Bon à rappeler concernant la Voie du Bouddha
Posté : 27 juin18, 20:43
A rappeler, car ce sont des perceptions erronées qui ont la vie dure (hélas) - et aussi quelques données en plus :
1) La voie du Bouddha n'est pas un nihilisme, la réalité n'est pas niée, le nirvana (pas essence inexprimable) n'est pas le néant.
2) Le Bouddha (historique) n'est pas un dieu ou Dieu. C'est un homme (il l'a toujours dit). Et ceux qui se prosternent devant des représentations du Bouddha ne sont pas des idolâtres, de même prier le Bouddha pour obtenir quelque chose en échange ne sert à rien. De même que les bouddhas chinois obèses ne sont pas des représentations du Bouddha Shakyamuni fondateur de la Voie, mais des représentations d'un moine chinois du Xème siècle, bon vivant, généreux, qui fut par la suite divinisé dans la spiritualité chinoise (divinité de la chance et de la prospérité si je me souviens bien) et que la Voie du Bouddha a rattaché à sa propre doctrine en raison de la bonté de cet être exceptionnel.
L'Hindouisme et l'Islam peuvent considérer parfois le Bouddha comme un avatar de divinité ou comme un envoyé de Dieu. C'est leur point de vue. Rien de plus. Si cela leur permet de vivre en paix avec les bouddhistes personnellement je n'y vois pas d'inconvénient. C'est un moindre mal disons. Et après des premiers contacts difficile vers l'Afghanistan actuel il y a des siècles, des autorités musulmanes compétentes ont, après examen, considéré que bouddhisme et Islam pouvaient coexister.
3) La Voie du Bouddha ne nie pas l'existence d'un "moi" mais elle ni l'existence d'un moi indépendant de tout. Il est très important de rappeler que la Voie du Bouddha enseigne le "non-soi indépendant". Quelque chose existe que certains pourraient appeler "l'âme" en Occident ou "Atman" en Orient, mais ce quelque chose est en perpétuel changement, un flux perpétuellement changeant et en relation avec tout. Donc il y a bien "quelque chose". Le meilleur terme que j'ai trouvé en français c'est "flux de conscience". Mais ce quelque chose n'est ni immuable ni immortel. Donc on s'éloigne de l"âme".
4) Le Bouddha dit clairement qu'il n'est nulle besoin qu'il existe un "soi" pour que "dukkha" (traduit de manière très réductrice par "souffrance") existe.
5) La Voie du Bouddha n'est pas un athéisme mais un non-théïsme. Dans le sens ou la Voie du Bouddha ne se préoccupe par des dieux ou de Dieu ou de Théologie, le seul objet de la Voie du Bouddha est l'étude de la souffrance humaine et la libération des êtres humains de leur souffrance. D'ailleurs les sutras les plus anciens voient intervenir des dieux et êtres surnaturels (tels que les conçoivent hindouisme et brahmanisme). (D'ailleurs au passage si vous êtes attentif en lisant l'Ancien Testament chrétien, l'existence d'autres divinités n'est non seulement pas niée mais sous entendu, par exemple lors de l'affrontement entre Pharaon et Moïse).
6) La Voie du Bouddha et les monothéismes (religions du Livre) ne peuvent être vraiment concurrentes puisqu'ils ne visent pas le même but. Tout simplement. Les Religions du Livre proposent au croyant une méthode pour accéder au Paradis du Dieu/Allah/Yahweh, la Voie du Bouddha propose la fin du cycle des renaissances (sorte d'enfer en quelque sorte, le cycle des renaissance - hors les monothéisme proposent aussi d'éviter l'enfer, même si ce sont peut être des enfers de nature différente). Il y a une école bouddhique qui pourrait se rapprocher des monothéismes jusqu'a un certain point en terme de but c'est l'Ecole de la Terre Pure mais c'est un cas très particulier.
7) La Voie du Bouddha est missionnaire mais non prosélyte.
8) L'usage de la violence en parole ou en acte pour faire connaître la Voie du Bouddha auprès de ceux que cela intéresse est tout simplement un contre-sens. Ceux qui prétendent user de violence au nom du Bouddha ne peuvent être qualifiés de pratiquants de la Voie du Bouddha. Ce qui se passe depuis quelque temps au Myanmar est tout simplement totalement contraire à la pratique bouddhique. Sa sainteté le Dalaï Lama il me semble a dit que, si le Bouddha vivait de nos jours, il viendrait surement en aide aux victimes de persécutions. On ne peut être plus clair.
9) La Voie du Bouddha est non-violente et profondément respectueuse de toute vie (même si la religion Jaïns pousse ce respect encore plus loin), et il est normal de se protéger si l'on est agressé.
10) Il n'y a pas de clergé séculier dans la Voie du Bouddha, juste des moines et des laïcs.
11) Sa Sainteté le Dalaï-Lama (qualifiée de "sainteté" car il n'y a pas vraiment de mot dans les langues occidentales pour traduire son statut) n'est pas le "pape" des bouddhistes, il ne représente que la référence en matière de bouddhisme tibétain. C'est tout. C'est aussi sensé être une émanation d'un être sacré pour les bouddhiste en général mais là ce serait entrer dans des détails techniques.
12) Au niveau de l'éthique (le comportement que les hommes doivent avoir entre eux), le christianisme et la Voie bouddhique sont excessivement proches. Et certains pratiquants actuels de la Voie du Bouddha considèrent Yeshua - Jésus (comme un homme) méritant un profond respect qu'on peut qualifier de bodhisattva (une sorte de "saint homme" dans la terminologie bouddhique). Pour les musulmans Yeshua ne peut être "Allah" ou une "partie d'Allah" car celui-ci est Un, indivisible. Pour d'autres raisons certains pratiquants de la Voie du Bouddha (adeptes du courant Mahayana ou Grand Véhicule, ou plutôt Véhicule des Bodhisattva) considèrent aussi que Yeshua ne peut avoir été qu'un homme car on ne peut pas avoir 2 "casquettes" à la fois, homme et dieu. (La Voie du Bouddha considère 6 formes d'êtres et on ne peut en être qu'une à la fois).
J'espère avoir fait le tour. N'hésitez pas à en rajouter si besoin.
Merci
1) La voie du Bouddha n'est pas un nihilisme, la réalité n'est pas niée, le nirvana (pas essence inexprimable) n'est pas le néant.
2) Le Bouddha (historique) n'est pas un dieu ou Dieu. C'est un homme (il l'a toujours dit). Et ceux qui se prosternent devant des représentations du Bouddha ne sont pas des idolâtres, de même prier le Bouddha pour obtenir quelque chose en échange ne sert à rien. De même que les bouddhas chinois obèses ne sont pas des représentations du Bouddha Shakyamuni fondateur de la Voie, mais des représentations d'un moine chinois du Xème siècle, bon vivant, généreux, qui fut par la suite divinisé dans la spiritualité chinoise (divinité de la chance et de la prospérité si je me souviens bien) et que la Voie du Bouddha a rattaché à sa propre doctrine en raison de la bonté de cet être exceptionnel.
L'Hindouisme et l'Islam peuvent considérer parfois le Bouddha comme un avatar de divinité ou comme un envoyé de Dieu. C'est leur point de vue. Rien de plus. Si cela leur permet de vivre en paix avec les bouddhistes personnellement je n'y vois pas d'inconvénient. C'est un moindre mal disons. Et après des premiers contacts difficile vers l'Afghanistan actuel il y a des siècles, des autorités musulmanes compétentes ont, après examen, considéré que bouddhisme et Islam pouvaient coexister.
3) La Voie du Bouddha ne nie pas l'existence d'un "moi" mais elle ni l'existence d'un moi indépendant de tout. Il est très important de rappeler que la Voie du Bouddha enseigne le "non-soi indépendant". Quelque chose existe que certains pourraient appeler "l'âme" en Occident ou "Atman" en Orient, mais ce quelque chose est en perpétuel changement, un flux perpétuellement changeant et en relation avec tout. Donc il y a bien "quelque chose". Le meilleur terme que j'ai trouvé en français c'est "flux de conscience". Mais ce quelque chose n'est ni immuable ni immortel. Donc on s'éloigne de l"âme".
4) Le Bouddha dit clairement qu'il n'est nulle besoin qu'il existe un "soi" pour que "dukkha" (traduit de manière très réductrice par "souffrance") existe.
5) La Voie du Bouddha n'est pas un athéisme mais un non-théïsme. Dans le sens ou la Voie du Bouddha ne se préoccupe par des dieux ou de Dieu ou de Théologie, le seul objet de la Voie du Bouddha est l'étude de la souffrance humaine et la libération des êtres humains de leur souffrance. D'ailleurs les sutras les plus anciens voient intervenir des dieux et êtres surnaturels (tels que les conçoivent hindouisme et brahmanisme). (D'ailleurs au passage si vous êtes attentif en lisant l'Ancien Testament chrétien, l'existence d'autres divinités n'est non seulement pas niée mais sous entendu, par exemple lors de l'affrontement entre Pharaon et Moïse).
6) La Voie du Bouddha et les monothéismes (religions du Livre) ne peuvent être vraiment concurrentes puisqu'ils ne visent pas le même but. Tout simplement. Les Religions du Livre proposent au croyant une méthode pour accéder au Paradis du Dieu/Allah/Yahweh, la Voie du Bouddha propose la fin du cycle des renaissances (sorte d'enfer en quelque sorte, le cycle des renaissance - hors les monothéisme proposent aussi d'éviter l'enfer, même si ce sont peut être des enfers de nature différente). Il y a une école bouddhique qui pourrait se rapprocher des monothéismes jusqu'a un certain point en terme de but c'est l'Ecole de la Terre Pure mais c'est un cas très particulier.
7) La Voie du Bouddha est missionnaire mais non prosélyte.
8) L'usage de la violence en parole ou en acte pour faire connaître la Voie du Bouddha auprès de ceux que cela intéresse est tout simplement un contre-sens. Ceux qui prétendent user de violence au nom du Bouddha ne peuvent être qualifiés de pratiquants de la Voie du Bouddha. Ce qui se passe depuis quelque temps au Myanmar est tout simplement totalement contraire à la pratique bouddhique. Sa sainteté le Dalaï Lama il me semble a dit que, si le Bouddha vivait de nos jours, il viendrait surement en aide aux victimes de persécutions. On ne peut être plus clair.
9) La Voie du Bouddha est non-violente et profondément respectueuse de toute vie (même si la religion Jaïns pousse ce respect encore plus loin), et il est normal de se protéger si l'on est agressé.
10) Il n'y a pas de clergé séculier dans la Voie du Bouddha, juste des moines et des laïcs.
11) Sa Sainteté le Dalaï-Lama (qualifiée de "sainteté" car il n'y a pas vraiment de mot dans les langues occidentales pour traduire son statut) n'est pas le "pape" des bouddhistes, il ne représente que la référence en matière de bouddhisme tibétain. C'est tout. C'est aussi sensé être une émanation d'un être sacré pour les bouddhiste en général mais là ce serait entrer dans des détails techniques.
12) Au niveau de l'éthique (le comportement que les hommes doivent avoir entre eux), le christianisme et la Voie bouddhique sont excessivement proches. Et certains pratiquants actuels de la Voie du Bouddha considèrent Yeshua - Jésus (comme un homme) méritant un profond respect qu'on peut qualifier de bodhisattva (une sorte de "saint homme" dans la terminologie bouddhique). Pour les musulmans Yeshua ne peut être "Allah" ou une "partie d'Allah" car celui-ci est Un, indivisible. Pour d'autres raisons certains pratiquants de la Voie du Bouddha (adeptes du courant Mahayana ou Grand Véhicule, ou plutôt Véhicule des Bodhisattva) considèrent aussi que Yeshua ne peut avoir été qu'un homme car on ne peut pas avoir 2 "casquettes" à la fois, homme et dieu. (La Voie du Bouddha considère 6 formes d'êtres et on ne peut en être qu'une à la fois).
J'espère avoir fait le tour. N'hésitez pas à en rajouter si besoin.
Merci