Un homme a été arrêté dans la banlieue lilloise et quatre personnes en Belgiques. Ils sont soupçonnés d'entretenir des liens avec la mouvance djihadiste des "Kamikazes Riders".
Un homme de 42 ans soupçonné d'entretenir des liens avec le groupe de motards les "Kamikaze Riders" et de projeter une "action violente", a été interpellé mercredi matin à Faches-Thumesnil, dans la banlieue lilloise, lors d'une opération antiterroriste franco-belge, a indiqué une source proche du dossier. Dans le même temps, quatre personnes qui entretiendraient des liens avec ce même groupe belge lié à la mouvance djihadiste ont été interpellées après la découverte d'une cache d'armes à Bruxelles, a indiqué le parquet fédéral belge.
"Au moins deux kalachnikov". Les interpellés sont soupçonnés d'avoir "un lien direct avec des membres des Kamikaze Riders", notamment avec deux hommes dont l'arrestation fin 2015 avait mis en émoi la Belgique et provoqué l'annulation de festivités du Nouvel An par crainte d'un attentat, a précisé le porte-parole. Ces opérations ont permis aux policiers belges de découvrir "plusieurs armes" dans un box de garage, a ajouté Erik Van der Sypt. "Au moins deux kalachnikov" figurent parmi l'arsenal retrouvé, selon une source proche du dossier.
Pas de lien avec les attentats de Paris et de Bruxelles. "Ce dossier est totalement distinct" des enquêtes menées en Belgique sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015 (130 morts), préparés depuis la Belgique, et sur les attaques qui ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles le 22 mars 2016, a précisé le parquet fédéral dans un communiqué. Il n'y a aucun lien non plus avec l'attentat avorté à la Gare centrale du Bruxelles, le 21 juin dernier, où un homme soupçonné de vouloir commettre un attentat est mort après l'explosion de sa valise bourrée d'explosifs dans un sous-sol de la gare, selon le parquet.
Europe 1Qui sont les "Kamikaze Riders"
Les "Kamikaze Riders" sont un gang de motards dont le chef a été condamné pour appartenance à la mouvance djihadiste. Ce groupe, créé en 2003 à Anderlecht dans la banlieue bruxelloise, était surtout connu de la police, à l'origine, pour ses équipées à moto au mépris du code de la route, sur le périphérique de la capitale belge.
Mais l'arrestation fin 2015 de deux de ses membres, et notamment son fondateur Saïd Saouti, avait mis la Belgique en émoi et provoqué l'annulation du feu d'artifice du Nouvel an dans le centre de Bruxelles en raison de craintes d'attentats. Ces deux hommes, tous deux âgés d'une trentaine d'années, ont été condamnés en octobre 2016 par le tribunal correctionnel de Bruxelles : Saïd Saouti, à 6 ans de réclusion, pour "appartenance à un groupe terroriste" lié à la mouvance djihadiste, et Mohamed Karay, à 3 ans (avec sursis partiel), pour "tentative d'appartenance à un groupe terroriste".
Ils avaient été, lors de leur arrestation, soupçonnés d'avoir planifié une attaque du même type que les attentats djihadistes ayant frappé Paris le 13 novembre 2015, qui avaient fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Mais au terme de l'enquête, au cours de laquelle ni armes ni explosifs n'ont été retrouvés, le parquet avait demandé un non-lieu pour les accusations portant sur la planification d'un attentat.