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Nichiren Daishonin La persécution de Tatsunokuchi

Posté : 19 déc.17, 16:02
par Yvon
Au sujet de la persécution ou Nichire failli être décapité :

Nichiren écrit :

" Dans cette nuit du 12, je fus placé sous la garde de Hojo Nobotuki, le seigneur de la province de Musachi et, aux alentours de minuit, on vint me chercher pour me décapiter. En arrivant dans l'avenue Wakamiya (note), je regardai la foule des soldats qui m'entouraient et leur dis : "Ne craignez rien, je n'ai pas l'intention de vous créer des ennuis. Je veux seulement dire mes derniers mots au bodhisattva Hachiman." Je descendis de cheval et m'écriai : "Bodhisattva Hachiman, es-tu donc vraiment une divinité ? Quand Wake no Kiyomoro allait être décapité, tu as pris la forme d'une lune de dix pieds de large. Quand le Grand-maître* Saicho* exposait le Sutra du Lotus, tu lui as fait don d'un surplis pourpre. Moi, Nichiren, je suis le plus grand Pratiquant du Sutra du Lotus au Japon et je ne suis coupable d'aucun crime. J'ai exposé le Dharma pour éviter à tous les êtres de tomber dans l'enfer avici auquel les condamne leur opposition au Sutra du Lotus. D'ailleurs, si le grand empire mongol attaque ce pays, comment les divinités bouddhiques comme Tensho Daijin* et Hachiman pourraient-elles êtres épargnées ? Quand le Bouddha Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus, le bouddha Taho, et de nombreux autres bouddhas et bodhisattva apparurent, brillant comme autant de soleils, de lunes, d'étoiles et de miroirs. En présence des innombrables bouddhas et dieux de l'Inde, de la Chine et du Japon, le Vénéré Bouddha demanda à chacun d'eux de faire le serment d'assurer au Pratiquant du Sutra du Lotus une protection constante. Et chacune d'entre vous, divinités bouddhiques, avez prêté ce serment. Je ne devrais pas avoir besoin de vous le rappeler. Pourquoi n'êtes-vous pas ici, maintenant que le moment est venu d'honorer votre promesse solennelle ? " Pour finir j'ai crié : "Si je dois être exécuté ce soir et accéder à la Terre pure du Pic du Vautour, je rapporterai immédiatement au Bouddha Shakyamuni que Tensho Daijin* et Hachiman ont trahi la promesse qu'ils lui avaient faite. Si cela vous semble insupportable, vous feriez mieux d'agir sans tarder ! " Puis, ayant dit ce que j'avais à dire, je suis remonté à cheval.

Alors que le cortège passait à la hauteur du sanctuaire de la plage de Yuinohama, j'ai parlé à nouveau : "Arrêtez-vous un instant, messieurs, j'ai un message à faire porter à quelqu'un qui vit près d'ici."

Un garçon du nom de Kumao fut envoyé chez Shijo Kingo qui vint me rejoindre en toute hâte. Je lui dis : "Ce soir, je marche vers mon exécution. Cela correspond à un voeu que je fais depuis de nombreuses années. En ce monde, on voit des faisans qui ne sont nés que pour être capturés par des aigles, on voit des souris naître pour devenir seulement la proie des chats. On voit aussi des hommes naître et perdre la vie en essayant de venger le meurtre de leur femme et de leurs enfants. De tels faits se sont produits plus souvent qu'il n'y a de grains de poussières sur la terre. Mais jusqu'à présent, personne n'a perdu la vie pour défendre le Sutra du Lotus. Moi-même je suis né pour devenir un pauvre moine, incapable de m'acquitter pleinement de ma dette de reconnaissance envers mes parents et mon pays. Maintenant, je suis prêt à offrir ma tête au Sutra du Lotus et à partager les bienfaits ainsi obtenus avec mes parents, avec mes disciples et mes adeptes, exactement comme je vous l'ai toujours promis."

Alors, les quatre frères de Shijo, prenant les rênes de mon cheval, m'accompagnèrent à Tatsunokuchi, dans le district de Koshigoe.

Finalement, nous arrivâmes au lieu que je croyais être celui de mon exécution. Les soldats s'arrêtèrent et se mirent à tourner bruyamment autour de moi. Shijo Kingo, en larmes, me dit : "Voici votre dernière heure venue." Je lui répondis : "Quel insensé vous êtes ! Vous devriez plutôt vous réjouir de cela comme d'un grand bienfaits ! Avez-vous oublié votre promesse ? "

Je n'avais pas plutôt prononcé ces mots qu'un corps céleste lumineux, aussi brillant que la lune, apparut en direction d'Enoshima, et traversa rapidement le ciel du sud-est au nord-ouest. C'était peu avant l'aube, dans la nuit du 12, et il faisait encore trop sombre pour discerner les traits de qui que ce soit, mais l'objet rayonnant répandit un tel éclat, comme par une nuit de pleine lune, que je pus voir le visage de tous ceux qui se trouvaient là. Le bourreau aveuglé tomba, face contre terre. Les soldats terrifiés, cédèrent à la panique. Certains s'enfuirent à quelque distance, d'autres sautèrent de cheval et s'agenouillèrent sur le sol, tandis que d'autres encore se recroquevillaient sur leur selle. Je m'écriai : "Approchez ! Pourquoi vous éloignez-vous de ce misérable prisonnier ? Venez plus près ! Approchez donc ! " Mais aucun d'eux n'osa le faire. "Et si l'aube arrivait ? Hâtez-vous de m'exécuter, cela vous sera trop pénible après le lever du soleil ! " Je continuai à les exhorter ainsi mais ils ne réagirent pas.

Ils attendirent encore un peu, puis quelqu'un donna l'ordre de me conduire à Echi, dans cette même province de Sagami. Je répondis que puisque aucun de nous ne connaissait le chemin, il nous faudrait un guide. Mais personne ne voulait ouvrir la marche. Au bout d'un certain temps, un soldat finit par dire : "C'est dans cette direction."

Nous prîmes cette route et vers midi nous arrivâmes à Echi. Nous nous rendîmes à la résidence de Homma Rokuro Zaemon. Là, je commandai du saké et en offris aux soldats. Quand vint pour eux le moment de partir, certains dirent, en joignant les mains et en inclinant la tête de la façon la plus respectueuse : "Nous ne savions absolument pas qui vous étiez. Nous vous détestions uniquement parce que l'on nous avait dit que vous calomniiez le bouddha Amida que nous vénérons. Mais maintenant que nous avons vu votre noblesse de nos propres yeux, nous allons abandonner le Nembutsu que nous pratiquons depuis si longtemps." Certains allèrent même jusqu'à sortir leur chapelet Nembutsu de son étui et à le jeter au loin. D'autres firent serment de ne jamais plus pratiquer le Nembutsu. Après leur départ, ce fut aux hommes de Rokuro Zaemon qu'incomba la tâche de me garder. Puis Shijo Kingo et ses frères s'en allèrent à leur tour."

Ecrit : Sur le comportement du Bouddha 1276