Comment définir une secte en 2018
Posté : 14 févr.18, 23:45
Comment définir une secte religieuse en France en sachant qu'en 2018 toute organisation cultuelle peut se sentir diffamée par l'emploi d'un tel qualificatif péjoratif ? Au moment du rapport de la Commission d'enquête sur les sectes remis à l'Assemblée Nationale en 1995, les députés impliqués avaient proposé un ensemble de critères qui n'ont pas tous été retenus, mais qui forment une grille de lecture relativement logique, et sur laquelle un consensus social général est plausible. Il est beaucoup plus exact d'employer le terme d'égrégore religieux qui définit bien mieux "une secte religieuse" comme ont cherché à le faire les parlementaires.
Pour chacun de ces critères je réponds sans animosité , au terme d'une connaissance approfondie, à propos de l'organisation, Association Cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren (Soka Gakkai) :
1) la libre association et le groupe coercitif, pour la Soka Gakkai il n'y a pas de coercition à proprement parlé, il existe une pression morale toute en douceur vis à vis de qui ne se conforme pas aux principes idéologiques, c'est à dire dont la foi est ternie par des concepts erronés, tout en lui reconnaissant le droit à la différence.
2) la conviction et les certitudes incontournables, la doctrine est absolue, universelle, et son enseignement à la limite du dogmatisme. Le mantra (daimoku) et le mandala (gohonzon) sont la Vérité et la Soka Gakkai est la seule à pouvoir sauver le monde : hors de l'organisation il n'y a pas d'éveil.
3) l'engagement et le fanatisme, très variable d'un individu à l'autre, le fanatisme est plutôt une méconnaissance des textes bouddhiques fondamentaux, une absence de recherches hors du champ scolaire de la Soka Gakkai et de Nichiren, mais aussi une tendance naturelle de certains à adopter des idées toutes faites, du prêt à penser, à se comporter en zélateurs et à expliquer la doctrine en lisant ou répétant sans aucune originalité les textes officiels tels des perroquets.
4) le prestige du chef et le culte du gourou, complètement, un vrai culte de la personnalité avec une revue internationale en anglais qui lui est spécialement dédiée, un lobbying culturel destiné à lui fournir toutes sortes de décorations, diplômes honorifiques, reconnaissances officielles, et - dans la pure tradition japonaise du "sensei" - la relation maître et disciple est la clé de l'éveil du fait qu'il est le seul à détenir la compréhension correcte du bouddhisme (de Nichiren) dans le monde.
5) les décisions volontaires et les choix totalement induits, au niveau strictement individuel chacun fait ce qui lui plaît dans sa vie, dans les activités les pratiquants respectent un code de conduite consensuel, respectueux et neutre : pas d'opinions trop personnelles ou différentes des principes religieux officiels, pas de critiques directes ou de polémiques en public, au niveau communautaire toutes les décisions viennent du Consistoire National et du Consistoire Mondial (basé à Tokyo) sans aucune consultation des croyants.
6) les recherches d'alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société, aucune recherches d'alternatives, une conception conservatrice de la politique, de l'économie, de la culture, de la morale, complètement en phase avec le libéralisme, le capitalisme, et les politiques nationales, européennes et internationales, la Soka Gakkai est loin d'être pro-altermondialiste. Daisaku Ikeda soutient la création d'un gouvernement planétaire de type Nouvel Ordre Mondial.
7) l'appartenance loyale à un groupe et l'allégeance inconditionnelle, en quelque sorte avec des nuances d'une personne à une autre, c'est très japonais et proche d'une forme de mentalité "proto-faciste", et beaucoup de pratiquants français aiment se sentir disciples de la Soka Gakkai : c'est une fierté.
8) la persuasion habile et la manipulation programmée, officiellement non, mais certaines personnes culturellement limitées ont adhéré car c'est ce qu'elles recherchaient : qu'on les oriente, les dirige, les conseille. La manipulation existe comme dans toute organisation idéologique, mais elle n'est pas reconnue comme telle, le dire est diffamatoire, c'est au travers des activités de discussions, d'études, de séminaires, que l'idéologie s'implémente dans le mental et ce sont les récitations en groupe du mantra qui pré-conditionnent l'ouverture consciente à l'acceptation de la doctrine.
9) le langage mobilisateur et le néo-langage : la "langue de bois", tout à fait, avec une sémantique franco-japonaise, des slogans mobilisateurs et communautaristes, mais aussi une pratique du non-dit sur les sujets bouddhiquements incorrects (sexualité, gouvernance et finances de l'organisation, alternatives sociales et politiques, histoire des dérives de la Soka Gakkai depuis les années 1950 au Japon, et de 1960 à aujourd'hui en France et en Europe. L'histoire officielle réécrite par D. Ikeda est toute à sa gloire dans « La Nouvelle Révolution Humaine », etc.).
10) l'esprit de corps et le groupe fusionnel, tout à fait comme dans tous les égrégores religieux, mais selon la formule: "Un seul cœur dans des corps différents", c'est à dire tous différents mais unis par une même croyance. Ce qui est différent du principe de "l'esprit de corps" : un seul corps dans des cœurs différents.
11) la déstabilisation mentale, elle est plutôt le fait d'individus déjà déstabilisés et que la récitation du mantra perturbent bien plus, et de l'incompétence absolue - donc dangereuse - des responsables bouddhiques officiels et des ministres du culte à accompagner ces personnes à cause d'une absence complète de toute formation à l'aide psychologique à la personne en chemin sur une voie spirituelle.
12) le caractère exorbitant des exigences financières, aucune, le don est libre et pas obligatoire.
13) la rupture induite avec l'environnement d'origine, pas du tout, au contraire, le respect des origines, de la famille, du milieu social, culturel, professionnel est au centre des activités bouddhiques individuelles.
14) les atteintes à l'intégrité physique, aucune.
15) l'embrigadement des enfants, pas plus que dans d'autres religions, chez les plus "fanatiques" et les japonais traditionnels il existe un désir que les enfants accèdent à la boddhéité (l’Éveil), ils sont encouragés à pratiquer et à participer aux activités officielles.
16) le discours plus ou moins anti-social, jamais.
17) les troubles à l'ordre public, jamais.
18) l'importance des démêlés judiciaires, légitimement l'organisation française s'est défendue pour des propos qu'elle jugeait diffamant.
19) l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels, l'argent provient des dons des pratiquants qui le veulent bien et du soutien financier de la Soka Gakkai Internationale dont les actifs financiers sont gérés dans des Fonds de Placement par Mitsubichi.
20) les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics, en France pas directement, juste un lobbying très bien organisé – il y aurait eu des contacts avec des députés bienveillants et durant son mandat Nicolas Sarkozy aurait demandé qu'elle soit reconnue comme une religion et plus comme une secte, selon les propos d'un responsable officiel de l'organisation...
De plus, il y a la présence de cadres de la SGI au Conseil de l'Europe, au Conseil Économique et Social, comme des relations officielles avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Du fait du statut de la SGI comme ONG (UNESCO et ONU) l'ACSBN avec la Maison Littéraire de Victor Hugo à Bièvres bénéficie de contacts officiels dans le domaine de la culture.
Quoique à ce sujet ce soit la "langue de bois" de la part du Consistoire National sur les méthodes et personnes utilisées.
Pour chacun de ces critères je réponds sans animosité , au terme d'une connaissance approfondie, à propos de l'organisation, Association Cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren (Soka Gakkai) :
1) la libre association et le groupe coercitif, pour la Soka Gakkai il n'y a pas de coercition à proprement parlé, il existe une pression morale toute en douceur vis à vis de qui ne se conforme pas aux principes idéologiques, c'est à dire dont la foi est ternie par des concepts erronés, tout en lui reconnaissant le droit à la différence.
2) la conviction et les certitudes incontournables, la doctrine est absolue, universelle, et son enseignement à la limite du dogmatisme. Le mantra (daimoku) et le mandala (gohonzon) sont la Vérité et la Soka Gakkai est la seule à pouvoir sauver le monde : hors de l'organisation il n'y a pas d'éveil.
3) l'engagement et le fanatisme, très variable d'un individu à l'autre, le fanatisme est plutôt une méconnaissance des textes bouddhiques fondamentaux, une absence de recherches hors du champ scolaire de la Soka Gakkai et de Nichiren, mais aussi une tendance naturelle de certains à adopter des idées toutes faites, du prêt à penser, à se comporter en zélateurs et à expliquer la doctrine en lisant ou répétant sans aucune originalité les textes officiels tels des perroquets.
4) le prestige du chef et le culte du gourou, complètement, un vrai culte de la personnalité avec une revue internationale en anglais qui lui est spécialement dédiée, un lobbying culturel destiné à lui fournir toutes sortes de décorations, diplômes honorifiques, reconnaissances officielles, et - dans la pure tradition japonaise du "sensei" - la relation maître et disciple est la clé de l'éveil du fait qu'il est le seul à détenir la compréhension correcte du bouddhisme (de Nichiren) dans le monde.
5) les décisions volontaires et les choix totalement induits, au niveau strictement individuel chacun fait ce qui lui plaît dans sa vie, dans les activités les pratiquants respectent un code de conduite consensuel, respectueux et neutre : pas d'opinions trop personnelles ou différentes des principes religieux officiels, pas de critiques directes ou de polémiques en public, au niveau communautaire toutes les décisions viennent du Consistoire National et du Consistoire Mondial (basé à Tokyo) sans aucune consultation des croyants.
6) les recherches d'alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société, aucune recherches d'alternatives, une conception conservatrice de la politique, de l'économie, de la culture, de la morale, complètement en phase avec le libéralisme, le capitalisme, et les politiques nationales, européennes et internationales, la Soka Gakkai est loin d'être pro-altermondialiste. Daisaku Ikeda soutient la création d'un gouvernement planétaire de type Nouvel Ordre Mondial.
7) l'appartenance loyale à un groupe et l'allégeance inconditionnelle, en quelque sorte avec des nuances d'une personne à une autre, c'est très japonais et proche d'une forme de mentalité "proto-faciste", et beaucoup de pratiquants français aiment se sentir disciples de la Soka Gakkai : c'est une fierté.
8) la persuasion habile et la manipulation programmée, officiellement non, mais certaines personnes culturellement limitées ont adhéré car c'est ce qu'elles recherchaient : qu'on les oriente, les dirige, les conseille. La manipulation existe comme dans toute organisation idéologique, mais elle n'est pas reconnue comme telle, le dire est diffamatoire, c'est au travers des activités de discussions, d'études, de séminaires, que l'idéologie s'implémente dans le mental et ce sont les récitations en groupe du mantra qui pré-conditionnent l'ouverture consciente à l'acceptation de la doctrine.
9) le langage mobilisateur et le néo-langage : la "langue de bois", tout à fait, avec une sémantique franco-japonaise, des slogans mobilisateurs et communautaristes, mais aussi une pratique du non-dit sur les sujets bouddhiquements incorrects (sexualité, gouvernance et finances de l'organisation, alternatives sociales et politiques, histoire des dérives de la Soka Gakkai depuis les années 1950 au Japon, et de 1960 à aujourd'hui en France et en Europe. L'histoire officielle réécrite par D. Ikeda est toute à sa gloire dans « La Nouvelle Révolution Humaine », etc.).
10) l'esprit de corps et le groupe fusionnel, tout à fait comme dans tous les égrégores religieux, mais selon la formule: "Un seul cœur dans des corps différents", c'est à dire tous différents mais unis par une même croyance. Ce qui est différent du principe de "l'esprit de corps" : un seul corps dans des cœurs différents.
11) la déstabilisation mentale, elle est plutôt le fait d'individus déjà déstabilisés et que la récitation du mantra perturbent bien plus, et de l'incompétence absolue - donc dangereuse - des responsables bouddhiques officiels et des ministres du culte à accompagner ces personnes à cause d'une absence complète de toute formation à l'aide psychologique à la personne en chemin sur une voie spirituelle.
12) le caractère exorbitant des exigences financières, aucune, le don est libre et pas obligatoire.
13) la rupture induite avec l'environnement d'origine, pas du tout, au contraire, le respect des origines, de la famille, du milieu social, culturel, professionnel est au centre des activités bouddhiques individuelles.
14) les atteintes à l'intégrité physique, aucune.
15) l'embrigadement des enfants, pas plus que dans d'autres religions, chez les plus "fanatiques" et les japonais traditionnels il existe un désir que les enfants accèdent à la boddhéité (l’Éveil), ils sont encouragés à pratiquer et à participer aux activités officielles.
16) le discours plus ou moins anti-social, jamais.
17) les troubles à l'ordre public, jamais.
18) l'importance des démêlés judiciaires, légitimement l'organisation française s'est défendue pour des propos qu'elle jugeait diffamant.
19) l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels, l'argent provient des dons des pratiquants qui le veulent bien et du soutien financier de la Soka Gakkai Internationale dont les actifs financiers sont gérés dans des Fonds de Placement par Mitsubichi.
20) les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics, en France pas directement, juste un lobbying très bien organisé – il y aurait eu des contacts avec des députés bienveillants et durant son mandat Nicolas Sarkozy aurait demandé qu'elle soit reconnue comme une religion et plus comme une secte, selon les propos d'un responsable officiel de l'organisation...
De plus, il y a la présence de cadres de la SGI au Conseil de l'Europe, au Conseil Économique et Social, comme des relations officielles avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Du fait du statut de la SGI comme ONG (UNESCO et ONU) l'ACSBN avec la Maison Littéraire de Victor Hugo à Bièvres bénéficie de contacts officiels dans le domaine de la culture.
Quoique à ce sujet ce soit la "langue de bois" de la part du Consistoire National sur les méthodes et personnes utilisées.