les paysans piégés par leur sang
Posté : 19 août05, 02:35
Chine
Les paysans piégés par leur sang
Olivier Weber
Ce sont les damnés de la Chine, les victimes d'un incroyable scandale, celui des transfusions de sang. Dans les années 90, des centaines de milliers de paysans du Henan, dans le centre de la Chine, ont vendu leur sang pour 45 yuans la dose, soit 4,50 euros. Dûment encouragés par les autorités locales qui se lancent dans le commerce du sang. Mais, très rapidement, les paysans sont contaminés par le virus du sida.
Dans un livre implacable, Pierre Haski, correspondant de Libération à Pékin, retrace la genèse d'un scandale qu'il a contribué à révéler (voir aussi Le Point, décembre 2001). Il accuse les autorités chinoises non seulement de s'être lancées dans un commerce ignoble mais aussi d'avoir étouffé l'affaire.
Le plus émouvant dans ce livre reste les témoignages des paysans dans les « villages du sida ». Mouroirs indignes de la Chine du développement. Royaumes du cynisme érigé comme vertu d'Etat. Les paysans, éloquents dans leur tragédie, évoquent leur lente avancée vers « le gouffre de la mort ». Pierre Haski invite le monde à ne plus jamais fermer les yeux
« Le sang de la Chine. Quand le silence tue », de Pierre Haski, photographies de Bertrand Meunier (Grasset, 229 pages, 18 E).
Les paysans piégés par leur sang
Olivier Weber
Ce sont les damnés de la Chine, les victimes d'un incroyable scandale, celui des transfusions de sang. Dans les années 90, des centaines de milliers de paysans du Henan, dans le centre de la Chine, ont vendu leur sang pour 45 yuans la dose, soit 4,50 euros. Dûment encouragés par les autorités locales qui se lancent dans le commerce du sang. Mais, très rapidement, les paysans sont contaminés par le virus du sida.
Dans un livre implacable, Pierre Haski, correspondant de Libération à Pékin, retrace la genèse d'un scandale qu'il a contribué à révéler (voir aussi Le Point, décembre 2001). Il accuse les autorités chinoises non seulement de s'être lancées dans un commerce ignoble mais aussi d'avoir étouffé l'affaire.
Le plus émouvant dans ce livre reste les témoignages des paysans dans les « villages du sida ». Mouroirs indignes de la Chine du développement. Royaumes du cynisme érigé comme vertu d'Etat. Les paysans, éloquents dans leur tragédie, évoquent leur lente avancée vers « le gouffre de la mort ». Pierre Haski invite le monde à ne plus jamais fermer les yeux
« Le sang de la Chine. Quand le silence tue », de Pierre Haski, photographies de Bertrand Meunier (Grasset, 229 pages, 18 E).