A propos du conflit entre science et religion
Posté : 03 juin19, 06:10
Conflit entre science et religion
Tout le monde sait que la Bible est le livre saint des chrétiens. Il est le fondement de la foi et de la théologie chrétienne.
Il a été aussi l'explication de l'origine de notre monde et de l'humanité.
Depuis quelques siècles des découvertes scientifiques ont établi que certains aspects de notre monde ne correspondent pas avec les récits bibliques.
Cela a entraîné des incompréhensions et des conflits entre science et religion.
Je distingue deux catégories de désaccords, schématiquement:
- Celles des croyants évangéliques ou fondamentalistes, qui considèrent que la Bible est la vérité absolue, y compris l'histoire du déluge par exemple, et n'admettent rien qui puisse la contredire.
- Celles des croyants plus évolués qui ne rejettent pas systématiquement les connaissances actuelles, mais que leur foi fait croire à deux principes fondamentaux:
l'origine divine de l'existence de l'univers , et l'origine divine de l'homme.
Pour eux une volonté surnaturelle et immatérielle est la cause de tout ce qui existe, et l'homme aurait un relation spéciale avec cette volonté surnaturelle.
Ces deux catégories sont les extrêmes. Il y a des positions intermédiaires, par exemple admettre la cosmologie mais pas le calendrier géologique de la terre, ou bien admettre l'évolution des espèces mais l'origine naturelle des êtres vivants.
Depuis quelques décennnies se développent une variété de croyances qui se prétendent, soit tout-à-fait, soit plus ou moins en rupture avec le christianisme ( intelligent design, croyance en une conscience universelle, à l'énergie spirituelle, à la bio-énergie, néopaganisme, etc).
Elles ont toujours en commun avec celui-ci une croyance au surnaturel, et entrent aussi en conflit avec la science.
Qu'est-ce que la science
Je pense que ce conflit provient en grande partie d'une mauvaise compréhension du mot science, qui est utilisé dans les sens suivants:
- démarche visant une compréhension rationnelle du monde ou nous vivons, dans la mesure du possible.
- méthode scientifique, qui permet d'acquérir des connaissances certaines par l'observation, l'expérimentation et le raisonnement.
-L'ensemble des connaissances certaines, acquises par la méthode scientifique.
-l'ensemble des institutions et organisations scientifiques.
- les applications techniques de la science.
-les scientifiques en tant que personnes.
- les hypothèses émises par des scientifiques
Dans un débat contradictoire entre connaissances actuelles et assertions théologiques, seules les connaissances acquises par la science devraient logiquement être prises en compte.
Critique de la science
Or on voit de nombreux opposants aux constatations de la science utiliser globalement ou sélectivement ses différents sens, soit par ignorance, soit par calcul.
On a un exemple dans ce forum avec un participant qui ne contente pas se déclarer son opposition à la théorie à à la théorie de l'évolution, mais qui traite ouvertement et avec véhéménce un certain scientifique de menteur.
D'autres anti-évolutionnistes essaient de trouver des arguments logiques, mais
un examen un peu attentif ne révéle que des sophismes (ex:l'histoire de le montre et ses variantes), ou des citations de personnes célèbres sorties de leur contexte ou tronquées.
On en a un exemple récent sur ce forum dans cet page:
https://www.dieu.pub/viewtopic.php?f=16 ... n#p1295734
Merci dan 26 d'avoir fait une petite liste documentée d'autres citations d'Einstein démontrant qu'avec des citations on peut faire dire à quelqu'un le contraire de ce qu'il pense.
En général on n'a ni la ténacité ni la patience de Dan26. C'est sur cela que se basent les opposants à la science, parce c'est commode de donner un faux argument d'autorité quand on n'a pas d'argument logique.
C'est d'autant plus facile que sur le net les sites qui sont un réservoir de faux arguments d'autorité pullulent. (juste un exemple:
http://www.sciences-et-religion.com/art ... 88854.html)
Ces sites ont copié/collé les mêmes citations.
Au cours des dernières décennies on assiste à une croissance d'un courant d'opinion prétendant que la science se trompe, que la science nous trompe, que les scientifiques nous cachent la vérité, ceci allant juqu'aux théories du complot.
Je pense que cela vient en grande partie du fait que les énormes progrès de la connaissance entraînent que les expériences et découvertes scientifiques qui peuvent encore se faire le sont dans des domaines utra-spécialisés qui nécessitent un très haut niveau de savoir scientifique que ne peut acquérir le citoyen lambda. L'homme non-scientifique ne peut plus appréhender même les notions élémentaires du domaine des découvertes, et donc il a tendance à voir les connaisssances scientifique comme un ensemble de postulats.
Par exemple à l'époque où la machine à vapeur était la merveilleuse application de la science qui devait assurer l'avenir et le bonheur de l'humanité, on n'avait pas besoin de connaître le fonctionnement de la distribution Walschaerts pour comprendre intuivement que l'eau chauffée se transforme en vapeur qui peut pousser des pistons. Il n'y avait pas de raison de mettre en doute le science.
Aujourd'hui, si je veux me documenter sur l'accélérateur de particules LHC , les expressions "confinement des quarks", détecteurs CMS", "klystrons", "600 millions de collisions enregistrables par seconde", me font réaliser que suis très loin d'avoir les connaissances nécessaires pour comprendre les principes de fonctionnement de cet énorme installation coûteuse.
L'homme de la rue n'a donc plus la possibilité de comprendre en se basant sur les connaissances plus élémentaires et plus ou moins intuitives qu'il ne met pas en doute.
Il en est de même pour des intellectels ayant une orientation d'esprit plus littéraire que scientifique.
Si bien que beaucoup ne voient plus très bien la différence fondamentale de principe entre astronomie et astrologie, entre chimie et alchimie.
Cette différence qui consiste précisément à baser tout déduction et raisonnement sur des faits prouvés au lieu de le faire sans preuves à partir d'intuitions et de concepts traditionnels.
Un autre cause importante de cette perte de confiance dans les vérités scientifiques est la façon qu'ont les médias de présenter les découvertes de façon choquante et spectaculaire
en vue d'avoir un maximum d'auditeurs ou de lecteurs, au détriment de l'objectivité.
On voit donc que les opposants aux vérités scientifiques jouent sur les différents sens du mot science, reprennent en guise d'argument les mêmes rengaines toutes prêtes, prennent la science pour une contre-religion basée sur des postulats, cela avec l'appui des journalistes en quête de sensationnel.
La voix des scentifiques remettant de l'ordre dans ces attaques ne se fait que très faiblement entendre, parce que le marketing médiatique n'entre pas dans leur préoccupations et ne fait pas partie de leurs aptitudes.
Ceux qui crient le plus fort sont entendus.
Confiance et défiance
Les opinions des croyants au surnaturel sont basées sur une défiance, une perte de confiance dans la science. Ils en arrivent à concevoir la communauté scientifique comme un adversaire qui aurait un intérêt (justification de leur profession, prestige personnel, ou corruption par des groupes industiels ?) à soutenir de des connaissances erronées,
comme une sorte de clan qui aurait une contre-théologie axée sur un but, oubliant que le science n'est pas du tout une autre sorte de croyance.
En effet la science le but de la science et de comprendre les phénomènes que nous observons et les règles qui déterminent le comportement de la matière. Elle n'est ni une définition ni une redéfinition des valeurs, qui sont tout-à-fait en dehors de son champ d'application. Voir mon sujet "Y a-t-il des incroyants?"
https://www.dieu.pub/viewtopic.php?f=50&t=64943
Notons au passage que les même personnes qui mettent en doute la science quand elle met en question leur théologie ou idéologie, n'ont pas l'ombre d'une hésitation pour croire aveuglement aux réalisations dues à la science, et son même impatientes d'utiliser les applications pratiques des derniers progrès scientifiques, comme les GPS, les téléphones portables 5 ou 6 G, le remplacement de interventions chirurgicales par des opérations par ultrasons. Pourtant ces choses-là ne sont vraiment pas du tout compréhensibles par le simple bon sens et l'observation à l'oeil nu. Pour elles la science dit la vérité quand elle est utile, et se trompe quand elle met en doute certains concepts religieux.
Ils ne veulent pas savoir que dans tous les domaines la science se base sur des vérités constatées et prouvées.
Nous sommes convaincus de la véracité de la majeure partie des connaissances qui font partie de notre culture, non pas parce que nous les avons constatées personnellement, et pas seulement par la confiance que nous donnons justement aux scientifiques qui les ont constatées, mais aussi par la corrélation entre les multiples sources d'informations que nous avons.
Je ne suis, par exemple, jamais allé en Australie, mais je suis sûr que l'Australie existe, parce plusieurs sources confirment son existence: les mappemondes, les horaires d'avions, beaucoup de livres, beaucoup de mentions ou documentation sur sur ce pays dans les média. l'estence de l'Australie fait partie de notre savoir.
C'est justement ce qui différencie l'homme de l'animal: le savoir, la culture.
Grâce au langage qui permet de transmettre d'une génération à l'autre l'expérience individuelle pour constituer un bagages de connaissances, qui devient de plus en plus grand, sauf quand cette acquisition de connaissances est bloquée par des conditionnements mentaux.
Dans les domaines plus spécialisés comme la géologie ou la biologie, la quantité de corrélations des divers constats de la réalité n'est pas aussi immense que pour la simple description géographique de la surface de notre globe, mais reste plus que suffisante pour rendre par exemple innacceptable la réalité du déluge tel que décrit dans la Bible.
A condition d'avoir suffisamment d'esprit critique pour distinguer ce qui est prouvable de ce qui ne l'est pas.
Encore faut -il avoir envie de savoir et de comprendre. Les idées préconçues font admettre seulement les opinions qui les confortent.
Buts de la science et de la religion
Ces contestations et discutions n'auraient pas lieu si tout le monde comprenait les réels buts et raisons d'être respectifs de la religion et de la science.
Les religions s'occupent de valeurs. Les valeurs guident nos actions et nous donnent une raison de vivre.
La science ne s'occupe pas de ces valeurs. La science a pour seul but de comprendre et d'exliquer la nature et les phénomènes du monde où nous vivons. Pour cela elle emploie la méthode scientifique qui permet d'éviter les doutes et les erreurs due à la subjectivité et à des apparences souvent trompeuses. Par principe la méthode scientifique ne peut s'appliquer qu'aux choses et phénomènes mesurables et reproductibles, donc elle est par essence inapplicable aux valeurs susdites.
La confusion, le malentendu basal provient du passé, quand la notion de science au sens moderne n'existait pas. Le savoir en général était concentré dans la religion. Elle comprenait ces valeurs, souvent illustrées par des mythes ou des paraboles, mais cétait aussi une théologie avec son explication de notre origine et celle du monde, un guide comportement social, l'histoire du peuple élu et les fondements de la loi.
La Bible déclarée sainte est un recueil de textes jugés conformes à la théologie, mais elle n'a pas eu la prétention d'être un traité de sciences naturelles.
Il est bien évident que ses rédacteurs ne pouvaient y inclure des connaissances découvertes après l'époque où ils écrivaient.
Théologie intouchable
La quasi-totalité des croyants se rendent compte plus ou moins explicitement que les valeurs et les connaissances contemporaines aux rédacteurs sont mêlées dans la bible et prônent son exégèse afin d'en comprendre toutes les significations.
Malgré cela, l'exégèse s'arrête pour la plupart là où les constatations de la réalité heurtent les concepts importants de la théologie. Il suffit de lire l'apologétique catholique
http://crc-resurrection.org/toute-notre ... atholique/
pour se rendre compte que leur raisonnement se base sur des postulats spiritualistes qui leur empêchent de voir la réalité, et, ce qui est plus grave, donnent crédit à des interprétations tendancieuses des conclusions de la science faites par des non-scientifiques, comme je l"ai expliqué plus haut.
Par exemple on lit dans cette apologétique:
Première de ces divinités mécaniques, LE HASARD. (…) Tout serait le fruit du hasard… L’explication ne vaut rien, même dans cette perspective matérialiste. Depuis longtemps le calcul des probabilités a prouvé l’impossibilité statistique de chacun de ces passages de structures simples à des structures plus complexes. (…)
L'auteur de ces lignes ignore ou feint d'ignorer qu'aucun scientifique n'a dit que le hasard seul entre dans la théorie de l'évolution. C'est clair, qu'une part de hasard intervient dans l'éventail de probabilités déterminé par des lois physiques. Faire croire que les scientifiques prétendent qu'il n'y a que le hasard n'est pas intellecteullement honnête, à mon avis.
Conclusion
Une idéologie ou théologie qui se bande les yeux et se bouche les oreilles pour ne pas voir les choses comme elles sont n'est pas crédible. On ne peut s'approcher de la vérité en se basant sur le mensonge.
Il est impossible de modifier la réalité pour sauvegarder une théorie qui ignorait auparavant cette réalité, par contre il est possible de modifier la théorie pour tenir compte de la réalité.
De toutes façons c'est un non-sens de vouloir démontrer une foi ou une croyance, parce si elle se démontrait ce serait plus une foi, mais un certitude ou au moins une hypothèse scientifique.
Mais pour ceux qui estiment à tort que la foi peut être démontrée, elle ne peut pas l'être par une fausse réalité.
Empêcher les gens d'avoir une croyance ou une religion serait vain et ce n'est pas mon but. Ce serait contraire à l'idéal démocratique qui est une valeur à laquelle je crois.
Mais je m'oppose vivement à la négation de la réalité pour quelque raison que ce soit, même quand c'est pour défendre une théologie, et même si des aspects de la réalité ne sont constatables que par l'intermédiaire de scientifiques spécialistes.
Parce nier la réalité, c'est former les gens à ne pas observer et à ne pas réfléchir, c'est placer l'idée reçue avant la connaissance, c'est un retour à l'obscurantisme, à l'arbitraire, c'est anti-progressiste, c'est oeuvrer contre le bien et l'avenir de l'humanité, c'est ne pas pas comprendre la chance que nous avons d'êtres hommes, maîtres et responsables de notre destin.
Tout le monde sait que la Bible est le livre saint des chrétiens. Il est le fondement de la foi et de la théologie chrétienne.
Il a été aussi l'explication de l'origine de notre monde et de l'humanité.
Depuis quelques siècles des découvertes scientifiques ont établi que certains aspects de notre monde ne correspondent pas avec les récits bibliques.
Cela a entraîné des incompréhensions et des conflits entre science et religion.
Je distingue deux catégories de désaccords, schématiquement:
- Celles des croyants évangéliques ou fondamentalistes, qui considèrent que la Bible est la vérité absolue, y compris l'histoire du déluge par exemple, et n'admettent rien qui puisse la contredire.
- Celles des croyants plus évolués qui ne rejettent pas systématiquement les connaissances actuelles, mais que leur foi fait croire à deux principes fondamentaux:
l'origine divine de l'existence de l'univers , et l'origine divine de l'homme.
Pour eux une volonté surnaturelle et immatérielle est la cause de tout ce qui existe, et l'homme aurait un relation spéciale avec cette volonté surnaturelle.
Ces deux catégories sont les extrêmes. Il y a des positions intermédiaires, par exemple admettre la cosmologie mais pas le calendrier géologique de la terre, ou bien admettre l'évolution des espèces mais l'origine naturelle des êtres vivants.
Depuis quelques décennnies se développent une variété de croyances qui se prétendent, soit tout-à-fait, soit plus ou moins en rupture avec le christianisme ( intelligent design, croyance en une conscience universelle, à l'énergie spirituelle, à la bio-énergie, néopaganisme, etc).
Elles ont toujours en commun avec celui-ci une croyance au surnaturel, et entrent aussi en conflit avec la science.
Qu'est-ce que la science
Je pense que ce conflit provient en grande partie d'une mauvaise compréhension du mot science, qui est utilisé dans les sens suivants:
- démarche visant une compréhension rationnelle du monde ou nous vivons, dans la mesure du possible.
- méthode scientifique, qui permet d'acquérir des connaissances certaines par l'observation, l'expérimentation et le raisonnement.
-L'ensemble des connaissances certaines, acquises par la méthode scientifique.
-l'ensemble des institutions et organisations scientifiques.
- les applications techniques de la science.
-les scientifiques en tant que personnes.
- les hypothèses émises par des scientifiques
Dans un débat contradictoire entre connaissances actuelles et assertions théologiques, seules les connaissances acquises par la science devraient logiquement être prises en compte.
Critique de la science
Or on voit de nombreux opposants aux constatations de la science utiliser globalement ou sélectivement ses différents sens, soit par ignorance, soit par calcul.
On a un exemple dans ce forum avec un participant qui ne contente pas se déclarer son opposition à la théorie à à la théorie de l'évolution, mais qui traite ouvertement et avec véhéménce un certain scientifique de menteur.
D'autres anti-évolutionnistes essaient de trouver des arguments logiques, mais
un examen un peu attentif ne révéle que des sophismes (ex:l'histoire de le montre et ses variantes), ou des citations de personnes célèbres sorties de leur contexte ou tronquées.
On en a un exemple récent sur ce forum dans cet page:
https://www.dieu.pub/viewtopic.php?f=16 ... n#p1295734
Merci dan 26 d'avoir fait une petite liste documentée d'autres citations d'Einstein démontrant qu'avec des citations on peut faire dire à quelqu'un le contraire de ce qu'il pense.
En général on n'a ni la ténacité ni la patience de Dan26. C'est sur cela que se basent les opposants à la science, parce c'est commode de donner un faux argument d'autorité quand on n'a pas d'argument logique.
C'est d'autant plus facile que sur le net les sites qui sont un réservoir de faux arguments d'autorité pullulent. (juste un exemple:
http://www.sciences-et-religion.com/art ... 88854.html)
Ces sites ont copié/collé les mêmes citations.
Au cours des dernières décennies on assiste à une croissance d'un courant d'opinion prétendant que la science se trompe, que la science nous trompe, que les scientifiques nous cachent la vérité, ceci allant juqu'aux théories du complot.
Je pense que cela vient en grande partie du fait que les énormes progrès de la connaissance entraînent que les expériences et découvertes scientifiques qui peuvent encore se faire le sont dans des domaines utra-spécialisés qui nécessitent un très haut niveau de savoir scientifique que ne peut acquérir le citoyen lambda. L'homme non-scientifique ne peut plus appréhender même les notions élémentaires du domaine des découvertes, et donc il a tendance à voir les connaisssances scientifique comme un ensemble de postulats.
Par exemple à l'époque où la machine à vapeur était la merveilleuse application de la science qui devait assurer l'avenir et le bonheur de l'humanité, on n'avait pas besoin de connaître le fonctionnement de la distribution Walschaerts pour comprendre intuivement que l'eau chauffée se transforme en vapeur qui peut pousser des pistons. Il n'y avait pas de raison de mettre en doute le science.
Aujourd'hui, si je veux me documenter sur l'accélérateur de particules LHC , les expressions "confinement des quarks", détecteurs CMS", "klystrons", "600 millions de collisions enregistrables par seconde", me font réaliser que suis très loin d'avoir les connaissances nécessaires pour comprendre les principes de fonctionnement de cet énorme installation coûteuse.
L'homme de la rue n'a donc plus la possibilité de comprendre en se basant sur les connaissances plus élémentaires et plus ou moins intuitives qu'il ne met pas en doute.
Il en est de même pour des intellectels ayant une orientation d'esprit plus littéraire que scientifique.
Si bien que beaucoup ne voient plus très bien la différence fondamentale de principe entre astronomie et astrologie, entre chimie et alchimie.
Cette différence qui consiste précisément à baser tout déduction et raisonnement sur des faits prouvés au lieu de le faire sans preuves à partir d'intuitions et de concepts traditionnels.
Un autre cause importante de cette perte de confiance dans les vérités scientifiques est la façon qu'ont les médias de présenter les découvertes de façon choquante et spectaculaire
en vue d'avoir un maximum d'auditeurs ou de lecteurs, au détriment de l'objectivité.
On voit donc que les opposants aux vérités scientifiques jouent sur les différents sens du mot science, reprennent en guise d'argument les mêmes rengaines toutes prêtes, prennent la science pour une contre-religion basée sur des postulats, cela avec l'appui des journalistes en quête de sensationnel.
La voix des scentifiques remettant de l'ordre dans ces attaques ne se fait que très faiblement entendre, parce que le marketing médiatique n'entre pas dans leur préoccupations et ne fait pas partie de leurs aptitudes.
Ceux qui crient le plus fort sont entendus.
Confiance et défiance
Les opinions des croyants au surnaturel sont basées sur une défiance, une perte de confiance dans la science. Ils en arrivent à concevoir la communauté scientifique comme un adversaire qui aurait un intérêt (justification de leur profession, prestige personnel, ou corruption par des groupes industiels ?) à soutenir de des connaissances erronées,
comme une sorte de clan qui aurait une contre-théologie axée sur un but, oubliant que le science n'est pas du tout une autre sorte de croyance.
En effet la science le but de la science et de comprendre les phénomènes que nous observons et les règles qui déterminent le comportement de la matière. Elle n'est ni une définition ni une redéfinition des valeurs, qui sont tout-à-fait en dehors de son champ d'application. Voir mon sujet "Y a-t-il des incroyants?"
https://www.dieu.pub/viewtopic.php?f=50&t=64943
Notons au passage que les même personnes qui mettent en doute la science quand elle met en question leur théologie ou idéologie, n'ont pas l'ombre d'une hésitation pour croire aveuglement aux réalisations dues à la science, et son même impatientes d'utiliser les applications pratiques des derniers progrès scientifiques, comme les GPS, les téléphones portables 5 ou 6 G, le remplacement de interventions chirurgicales par des opérations par ultrasons. Pourtant ces choses-là ne sont vraiment pas du tout compréhensibles par le simple bon sens et l'observation à l'oeil nu. Pour elles la science dit la vérité quand elle est utile, et se trompe quand elle met en doute certains concepts religieux.
Ils ne veulent pas savoir que dans tous les domaines la science se base sur des vérités constatées et prouvées.
Nous sommes convaincus de la véracité de la majeure partie des connaissances qui font partie de notre culture, non pas parce que nous les avons constatées personnellement, et pas seulement par la confiance que nous donnons justement aux scientifiques qui les ont constatées, mais aussi par la corrélation entre les multiples sources d'informations que nous avons.
Je ne suis, par exemple, jamais allé en Australie, mais je suis sûr que l'Australie existe, parce plusieurs sources confirment son existence: les mappemondes, les horaires d'avions, beaucoup de livres, beaucoup de mentions ou documentation sur sur ce pays dans les média. l'estence de l'Australie fait partie de notre savoir.
C'est justement ce qui différencie l'homme de l'animal: le savoir, la culture.
Grâce au langage qui permet de transmettre d'une génération à l'autre l'expérience individuelle pour constituer un bagages de connaissances, qui devient de plus en plus grand, sauf quand cette acquisition de connaissances est bloquée par des conditionnements mentaux.
Dans les domaines plus spécialisés comme la géologie ou la biologie, la quantité de corrélations des divers constats de la réalité n'est pas aussi immense que pour la simple description géographique de la surface de notre globe, mais reste plus que suffisante pour rendre par exemple innacceptable la réalité du déluge tel que décrit dans la Bible.
A condition d'avoir suffisamment d'esprit critique pour distinguer ce qui est prouvable de ce qui ne l'est pas.
Encore faut -il avoir envie de savoir et de comprendre. Les idées préconçues font admettre seulement les opinions qui les confortent.
Buts de la science et de la religion
Ces contestations et discutions n'auraient pas lieu si tout le monde comprenait les réels buts et raisons d'être respectifs de la religion et de la science.
Les religions s'occupent de valeurs. Les valeurs guident nos actions et nous donnent une raison de vivre.
La science ne s'occupe pas de ces valeurs. La science a pour seul but de comprendre et d'exliquer la nature et les phénomènes du monde où nous vivons. Pour cela elle emploie la méthode scientifique qui permet d'éviter les doutes et les erreurs due à la subjectivité et à des apparences souvent trompeuses. Par principe la méthode scientifique ne peut s'appliquer qu'aux choses et phénomènes mesurables et reproductibles, donc elle est par essence inapplicable aux valeurs susdites.
La confusion, le malentendu basal provient du passé, quand la notion de science au sens moderne n'existait pas. Le savoir en général était concentré dans la religion. Elle comprenait ces valeurs, souvent illustrées par des mythes ou des paraboles, mais cétait aussi une théologie avec son explication de notre origine et celle du monde, un guide comportement social, l'histoire du peuple élu et les fondements de la loi.
La Bible déclarée sainte est un recueil de textes jugés conformes à la théologie, mais elle n'a pas eu la prétention d'être un traité de sciences naturelles.
Il est bien évident que ses rédacteurs ne pouvaient y inclure des connaissances découvertes après l'époque où ils écrivaient.
Théologie intouchable
La quasi-totalité des croyants se rendent compte plus ou moins explicitement que les valeurs et les connaissances contemporaines aux rédacteurs sont mêlées dans la bible et prônent son exégèse afin d'en comprendre toutes les significations.
Malgré cela, l'exégèse s'arrête pour la plupart là où les constatations de la réalité heurtent les concepts importants de la théologie. Il suffit de lire l'apologétique catholique
http://crc-resurrection.org/toute-notre ... atholique/
pour se rendre compte que leur raisonnement se base sur des postulats spiritualistes qui leur empêchent de voir la réalité, et, ce qui est plus grave, donnent crédit à des interprétations tendancieuses des conclusions de la science faites par des non-scientifiques, comme je l"ai expliqué plus haut.
Par exemple on lit dans cette apologétique:
Première de ces divinités mécaniques, LE HASARD. (…) Tout serait le fruit du hasard… L’explication ne vaut rien, même dans cette perspective matérialiste. Depuis longtemps le calcul des probabilités a prouvé l’impossibilité statistique de chacun de ces passages de structures simples à des structures plus complexes. (…)
L'auteur de ces lignes ignore ou feint d'ignorer qu'aucun scientifique n'a dit que le hasard seul entre dans la théorie de l'évolution. C'est clair, qu'une part de hasard intervient dans l'éventail de probabilités déterminé par des lois physiques. Faire croire que les scientifiques prétendent qu'il n'y a que le hasard n'est pas intellecteullement honnête, à mon avis.
Conclusion
Une idéologie ou théologie qui se bande les yeux et se bouche les oreilles pour ne pas voir les choses comme elles sont n'est pas crédible. On ne peut s'approcher de la vérité en se basant sur le mensonge.
Il est impossible de modifier la réalité pour sauvegarder une théorie qui ignorait auparavant cette réalité, par contre il est possible de modifier la théorie pour tenir compte de la réalité.
De toutes façons c'est un non-sens de vouloir démontrer une foi ou une croyance, parce si elle se démontrait ce serait plus une foi, mais un certitude ou au moins une hypothèse scientifique.
Mais pour ceux qui estiment à tort que la foi peut être démontrée, elle ne peut pas l'être par une fausse réalité.
Empêcher les gens d'avoir une croyance ou une religion serait vain et ce n'est pas mon but. Ce serait contraire à l'idéal démocratique qui est une valeur à laquelle je crois.
Mais je m'oppose vivement à la négation de la réalité pour quelque raison que ce soit, même quand c'est pour défendre une théologie, et même si des aspects de la réalité ne sont constatables que par l'intermédiaire de scientifiques spécialistes.
Parce nier la réalité, c'est former les gens à ne pas observer et à ne pas réfléchir, c'est placer l'idée reçue avant la connaissance, c'est un retour à l'obscurantisme, à l'arbitraire, c'est anti-progressiste, c'est oeuvrer contre le bien et l'avenir de l'humanité, c'est ne pas pas comprendre la chance que nous avons d'êtres hommes, maîtres et responsables de notre destin.