Une voie vers Dieu
Posté : 26 mai05, 10:08
Du Rien imminent au Mystère infini
Une voie vers Dieu proposée par Bernard Welte
Cette voie ne présuppose aucun sens particulier au mot Dieu
Welte essaie de montrer que "Dieu" se manifeste à la conscience humaine. Pour ce faire, il part de trois traits fondamentaux qui s’imposent à tous :
1) L’être-là
Nous sommes là parmi d’autres êtres humains, au sein d’une société au milieu du monde. Notre être-là est un espace ouvert d’expériences
On est tous d'accord là-dessus
2) Le rien
L'expérience du rien, c'est prendre conscience que nous n’étions pas et ne serons pas toujours là. Cela s’applique aussi à toute création humaine : rien n’échappe au non-être-là
C’est une constatation inévitable qui ne dépendant pas de l'interprétation que l'on donne à l’existence
L'ambiguïté du rien provient du fait que celui qui l’éprouve peut le comprendre d’une double manière : comme un simple vide ou comme quelque chose qui se dérobe. L’individu qui pénètre dans une pièce sombre ne peut pas déterminer s’il y a quelque chose qui se dérobe à son regard ou s’il n’y a effectivement rien. Les deux possibilités offrent le même phénomène : « je ne vois rien ». Idem pour le rien, le non-être-là.
3) Le postulat du sens
L’attitude fondamentale de notre être-là se manifeste par l’exigence d’un sens dans tous nos projets. Le postulat du sens est constitutif de notre existence, il est la dynamique de notre être-là, sinon nous nous laisserions mourir. Ce sens est aussi un présupposé : à partir de cette supposition de sens jaillit tous les projets, tous les espoirs de notre existence.
Cette supposition de sens se déploie sur deux niveaux :
1/ Nous croyons trouver du sens par une occupation, une profession, une qualité de vie, ...
2/ Cet aspect ne suffit pas car il y a toujours quelque chose d’autre à désirer. Les divers objectifs ne coïncident jamais avec le sens que nous anticipons. Ainsi, le postulat du sens dépasse les particularités de notre vie, exige un sens qui vienne consommer le tout, qui dépasse chaque réalité finie et n’est pas non plus la collection de toutes les réalités finies. La question de la totalité du sens peut longtemps être négligée. Mais nous n’entreprendrions aucun projet particulier si l’on n’était pas secrètement conduit par l’idée que le tout a un sens. Tout s’oriente vers le sens. Même le renoncement au sens est un acte sensé puisque c’est le choix de vie considéré, par ceux qui l’adoptent, comme le plus lourd, le plus honnête, bref le plus sensé.
Le Mystère infini
Lorsqu'on tente de mettre ensemble ces trois points, il peut apparaître une tension entre le rien et le postulat du sens : le rien, compris comme néant vide, finit par détruire tout sens. Si tout est finalement anéanti, alors les choix de notre courte vie sont-ils réellement sensés puisque tout débouche sur rien ? Si le rien est un néant annihilateur, la différence éthique entre bien et mal peut-elle encore être maintenue ? L’appel de la voix de la conscience nous empêche de renoncer au sens car nous ne pouvons maintenir l’égalité entre bien et mal, entre justice et injustice. Songeons aux infortunés qui se brisent sous le poids du malheur et de l’injustice, peut-on poser que ce n’est rien puisque le rien a le dernier mot ?
Donc le dilemme est : OU BIEN le rien est néant vide alors tout sombre dans le non-sens; OU BIEN on maintient que le tout a un sens alors le rien n'est pas un néant annihilateur. Si on se borne à réfléchir à partir du rien, le dilemme reste. Par contre, si on réfléchit à partir du postulat du sens total, on peut lever l’ambiguïté du rien : l’être-là ne conserve un sens que si le rien n’est pas un vide mais un mystère.
Ainsi, la prodigieuse puissance du rien est la trace d’une réalité cachée qui sauvegarde le sens de toute vie humaine mais aussi la distance entre le bien et le mal, entre la justice et l'injustice. Le rien exhibe tout cela à la façon d’un mystère. La confiance dans la puissance infinie du rien apparaît comme une confiance raisonnablement fondée.
Je le répète : cette voie vers Dieu ne présuppose aucun sens particulier au mot Dieu
Une voie vers Dieu proposée par Bernard Welte
Cette voie ne présuppose aucun sens particulier au mot Dieu
Welte essaie de montrer que "Dieu" se manifeste à la conscience humaine. Pour ce faire, il part de trois traits fondamentaux qui s’imposent à tous :
1) L’être-là
Nous sommes là parmi d’autres êtres humains, au sein d’une société au milieu du monde. Notre être-là est un espace ouvert d’expériences
On est tous d'accord là-dessus
2) Le rien
L'expérience du rien, c'est prendre conscience que nous n’étions pas et ne serons pas toujours là. Cela s’applique aussi à toute création humaine : rien n’échappe au non-être-là
C’est une constatation inévitable qui ne dépendant pas de l'interprétation que l'on donne à l’existence
L'ambiguïté du rien provient du fait que celui qui l’éprouve peut le comprendre d’une double manière : comme un simple vide ou comme quelque chose qui se dérobe. L’individu qui pénètre dans une pièce sombre ne peut pas déterminer s’il y a quelque chose qui se dérobe à son regard ou s’il n’y a effectivement rien. Les deux possibilités offrent le même phénomène : « je ne vois rien ». Idem pour le rien, le non-être-là.
3) Le postulat du sens
L’attitude fondamentale de notre être-là se manifeste par l’exigence d’un sens dans tous nos projets. Le postulat du sens est constitutif de notre existence, il est la dynamique de notre être-là, sinon nous nous laisserions mourir. Ce sens est aussi un présupposé : à partir de cette supposition de sens jaillit tous les projets, tous les espoirs de notre existence.
Cette supposition de sens se déploie sur deux niveaux :
1/ Nous croyons trouver du sens par une occupation, une profession, une qualité de vie, ...
2/ Cet aspect ne suffit pas car il y a toujours quelque chose d’autre à désirer. Les divers objectifs ne coïncident jamais avec le sens que nous anticipons. Ainsi, le postulat du sens dépasse les particularités de notre vie, exige un sens qui vienne consommer le tout, qui dépasse chaque réalité finie et n’est pas non plus la collection de toutes les réalités finies. La question de la totalité du sens peut longtemps être négligée. Mais nous n’entreprendrions aucun projet particulier si l’on n’était pas secrètement conduit par l’idée que le tout a un sens. Tout s’oriente vers le sens. Même le renoncement au sens est un acte sensé puisque c’est le choix de vie considéré, par ceux qui l’adoptent, comme le plus lourd, le plus honnête, bref le plus sensé.
Le Mystère infini
Lorsqu'on tente de mettre ensemble ces trois points, il peut apparaître une tension entre le rien et le postulat du sens : le rien, compris comme néant vide, finit par détruire tout sens. Si tout est finalement anéanti, alors les choix de notre courte vie sont-ils réellement sensés puisque tout débouche sur rien ? Si le rien est un néant annihilateur, la différence éthique entre bien et mal peut-elle encore être maintenue ? L’appel de la voix de la conscience nous empêche de renoncer au sens car nous ne pouvons maintenir l’égalité entre bien et mal, entre justice et injustice. Songeons aux infortunés qui se brisent sous le poids du malheur et de l’injustice, peut-on poser que ce n’est rien puisque le rien a le dernier mot ?
Donc le dilemme est : OU BIEN le rien est néant vide alors tout sombre dans le non-sens; OU BIEN on maintient que le tout a un sens alors le rien n'est pas un néant annihilateur. Si on se borne à réfléchir à partir du rien, le dilemme reste. Par contre, si on réfléchit à partir du postulat du sens total, on peut lever l’ambiguïté du rien : l’être-là ne conserve un sens que si le rien n’est pas un vide mais un mystère.
Ainsi, la prodigieuse puissance du rien est la trace d’une réalité cachée qui sauvegarde le sens de toute vie humaine mais aussi la distance entre le bien et le mal, entre la justice et l'injustice. Le rien exhibe tout cela à la façon d’un mystère. La confiance dans la puissance infinie du rien apparaît comme une confiance raisonnablement fondée.
Je le répète : cette voie vers Dieu ne présuppose aucun sens particulier au mot Dieu