Dix-huit écoles bouddhistes anciennes
Posté : 14 janv.18, 06:31
Excellent article, mis a jour sur wikipedia !
Les dix-huit écoles bouddhistes anciennes sont ces écoles qui sont apparues par divisions successives du bouddhisme pré-sectaire, dues en premier lieu à des différences de vinaya, et plus tard dues à des différends doctrinaux ainsi qu'à la séparation géographique des divers groupes.
Le saṅgha originel s'est divisé entre les premières écoles anciennes (généralement considérées comme étant celles des Sthaviravādins et des Mahāsāṃghikas) environ 150 ans après la mort de Siddhartha Gautama. D'après le spécialiste Collett Cox, « la plupart des spécialistes s'accorderaient pour dire que bien que les racines des groupes reconnus les plus anciens précèdent Aśoka, leur séparation effective ne s'est pas produite avant sa mort ». Plus tard, ces premières écoles anciennes se sont divisées en factions plus petites, telles que les Sarvāstivādins et les Dharmaguptakas, et finalement la tradition compte 18 ou 20 écoles. En réalité, la tradition a préservé plusieurs listes de 18 écoles qui se chevauchent et qui en tout comptent à peu près le double, bien que certaines puissent avoir été désignées sous plusieurs noms. Il est généralement considéré comme probable que le nombre 18 soit purement conventionnel.
Les écoles se sont parfois divisées à cause de différences idéologiques quant à la « réelle » signification des enseignements contenus dans le Sutta Pitaka, et parfois à la suite de désaccords concernant l'observance correcte du vinaya. Ces idéologies ont été incorporées à de grands ouvrages tels que les Abhidhammas et les commentaires. La comparaison des versions existantes des Sutta Piṭakas ayant appartenu aux diverses sectes démontre que les idéologies des Abhidhammas étaient parfois réincorporées dans les Sutta Piṭakas, afin d'étayer les développements faits dans ces Abhidhammas.
Le premier concile
Trois mois après la mort du Bouddha, d'après les écritures (cf. Cullavagga XI.1 ff), le premier concile a été réuni à Rajagaha par certains de ses disciples qui étaient des arahants. La tradition Theravada considère qu'aucun conflit concernant ce que le Bouddha avait enseigné n'est survenu, et que les enseignements ont été divisés en différentes parties qui ont chacune été assignées à un ancien avec ses disciples afin de les maintenir en mémoire.
Les récits de ce concile dans les écritures des différentes écoles diffèrent quant à ce qui y a exactement été récité. Certains spécialistes démentent le fait que le premier concile ait vraiment eu lieu.
Le second concile
Le second concile bouddhiste n'a pas causé de division du saṅgha, comme certains le prétendent parfois. Il s'agissait strictement du mauvais comportement d'un groupe de moines, qui ont changé leur attitude après le concile.
Période entre le deuxième et le troisième conciles
Les textes s'accordent sur le fait que la première division s'est faite entre les Sthaviravādins et les Mahāsāṃghikas. Certains spécialistes modernes considèrent que la première division s'est produite pendant la période entre le second et le troisième conciles bouddhistes, et concernait probablement le vinaya. Cependant, seules deux sources anciennes (le Dīpavaṃsa et la troisième liste de Bhavya) placent le premier schisme avant Aśoka, et aucune n'attribue le schisme à un différend sur la pratique du Vinaya.
Le troisième concile sous Aśoka
D'après les textes theravādins, un troisième concile a été réuni au iiie siècle av. J.-C. sous le patronage de l'empereur Aśoka, mais on ne trouve aucune référence à ce concile dans d'autres sources. Certains spécialistes considèrent qu'il y a des éléments invraisemblables dans le récit theravādin de ce concile, et en déduisent qu'il n'est pas historique. Les autres considèrent que c'était un concile purement Theravāda/Vibhajjavāda. Il est généralement accepté, cependant, qu'une ou plusieurs disputes se sont produites pendant le règne d'Aśoka, ayant trait à des différends doctrinaux et disciplinaires (vinaya), bien que ceux-ci aient été trop informels pour avoir été appelés « conciles ». L'école Sthaviravāda s'était à l'époque d'Aśoka divisée en trois sous-écoles pour des raisons doctrinales, mais elles ne sont pas devenues des ordres monastiques séparés avant sa mort.
D'après le récit theravādin, ce concile aurait été réuni principalement dans le but d'établir une orthodoxie officielle. Au cours du concile, de petits groupes auraient soulevé des questions à propos des détails du vinaya et de l'interprétation de la doctrine. Le président du concile, Moggaliputta Tissa, aurait compilé un livre, le Kathavatthu, visant à réfuter ces arguments. Le concile aurait pris position pour Moggaliputta Tissa et considéré sa version comme orthodoxe, laquelle aurait ensuite été adoptée par Aśoka comme la religion officielle de son empire. Cette école de pensée était appelée "Vibhajjavāda" (Pāli), ce qui signifie littéralement « thèse de [ceux qui font] une distinction ». La distinction en question aurait fait référence à l'existence des phénomènes (dhammas) dans le passé, le futur et le présent. La version des écritures qui aurait été établie lors de ce troisième concile, à savoir vinaya, suttas et abhidhamma, aurait ensuite été convoyée au Sri Lanka par Mahinda, le fils de l'empereur Aśoka. C'est là qu'elle aurait ensuite été couchée par écrit. Le canon Pali reste l'ensemble le plus complet d'écritures ayant survécu, étant cependant noté que la majeure partie du canon Sarvāstivādin a également survécu dans sa traduction chinoise, certaines parties existant également en traduction tibétaine, et certains fragments dans des manuscrits en sanskrit, et que des parties de divers canons (parfois non identifiées) existent en traduction chinoise ou dans d'autres langages indiens.
Développements pendant et après le troisième concile
Quelle que soit la vérité qui se cache derrière le récit theravādin, c'est aux environs de l'époque d'Aśoka que des divisions supplémentaires ont commencé à se produire dans le mouvement bouddhiste, et un certain nombre d'écoles ont émergé, parmi lesquelles le Sarvāstivāda et le Sammitīya. Ces écoles ont finalement été connues sous le nom des "dix-huit écoles" dans les textes ultérieurs. Malheureusement, aucune de ces écoles, mis à part le Theravada, n'a survécu à la période médiévale tardive, à laquelle certaines avaient déjà disparu depuis longtemps, bien qu'une quantité considérable de littérature canonique de ces écoles ait survécu, principalement en traduction chinoise. De plus, les origines des doctrines spécifiquement mahayanistes peuvent être discernées dans les enseignements de certaines de ces écoles anciennes, en particulier dans ceux du Mahāsāṃghika et du Sarvāstivāda.
Pendant et après le troisième concile, des éléments du groupe Sthavira se sont appelés aux-mêmes Vibhajjavādins. Une partie de ce groupe s'est répandue au Sri Lanka et dans certaines régions du sud de l'Inde. Ce groupe a ensuite cessé de se nommer "Vibhajjavādins", et s'est appelé "Theriyas", en référence aux anciens Theras ou "Sthaviras". Plus tard encore, à un moment antérieur au Dipavamsa (IVe siècle), le nom Pāli Theravada a été adopté et est resté d'usage jusqu'à présent pour ce groupe.
Les Pudgalavadins étaient également connus sous le nom de Vatsiputriyas, d'après le nom de leur fondateur putatif. Ce groupe a ensuite été désigné sous le terme de Sammitīya après l'une de ses divisions. Il s'est éteint vers le ixe ou xe siècle. Cependant, pendant la majeure partie de la période médiévale ancienne, l'école Sammitīya était en nombre le plus grand groupe de bouddhistes en Inde, ayant plus de d'adhérents que toutes les autres écoles combinées. L'école Sarvāstivāda était surtout implantée dans le Nord-Ouest de l'Inde et elle a produit certaines des doctrines qui seraient par la suite adoptées par le Mahayana.
Entre le 1er siècle av. J.-C. et le 1er siècle ap. J.-C., les termes "Mahāyāna" et "Hīnayāna" ont commencé à être utilisés dans les écrits, comme dans le Sutra du Lotus.
article plus détaillé !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dix-huit_ ... _anciennes
Les dix-huit écoles bouddhistes anciennes sont ces écoles qui sont apparues par divisions successives du bouddhisme pré-sectaire, dues en premier lieu à des différences de vinaya, et plus tard dues à des différends doctrinaux ainsi qu'à la séparation géographique des divers groupes.
Le saṅgha originel s'est divisé entre les premières écoles anciennes (généralement considérées comme étant celles des Sthaviravādins et des Mahāsāṃghikas) environ 150 ans après la mort de Siddhartha Gautama. D'après le spécialiste Collett Cox, « la plupart des spécialistes s'accorderaient pour dire que bien que les racines des groupes reconnus les plus anciens précèdent Aśoka, leur séparation effective ne s'est pas produite avant sa mort ». Plus tard, ces premières écoles anciennes se sont divisées en factions plus petites, telles que les Sarvāstivādins et les Dharmaguptakas, et finalement la tradition compte 18 ou 20 écoles. En réalité, la tradition a préservé plusieurs listes de 18 écoles qui se chevauchent et qui en tout comptent à peu près le double, bien que certaines puissent avoir été désignées sous plusieurs noms. Il est généralement considéré comme probable que le nombre 18 soit purement conventionnel.
Les écoles se sont parfois divisées à cause de différences idéologiques quant à la « réelle » signification des enseignements contenus dans le Sutta Pitaka, et parfois à la suite de désaccords concernant l'observance correcte du vinaya. Ces idéologies ont été incorporées à de grands ouvrages tels que les Abhidhammas et les commentaires. La comparaison des versions existantes des Sutta Piṭakas ayant appartenu aux diverses sectes démontre que les idéologies des Abhidhammas étaient parfois réincorporées dans les Sutta Piṭakas, afin d'étayer les développements faits dans ces Abhidhammas.
Le premier concile
Trois mois après la mort du Bouddha, d'après les écritures (cf. Cullavagga XI.1 ff), le premier concile a été réuni à Rajagaha par certains de ses disciples qui étaient des arahants. La tradition Theravada considère qu'aucun conflit concernant ce que le Bouddha avait enseigné n'est survenu, et que les enseignements ont été divisés en différentes parties qui ont chacune été assignées à un ancien avec ses disciples afin de les maintenir en mémoire.
Les récits de ce concile dans les écritures des différentes écoles diffèrent quant à ce qui y a exactement été récité. Certains spécialistes démentent le fait que le premier concile ait vraiment eu lieu.
Le second concile
Le second concile bouddhiste n'a pas causé de division du saṅgha, comme certains le prétendent parfois. Il s'agissait strictement du mauvais comportement d'un groupe de moines, qui ont changé leur attitude après le concile.
Période entre le deuxième et le troisième conciles
Les textes s'accordent sur le fait que la première division s'est faite entre les Sthaviravādins et les Mahāsāṃghikas. Certains spécialistes modernes considèrent que la première division s'est produite pendant la période entre le second et le troisième conciles bouddhistes, et concernait probablement le vinaya. Cependant, seules deux sources anciennes (le Dīpavaṃsa et la troisième liste de Bhavya) placent le premier schisme avant Aśoka, et aucune n'attribue le schisme à un différend sur la pratique du Vinaya.
Le troisième concile sous Aśoka
D'après les textes theravādins, un troisième concile a été réuni au iiie siècle av. J.-C. sous le patronage de l'empereur Aśoka, mais on ne trouve aucune référence à ce concile dans d'autres sources. Certains spécialistes considèrent qu'il y a des éléments invraisemblables dans le récit theravādin de ce concile, et en déduisent qu'il n'est pas historique. Les autres considèrent que c'était un concile purement Theravāda/Vibhajjavāda. Il est généralement accepté, cependant, qu'une ou plusieurs disputes se sont produites pendant le règne d'Aśoka, ayant trait à des différends doctrinaux et disciplinaires (vinaya), bien que ceux-ci aient été trop informels pour avoir été appelés « conciles ». L'école Sthaviravāda s'était à l'époque d'Aśoka divisée en trois sous-écoles pour des raisons doctrinales, mais elles ne sont pas devenues des ordres monastiques séparés avant sa mort.
D'après le récit theravādin, ce concile aurait été réuni principalement dans le but d'établir une orthodoxie officielle. Au cours du concile, de petits groupes auraient soulevé des questions à propos des détails du vinaya et de l'interprétation de la doctrine. Le président du concile, Moggaliputta Tissa, aurait compilé un livre, le Kathavatthu, visant à réfuter ces arguments. Le concile aurait pris position pour Moggaliputta Tissa et considéré sa version comme orthodoxe, laquelle aurait ensuite été adoptée par Aśoka comme la religion officielle de son empire. Cette école de pensée était appelée "Vibhajjavāda" (Pāli), ce qui signifie littéralement « thèse de [ceux qui font] une distinction ». La distinction en question aurait fait référence à l'existence des phénomènes (dhammas) dans le passé, le futur et le présent. La version des écritures qui aurait été établie lors de ce troisième concile, à savoir vinaya, suttas et abhidhamma, aurait ensuite été convoyée au Sri Lanka par Mahinda, le fils de l'empereur Aśoka. C'est là qu'elle aurait ensuite été couchée par écrit. Le canon Pali reste l'ensemble le plus complet d'écritures ayant survécu, étant cependant noté que la majeure partie du canon Sarvāstivādin a également survécu dans sa traduction chinoise, certaines parties existant également en traduction tibétaine, et certains fragments dans des manuscrits en sanskrit, et que des parties de divers canons (parfois non identifiées) existent en traduction chinoise ou dans d'autres langages indiens.
Développements pendant et après le troisième concile
Quelle que soit la vérité qui se cache derrière le récit theravādin, c'est aux environs de l'époque d'Aśoka que des divisions supplémentaires ont commencé à se produire dans le mouvement bouddhiste, et un certain nombre d'écoles ont émergé, parmi lesquelles le Sarvāstivāda et le Sammitīya. Ces écoles ont finalement été connues sous le nom des "dix-huit écoles" dans les textes ultérieurs. Malheureusement, aucune de ces écoles, mis à part le Theravada, n'a survécu à la période médiévale tardive, à laquelle certaines avaient déjà disparu depuis longtemps, bien qu'une quantité considérable de littérature canonique de ces écoles ait survécu, principalement en traduction chinoise. De plus, les origines des doctrines spécifiquement mahayanistes peuvent être discernées dans les enseignements de certaines de ces écoles anciennes, en particulier dans ceux du Mahāsāṃghika et du Sarvāstivāda.
Pendant et après le troisième concile, des éléments du groupe Sthavira se sont appelés aux-mêmes Vibhajjavādins. Une partie de ce groupe s'est répandue au Sri Lanka et dans certaines régions du sud de l'Inde. Ce groupe a ensuite cessé de se nommer "Vibhajjavādins", et s'est appelé "Theriyas", en référence aux anciens Theras ou "Sthaviras". Plus tard encore, à un moment antérieur au Dipavamsa (IVe siècle), le nom Pāli Theravada a été adopté et est resté d'usage jusqu'à présent pour ce groupe.
Les Pudgalavadins étaient également connus sous le nom de Vatsiputriyas, d'après le nom de leur fondateur putatif. Ce groupe a ensuite été désigné sous le terme de Sammitīya après l'une de ses divisions. Il s'est éteint vers le ixe ou xe siècle. Cependant, pendant la majeure partie de la période médiévale ancienne, l'école Sammitīya était en nombre le plus grand groupe de bouddhistes en Inde, ayant plus de d'adhérents que toutes les autres écoles combinées. L'école Sarvāstivāda était surtout implantée dans le Nord-Ouest de l'Inde et elle a produit certaines des doctrines qui seraient par la suite adoptées par le Mahayana.
Entre le 1er siècle av. J.-C. et le 1er siècle ap. J.-C., les termes "Mahāyāna" et "Hīnayāna" ont commencé à être utilisés dans les écrits, comme dans le Sutra du Lotus.
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