Mixité et sport, cocktail explosif en terre d'islam
Posté : 22 mai05, 23:53
Ce devait être une grande fête à Gujranwala, ville du Pendjab proche de
la frontière indienne. Un événement sportif qui, début avril, avait
rassemblé plus de 5 000 personnes pour une course à pied de 3
kilomètres. Pour la première fois dans cette ville conservatrice, les
femmes pouvaient participer. Mais c'était sans compter les trouble-fête du Mutahidda Majlis-i-Amalle parti religieux islamique:
Ces militants ont trouvé la chose obscène,«anti-islamique», les femmes n'avaient pas àcourir en public devant des hommes.
Plusieurs centaines d'activistes, armés de bâtons, de pierres et d'armes à feu, se sont dirigés ce matin-là vers le stade et s'en sont pris aux spectateurs, les ont jetés à terre et battus.
Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu pour les disperser.
La course s'est achevée dans la panique, les magasins situés à proximité ont été vandalisés, pendant qu'une dizaine de voitures flambait devant le stade. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés.
Zilla Hume, membre de l'Assemblée du Pendjab, qui s'était joint à la course, ne comprend pas cette violence : «Les 1 800 femmes qui participaient étaient étudiantes, mères de famille, grands-mères. Elles ont pris le départ de la course après les hommes.
De plus, toutes étaient vêtues de la shalwar kamiz (tunique locale qui couvre tout le corps, ndlr) et d'un voile. C'était un événement pour
encourager les femmes à faire du sport, à sortir de chez elles.
Mais ces manifestants considèrent qu'une femme doit rester à la
maison.»
Pour le MMA, il s'agissait avant tout de défendre la dignité des femmes, comme l'explique un porte-parole : «Ils veulent déshabiller toute la nation. Ils veulent que les soeurs de la nation portent des shorts et des
tee-shirts. Il est indécent pour une femme de courir dans la rue sous le regard des hommes.»
«Conspiration.» Liaquat Baloch, secrétaire général du MMA, a dénoncé «la tentative de sécularisation du pays par le président Musharraf et la conspiration sponsorisée par les Etats-Unis pour ternir l'image des femmes
musulmanes, sous le prétexte d'une course». Et de menacer : «Nous ferons des sit-in sur toutes les routes du pays où se dérouleront des
courses mixtes.» De quoi refroidir les organisateurs d'autres courses prévues dans la province...
Le gouvernement du Pendjab a annoncé peu après qu'hommes et femmes seraient séparés, «mais cette décision n'a pas été prise à cause du MMA», a assuré un ministre local.
Dans la ville de Sargodha, dimanche, les filles ont donc dû courir dans l'enceinte d'une université, sous haute sécurité. Les islamistes vérifiaient qu'aucune femme ne sortait dans la rue.
Lors d'une séance houleuse, lundi, l'Assemblée nationale du Pakistan a voté une résolution pour condamner l'attaque des activistes religieux à Gujranwala, qualifiée de «violation des droits fondamentaux et
constitutionnels des femmes», et de «manifestation de terrorisme et
d'extrémisme». Les élus du MMA, furieux, ont quitté la salle.
Pour autant, le gouvernement leur a déjà fait de nombreuses concessions, qui en ont choqué plus d'un. Les diverses tentatives de
réforme de la loi sur le blasphème, sur les crimes d'honneur et des ordonnances Hudood, qui discriminent les femmes, ont toutes échoué. Et, à la demande des mollahs, les passeports pakistanais doivent à nouveau
mentionner la religion. Dans leur bastion de la province de la frontière nord-ouest, où le MMA dirige le gouvernement, un ministre local a déclaré qu'«aucune course ne sera autorisée ici et ceux qui essaieraient d'y
participer seront jetés dans la rivière Kaboul».
La religion de paix, de tolérance, et de respect des autres! !!!
la frontière indienne. Un événement sportif qui, début avril, avait
rassemblé plus de 5 000 personnes pour une course à pied de 3
kilomètres. Pour la première fois dans cette ville conservatrice, les
femmes pouvaient participer. Mais c'était sans compter les trouble-fête du Mutahidda Majlis-i-Amalle parti religieux islamique:
Ces militants ont trouvé la chose obscène,«anti-islamique», les femmes n'avaient pas àcourir en public devant des hommes.
Plusieurs centaines d'activistes, armés de bâtons, de pierres et d'armes à feu, se sont dirigés ce matin-là vers le stade et s'en sont pris aux spectateurs, les ont jetés à terre et battus.
Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu pour les disperser.
La course s'est achevée dans la panique, les magasins situés à proximité ont été vandalisés, pendant qu'une dizaine de voitures flambait devant le stade. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés.
Zilla Hume, membre de l'Assemblée du Pendjab, qui s'était joint à la course, ne comprend pas cette violence : «Les 1 800 femmes qui participaient étaient étudiantes, mères de famille, grands-mères. Elles ont pris le départ de la course après les hommes.
De plus, toutes étaient vêtues de la shalwar kamiz (tunique locale qui couvre tout le corps, ndlr) et d'un voile. C'était un événement pour
encourager les femmes à faire du sport, à sortir de chez elles.
Mais ces manifestants considèrent qu'une femme doit rester à la
maison.»
Pour le MMA, il s'agissait avant tout de défendre la dignité des femmes, comme l'explique un porte-parole : «Ils veulent déshabiller toute la nation. Ils veulent que les soeurs de la nation portent des shorts et des
tee-shirts. Il est indécent pour une femme de courir dans la rue sous le regard des hommes.»
«Conspiration.» Liaquat Baloch, secrétaire général du MMA, a dénoncé «la tentative de sécularisation du pays par le président Musharraf et la conspiration sponsorisée par les Etats-Unis pour ternir l'image des femmes
musulmanes, sous le prétexte d'une course». Et de menacer : «Nous ferons des sit-in sur toutes les routes du pays où se dérouleront des
courses mixtes.» De quoi refroidir les organisateurs d'autres courses prévues dans la province...
Le gouvernement du Pendjab a annoncé peu après qu'hommes et femmes seraient séparés, «mais cette décision n'a pas été prise à cause du MMA», a assuré un ministre local.
Dans la ville de Sargodha, dimanche, les filles ont donc dû courir dans l'enceinte d'une université, sous haute sécurité. Les islamistes vérifiaient qu'aucune femme ne sortait dans la rue.
Lors d'une séance houleuse, lundi, l'Assemblée nationale du Pakistan a voté une résolution pour condamner l'attaque des activistes religieux à Gujranwala, qualifiée de «violation des droits fondamentaux et
constitutionnels des femmes», et de «manifestation de terrorisme et
d'extrémisme». Les élus du MMA, furieux, ont quitté la salle.
Pour autant, le gouvernement leur a déjà fait de nombreuses concessions, qui en ont choqué plus d'un. Les diverses tentatives de
réforme de la loi sur le blasphème, sur les crimes d'honneur et des ordonnances Hudood, qui discriminent les femmes, ont toutes échoué. Et, à la demande des mollahs, les passeports pakistanais doivent à nouveau
mentionner la religion. Dans leur bastion de la province de la frontière nord-ouest, où le MMA dirige le gouvernement, un ministre local a déclaré qu'«aucune course ne sera autorisée ici et ceux qui essaieraient d'y
participer seront jetés dans la rivière Kaboul».
La religion de paix, de tolérance, et de respect des autres! !!!