Le concept de JIHI
Posté : 21 janv.18, 22:33
Shakyamuni expliqua la réalité ultime de la vie grâce à ce que l'on appelle les "trente-quatre négations" : "l'entité n'est ni existence, ni non-existence... ni carrée, ni ronde..." De la même manière, "Jihi" ne peut se définir par une simple affirmation.
ce n'est pas uniquement la bienveillance
Le mot bienveillance date de 1175. Il vient du latin bene volens : "qui veut du bien favorable". Mais l'usage courant tend à faire passer la vertu morale au second plan, derrière la disposition "favorable". La bienveillance a donc tendance à être assimilée à la bonté, l'indulgence, la sympathie, la prévenance.
ce n'est pas uniquement la compassion
Dérivé du latin chrétien cumpassio (1135), la compassion désigne le sentiment qui incline à partager les souffrances d'autrui. A la différence de 'sympathie' qui a pour origine le mot grec sumpatheia : "participation à la souffrance d'autrui", mais qui s'emploie depuis 1850 dans le sens de "bonne disposition, bienveillance envers quelqu'un", compassion continue à garder l'idée de souffrance.
ce n'est pas uniquement la tolérance
Le terme tolérance a pour premier sens "porter, supporter" du latin tolerare. Au XVIe siècle, il s'emploie lorsque l'on parle de relation avec autrui, entre dans l'expression "Édit de tolérance" (1562), désignant l'édit qui accordait aux protestants le libre exercice de leur culte. Le mot a pris en 1611 les valeurs de "supporter ce que l'on approuve pas".
ce n'est pas uniquement l'indulgence
Emprunté au latin indulgentia : " bonté, complaisance, bienveillance " , le mot indulgence, d'abord employé en religion, signifiait "pardon des pêchés". A partir de 1606, il est utilisé pour "facilité à pardonner".
ce n'est pas non plus la charité
Charité vient de caritas : "cher, prix élevé" et, de manière figurée, "tendresse, amour, affection". Dans le langage de l’Église, caritas a servi à traduire le grec agape "amour", qui désigne la plus haute des trois vertus théologales, l'amour de Dieu et du prochain en Dieu. Au XVIIe siècle, il commence à désigner l'attitude et le sentiment de générosité envers les pauvres et, concrètement, un don, une aumône, précisément un repas offert aux voyageurs des monastères.
ce n'est pas uniquement l'altruisme
Création du philosophe Auguste Comte vers 1830, sur le modèle du mot égoïsme, et dérivé du radical autrui, le terme "altruisme" désigne la disposition innée de l'être humain à la bienveillance à l'égard des autres membres de sa communauté, et qui coexiste avec l'égoïsme. Sa valeur s'est étendue pour toute conduite et attitude où l'intérêt personnel est subordonné à celui de ses semblables, sans motivation religieuse.
Que signifie donc le mot Jihi ?
Ethymologiquement, Jihi est la traduction japonaise de deux mots sanscrits : ji pour maitri, et hi pour karuna. On peut lire dans le volume 27 du Daichido ron: "Ji donne la joie à tous les êtres, et hi enlève la souffrance chez tous les êtres."
De même, on peut lire dans le quinzième volume du Sûtra du Nirvana : "On appelle hi le fait d'enlever le nuisible pour tous les êtres, et le fait de vouloir donner le bénéfique à tous les êtres s'appelle ji."
En outre, Jihi implique l'action de refuser ce qui est erroné pour révéler ce qui est correct.
"Si un moine, même un bon moine, voit quelqu'un s'opposer à la Loi et n'y prête pas attention, s'abstenant de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense, alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme." , écrit Nichiren Daishonin. (G.Z. p.23, L&T vol.2, p.33)
Parfois, selon certaines sources, la définition des termes ji et hi se trouve inversé, mais, dans tous les cas, pris dans sa globalité, le mot jihi signifie chérir tous les êtres et ressentir de la compassion à leur égard, enlever la souffrance pour donner la joie.
3ème civilisation numéro 408 p.21
-- 01 JeuEC 2017 03:42 --
(suite ~ même référence, p/28 ~ Mouvement Soka)
A LA RECHERCHE DE LA BIENVEILLANCE
expérience
Quitter la malveillance
Je travaillais dans la publicité, secteur où règne une compétition permanente entre les gens. C'est un milieu très dur, et j'avais développé une animalité extraordinaire, tout m'était permis surtout au niveau du langage. Je faisais partie, dans l'agence où je travaillais de ce qu'on appelle les créatifs.
A été engagé, un jour, un concepteur-rédacteur, quelqu'un de très talentueux qui démarrait dans la pub. Il voulait me prendre mes clients. Ce fut la bagarre très vite, d'abord sur le ton de l'humour, jusqu'à ce que je décide de lui montrer qui dominait l'autre. A l'époque, nous pensions tous dans cette agence, que plus nous étions méchants et même insultants, plus nous étions drôles. Je remplissais ce rôle à merveille. Cet homme qui arrivait a très mal vécu tout cela. Chaque fois qu'il me croisait, il me disait : "J'aurai ta peau". Je me plaignais de lui partout. Assez nouvelle dans la pratique(bouddhique) , je suis partie en séminaire à Trets. Je souffrais tellement de cette situation que j'ai pris une directive, on omettant de parler de mon attitude, de ma malveillance, je me plaçais en victime. L'aîné qui m'a donné la directive m'a dit : "Il faut ouvrir ton coeur, pratiquer pour le bonheur de cet homme, s'il se comporte ainsi, c'est qu'il souffre beaucoup." J'ai commencé à pratiquer pour lui sans aucune conviction, sans penser que les choses pouvaient changer. Peu à peu, j'ai pris conscience de mon comportement si agressif à son égard. A partir du moment où j'ai commencé à voir, j'ai pu pratiquer très sincèrement pour son bonheur...
Je l'ai fait pendant deux ou trois mois. Un beau jour, il est entré dans mon bureau, s'est assis et, alors qu'on ne se parlait plus que pour se dire des horreurs, il m'a demandé comment j'allais, nous avons entamé une conversation comme on fait généralement entre amis et, de cet instant, la guerre était finie. Nous sommes même devenus assez amis.
Grâce à cette expérience, j'ai compris que les relations humaines telles que je les vivais jusque là étaient insoutenables. J'ai appris à apprécier la gentillesse, alors qu'avant, je pensais que c'était une faiblesse.
Tout mon système de valeurs a changé et je me suis mise à pratiquer pour créer des valeurs là où j'étais.
C.O.
ce n'est pas uniquement la bienveillance
Le mot bienveillance date de 1175. Il vient du latin bene volens : "qui veut du bien favorable". Mais l'usage courant tend à faire passer la vertu morale au second plan, derrière la disposition "favorable". La bienveillance a donc tendance à être assimilée à la bonté, l'indulgence, la sympathie, la prévenance.
ce n'est pas uniquement la compassion
Dérivé du latin chrétien cumpassio (1135), la compassion désigne le sentiment qui incline à partager les souffrances d'autrui. A la différence de 'sympathie' qui a pour origine le mot grec sumpatheia : "participation à la souffrance d'autrui", mais qui s'emploie depuis 1850 dans le sens de "bonne disposition, bienveillance envers quelqu'un", compassion continue à garder l'idée de souffrance.
ce n'est pas uniquement la tolérance
Le terme tolérance a pour premier sens "porter, supporter" du latin tolerare. Au XVIe siècle, il s'emploie lorsque l'on parle de relation avec autrui, entre dans l'expression "Édit de tolérance" (1562), désignant l'édit qui accordait aux protestants le libre exercice de leur culte. Le mot a pris en 1611 les valeurs de "supporter ce que l'on approuve pas".
ce n'est pas uniquement l'indulgence
Emprunté au latin indulgentia : " bonté, complaisance, bienveillance " , le mot indulgence, d'abord employé en religion, signifiait "pardon des pêchés". A partir de 1606, il est utilisé pour "facilité à pardonner".
ce n'est pas non plus la charité
Charité vient de caritas : "cher, prix élevé" et, de manière figurée, "tendresse, amour, affection". Dans le langage de l’Église, caritas a servi à traduire le grec agape "amour", qui désigne la plus haute des trois vertus théologales, l'amour de Dieu et du prochain en Dieu. Au XVIIe siècle, il commence à désigner l'attitude et le sentiment de générosité envers les pauvres et, concrètement, un don, une aumône, précisément un repas offert aux voyageurs des monastères.
ce n'est pas uniquement l'altruisme
Création du philosophe Auguste Comte vers 1830, sur le modèle du mot égoïsme, et dérivé du radical autrui, le terme "altruisme" désigne la disposition innée de l'être humain à la bienveillance à l'égard des autres membres de sa communauté, et qui coexiste avec l'égoïsme. Sa valeur s'est étendue pour toute conduite et attitude où l'intérêt personnel est subordonné à celui de ses semblables, sans motivation religieuse.
Que signifie donc le mot Jihi ?
Ethymologiquement, Jihi est la traduction japonaise de deux mots sanscrits : ji pour maitri, et hi pour karuna. On peut lire dans le volume 27 du Daichido ron: "Ji donne la joie à tous les êtres, et hi enlève la souffrance chez tous les êtres."
De même, on peut lire dans le quinzième volume du Sûtra du Nirvana : "On appelle hi le fait d'enlever le nuisible pour tous les êtres, et le fait de vouloir donner le bénéfique à tous les êtres s'appelle ji."
En outre, Jihi implique l'action de refuser ce qui est erroné pour révéler ce qui est correct.
"Si un moine, même un bon moine, voit quelqu'un s'opposer à la Loi et n'y prête pas attention, s'abstenant de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense, alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme." , écrit Nichiren Daishonin. (G.Z. p.23, L&T vol.2, p.33)
Parfois, selon certaines sources, la définition des termes ji et hi se trouve inversé, mais, dans tous les cas, pris dans sa globalité, le mot jihi signifie chérir tous les êtres et ressentir de la compassion à leur égard, enlever la souffrance pour donner la joie.
3ème civilisation numéro 408 p.21
-- 01 JeuEC 2017 03:42 --
(suite ~ même référence, p/28 ~ Mouvement Soka)
A LA RECHERCHE DE LA BIENVEILLANCE
expérience
Quitter la malveillance
Je travaillais dans la publicité, secteur où règne une compétition permanente entre les gens. C'est un milieu très dur, et j'avais développé une animalité extraordinaire, tout m'était permis surtout au niveau du langage. Je faisais partie, dans l'agence où je travaillais de ce qu'on appelle les créatifs.
A été engagé, un jour, un concepteur-rédacteur, quelqu'un de très talentueux qui démarrait dans la pub. Il voulait me prendre mes clients. Ce fut la bagarre très vite, d'abord sur le ton de l'humour, jusqu'à ce que je décide de lui montrer qui dominait l'autre. A l'époque, nous pensions tous dans cette agence, que plus nous étions méchants et même insultants, plus nous étions drôles. Je remplissais ce rôle à merveille. Cet homme qui arrivait a très mal vécu tout cela. Chaque fois qu'il me croisait, il me disait : "J'aurai ta peau". Je me plaignais de lui partout. Assez nouvelle dans la pratique(bouddhique) , je suis partie en séminaire à Trets. Je souffrais tellement de cette situation que j'ai pris une directive, on omettant de parler de mon attitude, de ma malveillance, je me plaçais en victime. L'aîné qui m'a donné la directive m'a dit : "Il faut ouvrir ton coeur, pratiquer pour le bonheur de cet homme, s'il se comporte ainsi, c'est qu'il souffre beaucoup." J'ai commencé à pratiquer pour lui sans aucune conviction, sans penser que les choses pouvaient changer. Peu à peu, j'ai pris conscience de mon comportement si agressif à son égard. A partir du moment où j'ai commencé à voir, j'ai pu pratiquer très sincèrement pour son bonheur...
Je l'ai fait pendant deux ou trois mois. Un beau jour, il est entré dans mon bureau, s'est assis et, alors qu'on ne se parlait plus que pour se dire des horreurs, il m'a demandé comment j'allais, nous avons entamé une conversation comme on fait généralement entre amis et, de cet instant, la guerre était finie. Nous sommes même devenus assez amis.
Grâce à cette expérience, j'ai compris que les relations humaines telles que je les vivais jusque là étaient insoutenables. J'ai appris à apprécier la gentillesse, alors qu'avant, je pensais que c'était une faiblesse.
Tout mon système de valeurs a changé et je me suis mise à pratiquer pour créer des valeurs là où j'étais.
C.O.