ce serait folie s'il ne s'était d'abord assuré que ce capitaine a largement fait ses preuves et qu'il est digne de sa confiance.
D'autre part, refuser l'obéissance après de telles preuves serait une plus grande folie, car ce n'est que par une obéissance intelligente et perspicace envers un maître sage que nous pouvons bénéficier de sa sagesse et l'acquérir nous-mêmes. Même si le capitaine est très capable, comment le vaisseau atteindra-t-il le port si personne dans l'équipage ne lui obéit? Et comment les marins apprendront-ils l'art de naviguer?
Le Christ a clairement fait ressortir que l'obéissance est le chemin de la connaissance. Il a dit:
"Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il saura si la doctrine est de Dieu ou si je parle de mon propre chef."
(JEAN, VII, 16, 17.) Ouvrir le livre L'Evangile
De même, Baha'u'llah dit:
"La foi en Dieu et la connaissance de Dieu ne peuvent être pleinement atteintes que... par la pratique de tout ce qu'Il a commandé et de tout ce qui a été révélé dans le Livre écrit par la Plume de gloire."
(Les Révélations, dans Foi mondiale baha'ie, p.338.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
L'obéissance implicite n'est pas une vertu en faveur en ces temps de démocratie et, à vrai dire, une entière soumission à la volonté de n'importe quel homme ordinaire serait désastreuse. Mais l'unité de l'humanité ne peut être réalisée que par une complète harmonie de chacun et de tous avec la volonté divine. Et, à moins que cette volonté ne soit clairement révélée et que les hommes n'abandonnent tout autre chef pour obéir au messager divin, les conflits et les luttes ne cesseront pas, les humains continueront à s'opposer les uns aux autres et à consacrer le meilleur de leur énergie à anéantir les efforts de leurs frères, au lieu de travailler ensemble en harmonie pour la gloire de Dieu et le bien commun.
5.7. Service
La dévotion à Dieu implique une vie consacrée au service de nos semblables. Nous ne pouvons servir Dieu d'une autre manière. Si nous tournons le dos à nos semblables, nous tournons le dos à Dieu.
Le Christ a dit:
"Toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites."
Ainsi, Baha'u'llah dit:
"Ô fils de l'homme! Si tu veux être miséricordieux, ne considère pas ton propre intérêt, mais attache-toi à ce qui profitera à tes semblables. Si tu veux être juste, choisis pour les autres ce que tu choisirais pour toi-même."
(Les Paroles du paradis dans Foi mondiale baha'ie, p. 323.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha dit:
"Dans la cause baha'ie, les arts, les sciences et tous les métiers sont considérés comme un acte d'adoration. L'homme qui fabrique une feuille de papier du mieux qu'il peut, consciencieusement, en consacrant toutes ses forces à la parfaire, loue Dieu. Bref, tout effort où l'homme met tout son coeur est un acte d'adoration s'il est inspiré par des motifs élevés et par la volonté de servir l'humanité. Servir le genre humain et pourvoir aux besoins des peuples, c'est adorer Dieu. Servir, c'est prier. Un médecin qui soigne les malades patiemment, tendrement, sans préjugé, conscient de la solidarité de la race humaine, loue Dieu."
(Causeries de 'Abdu'l-Baha à Londres, Ed. 1980, p. 79.) Ouvrir le livre Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris
5.8. Enseignement
Le vrai baha'i, non seulement croira aux enseignements de Baha'u'llah, mais trouvera en eux le guide et l'inspiration de toute sa vie; il fera joyeusement part aux autres de la connaissance qui constitue le renouveau de son être. C'est seulement ainsi qu'il recevra pleinement "la puissance et la confirmation de l'Esprit". Tous ne peuvent être des orateurs éloquents ou des écrivains de talent, mais tous peuvent enseigner en vivant la vie.
Baha'u'llah dit:
"Le peuple de Baha doit servir le Seigneur avec sagesse, enseigner par l'exemple de sa vie et manifester, par ses actes, la lumière du Seigneur. L'effet des actes est, en vérité, plus puissant que celui des paroles."
(Les Paroles du Paradis, ibid. p. 323.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Le baha'i cependant, sous aucun prétexte, n'imposera ses idées à qui ne désire pas les entendre. Il attirera les gens vers le royaume de Dieu, mais ne tentera jamais de les y conduire de force. Il agira comme le bon pasteur qui mène son troupeau en charmant les moutons par sa musique, et non comme celui qui les presse avec son chien et son bâton.
Baha'u'llah dit dans les "Paroles cachées":
"Ô fils de poussière!
Les sages sont ceux qui ne parlent que lorsqu'on les écoute, de même que l'échanson ne tend sa coupe qu'à celui qui la cherche, et que l'amoureux ne crie son amour du fond du coeur que s'il contemple la beauté de sa bien-aimée. Semez donc les graines de la sagesse et du savoir dans la terre pure du coeur, et gardez-les cachées jusqu'à ce que les jacinthes de la sagesse divine jaillissent du coeur, et non de la fange et de l'argile."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 36.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Il dit encore dans "Les Splendeurs":
"Ô peuples de Baha! Vous êtes le point où se lèvent l'aurore de l'amour et la source de lumière de la faveur de Dieu. Ne souillez pas votre langue en proférant des malédictions et des imprécations contre qui que ce soit, et détournez vos yeux de ce qui n'est pas digne. Démontrez partout ce que vous possédez (la vérité). Si le don en est accepté, le but est atteint. S'il est repoussé, blâmer ou contrarier serait vain. Laissez à lui-même celui qui refuse et avancez vers Dieu, le Protecteur, le Suffisant. Ne soyez jamais une cause de douleur, encore moins de sédition et de lutte! Puissiez-vous prospérer à l'ombre de l'arbre de la divine bonté et agir selon la volonté de Dieu. Vous êtes tous les feuilles d'un même arbre et les gouttes d'un même océan."
(Les Bonnes Nouvelles dans Foi mondiale baha'ie, p. 350.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
5.9 Courtoisie et respect
Baha'u'llah dit:
"Ô peuples de Dieu! Je vous exhorte à la courtoisie. La courtoisie est en vérité... la reine de toutes les vertus. Béni soit celui qui est paré d'un manteau de loyauté et illuminé de la lumière de la courtoisie. Celui qui est doué de courtoisie est investi d'une haute dignité. Puisse cette vertu être atteinte, conservée et pratiquée avec constance par ce persécuté et par tous. Ceci est l'irréfutable commandement qui a coulé de la plume du très Grand Nom."
(Tablette du monde dans Foi mondiale baha'ie, p. 313.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Encore et encore il répète:
"Que toutes les nations du monde se rencontrent dans la joie et le ravissement. Ô vous, les peuples de toutes religions! Rencontrez-vous dans la joie et les parfums spirituels."
(Les Bonnes Nouvelles, dans Foi mondiale baha'ie, p. 343.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha, dans une lettre aux baha'is d'Amérique, écrit:
"Prenez garde! Prenez garde de n'offenser aucun coeur!
Prenez garde! Prenez garde de ne blesser aucune âme!
Prenez garde! Prenez garde de n'être malveillant envers personne!
Prenez garde! Prenez garde de ne pas être une cause de désespoir pour quelque créature!
Si l'un de vous devait devenir une cause de douleur pour un coeur, de désespoir pour une âme, mieux vaudrait pour lui se cacher dans les profondeurs du sol que de marcher sur la terre."
Il enseigne que, comme la fleur cachée dans le bouton, ainsi l'Esprit de Dieu vit dans le coeur de tous les hommes, si rudes et si peu aimables qu'ils soient en apparence. Aussi, le vrai baha'i agira-t-il envers chacun comme le jardinier qui prend soin d'une plante rare et magnifique, convaincu qu'aucune intervention impatiente ne peut ouvrir le bouton avant son heure, car seul le soleil de Dieu a ce pouvoir. Son but sera d'inonder du soleil de la vie tous les coeurs obscurs et toutes les demeures.
'Abdu'l-Baha dit encore:
"Parmi les enseignements de Baha'u'llah, il en est un qui enjoint à l'homme, en toutes circonstances et en toutes occasions, d'être magnanime, d'aimer son ennemi et de considérer celui qui souhaite le mal comme celui qui souhaite le bien. Non pas reconnaître quelqu'un comme un ennemi et le ménager... ou être indulgent pour lui. Ceci est de l'hypocrisie, non de l'amour vrai. Vous devez plutôt considérer vos ennemis comme des amis; ceux qui souhaitent votre malheur comme ceux qui souhaitent votre bonheur et les traiter dans ce sens. Votre amour, votre bonté doivent être réels... pas seulement le fait de la tolérance, car la tolérance, si elle ne vient pas du coeur, est de l'hypocrisie."
(Star of the West, vol. IV, p. 191.)
Un tel conseil semble inintelligible et contradictoire tant qu'on n'a pas réalisé que, si l'homme physique paraît plein de haine et de mauvais vouloir, en lui comme en tous existe une nature spirituelle profonde qui constitue l'homme véritable, et de cet homme émanent l'amour et la bonne volonté. C'est à cette nature réelle profonde de nos semblables que nous devons adresser nos pensées et notre amour.
Quand cette nature s'éveillera à l'activité, l'homme extérieur sera transformé et renouvelé.
5.10. L'oeil aveugle au péché
Sur aucun point les enseignements baha'is ne sont plus impérieux et plus inflexibles que sur celui-ci: s'abstenir de découvrir les imperfections d'autrui. Le Christ s'est exprimé catégoriquement sur ce même sujet, mais on a pris l'habitude de considérer le Sermon sur la montagne comme un "code d'appels à la vertu" qu'on ne peut s'attendre à voir pratiquer par le chrétien ordinaire.
Baha'u'llah et 'Abdu'l-Baha se sont tous deux spécialement appliqués à rendre leur pensée bien claire à cet égard. Nous lisons dans "Les Paroles cachées":
"Ô fils de l'homme!
Ne souffle mot des péchés des autres tant que tu es toi-même un pécheur. Si tu transgresses ce commandement, tu seras maudit, et de ceci je porte témoignage."
(Les Paroles cachées, première partie, n 27.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô fils de l'existence!
N'impute à aucune âme ce que tu ne voudrais pas qu'on t'attribue et ne parle pas de ce que tu ne fais pas. Tel est mon commandement pour toi, observe-le."
(Les Paroles cachées, première partie, n 29.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
'Abdu'l-Baha nous dit:
"Être silencieux sur les fautes des autres, prier pour eux, les aider, par la bonté, à se corriger.
Regarder toujours le bien et jamais le mal. Si un homme a dix bonnes qualités et un défaut, considérer les qualités et oublier le défaut, et si un homme a dix défauts et une qualité, retenir celle-ci et oublier les dix défauts.
Ne jamais nous permettre de proférer une seule parole malveillante contre un autre, même s'il est notre ennemi."
À un ami d'Amérique, il écrit:
"Le pire des défauts humains, le plus grand péché est la médisance, plus particulièrement lorsqu'elle émane de la bouche des croyants en Dieu. Si l'on pouvait inventer le moyen de fermer à jamais les portes de la médisance et si chacun des croyants n'ouvrait les lèvres que pour chanter la louange des autres, alors les enseignements de Sa Sainteté Baha'u'llah se répandraient, les coeurs seraient illuminés, les esprits ennoblis et l'humanité atteindrait à la félicité éternelle."
(Star of the West, vol. IV, p. 192.)
5.11. Humilité
Mais si, d'une part, on nous enjoint de ne pas voir les fautes d'autrui et de ne reconnaître que leurs vertus, d'autre part, on nous commande de découvrir nos propres fautes et de ne jamais nous glorifier de nos propres vertus.
Baha'u'llah dit à ce sujet:
"Ô fils de l'existence!
Comment peux-tu oublier tes propres défauts et t'occuper de ceux d'autrui? Celui qui agit ainsi, je le maudis."
(Les Paroles cachées, première partie, n 26.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
Ô émigrants!
La langue est destinée à me mentionner, ne la souillez pas en dénigrant autrui. Si le feu du moi vous domine, souvenez-vous de vos propres fautes et non de celles de mes créatures, attendu que chacun se connaît mieux lui-même qu'il ne connaît les autres."
(Paroles cachées, deuxième partie, n 66.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
'Abdu'l-Baha dit:
"Que votre vie soit une émanation du royaume du Christ. Il est venu non pas pour qu'on prenne soin de lui, mais pour prendre soin des hommes... Dans la religion de Baha'u'llah, tous sont serviteurs et servantes, frères et soeurs. Sitôt que l'un de vous se sent un peu meilleur que ses semblables, un peu supérieur à eux, il se trouve dans une position dangereuse et, à moins qu'il ne rejette bien loin le germe d'une si mauvaise pensée, il n'est pas un bon instrument pour servir dans le royaume. Le mécontentement de soi est un signe de progrès. L'âme satisfaite d'elle-même est une manifestation de Satan; celle qui est mécontente d'elle-même est une manifestation du Miséricordieux. Si quelqu'un a mille bonnes qualités, qu'il les ignore et s'attache à découvrir ses défauts et ses imperfections...
Si grand que soit le progrès accompli, l'homme reste imparfait puisqu'il reste toujours un but plus haut à atteindre. À peine a-t-il levé les yeux vers celui-ci qu'il n'est plus satisfait de son état et aspire à l'atteindre. Être content de soi est la marque de l'égoïsme."
(Journal de Mirza Ahmad Sohrab, 1914.)
Bien qu'il soit commandé de reconnaître ses péchés et de s'en repentir sincèrement, la pratique de la confession à des prêtres ou à d'autres hommes est formellement interdite. Baha'u'llah écrit dans "Les Bonnes Nouvelles":
"Quand le coeur du pécheur est libéré de tout sauf de Dieu, il doit implorer son pardon de Dieu seul. La confession devant les serviteurs (d'autres hommes) n'est pas permise, car elle n'est ni le moyen ni la cause du divin pardon. Une telle confession devant les créatures ne fait que l'humilier et l'abaisser, et Dieu, exaltée soit sa gloire, ne veut pas l'humiliation de ses serviteurs. En vérité, Il est le Compatissant, le Bienfaisant. Le pécheur doit s'adresser directement à Dieu, implorer la grâce de l'Océan de miséricorde, solliciter son pardon du ciel de clémence."
(Foi mondiale baha'ie, p. 346.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
5.12. Sincérité et probité
Baha'u'llah dit, dans "Les Ornements":
"En vérité, l'honnêteté est la porte de la tranquillité pour tous dans le monde, la marque glorieuse de la présence du Miséricordieux. Quiconque l'atteint atteint aux trésors de richesse et de prospérité. L'honnêteté est la plus grande voie vers la sécurité et la tranquillité des hommes. La stabilité de toute affaire en dépend toujours, les sphères de l'honneur, de la gloire et de la prospérité sont illuminées de sa lumière...
Ô peuples de Baha! L'honnêteté est le plus bel ornement pour vos temples et la plus splendide couronne pour vos têtes. Pratiquez-la par le commandement du Maître omnipotent."
(Foi mondiale baha'ie, p. 301.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
Il dit encore:
"Le principe de la foi est de diminuer les paroles et de multiplier les actes. Celui dont les mots excèdent les actes, sachez en vérité que sa non-existence vaut mieux que son existence, sa mort vaut mieux que sa vie."
(Paroles de sagesse dans Foi mondiale baha'ie, p. 251.) Ouvrir le livre Les Tablettes de Baha'u'llah
'Abdu'l-Baha dit:
"La sincérité est la base de toutes les vertus humaines. Sans elle, progrès et succès restent, dans tous les mondes, inaccessibles à l'âme. Quand ce saint attribut s'implantera dans l'homme, toutes les autres vertus divines s'y réaliseront aussi."
(Tablets of 'Abdu'l-Baha, vol. I, p. 459.) Ouvrir le livre Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha
"Que la lumière de la vérité et de la probité brille sur vos visages afin que chacun puisse avoir pleinement confiance en vous, être sûr de votre parole dans le travail ou dans le plaisir. Oublieux de vous-mêmes, travaillez pour le monde entier."
(Message aux baha'is de Londres, octobre 1911.) Ouvrir le livre Abdu'l-Baha à Londres
5.13. La connaissance de soi
Baha'u'llah recommande constamment aux hommes de prendre conscience des perfections latentes en eux et de s'efforcer de leur donner pleine expression. Il distingue le vrai moi intérieur du moi extérieur limité, moi qui, tout au plus, peut être un temple, mais trop souvent n'est qu'une prison pour l'homme réel.
Dans "Les Paroles cachées" il dit:
"Ô fils de l'existence!
Par les mains du pouvoir je t'ai formé et par les doigts de puissance je t'ai créé, et en toi j'ai placé l'essence de ma lumière. Sache t'en contenter et ne cherche rien d'autre, car mon oeuvre est parfaite et mon commandement t'y engage. Ne le mets ni en question ni en doute."
(Première partie, n 12.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô fils de l'esprit!
Je t'ai créé riche, pourquoi t'abaisses-tu à la pauvreté? Je t'ai fait noble, comment peux-tu t'avilir? De l'essence du savoir je t'ai conféré la vie, pourquoi cherches-tu la lumière auprès d'un autre? De l'argile de l'amour je t'ai façonné, comment peux-tu t'occuper d'un autre que moi? Tourne ton regard vers toi, afin que tu puisses me trouver présent en toi, fort, puissant, subsistant par moi-même."
(Les Paroles cachées, première partie, n 13.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô mon serviteur!
Tu es comme une épée finement trempée, dissimulée dans l'obscurité de son fourreau et dont l'artisan ne connaît pas la valeur. Sors donc du fourreau de l'égoïsme et du désir, afin que ta valeur puisse resplendir et être évidente pour le monde entier."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 72.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
"Ô mon ami!
Tu es le soleil des cieux de ma sainteté; ne permets pas que les souillures du monde viennent éclipser ta splendeur. Déchire le voile de la négligence afin d'émerger, resplendissant, des nuages, et de parer toutes choses de l'ornement de vie."
(Les Paroles cachées, deuxième partie, n 73.) Ouvrir le livre Les paroles cachées
La vie à laquelle Baha'u'llah convie ses adeptes est si noble que, certainement, dans la vaste étendue des possibilités humaines, il n'est rien de plus élevé et de plus beau auquel l'homme puisse aspirer. Réaliser notre moi spirituel équivaut à comprendre cette sublime vérité: "Nous venons de Dieu et nous retournons à Lui". Ce retour à Dieu est le but glorieux du baha'i; mais pour l'atteindre, le seul sentier est celui de l'obéissance à ses messagers élus et spécialement à son messager des temps actuels: Baha'u'llah, le prophète de l'ère nouvelle.