Dialogue avec Karim Hanifi

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Citizenkan

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Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 01 avr.19, 16:32

Message par Citizenkan »

Dialogue avec Karim Hanifi I/1



 « Le débat autour de l’exégèse moderne n’est pas en son fond un débat entre historiens, mais un débat philosophique. Ce n’est qu’à ce niveau qu’il peut se mener correctement; autrement, on en reste à un combat dans le brouillard. »

J. Ratzinger, Schriftauslegung im Widerstreit, in id., Herausgegeben von Joseph Ratzinger (Quaestiones disputatae 117) Herder, Freiburg im Breisgau, 1989, 15-44. = L’interprétation de la Bible en conflit. Problème des fondements et de l’orientation de l’exégèse contemporaine. Texte français publié dans R. Guardini, H. de Lubac, H. Urs von Balthasar, J. Ratzinger, I. de la Potterie, L’exégèse chrétienne aujourd’hui, Fayard, Paris, 2000, 67-109, 93.

Cf JP II dans l’encyclique Fides et Ratio : « Ceux qui se consacrent à l’étude des saintes Écritures doivent toujours avoir présent à l’esprit que les diverses méthodologies herméneutiques ont, elles aussi, à leur base une conception philosophique : il convient de l’examiner avec discernement avant de l’appliquer aux textes sacrés. »

Jean-Paul II, Fides et Ratio (1998) § 55.

« Il est donc urgent que l’on s’interroge également du point de vue philosophique sur le rapport qui existe entre le fait et sa signification, rapport qui constitue le sens spécifique de l’histoire. »

(FR § 94)



Prologue



Edward Saïd, la connaissance, c’est le pouvoir, et étudier un objet, c’est en établir le contrôle.



L’homme est la somme d’une double dimension : physique et spirituelle, et en réaction aux dérives spirituelles du catholicisme, l’ère dite moderne, hérité des philosophies de l’Antiquité, sous l’impulsion des mouvements humanistes avec pour point d’orgue, la Révolution française, vont procéder à un déséquilibre inversé.[1] Cette tare accouchera des grandes idéologies modernistes à l’instar du darwinisme qui se basent sur une méthode d’investigation purement matérialiste.[2] Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la domination hégémonique de l’Occident qui impose son mode de vie aux autres civilisations.



L’étude occidentale et moderne de l’histoire, désignée communément (en dépit de sa diversité interne) par la méthode historico-critique trouve ses origines à l’époque de la Renaissance et de l’approche critique des sources de l’histoire et de la religion qui s’est ensuite développée en Allemagne aux XVIIIe et XIXe siècles.  Maintenir une perspective « historique critique » dans l’étude du passé signifie qu’il n’est pas possible d’accepter ce que les sources historiques nous disent sans leur poser des questions. Au lieu de cela, nous les interrogeons et essayons d’établir leur fiabilité en fonction d’un ensemble d’hypothèses sur le fonctionnement de la société humaine. La redécouverte de l’héritage antique a donné aux érudits européens un sentiment de distance historique par rapport au passé et a révélé les changements historiques subis par des textes anciens comme la Bible.



Les historiens grecs et romains exprimaient un scepticisme cosmopolite que les esprits européens trouvèrent irrésistible. La redécouverte de la philosophie antique n’a pas parallèlement alimenté de nouveaux débats sur la métaphysique et la théologie autant qu’elle a pu conduire à une focalisation sur l’étude des règles régissant le monde matériel. Tandis que la Réforme protestante a pour sa part démantelé le monopole de l’Église en matière d’interprétation des Écritures, ce qui a finalement abouti à une vision de la Bible comme étant un produit historique lié à son propre contexte plutôt qu’à la manifestation infaillible, intemporelle et littérale de la vérité.[3]



Les racines de la méthode historico-critique remontent à une période comprise entre le XIVe et le XVIe siècle, lorsque des humanistes italiens et français ont réintroduit l’héritage gréco-romain grâce à des manuscrits provenant du monde musulman et de Byzance. Cela a amené les spécialistes d’Europe occidentale à adopter une nouvelle perspective concernant leur rapport à leur patrimoine culturel. L’Europe occidentale s’est toujours considérée comme l’héritière de la tradition romaine, invoquant sans cesse le droit et la littérature romains comme des exemples.

La renaissance de la philosophie, ou l’idée que la vérité métaphysique ne pouvait être atteinte que par la raison, conduisit, en Angleterre au dix-septième siècle, au développement du déisme et à la croyance en un Dieu rationnel connaissable par la raison. Si la vérité pouvait être connue de l’extérieur des Écritures, soit par la raison, soit par l’inspiration, et si cette Écriture elle-même semblait de plus en plus perçue comme le produit historique d’une tradition déformée de l’Église, la Bible était-elle encore véritablement ce vase intemporel de la vérité universelle ? Le canon biblique était un développement historique, et ses significations particulières étaient liées à la vision du monde de ses publics d’origine. La Bible n’était plus le seul « entrepôt » de vérité pour l’humanité. Au contraire, il ne s’agissait que d’une étape dans le cheminement de l’Homme vers une plus grande vérité philosophique qui se frayait un chemin à travers l’histoire.



Outre un doute a priori sur la fiabilité textuelle et la construction humaine de l’orthodoxie religieuse, la méthode historico-critique reposait sur d’autres fondements méthodologiques. L’un des autres principes centraux de la méthode historico-critique était donc le principe d’analogie (parfois improprement qualifiée d’uniformitarisme) traduisant l’idée selon laquelle, bien que les cultures puissent différer considérablement d’un lieu à l’autre et d’une époque à l’autre, les sociétés humaines fonctionnent toujours essentiellement de la même manière.



Outre le principe d’analogie et la détection des anachronismes pour identifier les informations historiquement peu fiables, la méthode historico-critique s’est également appuyée sur un outil souvent appelé le principe de dissemblance. Ce principe stipule qu’un élément qui semble contredire ou défier l’orthodoxie est probablement vrai à l’origine, puisqu’aucune personne engagée dans la construction ou la défense de cette orthodoxie n’aurait pu l’inventer. Dans l’étude de la Bible, ces courants de pensée ont conduit au développement, en Allemagne et au cours des premières décennies du XXe siècle, de ce qu’on a appelé la critique formelle.

Cette méthode de critique combinait le doute présumé quant à l’intégrité des textes avec la conviction de la critique moderne que la construction de ces mêmes textes était affectée ou déterminée par des intérêts profanes.



Du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, les divers courants de pensée européens (scientifiques, historiques et religieux) ont convergé pour former une vision du monde qui nous est immédiatement familière aujourd’hui. Cette vision, qualifiée de positiviste, soutenait que grâce à leurs méthodes scientifiques et à la rigueur de leur savoir, les humains étaient en mesure d’écarter l’ignorance et la superstition et de révéler la vérité sur leur environnement et leur passé. Seule la vérité ainsi découverte méritait d’être suivie. Bien que l’on en ait eu un aperçu dès la Renaissance et à l’époque de la Révolution française, l’un des piliers essentiels du positivisme était la notion de progrès qui devait conduire nécessairement à l’amélioration de la civilisation humaine. Les historiens qui appliquèrent la méthode historico-critique pensaient que des éléments ou des témoignages d’acteurs historiques étaient crédibles à la triple condition que « ce qu’ils disent d’eux-mêmes est à leur désavantage, lorsque leurs récits ressemblent à la vérité et ne contredisent pas l’ordre de la nature ». 

Les hypothèses et critères constituant la méthode historico-critique utilisée par les historiens européens et américains peuvent être donc résumés de la manière suivante :

1) Une présomption de doute sur l’authenticité ou la fiabilité d’un texte ou d’une information historique.

2) Un scepticisme général à l’égard des récits orthodoxes présentés dans ces sources historiques.

3) La conviction que, en analysant les sources historiques et en utilisant les méthodes décrites précédemment, un chercheur pourra distinguer les sources fiables des sources peu fiables en identifiant quelles parties du texte ont servi quels intérêts et quels agendas historiques.



Le développement de la méthode historico-critique aurait donc également des conséquences immédiates sur la question de l’authentification des sources dans la tradition islamique. Au XIXe siècle en particulier, des savants français et britanniques commencèrent à enquêter sur la vie de Muhammad et sur les origines de l’islam dans le contexte de la mise en place de politiques coloniales et des efforts pour dominer les populations musulmanes. Pour les savants allemands spécialisés dans l’antiquité proche-orientale, l’étude de l’islam était en quelque sorte une sous-catégorie des études bibliques. Mais, il est à souligner que cette recherche des origines de l’islam et de ses sources écrites s’effectuait dans le cadre d’un univers mental marqué par le projet de domination musulmane, fusse-t-il bien intentionné. À titre d’exemple, c’est dans ce contexte qu’était fièrement annoncé, en 1902 au cours d’une conférence orientaliste allemande, les assertions suivantes : « Les ténèbres de l’Antiquité ont été illuminées » ou encore « la lumière a été projetée dans les forêts obscures » de l’Inde, de l’Afrique et du Moyen-Orient par des Européens déterminés à dévoiler les origines et les développements de ces religions et de ces peuples.



Le livre influent de Theodor Nöldeke sur les origines du Coran, en 1860, caractérisait en ce sens « la nouvelle confiance de l’Europe dans sa connaissance supérieure des textes et des traditions orientales ». Plus important, ces orientalistes formulaient une supposition déterminante : ce qui s’était révélé vrai du christianisme et de la Bible devait l’être également de toutes les autres religions et de tous les autres textes sacrés. Bientôt, les méthodes des spécialistes de la Bible étaient appliquées à la tradition arabo-islamique.[4]



L’influence de la méthode historico-critique sur les chercheurs musulmans réformistes



Une approche conventionnelle, illustrée par le professeur de théologie Johann Semler (décédé en 1791), fut que la véritable fonction de la Bible était de transmettre une vérité spirituelle, et non un fait historique ou scientifique. La première étape historique de l’étude d’un texte consistait à mettre en doute sa fiabilité et à déterminer son authenticité. En d’autres termes, le paramètre par défaut pour les spécialistes était de douter de la fiabilité historique des documents transmis. Au moment même où la révolution scientifique scellait l’hypothèse selon laquelle les miracles ou l’implication directe de Dieu ne pouvaient être appelés à expliquer l’histoire et les Écritures, les historiens européens faisaient du mot d’ordre du poète romain Horace « Ne laissez aucun dieu intervenir (nec deus intersit) » leur devise.[5]



Aussi savante qu’elle puisse paraitre, la méthode orientaliste historico-critique, dont rappelons-le l’hypercritique n’est qu’une dérive, n’est que la matérialisation de ce fait anthropologique. Elle est donc viciée à la base, sauf que, nourrie par un profond complexe d’infériorité, une frange active des défenseurs de la cause musulmane, a, tant bien que mal, en sachant que nul n’échappe à sa condition, adapté ses méthodes aléatoires aux sources islamiques. Des ténors de l’interreligieux, tels que Karim Hanifi, revisitent l’Histoire de l’Islam qu’ils passent au peigne fin sous couvert de la défense du culte face aux attaques islamophobes. Karim opère un véritable dépeçage en bonne et du forme du patrimoine historique en nous entrainant ainsi vers une véritable amnésie collective grâce à l’outil approprié de la critique du hadîth qu’il met au service de son énergie faramineuse, voire quasi hors-norme, en matière d’étude comparée pour décourager ses détracteurs, notamment du côté des musulmans dans les rangs desquels le zèle religieux est plus prononcé que chez nos pauvres catholiques. Notre « sheïkhcheur », comme il plait à s’appeler lui-même, teinte son discours d’une cohérence imparable. Et, il y arrive avec brio, sauf que sa démarche, aussi rigoureuse soit-elle, ne lui accorde en rien un label de viabilité. Bien au contraire, comme nous allons le démontrer, celle-ci revêt des lacunes irréversibles, malgré les terribles efforts qu’il entreprend pour les maquiller.



Après, on peut comprendre que ses vidéos rassurent et réconfortent nombre de musulmans occidentalisés en manque de mentor, sauf qu’elles cachent de terribles enjeux invisibles qui échappent à ses âmes apeurées, et peut-être à Karim lui-même. C’est en tout cas, tout le mal qu’on lui souhaite !



Paradoxalement, peut-être bien malgré lui, Karim se réapproprie la méthode historico-critique,[6] qui, à la base fut destinée à ébranler les convictions catholiques, pour défendre la… Bible contre les assauts qui l’assaillent de toute part, comme pour donner des gages de son objectivité. À cette fin, il utilise cette fameuse méthode pour éliminer tous les éléments islamiques qui ne sont pas biblo-compatible, et dans une mesure plus large, qui ne sont pas adaptés à l’air du temps.



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/






[1] Voir : http://mizab.over-blog.com/2018/04/la-c ... tie-1.html

[2] Voir : http://mizab.over-blog.com/2018/04/l-ec ... tie-1.html



[3] http://www.mizane.info/angles-morts-les ... du-hadith/

[4] http://www.mizane.info/le-christiano-ce ... -critique/

[5] Idem.

[6] Malheureusement, mon vieil ami Hassan Chahdi est tombé dans le même travers méthodologique en vendant son âme à l’orientalisme, que Dieu aie pitié d’elle !

https://www.college-de-france.fr/site/f ... -11h30.htm

Seleucide

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 02 avr.19, 11:19

Message par Seleucide »

Citer Edward Saïd est assez révélateur, tout de même... (loll)
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

Citizenkan

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 02 avr.19, 23:19

Message par Citizenkan »

Dialogue avec Karim Hanifi I/2

 

Le Coran, la première et ultime source en matière de critique de la Bible



Il est possible que le Livre saint des musulmans peigne les références originales judéo-chrétiennes sous un habit élogieux, non pour souligner leur inerrance, contrairement aux appréhensions non dites de notre spécialiste, mais pour marquer son excellence et sa prééminence. S’il est vrai que nous avons là la preuve que les véritables textes scripturaires de l’Ancien et du Nouveau Testament aient relativement survécu aux aléas du temps et aux erreurs de retranscription et de traduction, il n’en demeure pas moins qu’ils furent également l’objet de manipulation coupable de la part de scribes peu scrupuleux. Ainsi, le Coran ne se contente pas de les corroborer, mais, avant tout, il y sépare le bon grain de l’ivraie ; il les corrige des erreurs volontaires ou non qu’ils regorgent, il abroge éventuellement ses Lois, et surtout il entérine ses commandements constants et universels. Voici seize passages coraniques démontrant notre propos, et qui interpellent notre frère, qui, nous l’espérons, rectifiera son tir, car, nous ne jouissons pas du luxe de nous passer d’un pourfendeur aussi précieux contre nos contempteurs invétérés.



1- Le Verset du Chapitre La vache : (Nous avions déjà offert le Livre à Moïse à qui Nous avions fait succéder d’autres Messagers, tels que Jésus fils de Marie que Nous avions armé de signes éclatants grâce au soutien du Saint-Esprit. Alors jusqu’à quand accueillerez-vous les prophètes avec morgue, traitant les uns d’imposteurs et massacrant les autres, chaque fois que le message qu’ils vous apportent ne flatte pas vos caprices ?)[1] ; Le Coran a été mentionné ensuite en ces termes : (Ils eurent entre les mains un Livre venu du ciel corroborant leurs propres Écritures sur lesquelles ils se basaient pour invoquer le sauveur qui leur accorderait le triomphe sur les païens. Pourtant, dès son avènement, ils dénièrent le reconnaitre et renièrent son ministère, maudit soient ces infidèles !)[2]



2- Le Verset de la sourate La famille d‘Imrân : (Lui qui, en toute vérité, te révéla progressivement le Livre venu corroborer les anciennes Écritures telles que la Thora et l’Évangile qu’Il révéla).[3] Le Tout-Puissant a tout de suite après évoqué le Coran : (Auparavant en guise de bonne direction pour les hommes. Puis, il révéla le Livre du discernement).[4] Autrement dit le Coran comme l’a précisé Qatâda et e-Rabî’ ibn Anas dans l’exégèse d’ibn Kathîr. Rien ne sert de réfuter que cela voudrait dire qu’il serait cité à deux reprises comme nous allons l’expliquer prochainement si Dieu le veut !



3- [Nous révélâmes la Thora de laquelle émanent droiture et lumière, et à partir de laquelle les prophètes dévoués à Dieu font régner la justice sur les juifs, au même titre que les rabbins et les docteurs de la Loi, ces dignes témoins et gardiens de leur héritage ; et c’est Moi, et non les hommes que vous devez craindre ; alors, ne troquez pas mes commandements contre un vil prix, car qui n’applique pas la Loi révélée par Dieu est un infidèle][5] ; pour dire un peu plus loin : (Nous mimes sur leurs traces Jésus fils de Marie venu corroborer la Thora révélée avant lui. Nous lui transmîmes l’Évangile duquel émanent droiture et lumière en accord avec la Thora révélée auparavant, et revêtant droiture et exhortation à l’adresse des pieux • Que les adeptes de l’Évangile appliquent la loi divine qui y fut révélée, car qui n’applique pas la Loi révélée par Dieu est un pervers).[6]



Juste après avoir évoqué la Thora, le Très-Haut fait intervenir le Coran dans Son discours : (Nous te révélâmes, en toute vérité, le Livre venu corroborer les anciennes Écritures et faisant force d’autorité. Alors, appuie-toi dessus pour arbitrer les litiges que te soulèvent les fis d’Israël, et ne cède pas à leurs passions au dépend de la vérité qui y prévaut ; certes, à chacun d’entre vous, Nous avons assigné une Loi et une voix à suivre. Allah aurait très bien pu vous réunir sous l’égide d’une même nation, mais Il préféra vous éprouver pour voir l’usage de ce que chacun d’entre vous détient entre ses mains. Alors, faite montre d’émulation dans les œuvres pies, car c’est vers Allah que vous serez tous ramenés, et là, Il vous instruira sur l’objet de vos divergences).[7] En exégèse à ce Verset ibn Kathîr fait le commentaire suivant : « Le Très-Haut a d’abord évoqué le Livre révélé à Moïse Son Confident, la Thora qu’Il a couverte d’éloges, et à laquelle Il a ordonné de se soumettre à l’époque où elle était encore en vigueur. Puis, Il a cité l’Évangile dont Il a également vanté les vertus à l’endroit de ses partisans les enjoignant de le mettre en pratique et de suivre ses enseignements comme nous l’avons vu précédemment. Enfin, le Très-Haut en vient à citer le Coran Illustre qu’Il a descendu à Son serviteur et adorateur, le noble Messager. »



4- (Répond-leur : Qui donc a révélé le Livre à Moïse, duquel émane droiture et lumière pour les hommes, et que vous consignez sur des feuillets à destination du public tandis que vous en dissimulez une grande partie ? Et qui donc vous a enseigné ce que ni vous ni vos ancêtres n’aviez connaissance ? Réponds-leur : qui d’autre que Dieu ! Puis, laisse-les divaguer dans leurs vaines disputes).[8] Tout de suite derrière, il est fait référence au saint Coran : (Et à présent, voici révélé un Livre béni, venu corroboré les anciennes Écritures afin que tu avertisses la cité-Mère et ses alentours. Tous ceux qui croient au jour dernier ajoutent foi à ce Livre, et observent la prière avec assiduité).[9]



5- Dans le même chapitre, le Très-Haut révèle : (Puis, Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs, le Livre qui expose toute chose en détail, et duquel émanent droiture et miséricorde pour inviter les enfants d’Israël à donner foi à la rencontre qui les attend avec Leur Seigneur • À présent, voici un Livre béni que Nous révélons, alors honorez ses Lois, et craignez Dieu dans l’espoir d’être touché par Sa Grâce).[10] Le grand exégète Mohammad Amîn Shanqîtî explique : « Nous avons évoqué la tendance de la part du Seigneur à faire référence au Coran et à la Thora ensemble. Ils sont en effet les deux Livres révélés les plus prestigieux, et les plus exhaustifs au niveau des lois, comme le précise le Seigneur : (le Livre qui expose toute chose en détail). Avec la révélation du Coran, Le Très-Haut propose le Livre le plus complet et le plus illustre, car Il y cumule le savoir des premières et des nouvelles générations. Par ailleurs, le Coran comporte des enseignements qui ne figuraient pas dans les livres antérieurs. C’est pourquoi, après avoir rappelé la révélation de la Thora à travers Ses dires : (Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs), il a tout de suite après évoqué le Coran en disant : (À présent, voici un Livre béni que Nous révélons).

 

Ce procédé revient souvent dans le Livre sacré des musulmans,  comme ici : (Répond-leur : Qui donc a révélé le Livre à Moïse, duquel émane droiture et lumière pour les hommes, et que vous consignez sur des feuillets à destination du public tandis que vous en dissimulez une grande partie ? Et qui donc vous a enseigné ce que ni vous ni vos ancêtres n’aviez connaissance ? Réponds-leur : qui d’autre que Dieu ! Puis, laisse-les divaguer dans leurs vaines disputes).[11] Il a dit ensuite : (Et à présent, voici révélé un Livre béni, venu corroboré les anciennes Écritures).[12] Il a donc mentionné le Coran tout de suite après l’évocation de la Thora, à l’image de cet autre passage : (Auparavant, il y avait le Livre de Moïse qui constituait à la fois un guide et une miséricorde, et voici révélé en langue arabe) ; c’est-à-dire le Coran : (un Livre approbateur qui sert d’avertissement aux injustes, et qui annonce la bonne nouvelles aux bienfaiteurs)[13] ; (Et lorsque Nous mirent la vérité sous leurs yeux, ils objectèrent : « Si seulement cet homme qui se prétend prophète était l’auteur des mêmes signes que Moïse ! » Pourtant, ils accueillirent avec autant de rejet les enseignements de Moïse sous prétexte qu’ils avaient affaire à deux sortes de magies)[14] ; dans l’autre lecture : (à deux magiciens qui se soutiennent mutuellement).



Par ailleurs, les êtres du monde parallèle  font ce même rapprochement entre Moussa et Mohammed : [Et souviens-toi de ce groupe de djinns que nous dirigeâmes vers toi pour leur faire entendre le Coran ; une fois sur place, ils imposèrent le silence, et, la lecture terminée, ils retournèrent auprès des leurs pour les avertir • Ils s’écrièrent : Ô gens, nous venons d’entendre un Livre qui fut révélé après Moïse et venu corroborer les anciennes Écritures ; il guide vers la vérité et sur le droit chemin)[15] »[16]



6- (Ces gens-là sont-ils comparables à ceux que le Seigneur éclaire d’une preuve éclatante en accord avec la Parole d’un témoin venu corroboré le Livre de Moïse duquel émanent droite et miséricorde ?).[17] Ibn Kathîr explique : « c’est-à-dire que le Coran s’inscrit dans le temps après le Livre de Moussa qui incarne la Thora en l’occurrence. »



7- (Les messagers que Nous avons envoyés avant toi n’étaient que des hommes que Nous avons comblés de la Révélation ; vous n’avez qu’à interroger les détenteurs du Rappel au cas où cela vous aurait échappé).[18] Les détenteurs du rappel ne sont autres, selon l’exégèse notamment d’ibn ‘Abbas, que les docteurs des religions monothéistes antérieures. Ibn Kathîr entérine cette thèse. La suite du passage fait mention du Coran, cet autre Rappel : (Ces messagers étaient appuyés par des preuves éclatantes ainsi que les Écrits saints. Et à toi aussi Nous avons révélé le Rappel qui les éclaire sur le message afin de les pousser à la réflexion).[19]



8- (Nous avons octroyé à Moïse le Livre qui a servi pour les enfants d’Israël de guide leur enjoignant de ne prendre aucun protecteur en dehors de Moi).[20] Après avoir achevé le discours sur les Israélites, le Créateur des cieux et de la terre a tout de suite enchaîné sur le Coran qu’Il évoque en ces termes : (En vérité, ce Coran guide vers le chemin le plus droit, et il annonce aux croyants bienfaiteurs qu’une immense récompense leur est réservée).[21] Nous verrons plus loin qu’ibn  Taïmiya reprend cette idée dans son livre tafsîr Âyât ashkalat (1/424).



9- (Nous avons soutenu Moïse grâce à neuf miracles éclatants).[22] Après avoir achevé le discours autour de ces fameux signes, et de la réaction des Juifs qu’ils suscitèrent, le Livre saint poursuit : (Ce Coran, Nous te l’avons révélé progressivement afin que tu le récites aux hommes avec sérénité).[23]



10- (Nous avions déjà octroyé à Moïse et Aaron le Livre du discernement qui procure clarté et rappel à l’adresse des gens pieux).[24] Il l’a fait suivre de : (Et voila à présent le Coran, ce rappel béni qui fut révélé à votre intention, alors gardez-vous de le renier ?)[25] Ibn Kathîr fait remarquer – je cite : « Nous avons déjà souligné qu’Allah le Très-Haut réunit souvent dans un seul contexte les personnes de Moussa et de Mohammed (r) accompagnés de leur Livre respectif. » Il fait probablement allusion à son commentaire au sujet du Verset de la sourate Le bétail : (Puis, Nous avons offert à Moïse, en insigne récompense à l’égard des bienfaiteurs, le Livre qui expose toute chose en détail),[26] etc. Nous avons cité précédemment le commentaire de Shanqîtî au sujet de ces Versets, et l’allusion qu’ibn Kathîr fait à ce propos.



11- (De la même manière que Pharaon, Coré, et Hâman à qui pourtant Moïse avait apporté des signes éclatants, mais aveuglés par leur orgueil, ils n’allaient point échapper à Notre rigueur implacable)[27] ; Il a dit ensuite : (Récite le Livre qui te fut révélé, et observe la prière qui éloigne de la turpitude et du vice).[28]



12- (Évitez de polémiquer avec les adeptes du Livre sans respecter les règles de la convenance, à moins que vous n’ayez affaire à ceux d’entre eux qui font preuve d’injustice. Dites-leur : Nous croyons au Livre qui nous fut révélé, ainsi qu’au vôtre, Notre Dieu et le Vôtre ne font qu’un seul et même Dieu, Celui-là même à qui nous exprimons notre entière soumission).[29] Puis, Il poursuit : (C’est ainsi que Nous t’avons révélé le Livre à qui les détenteurs des Écritures ont donné foi, au même titre que certains membres de ton peuple, et seul un impie peut renier nos signes).[30]



13- (En vérité, Nous avons concédé aux enfants d’Israël le Livre, la Loi, et la prophétie. Nous leur avons prodigué de bonnes nourritures, et les avons élus par rapport au reste de l’Humanité).[31] Il l’a fait suivre par : (Ce Livre est une source de clarté pour les hommes, un guide, et une miséricorde pour les gens emprunts de certitude).[32] Ibn Kathîr certifie dans son exégèse qu’il s’agit du Coran.



14- (Dis-leur : s’il s’avère que ce Coran que vous reniez procède réellement de Dieu, qu’en diriez-vous, alors qu’un témoin parmi les enfants d’Israël atteste de sa conformité aux anciennes Écritures, et qu’il y adhère lui-même pendant que vous, vous restez figés dans votre orgueil ? C’est qu’Allah ne guide certainement pas la gente injuste).[33] Le Négus d’Abyssinie rend témoignage en faveur de la loi mohammadienne : « Par Dieu, c’est un seul et même flambeau qui anime cette loi et celle de Moïse. » Ibn Taïmiya l’a recensé dans sa compilation de fatwa (16/202).



15- (Auparavant, il y avait le Livre de Moïse qui constituait à la fois un guide et une miséricorde, et voici révélé en langue arabe un Livre approbateur qui sert d’avertissement aux injustes, et qui annonce la bonne nouvelles aux bienfaiteurs).[34] Nous avons cité précédemment le commentaire de Shanqîtî a propos de ce Verset.



16- Il dit encore au sujet des djinns : (Ils s’écrièrent : Ô gens, nous venons d’entendre un Livre qui fut révélé après Moïse et venu corroborer les anciennes Écritures ; il guide vers la vérité et sur le droit chemin).[35] Cette référence faite au Coran concerne la révélation descendue après celle de Moussa : elle a été faite après l’évocation du frère d’Aaron.



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/






[1] La vache ; 87

[2] La vache ; 89

[3] La famille d‘Imrân ; 3

[4] La famille d‘Imrân ; 4

[5] Le Repas céleste ; 44

[6] Le Repas céleste ; 46-47

[7] Le Repas céleste ; 48

[8] Le bétail ; 91

[9] Le bétail ; 92

[10] Le bétail ; 154-155

[11] Le bétail ; 91

[12] Le bétail ; 92

[13] El Ahqâf ; 12

[14] Les récits ; 48

[15] El Ahqâf ; 29-30

[16] el ‘Udhb e-Namîr (2/602).

[17] Hûd ; 17

[18] Les abeilles ; 43

[19] Les abeilles ; 44

[20] Le voyage nocturne ; 2

[21] Le voyage nocturne ; 9

[22] Le voyage nocturne ; 101

[23] Le voyage nocturne ; 106

[24] Les Prophètes ; 48

[25] Les Prophètes ;

[26] Le bétail ; 154

[27] L’araignée ; 39

[28] L’araignée ; 45

[29] L’araignée ; 46

[30] L’araignée ; 47

[31] Les nations agenouillées ; 16

[32] Les nations agenouillées ; 20

[33] El Ahqâf ; 10

[34] El Ahqâf ; 12

[35] El Ahqâf ; 30

Seleucide

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 03 avr.19, 00:14

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit : 01 avr.19, 16:32 Elle est donc viciée à la base, sauf que, nourrie par un profond complexe d’infériorité, une frange active des défenseurs de la cause musulmane, a, tant bien que mal, en sachant que nul n’échappe à sa condition, adapté ses méthodes aléatoires aux sources islamiques.

Les muhaddithun qui, les premiers, ont une approche critique de leurs sources, seront ravis de l'apprendre.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

'mazalée'

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 03 avr.19, 05:01

Message par 'mazalée' »

Seleucide a écrit : 02 avr.19, 11:19 Citer Edward Saïd est assez révélateur, tout de même... (loll)
Qui est Edward Saïd ?
A chaque jour suffit sa peine.

Athanase

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 03 avr.19, 11:13

Message par Athanase »

11 Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ; Psaume 84

Citizenkan

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 04 avr.19, 06:12

Message par Citizenkan »

Dialogue avec Karim Hanifi I/3



Explication



Il est possible de déceler la raison de cette mystérieuse liaison entre le Coran et la Thora à travers le contenu de certains des Versets que nous avons cités précédemment. À titre d’exemple, nous pouvons recenser : (Nous révélâmes la Thora de laquelle émanent droiture et lumière)[1] jusqu’à : (Nous te révélâmes, en toute vérité, le Livre venu corroborer les anciennes Écritures et faisant force d’autorité. Alors, appuie-toi dessus pour arbitrer les litiges que te soulèvent les fis d’Israël, et ne cède pas à leurs passions au dépend de la vérité qui y prévaut).[2]



Ces Versets dévoilent la raison pour laquelle les deux missions ont été rassemblées dans un seul contexte. Dans la sourate le Repas céleste, le Tout-puissant fait les éloges de la Thora auxquelles Il fait suivre les éloges du Coran. Il met l’accent sur l’autorité que constitue ce dernier sur l’ensemble des messages dont la Thora fait partie. Autrement dit, il en est le Juge, le Témoin, et le Dépositaire loyal. Il en est le Juge pour les avoir abrogés, le Témoin car ils ont été falsifiés alors qu’il est sauvegardé. Il en est le Dépositaire étant donné que tous les enseignements de ces derniers en accord avec lui correspondent à la vérité ; et tout ceux qui le contredisent sont automatiquement jugés faux (voir éventuellement abrogés, ndt.) comme Allah le déclare clairement dans le verset : (Ce Coran expose aux fils d’Israël la plupart des discordes qui les opposent).[3] Ce rapprochement veut probablement nous dire que s’il est reconnu les mérites des Livres sacrées précédents, cela n’autorise pas à les mettre en pratique après l’avènement de Mohammed (r) puisque le Coran fait autorité sur eux.



C’est pourquoi, ibn Taïmiya a souligné dans le contexte que nous avons désigné précédemment à l’occasion de la sourate Le voyage nocturne, dans son ouvrage tafsîr Âyât ashkalat : « (En vérité, ce Coran guide vers le chemin le plus droit)[4] : Il est plus droit que celui des dépositaires de la Thora. De plus, il est plus juste au niveau de la direction que le Livre précédent. Malgré la particularité de la Thora à guider sur le droit chemin, le Coran a une plus grande propension à le faire. C’est pourquoi, ce Verset est cité juste après celui dans lequel il est dit : (Nous avons octroyé à Moïse le Livre qui a servi pour les enfants d’Israël de guide).[5]. Ensuite, Il dit : ( En vérité, ce Coran guide vers le chemin le plus droit).[6] »[7]



Un autre Verset dans la sourate Les nations agenouillées vient confirmer ce principe : (Puis, Nous t’avons placé sur une voie normative, alors veille à la suivre sans que les passions des ignorants n’exercent sur toi la moindre influence).[8] Le Seigneur Tout-Puissant l’a affirmé après avoir dit : (En vérité, Nous avons concédé aux enfants d’Israël le Livre).[9] Néanmoins, dans la sourate La famille d‘Imrân, le passage suivant en l’occurrence : (Lui qui, en toute vérité, te révéla progressivement le Livre venu corroborer les anciennes Écritures telles que la Thora et l’Évangile qu’Il révéla • Auparavant en guise de bonne direction pour les hommes. Puis, il révéla le Livre du discernement).[10] Allah a fait suivre dans cette énonciation le Coran à la Thora et l’Evangile en le nommant Furqân, le différenciateur (que nous avons traduit pas le Livre du discernement). Il exprime ainsi cette qualité recensée en lui qui est la particularité de trancher entre le vrai et le faux. Cela va certainement dans le sens qu’il est impératif pour toute nation en quête de la vérité, de suivre le Coran indépendamment des autres Livres révélés, après l’avènement de la mission Mohammadienne.



Ibn el Qaïyim précise à ce sujet : « Il a évoqué la révélation du Coran le Guide, le Différenciateur qui correspond à la victoire venant trancher entre le vrai et le faux. La subtilité dans le fait de lier la victoire à la bonne direction (le droit chemin, ndt.), c’est que tous deux ont la propension à trancher entre le vrai et le faux. Ainsi, le Très Haut dénomme el Furqân la chose à l’origine de la victoire offerte à Ses Serviteurs comme dans le Verset suivant : (… pour peu que vous croyez en Dieu et à la Loi que Nous avons révélé à Notre serviteur le jour de gloire (Furqân) qui vit s’affronter les deux armées).[11]

Il a donc cité les deux principes : la révélation descendue le jour de gloire qui correspond à la victoire de Badr ; le jour où Allah a séparé le vrai du faux en donnant la victoire à Son messager et à Sa religion, en opposition à l’humiliation et à la débâcle qu’Il a infligé à Ses ennemis. »[12]



Ainsi, Allah mentionne ce genre de Versets pour exprimer la nécessité de suivre le Coran en particulier indépendamment des autres Livres comme nous l’avons déjà vu à travers notamment : (À présent, voici un Livre béni que Nous révélons, alors honorez ses Lois).[13] C’est pourquoi, lorsque le Seigneur a mis les croyants en garde de suivre la confession des gens du Livre, Il dit : (Les Juifs et les Chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi aussi longtemps que tu daignes te soumettre à leur confession. Dis-leur : la voie du Seigneur est pourtant la meilleure. Et si, d’aventure, tu t’avisais à te plier à leurs passions, malgré les enseignements qui te sont parvenus, tu ne trouveras en Allah ni soutien ni protecteur).[14] Il est dans ce contexte fait mention aux adeptes du noble Livre : (Ceux à qui Nous avons donné le Livre, ils le lisent fidèlement, ceux-là y croient réellement, mais les autres qui le renient sont les véritables perdants).[15] Ibn ‘Abbâs donne l’explication suivante : « Ils le suivent fidèlement. » ‘Iqrima, qui n’est autre que le rapporteur d’ibn ‘Abbâs, clarifie : « Ne vois-tu pas que tu peux dire : quelqu’un lit les traces de quelqu’un, c'est-à-dire qu’il le suit. (Par le soleil et sa clarté • Et par la lune quant elle le suit).[16] Mot à mot : quant elle le lit. »[17]



Cette description concerne indépendamment les gens du Livre ou les Compagnons (compte tenu de la fameuse divergence sur la question entre les exégètes). Quoi qu’il en soit, les gens du Livre reçoivent les éloges dans la mesure où ils croient au Coran et où ils le suivent effectivement comme nous l’avons déjà vu.



Et l’Évangile ?



Si l’on demandait pourquoi la plupart de ces Versets font mention uniquement de la Thora indépendamment de l’Évangile ? Nous dirions parce que l’Évangile est dans la continuité de la Thora, et qu’il en est le complément. Ibn Kathîr l’a notifié en faisant l’explication des versets 38 à 51 de la sourate Les récits : « Il est élémentaire pour les gens doués de raison que le Très-Haut n’a pas descendu du ciel parmi les différents livres révélés, de plus complet, de plus vaste, de plus clair, de plus illustre, et de plus noble que le Livre révélé à Mohammed (r), le Coran en l’occurrence. Le Livre accordé à Moïse fils d‘Imrân se situe tout de suite après lui, dans sa noblesse et sa magnificence. Ce Livre qu’Allah a décrit ainsi : (Nous révélâmes la Thora de laquelle émanent droiture et lumière, et à partir de laquelle les prophètes dévoués à Dieu, font régner la justice sur les juifs, au même titre que les rabbins et les docteurs de la Loi, ces dignes témoins et gardiens de leur héritage).[18] Tandis que l’Évangile fut révélé pour justement compléter les enseignements de la Thora, et pour défaire certaines interdictions passées infligées aux Israélites. »[19]



Cette analyse  est corroborée par le Verset suivant qui fait dire à Jésus : (Je viens aussi confirmer la Thora qui fut transmise avant moi, mis à part quelques interdits que je vous soulage désormais).[20] Compte tenu que le Coran et la Thora s’avèrent plus achevés que les autres Livres, Allah les a désignés ainsi : (Dis-leur : Alors, apportez-moi un livre céleste plus éclairé que ces deux-là afin que je le suive, si vous êtes vraiment sincères).[21]



En résumé, cette fameuse liaison a pour fonction de couper court à toute suspicion éventuelle concernant la pérennité des Livres abrogés bien que l’amalgame soit de taille. En effet, tous proviennent du Seigneur de l’univers. L’un est donc motivé par les éloges que peuvent susciter même dans l’absolu, les livres précédents, l’autre s’applique à en faire les éloges par rapport à leur premier statut, avant d’avoir subit toute altération.[22]



À la lumière de l’analyse précédente, il devient clair que les relatifs éloges émis par le Tout-Puissant à l’adresse de la Thora et de l’Évangile mettent en exergue le statut illustre du Coran qui exerce dessus un droit de regard et d’éventuelles corrections qui font suite à leur altération volontaire. En cela, ces fameux éloges ne pointent que les textes originaux qui restent malgré tout soumis à l’approbation du Coran, ce qui, en aucun cas ne ressort de la méthode hanifiya, ne serait-ce que de manière implicite. Ainsi, si on veut écrouler son château de cartes sur lequel il a construit toute sa rhétorique, il suffit de démontrer que l’Ancien et le Nouveau Testaments furent sujets à des falsifications volontaires, en plus des erreurs innombrables qui les parsèment. Ce sera donc l’objet de notre prochain article, si Dieu nous prête vie, qui mettra sérieusement à mal la pierre angulaire de sa fragile démonstration ! Que Dieu nous vienne en aide !



                           

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/






[1] Le Repas Céleste ; 46

[2] Le Repas Céleste ; 48

[3] Les fourmis ; 76

[4] Le voyage nocturne ; 9

[5] Le voyage nocturne ; 2

[6] Le voyage nocturne ; 9

[7] Tafsîr Âyât Ashkalat (1/424).

[8] Les nations agenouillées ; 18

[9] Les nations agenouillées ; 16

[10] La famille d‘Imrân ; 3-4

[11] Le butin ; 41

[12] Badâi’ el Fawâid (2/253).

[13] Le bétail ; 155

[14] La Vache ; 120

[15] La Vache ; 121

[16] Le soleil ; 1-2

[17] Narration rapportée par Abû ‘Ubaïd dans Fadhâil el Qur-ân (p. 130), ibn Jarîr dans son tafsîr (2/388 et 492), et ibn el Muqrî dans el Mu’jam (n° 105) avec une chaîne narrative authentique.

[18] Le Repas Céleste ; 44

[19] Voir : el Jawâb e-Sahîh d’ibn Taïmiya (6/517).

[20] La famille de ‘Imrân ; 50

[21] Les récits ; 49

[22] J’emprunte à longue analyse au livre raf’ e-zhull wa e-sighâr du Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî.

Citizenkan

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 05 avr.19, 07:42

Message par Citizenkan »

Seleucide a écrit : 03 avr.19, 00:14 Les muhaddithun qui, les premiers, ont une approche critique de leurs sources, seront ravis de l'apprendre.
Il ne faut pas confondre réformistes, progressistes, modernistes, néo-rationalistes qui tirent leur méthodologie de l'orientalisme historico-critique et traditionnistes traditionalistes contemporains qui puisent leur méthodologie de l'orthodoxie.

Ce sera d'ailleurs l'introduction de la prochaine partie consacrée à Karim, dont voici un extrait :


Nous avons vu dans le prologue les limites de la méthode historico-critique grâce à une analyse de Jonathan Brown, professeur associé à la chaire en histoire de la civilisation islamique à l’Université de Georgetown, qui démontre peut-être encore une fois que les anglo-saxons sont en avance sur nous, même dans ce domaine. Il explique notamment que : « … la critique occidentale de la tradition des hadiths peut être considérée comme un acte de domination dans lequel une vision du monde affirme son pouvoir sur une autre en dictant les termes selon lesquels la « connaissance » et la « vérité » sont établies.

Dans cette perspective, on pourrait se demander pourquoi la « lumière » que les érudits occidentaux ont mise sur les hadiths est nécessairement plus utile pour « faire progresser la compréhension humaine » que ce que la tradition du hadith a déjà offert. Comme l’ont montré des intellectuels comme Edward Saïd, la connaissance, c’est le pouvoir, et étudier un objet, c’est en établir le contrôle.

Ce n’est donc pas un hasard si quatre des cinq principaux axes de progression de l’étude occidentale du monde islamique se sont développés à partir d’intérêts coloniaux ou diplomatiques européens (l’étude française du droit et de la culture islamique en Afrique du Nord coloniale, des études néerlandaises similaires en Asie du Sud-Est, études britanniques sur l’islam en Inde et intérêt diplomatique européen pour l’Empire ottoman).

Vers la fin du XIXe siècle, les diplomates européens avaient défendu l’idée de promouvoir un islam « progressiste » parmi les populations colonisées. Les discussions occidentales sur la fiabilité de la tradition des hadiths s’inscrivent donc dans un contexte historique et ne sont pas neutres.

Cette question se développe par ailleurs dans le cadre d’un débat plus large sur la dynamique du pouvoir entre « religion » et « modernité » et entre « islam » et « occident ».

Au lieu d’aborder la question de l’authenticité d’un point de vue téléologique, en supposant que la vision « musulmane » de la tradition du hadith serait erronée et que les érudits occidentaux l’auraient réveillée de son sommeil millénaire en la guidant progressivement vers une approche plus précise, nous dirons que la tradition des hadiths est si vaste et nos tentatives pour évaluer son authenticité si inévitablement limitée à de petits échantillons, que toute attitude à son égard repose nécessairement davantage sur notre vision critique du monde que sur des faits empiriques.

La tradition musulmane des hadiths et l’étude académique occidentale des origines islamiques représentent des approches diamétralement opposées pour évaluer l’authenticité historique du hadith. Les deux approches sont critiques, en ce sens qu’elles se préoccupent de la fiabilité des sources historiques, mais les deux reposent sur deux séries d’hypothèses qui sont à l’origine des problèmes rencontrés. La tradition sunnite de la critique des hadiths est fondée sur un engagement, celui de filtrer l’authenticité des hadiths non fiables à partir de hadiths fiables sur la base de critères qui examinent à la fois les sources d’un rapport et son contenu.

En l’absence de preuves contradictoires ou d’objections fortes, les érudits et les juristes du hadith ont traité un propos attribué prima facie au Prophète comme quelque chose qu’il aurait vraiment déclaré. Le scepticisme envers les hadiths n’était pas le paramètre par défaut des critiques musulmans du hadith.

Selon Ibn Hanbal, même un hadith dont l’authenticité n’était pas établie constituait une meilleure source de droit que le fait de statuer par sa seule raison. Un examen critique d’un hadith n’était requis que lorsqu’un érudit avait une raison impérieuse de douter de son authenticité. L’approche des universitaires occidentaux a été strictement inverse. Selon le célèbre Lord Acton (mort en 1902), un historien moderne ne peut pas croire en la présomption d’innocence. Sa première réaction à une source historique doit être marquée par la suspicion. »[1]



Bien que biaisée, cette méthode d’investigation a été reprise par des musulmans progressistes qui l’ont adapté à la foi islamique dans l’objectif de rejeter toutes les narrations prophétiques qui ne les arrangent pas, fussent-elles rendues fiables par les deux plus grands spécialistes en la matière que sont les incontestables Bukhârî et Muslim. C’est un peu ce que nous fait Karim Hanifi, qui, de ses propres aveux, est rigoriste en matière de critique de hadîth. Sous couvert de débarrasser le corpus du hadîth des légendes et des superstitions, il élimine, dans la règle de l’art, des pans entiers du patrimoine. Bien que son idée de départ soit éventuellement louable, il procède à une véritable amnésie collective dont il veut nous faire les complices, et qui aura des conséquences irréversibles sur sa vision des annonces de la Bible de la venue de Mohammed. D’ailleurs, ces deux postulats sont si étroitement liés dans la thématique de Karim qu’il construit, peut-être même par un phénomène inconscient, l’un sur l’autre, de sorte qu’ils sont chez lui indissociables. Il l’avouera, nous le verrons bientôt.



Son château de carte tient sur la théorie que la Bible n’est pas falsifiée. Elle a certes, à ses yeux, eu des problèmes de conservation dus à des erreurs de scribe qui, malgré tout, restent mineures et, sauf cas rares, sont sans incidences dogmatiques. Il suffit donc de démonter cette théorie pour ébranler son château de carte, et par la-même, sa vision extrêmement exigüe, voire biblo-compatible, des annonces bibliques. C’est ce à quoi nous nous attelons dans le prochain paragraphe.


[1] http://www.mizane.info/angles-morts-les ... du-hadith/

Seleucide

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 05 avr.19, 11:00

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit : 05 avr.19, 07:42 Il ne faut pas confondre réformistes, progressistes, modernistes, néo-rationalistes qui tirent leur méthodologie de l'orientalisme historico-critique et traditionnistes traditionalistes contemporains qui puisent leur méthodologie de l'orthodoxie.


Tous partagent pourtant un paradigme rationnel commun, puisque tous affirment qu'il faut une base critique pour accepter ou rejeter le témoignage du passé, et par conséquent, pour fonder la connaissance historique. Maintenant, il s'agit de savoir si la science du hadith a été suffisamment critique et rationnelle pour qu'un historien puisse se calquer dessus, ou non. Malheureusement pour vous, il y a bien des indices qui laissent présager du contraire : sur un même paradigme de rationalité, les historiens peuvent en effet trouver à redire vis-à-vis de certains postulats, certaines méthodes ou absences de certaines méthode des muhaddithun.


grâce à une analyse de Jonathan Brown


Voilà qui est étonnant... (loll)


Il explique notamment que : « … la critique occidentale de la tradition des hadiths peut être considérée comme un acte de domination dans lequel une vision du monde affirme son pouvoir sur une autre en dictant les termes selon lesquels la « connaissance » et la « vérité » sont établies.



Ce n'est pas l'Occident qui a imposé à l'Orient un paradigme de rationalité pour penser le passé.
Un millénaire avant Goldziher, les ahl al-ra'y fournissait déjà toute la critique du hadith que les orientalistes reprendront.
Il y a bien trop de manichéisme et trop peu de nuance dans ton article.


Les discussions occidentales sur la fiabilité de la tradition des hadiths s’inscrivent donc dans un contexte historique et ne sont pas neutres.


Tout comme la formation de la science du hadith.


Selon Ibn Hanbal, même un hadith dont l’authenticité n’était pas établie constituait une meilleure source de droit que le fait de statuer par sa seule raison.


Je me demande bien ce qu'Abu Hanifa peut penser de cette règle... (loll)
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 08 avr.19, 04:15

Message par Citizenkan »

Voici d'autres éléments sur la méthodologie de Karim, la partie suivante est en préparation, et sera bientôt publiée :

https://www.youtube.com/watch?v=N_W8Dsohq1M

spin

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 08 avr.19, 17:14

Message par spin »

Citizenkan a écrit : 01 avr.19, 16:32Cette méthode de critique combinait le doute présumé quant à l’intégrité des textes avec la conviction de la critique moderne que la construction de ces mêmes textes était affectée ou déterminée par des intérêts profanes.
C'est le bon sens même, et un impératif si on veut desserrer les carcans religieux.
De quel droit refuserions-nous de faire usage du plus grand don de Dieu ? N'est-ce pas un formidable blasphème que de croire contre la raison ? (Vivekananda)
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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 09 avr.19, 07:09

Message par Citizenkan »


Seleucide

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 09 avr.19, 08:48

Message par Seleucide »

Si tu peux faire davantage d'effort pour participer à la discussion, ce serait sympathique.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

Citizenkan

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 10 avr.19, 09:58

Message par Citizenkan »

Seleucide a écrit : 09 avr.19, 08:48 Si tu peux faire davantage d'effort pour participer à la discussion, ce serait sympathique.

Je suis débordé avec Karim, désolé, mais le principe de la conservation du hadith est la même que celui du Coran, sauf que l'orientaliste émet ses critiques en se basant sur des critiques aléatoires et non objectifs.

En définitive, ils ne peuvent que ramener des critiques de forme non de fond, comme je l'ai démontré dans nos conversations, ce qui est un cruel aveu de faiblesse, mais tant pis, l'essentiel est de désacraliser les deux références scripturaires musulmanes.

Ensuite, l'argument des ahl e-ray est trop puéril pour que je puisse y répondre, il démontre encore une fois, le parti pris de la méthode historico-critique, merci de le confirmer....

Cordialement.

Seleucide

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Re: Dialogue avec Karim Hanifi

Ecrit le 16 avr.19, 01:51

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit : 10 avr.19, 09:58sauf que l'orientaliste émet ses critiques en se basant sur des critiques aléatoires et non objectifs.

C'est-à-dire ?

En définitive, ils ne peuvent que ramener des critiques de forme non de fond, comme je l'ai démontré dans nos conversations

Je n'ai vu aucune démonstration jusqu'ici.
Seulement des affirmations péremptoires.

Ensuite, l'argument des ahl e-ray est trop puéril pour que je puisse y répondre

C'est dommage.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

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