Après la publication de l’effarant rapport sur les abus sexuels commis dans l’Église depuis les années 1950, les catholiques sont sous le choc. Entre prise de responsabilité, prière et actions concrètes, que va-t-il désormais se passer ? De premières mesures pourraient être annoncées début novembre, lors de l'assemblée plénière des évêques de France.
« J’exprime ma honte, mon effroi, ma détermination à agir avec [les victimes d’abus sexuels] pour que le refus de voir, le refus d’entendre, la volonté de cacher ou de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaissent des attitudes des autorités ecclésiales, des prêtres et des acteurs pastoraux, de tous les fidèles ». Réagissant à la publication de l’accablant rapport sur les abus sexuels commis par des membres de l’Église, les mots de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) sont forts. Et éprouvants. Chiffres glaçants, analyse sans concession de la politique ecclésiastique et recommandations au vitriol, le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, la fameuse Ciase, est un choc pour les catholiques en France et dans le monde entier. « C’est le moment de la honte », a réagi le pape François lors de l’audience générale du mercredi.
Honte et consternation devant le si grand nombre de personnes qui vivent aujourd’hui blessées par des hommes et des femmes qui ont trahi leur propre vocation.
Une honte partagée par l’ensemble de l’épiscopat français. « Si nous minimisons le rapport de la Ciase, l’Église du Christ en France n’a plus d’avenir sinon comme petite secte moralisatrice », a lancé l’archevêque de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, faisant également part de son « sentiment de petitesse devant le chemin à accomplir ». « Que dire après l’écoute du rapport de la Commission Sauvé, sinon l’immense honte face aux personnes victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres, des religieux et des religieuses ? Honte et consternation devant le si grand nombre de personnes qui vivent aujourd’hui blessées par des hommes et des femmes qui ont trahi leur propre vocation », a réagi pour sa part l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun. Après la publication de ce rapport, que l’épiscopat français doit s’attacher à décortiquer, les premières mesures concrètes pourraient être annoncées début novembre lors de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes.
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Il y a-t-il eu plus d’abus sexuels dans l’Église que dans le reste de la société ?
C’est à la demande de la CEF et de la Conférence des religieuses et religieux de France (Corref) que la Ciase a été créée en novembre 2018. Présidée par Jean-Marc Sauvé, reconnu pour son indépendance, cette commission a poursuivi trois objectifs. Dresser un état des lieux des abus sexuels commis au sein de l’Église en France depuis 1950, analyser la politique de l’Église sur ce sujet-là et, enfin, formuler une série de recommandations.
Ajouté 20 heures 54 minutes 2 secondes après :
Abus sexuels dans l’Église : onze prêtres concernés depuis 1978 dans les Hautes-Alpes
Xavier Malle, évêque de Gap, revient sur les agressions sexuelles dénombrées dans les Hautes-Alpes. Onze prêtres qui ont servi le diocèse sont concernés depuis 1978. Mais le nombre de victimes haut-alpines, n’a pas été dévoilé. Le prélat espère que ce rapport leur donne l’élan de témoigner.
Par Océane LAVOUSTET - 05 oct. 2021 à 20:15 - Temps de lecture : 3 min
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Xavier Malle, évêque de Gap, a réagi après la sortie du rapport Sauvé, qui tient son nom de Jean-Marc Sauvé, le haut fonctionnaire qui l’a présenté à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église. Photo Le DL /Océane LAVOUSTET
« Effrayant » et « effroyable ». C’est ainsi que l’évêque de Gap, Mgr Xavier Malle, qualifie les chiffres sur les abus sexuels dans l’Église. Après la publication du rapport de Jean-Marc Sauvé, de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), l’évêque a tenu à faire un point sur la situation haut-alpine. Rappelant que le chiffre au niveau national est « sûrement erroné », ne représentant que les victimes qui « ont eu la possibilité de s’exprimer »....
https://www.ledauphine.com/societe/2021 ... utes-alpes