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Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 02:05
par Disciple Laïc
Bonjour,
La perception de l'interdépendance de tous ce qui se produit, en nous et autour de nous, est particulièrement mise en avant par l'enseignement du Bouddha.
Toutefois, ce n'est pas une perception spécifiquement bouddhique, c'est un état de fait que l'on peut constater aussi bien dans le domaine matériel et concret que dans le domaine immatériel et intellectuel ou spirituel.
Tout ce qui existe en nous et autour de nous a besoin de la conjonction de facteurs convergeant pour exister et existe grâce à l'existence d'autres choses.
Ainsi, un arbre existe grâce à la conjonction de l'existence du sol, d'un graine, d'eau, de l'énergie du Soleil, de l'air etc...
Démontrer la véracité de la nature interdépendante de tout n'est pas difficile. Tout le monde peut le faire, tout le monde peut le constater.
Tout ce qui existe (d'observable et donc de connaissable pour nous - si ce n'est ni l'un ni l'autre ce n'est pas la peine d'en parler puisqu'on ne connaît pas) dépend de l'existence d'autres choses. Dépend pour apparaître, dépend pour durer.
C'est valable pour un arbre, un homme, mais aussi une idée, une opinion, une conception, une religion.
Une religion dispose d'une identité, elle se définit selon certains aspects qu'elle affirme être "vérité". Et les religions se distinguent les unes des autres justement parce qu'elles n'affirment pas toutes exactement la même chose.
Mais c'est parce qu'elles ne sont pas d'accord entre elles les unes les autres sur tout que précisément chacune existe.
Chacune se définit
grâce ou en réaction aux autres.
Ainsi les monothéïsmes ne peuvent exprimer leur conception d'un Dieu Unique QUE parce qu'il existe préalablement des conceptions polythéistes. Sans les premières les secondes ne pourraient pas exister. Donc les monothéïsmes
ont besoin de l'existence des polythéismes pour exister.
Si ils veulent continuer d'exister il doit faire ce qu'il faut pour que les polythéismes continuent d'exister.
Cette logique peut être appliquer à tous les aspects d'une religion.
Donc plutôt que de blâmer ou critiquer quelqu'un qui n'a pas les mêmes croyances religieuses que vous, surtout si elle sont en contradiction directes avec les vôtres,
il serait préférable de se réjouir de l'existence de ce quelqu'un et de ses opinions.
Car si vous pouvez professez votre propre opinion religieuse, vos convictions, vos "vérités", c'est
grâce à ceux qui ne pensent pas comme vous.
En toute logique, chercher à faire taire et faire disparaître les autres points de vues religieux, soit par la persuasion, l'argumentation, soit par la violence, physique ou verbale, revient à chercher à détruire son propre point de vue. C'est absurde.
Si on se pénètre de cette logique, on peut alors porter un regard plus bienveillant et apaisé sur celui qui n'est pas d'accord avec nous.
Dans le cadre d'un dialogue. Respectueux.
Un vieux moine zen vietnamien a dit un jour qu'il n'était pas d'accord avec la célèbre phrase du philosophe Descartes :
"Je pense donc Je suis". Pour ce vieux moine ce serait plutôt
"Je pense donc Tu es" (et l'inverse simultanément :
"Tu penses donc Je suis").
Réfléchissez y et voyez ce que vous en pensez.
Merci
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 21:36
par vic
a écrit :Disciple LaÎc a dit : En toute logique, chercher à faire taire et faire disparaître les autres points de vues religieux, soit par la persuasion, l'argumentation, soit par la violence, physique ou verbale, revient à chercher à détruire son propre point de vue. C'est absurde.
Ben parfait si ça revient à faire disparaitre notre propre point de vue , puisqu'il n'a pas d'en soi .
Pourquoi voudrais tu faire dominer ton point de vue sur la question ?
Contre qui te bats tu ?
Si tu cherches à faire taire les islamophobes par exemple , c'est que tu cherches à faire disparaitre aussi les autres modes de pensées que les tiennes , et c'est la même chose que de détruire ton propre point de vue .
L’interdépendance des phénomènes , ça n'est pas spécifiquement un truc qui cherche ou pas à relier , c'est caricatural de dire ça . Tout simplement parce que certains principes opposés qui semblent en lien peuvent s'annuler , faisant tendre l'ensemble des choses vers l'indéfini .
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 22:06
par Disciple Laïc
Visiblement vous n'avez pas compris le sens de mes propos
et me prêtez précisément les intentions contraires à celles que j'ai
, c'est stupéfiant !
Je fais pourtant de mon mieux pour être clair et limpide dans mes propos.
C'est remarquable qu'un texte visant à la tolérance, à la compréhension, à conciliation, à l'apaisement et au dialogue puisse susciter une pareille réaction... vraiment étonnant !
Enfin... l'important c'est que je me comprenne déjà moi-même.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 22:14
par vic
Disciple Laïc a écrit : ↑08 sept.20, 22:06
Visiblement vous n'avez pas compris le sens de mes propos
et me prêtez précisément les intentions contraires à celles que j'ai
, c'est stupéfiant !
Je fais pourtant de mon mieux pour être clair et limpide dans mes propos.
C'est remarquable qu'un texte visant à la tolérance, à la compréhension, à conciliation, à l'apaisement et au dialogue puisse susciter une pareille réaction... vraiment étonnant !
Enfin... l'important c'est que je me comprenne déjà moi-même.
Vous faites comme Coluche dans un sketch qui disait , oui , non , bien au contraire . C'est juste parler pour ne rien dire .Par contre , oui les phénomènes tendent vers l'indéfini , la vacuité .C'est principalement ce qu'il faut retenir de l'interdépendance .Le néant tel que nous le concevons comme étant le contraire de l'être n'existe pas dans le Bouddhisme , pas plus que l'être n'existe en soi . La vacuité c'est l'indéfini .
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 22:27
par Disciple Laïc
Ça ce confirme. Vous n'avez pas compris le sens ni les intentions de mes paroles. C'est un fait. Pour moi en tout cas.
J'aime bien Coluche, il était sympathique, humain, parfois très psychologue et sage sous ses dehors de comique, je ne me permettrais pas de me comparer à lui, je n'ai pas son talent de comique.
Pour d'autres (qui comprendront peut être mieux mes propos), je peux synthétiser peut être en quelques lignes :
Proposer un dialogue dépassant le mode de fonctionnement habituel du mental : binaire, duel - qui mène aisément à l'affrontement stérile - au profit d'une vision transcendante plus paisible.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 22:31
par vic
a écrit :Disciple laïc a dit : Proposer un dialogue dépassant le mode de fonctionnement habituel du mental : binaire, duel - qui mène aisément à l'affrontement stérile - au profit d'une vision transcendante plus paisible.
Justement la transcendance est une idée dualiste .
Je ne vois pas de transcendance dans le Bouddhisme .
Transcendant :
PHILOSOPHIE
Qui suppose un ordre de réalités supérieur, un principe extérieur et supérieur (
opposé à immanent).
Je pense que l'interdépendance mène à une vision plus indéfinie de la réalité, c'est en cela qu'elle court-circuite la dualité .Notamment la dualité sujet/objet .
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 22:58
par Disciple Laïc
Peut être. Possible.
Bien, vous ne voyez pas de transcendance dans le Bouddhisme. Aucun problème, vous avez tout à fait le droit d'avoir cette opinion et ce point de vue.
Ça ne me dérange pas.
Peut être que l'interdépendance mène à une vision plus indéfinie de la réalité. Sais pas. Pas réfléchi à la question. Pas intéressé là dessus pour le moment.
Préfère retourner aux applications pratiques d'un état d'esprit non-duel quand on discute avec quelqu'un d'une autre autre religion. Du concret et de l'efficace. (Précisément parce que j'ai naturellement tendance à partir dans le métaphysique et l'intellectuel justement, je commence à bien me connaître
).
Si on s'exerce à penser : il y a de "ma" religion dans "l'autre" et de la religion de "l'autre" dans la mienne.
Si on s'exerce à penser : c'est parce que la religion différente de l'autre existe que je peux exprimer la mienne justement comme ne disant pas la même chose.
Cela peut mener à davantage de respect de l'interlocuteur dans son apparente différence de vision des choses. Non ? Car on ne reconnaît plus l'autre comme foncièrement différent de "soi" mais aussi comme semblable à "soi".
J'aime à citer un phrase de Mohandas Gandhi qui illustre je trouve bien cette idée :
On lui demanda a un moment de sa vie (sans doute au moins vers le milieu si ce n'est vers la fin) : êtes vous hindouiste ? Il répondit :
« Oui je le suis. Je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »
Il n'est pas forcément aisé et évident de comprendre ce qu'il a voulu dire, la profondeur de la chose. L'ampleur de ce que cela implique. En terme de révolution mentale intérieure.
Si tous les Chrétiens du monde se disaient : il y a aussi du juif, du musulman, du bouddhiste, de l'athée, de l'hindoue etc... en moi.
Si tous les juifs du monde se disaient : il y a aussi du chrétien, du musulman, du bouddhiste, de l'athée, de l'hindoue etc... en moi.
Si tous les musulmans du monde, les bouddhistes, les athées, les hindoues, etc... se disaient cela. Est ce qu'on y gagnerait pas beaucoup en apaisement des conflits et pas seulement au niveau du dialogue inter religieux ?
Ah
Pas facile de se rentrer cela dans la tête et de le pratiquer, oh que non !
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 23:17
par vic
a écrit :disciple laïc a dit :J'aime à citer un phrase de Mohandas Gandhi qui illustre je trouve bien cette idée :
On lui demanda a un moment de sa vie (sans doute au moins vers le milieu si ce n'est vers la fin) : êtes vous hindouiste ? Il répondit :
« Oui je le suis. Je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »
Tu sais, tu peux faire de ce principe une religion . C'est ce que font les Bahaïstes . C'est toujours peut être une forme de dualisme quelque part . Une sorte de vision de transcendance qui dit " le bahaïsme" chapeaute toutes ces religions , et est supérieure donc en idée" . C'est toujours dans le fond peut être une forme d'opposition encore plus subtile .
a écrit :disciple laïc à dit : Si on s'exerce à penser : il y a de "ma" religion dans "l'autre" et de la religion de "l'autre" dans la mienne.
Si on s'exerce à penser : c'est parce que la religion différente de l'autre existe que je peux exprimer la mienne justement comme ne disant pas la même chose.
C'est alambiqué et compliqué . Tout ça pour dire dans le fond des choses, "plus on approfondie et plus les phénomènes nous semblent indéfinis " . Tu as ça dans les religion monothéïstes aussi dans le fameux " les voies de dieu sont impénétrables " .Quelque soit le chemin que tu prends , cela mène toujours à l'indéfini sur le fond .Et les Bouddhistes disent " les phénomènes sont vacuité " . Ce qui revient à dire , "les phénomènes sont indéfinis dans l'absolu" .
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 08 sept.20, 23:26
par Disciple Laïc
Le mental est vraiment quelque chose de stupéfiant.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 05:05
par gadou
Disciple Laïc a écrit : ↑08 sept.20, 02:05
Tout ce qui existe en nous et autour de nous a besoin de la conjonction de facteurs convergeant pour exister et existe grâce à l'existence d'autres choses.
C'est un côté de la réalité.
Mais il en existe beaucoup d'autres, par exemple:
1) Aucun élément particulier n'est nécessaire en soi, il peut toujours être remplacer par un autre (de même nature ou de nature différente)
2) La consommation d'un élément ne nuit à aucun élément, au contraire il sert à tous et en particulier à celui qui le consomme.
Nier la singularité de l'élément simple permet de supprimer totalement les droits de l'homme.
Pour en revenir au dialogue religieux, on pourra conclure que supprimer la religion d'un individu ne lui nuira aucunement: il pourra remplacer par moult idées aussi nutritives.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 05:32
par Disciple Laïc
Peut-on fondamentalement "supprimer" quoi que ce soit ? Totalement ?
Mais mieux vaut revenir au plancher des vaches : développer un état d'esprit qui fait que, en l'Autre, qui n'a pas exactement les mêmes conceptions religieuses que "soi", il y a aussi des éléments de nos propres conceptions religieuses. Donc l'Autre n'est pas foncièrement différent parce qu'il a une conception religieuse différente.
Lorsque l'on demande au Vénérable Dalaï Lama quelle est sa religion, il répond : "Ma religion est la bonté".
Et dans ses Lettres de l'Ashram, Mohandas Gandhi explique qu'au début il pensait ainsi : "Dieu est Vérité", mais qu'il a opéré un changement de paradigme plus profitable : "La Vérité est Dieu".
Quand je dis que je suis "bouddhiste", c'est une étiquette relative. Et on a pas "besoin" d'être bouddhiste (comme le formule le Vénérable Dalaï Lama) pour constater que l'Homme naît, vit, connait la maladie, la souffrance, le deuil et la mort. C'est universel, tout le monde peut le constater. Sans être "bouddhiste". Tout le monde admet aisément que vieillir, tomber malade, perdre ses parents, est douloureux. Tout le monde le constate. Toutes religions confondues.
Tout le monde est "humain" derrière son étiquette religieuse.
Tout le monde cherche a éviter de souffrir et à connaître joie et bonheur, toutes religions confondues, parce que c'est humain.
Donc quand quelqu'un en face de nous n'est pas de la même religion, a des conceptions différentes, voir opposées, il partage quand même avec nous son aversion pour la souffrance et son désir de bonheur. Non ?
Même un fanatique religieux qui se fait exploser avec sa bombe en tuant des civils innocents peut être, dans sa tête, convaincu qu'il va quitter un monde douloureux qui ne lui plait pas et accéder à un monde agréable, désirable.
Certains de ces fanatiques sont sans doute très sincères dans leurs quête. Cela évidemment ne signifie absolument pas qu'ils ont raison et qu'ils vont obtenir ce qu'ils cherchent, seulement qu'il sont sincères dans leur aversion pour cette vie et leur aspiration à une vie plus agréable après la mort et qu'ils croit que leur sacrifice et la mort d'autres avec eux va leur fournir cette transition. Possible que certains de ces fanatiques aient une vision suffisamment distordue de la réalité pour y croire sincèrement. Pour nous ce sont des fous, mais dans leur tête ils sont sincères.
PS : Nier la singularité de l'élément simple permet de supprimer totalement les droits de l'homme.
Il y a une singularité relative mais un non-soi dans l'absolu et on doit tenir compte des 2 dimensions. Qui se complètent. La Sagesse ou Compréhension du Non-soi tempérée par la Compassion qui se manifeste par l'éthique (et donc justifie les Droits Humains). Compassion ET Sagesse devant aller ensemble. Si il en manque une des deux cela ne marche pas bien et ne donne pas de bons résultats.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 08:16
par gadou
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 05:32
en l'Autre, qui n'a pas exactement les mêmes conceptions religieuses que "soi",
il y a aussi des éléments de nos propres conceptions religieuses. Donc l'Autre
n'est pas foncièrement différent parce qu'il a une conception religieuse différente.
Le problème n'est pas la différence mais l'antagonisme.
Le lion se réjouit de te manger, soit tu le converti soit tu le tue soit tu acceptes d'être mangé.
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 05:32
Lorsque l'on demande au Vénérable Dalaï Lama quelle est sa religion, il répond :
"Ma religion est la bonté".
La bonté ne va pas sans la justice et la justice nécessite la haine du mal.
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 05:32
Et dans ses Lettres de l'Ashram, Mohandas Gandhi explique qu'au début il pensait ainsi :
"Dieu est Vérité", mais qu'il a opéré un changement de paradigme plus profitable :
"La Vérité est Dieu".
En quoi est-ce plus profitable ?
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 05:32
Tout le monde cherche a éviter de souffrir et à connaître joie et bonheur, toutes religions confondues, parce que c'est humain.
Oui, mais peu de personne ne savent réellement ce qui va leur donner ce bonheur.
Et beaucoup de religions prêchent des faux bonheurs.
D'où le combat nécessaire.
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 05:32
Il y a une singularité
relative mais un non-soi dans l'
absolu
C'est le point de vue de l'univers.
Mais ton point de vue à toi c'est que l'absolu c'est le soi, et il est singulier, et le relatif c'est le non-soi qui est confondu.
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 10:53
par Disciple Laïc
Je ne suis pas un lion. Ça tombe bien
Convertir n'est pas obligatoirement le but.
Tuer ne m'intéresse pas, être tué non plus, mon interlocuteur n'est pas ici un lion mais un être humain. Je peux éventuellement manquer de chance en tombant sur un adepte de l'homicide et du cannibalisme. (humour).
La haine peut difficilement coexister avec la justice et le bien, je crois. La haine s'accorde davantage avec la vengeance, la vendetta.
On confit l'exercice de la justice justement a des personnes non impliquée émotionnellement dans la procédure en cour. Et il faut aussi définir les limites du "bien" et du "mal", définir même tout simplement le "bien" et le "mal". La haine comme moyen acceptable pour rendre la justice ?
J'oublis toujours qui est l'auteur de ceci :
"A partir du moment ou l'on considère que tous les moyens sont bons pour combattre le mal, on devient précisément le mal que le cherche à combattre".
Mohandas Gandhi s'expliquait dans ses lettres, c'était en tout cas pour lui un changement de paradigme vers quelque chose de mieux, c'est ce dont je me souviens. Il estimait que c'était un progrès, pour lui, je ne sais plus pourquoi au juste. Libre a vous de vous procurer le recueil et de lire
Le "combat" ou du moins la recherche est nécessaire, en soi, pour savoir ce qui rend vraiment heureux ou pas. Beaucoup de gens en effet croient que tel ou tel objet, chose, situation, personne etc... va les rendre heureux,
durablement, jusqu'a ce qu'ils l'ai, et cela ne dure pas, ou au contraire jusqu'a ce qu'il l'ai et que cela leur apporte le contraire.
Si on prend l'exemple des richesses matérielles, c'est préférables, mais elles ne remplaceront jamais la paix intérieure, il y a des gens très modestes dans le monde, voir franchement pauvres, beaucoup moins tourmenté mentalement que d'autres immensément riches. Le pouvoir, politique par exemple, s’accompagne aussi de la crainte de le perdre et des efforts pour le conserver, le plus longtemps possible. Parfois par la force, parfois en en étant privé, ce qui provoque un "manque" pénible ensuite. Donc en effet on doit chercher en soi ce qui nous rend nous personnellement heureux. Un "combat" contre nos idées préconçues et fausses croyances sur ce qui nous rendrait heureux. En effet.
Je ne comprend pas bien les 3 dernières lignes. Que voulez vous dire ? Quand je lis j'ai l'impression que vous dites le contraire de ce que j'ai exprimé. De plus tout l'exercice est de finir par réaliser vraiment que "soi" et "l'univers" ne sont pas distincts, séparés et indépendant. Non ?
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 12:32
par gadou
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 10:53
Je peux éventuellement manquer de chance en tombant sur un adepte de l'homicide et du cannibalisme. (humour).
Et du coup, tu fais quoi ?
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 10:53
La haine peut difficilement coexister avec la justice et le bien, je crois. La haine s'accorde davantage avec la vengeance, la vendetta.
On confit l'exercice de la justice justement a des personnes non impliquée émotionnellement dans la procédure en cour. Et il faut aussi définir les limites du "bien" et du "mal", définir même tout simplement le "bien" et le "mal". La haine comme moyen acceptable pour rendre la justice ?
J'ai bien précisé la haine du mal et non pas la haine de l'être qui a mal fait.
Pour rendre la justice avec un code pénal, il suffit d'être un machine, mais pour rendre une vraie justice il faut aimer la justice et haïr les injustice.
Les émotions font partie du bien être de l'être humain.
Fuir les émotions c'est vouloir la paix sans le bonheur.
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 10:53
je ne sais plus pourquoi au juste.
C'est peu réfléchir que de citer une phrase dont vous ne comprenez pas le sens...
Disciple Laïc a écrit : ↑09 sept.20, 10:53
Donc en effet on doit chercher en soi ce qui nous rend nous personnellement heureux. ...De plus tout l'exercice est de finir par réaliser vraiment que "soi" et "l'univers" ne sont pas distincts, séparés et indépendant. Non ?
Ces deux phrases me semblent se contredire. A moins que chercher en soi ne finisse par signifier chercher dans l'univers ?
Et l'as tu trouvé ?
Re: Une clé (?) pour facilité le dialogue : la compréhension de l'interdépendance.
Posté : 09 sept.20, 18:51
par Disciple Laïc
Je n'ai pas pour habitude de réfléchir à ce que je ferais dans des situations plus qu'improbables. Les difficultés du quotidien m'occupent déjà bien assez. De plus je ne suis pas ici pour discuter de cela. Et nous nous éloignons du sujet.
J'ai déjà ressenti de la haine je crois, une fois, ce n'est pas un état d'esprit dont j'ai envie de renouveler l'expérience.
La haine est un état d'esprit qui a de fortes chances de troubler le jugement, le discernement, donc la capacité à distinguer le "bien" du "mal". Par "haine" du mal on peut justement en venir à commettre le mal et donc devenir ce que l'on combat. Ce qui abouti à la situation déplaisante d'en venir à se combattre soi-même. A se haïr soi-même. Dans les Misérables, de Victor Hugo, pour l'Inspecteur Javert, le "Bien" était le respect scrupuleux de la Loi, ce qui le déshumanisa complètement. Et lorsqu'il en pris conscience à la fin, il ne le supporta pas et mit fin à ses jours. Vous connaissez l'histoire je suppose ?
Et là encore je le répète il faudrait se mettre d'accord sur les définitions. Justement, des personnes de traditions religieuses différentes peuvent avoir des définitions différentes sur ce sujet, mais des définitions pas forcément incompatibles.
Un ou des exemples concrets pourraient être utiles : comment se manifesterait concrètement cette "haine" du mal, utilisée pour combattre le mal, et quelle serait la définition du mal justement que l'on chercherait à combattre ? Comment se sent-on quand on éprouve de la haine, en général, et celle du "mal" que l'on a préalablement définit, en particulier ? Cherche t-on à combattre pour détruire ou pour transformer par exemple ? Ou limiter/diminuer ?
Toutes les émotions apportent-elles le bien être à l'être humain ? Éprouver de la colère, de la peur, de la haine, de la jalousie, de l'envie, du dégoût, est ce que cela apporte du bien être à l'être humain ?
Plutôt que fuir, maîtriser ses émotions, serait peut être un objectif plus réaliste, certains pourraient penser que justement, développer la paix des émotions, apporter un certain bonheur. Là aussi, il faudrait définir le bonheur. Tout le monde n'a pas la même définition, ni les discours religieux ni les individus. Et on en reviens je crois à quelque chose déjà évoquée : déjà savoir a coup sûre ce qui apporte le véritable et durable bonheur à "soi".
Vous avez le droit d'y voir une contradiction. Peut être, je dis bien peut être, qu'en s'examinant "soi", suffisamment longtemps, en profondeur on finit par rencontrer l'univers. Là encore définir "l'univers". C'est une hypothèse. Mais là encore, revenir au pratique, au concret, qu'est ce que cela nous apporterait dans la vie quotidienne ? Si cela nous apporte la paix, le contentement, voir la joie, durables, c'est un résultat intéressant non ?
Je sais à peu prêt ce que je cherche, si j'ai choisi véritablement la voie du Bouddhisme (là ou j'étais né dans une autre tradition que techniquement je n'avais pas choisi) c'est pour des raisons pragmatiques, personnelles, utilitaires. Tout le monde n'est pas séduit par cette voie car même si tout le monde cherche le bonheur, tout le monde n'a pas la même définition de celui ci ni n'emploi les mêmes moyens (efficaces ou pas), pour y parvenir.
Le Bouddhisme ne perçoit pas trop les choses en terme de "bien" et de "mal" absolus, car ces notions sont relatives dans la pratique, au quotidien. Le Bouddha désapprouvait sans ambiguïté la colère, et il mena un combat (non violent) contre la souffrance humaine. La souffrance humaine est quelque chose de plus concret. Elle touche tout le monde, et le bouddhisme définit cette souffrance avec ses propres termes. Sachant que le mot employé en sanskrit/pali (dukkha) ne peut pas se traduire seulement par "souffrance" en français. C'est une traduction très réductrice qui donne une image incomplète et faussée.
Après... vous propres orientations religieuses ne sont pas affichées, donc on avance à l'aveugle de votre coté.
Et le but de ce fil est de proposer un méthode, un état d'esprit, à cultiver, pour dialoguer de manière respectueuse, non-violente, entre représentant de traditions religieuses différentes. Le dialogue inter-religieux est un exercice très difficile. Je l'ai lu et j'ai pu le constater personnellement. Donc j'estime "bon" et favorable au "bien" de développer des outils mentaux favorables à l'échange pacifique et mutuellement constructif, profitable. L'idéal serait que chacun ressorte de la conversation en ayant approfondi et développer sa propre tradition religieuse en tendant vers le meilleur de celle ci. Par meilleur j'entend le plus humaniste.
Après je ne force personne, c'est un suggestion de méthode, une clé, non pas forcément LA clé ultime. On y adhère ou pas, on l'emploi ou pas, on est libre.
Cela fait beaucoup de questionnement philosophiques, revenir toujours aux exemples concrets. Peut être au cas par cas, dans d'autres fils dédiés ?
Ici c'est juste une proposition de méthode, donc mieux vaut discuter sur la méthode et sa mise en application concrète et vérifier si elle est utile. Non ?
Et pour répondre à la dernière question, je fais mon petit bonhomme de chemin, je cherche, je trouve parfois, je perd, je cherche à nouveau. Le jour ou j'aurais trouvé durablement je crois que je le saurais. Je cherche dans la voie que j'ai choisi, évidemment, parce qu'elle me convient et donne des résultat que je peux vérifier, des début de résultat en tout cas, c'est pourquoi j'insiste.