SAUVE, SAUVE POUR TOUJOURS ???
Posté : 06 oct.20, 08:29
ETUDE DE LA DOCTRINE SAUVE, SAUVE POUR TOUJOURS ET PLUS LARGEMENT DU DÉTERMINISME.
La prédestination est un concept théologique selon lequel Dieu aurait choisi de toute éternité, dans le secret de la foi, ceux qui seront graciés et auront droit à la vie éternelle. L'idée de prédestination est étroitement associée aux débats philosophiques concernant le déterminisme et le nécessitarisme. La prédestination et les rapports entre la grâce et le libre arbitre ont été au cœur des débats entre le pélagianisme et l'augustinisme, controverse qui a repris lors de l'opposition entre les catholiques et les protestants, puis entre les réformateurs magistériels et les radicaux, et entre les calvinistes et les arminiens.
L'arminianisme, qui s’oppose au déterminisme, repose sur deux postulats fondamentaux découlant de l'amour et de la justice de Dieu:
L'élection divine doit être définie de telle sorte que Dieu ne soit en aucun cas, et ce même de façon seconde, l'auteur du mal. Cela ne correspondrait pas au caractère de Dieu tel que révélé pleinement en Jésus-Christ.
La responsabilité de l'homme dans le mal doit être absolument préservée.
L'étude qui va suivre est purement biblique, ne vise personne et ne juge personne, elle se fait dans le respect des croyances des protestants développant cette conception et sans objectif belliqueux contre eux.
Les arguments “pro-déterminisme” sont issus d’un blog dédié à la critique souvent subjective et tout azimut du culte des témoins de Jéhovah et à ce titre ne mérite pas d’être cité.
Je vais donc dérouler toute un argumentaire basé sur les explications pro-déterministes en les poussant jusqu'au fond de leur logique voir de leur illogisme.
J'ai promis à Eliaqim de ne plus polémiquer pour éviter tout conflit.
Voici donc cet article.
Avant propos.
Nous avons là effectivement un des nombreux arguments qui sont mis en avant pour préférer la doctrine du salut et de la conversion associés au libre arbitre..
L’article poursuit:
Dieu aurait échoué.
Cet argument ne réfute pas celui auquel il répond. Il va même jusqu’à le valider: Dieu effectivement, confirme le blog, demande aux hommes un repentir impossible à obtenir, il le sait, et nous devons faire avec.
Cette phrase est également un aveu de l’échec de Dieu car en affirmant que Dieu a créé Adam avec la capacité de ne pas pécher, l’auteur du blog a visiblement besoin de démontrer que Dieu n’a pas voulu le péché.
Or, en expliquant par ailleurs que Dieu a prédestiné tous les humains, et en constatant qu’Adam a péché quand même, le blog déclare que Dieu a échoué dans sa programmation.
Une contradiction avec le dogme.
L’auteur de cet article ne s’est pas rendu compte qu’il énonçait une véritable contradiction avec ce qu’il défend en affirmant que Dieu avait créé l’homme capable de ne pas pécher, et que la perte de cette capacité était de la pleine et entière faute de l’humain. Nous avons là la définition parfaite du libre arbitre et de ses conséquences.
Or, le déterminisme refuse l’action du libre arbitre que ce soit pour faire le bien comme le mal, et affirme plutôt que toutes les actions de l’homme sont, prédéterminées par Dieu de toute éternité.
Dans cette hypothèse l’homme n’a pas perdu la capacité de ne pas pécher puisque la doctrine défendue explique qu’il ne l’a jamais eu librement.
Une création imparfaite et inadaptée à Dieu dès l’origine.
Remettons nous en mémoire le premier argument.
d’une part Dieu a créé l’homme avec la capacité de ne pas pécher ; la perte de cette capacité n’oblige aucunement Dieu à rajuster ses exigences
L’hypothèse de départ est, rappelons le, que depuis l’éternité, Dieu savait ce qui se passerait, non pas qu’il aurait la faculté de connaître l’avenir, mais qu’il aurait la faculté et la volonté de décider l’avenir.
C’est l’essence même du déterminisme. Chaque vie humaine a été écrite à l’avance par Dieu.
Or Dieu, nous dit le blog que nous étudions, possède des exigences et donc des principes, une ligne de conduite, des lois auxquels il tient.
Et, ajoute la doctrine, Dieu aurait voulu un monde d’humains qui serait incompatible avec ses exigences, ses principes, ses lois, etc…
Ce n’est pas comme si Dieu avait subi un élément qu’il ne maîtrisait pas, puisque le déterminisme insiste pour affirmer que tout ce qui arrive est voulu par Dieu.
L’auteur du blog a beau dire que Dieu a créé l’homme avec la capacité de ne pas pécher, la doctrine qu’il défend indique qu’il a voulu cet échec.
Dieu a donc voulu et créé un monde incapable de respecter ses exigences. C’est donc que ce monde là lui plaisait et que ses exigences ne suffisaient plus à le rendre satisfait.
Si à la place d’un beau jardin, vous créez (prédestinez) une décharge publique, c’est que vous aimez l’esthétisme et les odeurs d’une décharge publique..
L’impasse dans la doctrine déterministe, c’est qu’elle place Dieu comment décidant tout ce qui s’est passé dans le monde depuis l’origine, et ne le subissant jamais.
Elle ne peut pas faire autrement et elle se disqualifie toute seule, car la volonté de faire est toujours liée, quand vous êtes tout puissant et n’avez de compte à rendre à personne, à l’envie de faire.
Si donc Dieu avait fait des humains pécheurs, avec tous les malheurs qui vont avec, c’est qu’il avait envie de ce monde là, avec ses malheurs. Affirmer le contraire obligerait à expliquer ce qui aurait obligé Dieu, alors qu’aucun humain n’était encore créé, à décider souverainement qu’ils seraient tous pécheurs.
Et ainsi, quand il réclame des humains un repentir, c’est lui-même qu’il déclare pécheur puisque c’est lui qui a voulu les péchés en les prédestinant. Dieu se jugerait lui-même.
Dieu ne pourrait échapper à cette condamnation, en gardant cette doctrine, que s’il avait programmé les humains à ne jamais pécher ce qui aurait créé un monde parfait et en tout cas, sans malheurs. Mais un tel monde était il souhaitable ?
Seul le libre arbitre, respecté par Dieu sans interférence, peut lui permettre de ne pas porter le poids de tous les malheurs que le monde a connu.
L'Ecclésiaste avait compris lorsqu’il dit : Vois ! J’ai seulement trouvé ceci : que Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans
Nous avons exprimé ici une opposition, entre ce que Dieu espérait et ce que l’homme a voulu de son plein gré.
L’auteur n’aurait pas pu établir cette opposition s’il croyait que Dieu pilotait ce que les humains désiraient faire.
Dieu aime t’il les humains ?
L’argument que nous étudions est également très contestable dans sa formulation malheureuse : la perte de cette capacité n’oblige aucunement Dieu à réajuster ses exigences .
Qui parle d’obliger Dieu ?
Et dans l’hypothèse défendue par ce blog, n’enseigne t on pas que Dieu aurait décidé de faire quand même des exceptions ?
Donc même si Dieu ne s’oblige à rien, le rédacteur de ce blog, s’il veut être honnête, doit concéder que dans son hypothèse, Dieu s’est bien obligé à rajuster ses exigences pour sauver certains humains, les chrétiens.
Si donc il s’est obligé à rajuster ses exigences, c’est que c’est possible, qu’il le souhaite et que la question qui se pose, dans l’hypothèse du “sauvé pour toujours”, est celle-ci : pourquoi pas tous les humains ?
Car enfin, si Dieu s’oblige pour certains, alors qu’ils sont aussi pécheurs et incapables que les autres, pourquoi ne s’obligerait- il pas pour les autres ?
Nous n’allons tout de même pas invoqué l’incapacité potentielle de Dieu de sauver tout le monde. Ce serait lui faire offense, lui qui a créé l’univers et qui connaît toutes les planètes par leur nom.
Qu’est ce qui pourrait donc brider Dieu au point qu’il ne puisse s’obliger à sauver qu’un petit nombre d’élus ?
Une seule réponse est possible dans cette hypothèse..Il ne voudrait pas sauver tout le monde.
Et nous ouvrons ici un large débat sur le réel amour de Dieu pour les humains dans l’hypothèse du déterminisme..
Et pourquoi pas pour Adam ?
L’auteur du blog nous dit que l’homme a reçu la capacité de ne pas pécher.
Pas tous les hommes ! Il ne peut s’agir, en toute logique, que du premier homme, Adam.
Dieu l’a donc créé ainsi.. avec sa femme.
Et comme il a prédestiné tous les humains à être des pécheurs, Adam (et sa femme) ont été les deux seul humains capables de ne pas pécher sans que Dieu ne les y programme.. ils avaient en eux cette capacité dès leur création.
Sinon pourquoi dire qu’ils avaient cette capacité. Elle serait où, la différence ?
L'argument impose également l'idée que Dieu souhaitait qu'Adam ne pèche pas sinon pourquoi le créer lui seul avec la capacité de ne pas pécher s’il devait le faire quand même.
Autant le créer directement comme tous les autres humains.
Retenons cette idée à ce stade : Dieu souhaitait qu’Adam ne pèche pas puisqu’il l’avait doté de la capacité de ne pas pécher.
Voici l’argument défendus dans ce blog : L'avertissement du père à son petit garçon : « Si tu t'approches trop du bord, tu vas tomber dans le précipice ! » ne perd pas son sens et son utilité alors que le risque d'accident est pratiquement nul en la présence du père qui veille ! Si la vigilance d'un père terrestre se laisse parfois surprendre, celle du Père céleste est infailliblement sûre !
Cet argument est avancé pour répondre au fait que de très nombreux textes de Paul, notamment, enjoignent les chrétiens à faire très attention à leur conduite pour ne pas perdre leur salut.
L’argument proposé pour y répondre ne nie pas le danger ou le risque que cela n’arrive, ce qui permet de ne pas trop contredire, de façon absolument inacceptable, les textes ainsi cités, mais il ajoute au problème un élément systématiquement absent de ces textes, l’intervention de Dieu.
Nous examinerons un de ces textes par la suite.
La réponse du blog est donc de reconnaître que le processus est possible, que le salut peut être perdu, mais que l’action miraculeuse de Dieu sur l’individu empêchera à tout coup ce dernier d’aller vers une situation fatale.
Il semble donc que Dieu ne rechigne pas à intervenir pour éviter à un humain qu’il a choisi de basculer dans le péché qui lui serait fatal.
On ne peut même pas affirmer que Dieu a dû bricoler cette solution face à la nécessité puisque la doctrine déterministe affirme que Dieu a planifié tout cela bien avant la création d’Adam..
Dieu savait donc qu’il le ferait pour beaucoup d’humains avant même Adam et par la même logique, Dieu n’en était pas le moins du monde troublé .
Mais alors, pourquoi ne l’a t il pas appliqué à Adam pour l’empêcher par le même moyen de pécher ?
Si Dieu est capable, désireux et disposé à éviter de pécher gravement à quantité de futurs chrétiens, si ça ne lui pose aucun problème éthique alors qu’ils sont pécheurs, pour quelle raison se retiendrait il de le faire pour un fils qu’il aime et qui n’a jamais péché, pourquoi pas pour Adam ?
Le cas d’Adam: un casse tête pour la doctrine.
Si donc Adam a pourtant péché bien que Dieu souhaitait qu'il ne pèche pas, en lui donnant la capacité de ne pas pécher, alors nous n'avons que deux solutions possibles.
Cela s'appelle la prédestination et c’est la doctrine calviniste.
Le libre arbitre : une évidence reconnue par Jésus.
Et, voyez, un jeune homme s’approcha de lui et lui demanda : « Enseignant, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » 17 Il lui répondit : « Pourquoi m’interroges-tu à propos de ce qui est bon ? Un seul est bon. Maintenant, si tu veux entrer dans la vie, respecte les commandements continuellement. » 18 « Lesquels ? », lui demanda-t-il. Jésus dit : « Tu ne dois pas assassiner. Tu ne dois pas commettre d’adultère. Tu ne dois pas voler. Tu ne dois pas faire de faux témoignage. 19 Honore ton père et ta mère. Et tu dois aimer ton prochain comme toi-même. » 20 Le jeune homme lui dit : « J’obéis à tous ces commandements. Que me manque-t-il encore ? » 21 Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi. » 22 Quand le jeune homme entendit cela, il partit tout triste, car il avait beaucoup de propriétés. 23 Alors Jésus dit à ses disciples : « Vraiment, je vous dis qu’il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux
Posons pour règle que chaque intervenant de cet épisode biblique est sincère, car il l’est.
Un jeune homme veut savoir ce qu’il doit faire pour avoir le salut, la vie éternelle. Jésus le teste un peu et lui donne un conseil : va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi.
Le jeune homme repart tout triste car c’est au dessus de ses forces, il est riche..
La réponse de Jésus est donc celle-ci : il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.
Jésus ne se moquait pas de lui quand il lui a dit : suis moi.. Il lui a bien offert cette possibilité. Peut on imaginer que Jésus mentait ? Le récit parallèle de Marc ajoute même : Jésus le regarda et ressentit de l’amour pour lui.
Donc oui, cet homme avait la possibilité de recevoir le salut, Jésus lui propose directement, et pourtant cet homme refuse.
Et Jésus va donner la raison. Cet homme est freiné par sa richesse.
Seulement, que pourrait faire la richesse si Dieu avait prédestiné cet homme à être sauvé. En quoi la richesse pourrait elle s’opposer à Dieu et à une invitation directe de Jésus si Dieu forçait les choses pour les chrétiens. N’oublions pas que des riches sont devenus chrétiens.
Ce texte nous apprend que Jésus peut aimer un homme, de tout son coeur, lui proposer de le suivre, prendre le temps de l’écouter et de le conseiller, et subir un échec.
Et à cause de quoi ? Jésus ne dit pas que cet homme n’a pas été choisi puisque lui-même l’invite à le suivre.
Jésus dit que c’est cet homme qui a choisi ses richesse plutôt que de le suivre.
Nous avons une démonstration magnifique que le libre arbitre peut pousser un humain , aimé de Jésus et donc aussi de Dieu, à refuser un appel directement prononcé par le Christ.
Le texte parallèle ajoute : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
Mais pourquoi serait-il difficile d’entrer dans le royaume de Dieu si c’est Dieu qui prédestine ceux qui le pourront .
Deux possibilités s’offrent aux humains:
De plus, si ce texte tenait compte du déterminisme, ce n’est pas la difficulté de l’homme riche qui serait l’objet de cette remarque de Jésus, mais celle de Dieu car il indiquerait que Dieu a infiniment plus de mal à sauver un riche plutôt qu’un autre homme.
En effet, si ce n’est pas l’homme qui a le choix d’agir pour espérer être sauvé et si c’est Dieu qui a programmé ceux qui seront sauvés, alors Jésus vient de dire que Dieu a plus de mal à programmer un riche qu’un autre. C’est donner des limites au pouvoir de Dieu.
Et enfin, en disant qu’il est plus difficile pour un riche d’être sauvé, et en comprenant que cette difficulté ne peut évidemment pas venir de Dieu, qui peut tout, sans exception, nous n’avons pas d’autre solution que de comprendre que la difficulté vient forcément de l’homme et donc de son libre arbitre.
La seconde partie de cet argumentaire ici : http://www.forum-religion.org/post1356773.html#p1356773
La prédestination est un concept théologique selon lequel Dieu aurait choisi de toute éternité, dans le secret de la foi, ceux qui seront graciés et auront droit à la vie éternelle. L'idée de prédestination est étroitement associée aux débats philosophiques concernant le déterminisme et le nécessitarisme. La prédestination et les rapports entre la grâce et le libre arbitre ont été au cœur des débats entre le pélagianisme et l'augustinisme, controverse qui a repris lors de l'opposition entre les catholiques et les protestants, puis entre les réformateurs magistériels et les radicaux, et entre les calvinistes et les arminiens.
L'arminianisme, qui s’oppose au déterminisme, repose sur deux postulats fondamentaux découlant de l'amour et de la justice de Dieu:
L'élection divine doit être définie de telle sorte que Dieu ne soit en aucun cas, et ce même de façon seconde, l'auteur du mal. Cela ne correspondrait pas au caractère de Dieu tel que révélé pleinement en Jésus-Christ.
La responsabilité de l'homme dans le mal doit être absolument préservée.
L'étude qui va suivre est purement biblique, ne vise personne et ne juge personne, elle se fait dans le respect des croyances des protestants développant cette conception et sans objectif belliqueux contre eux.
Les arguments “pro-déterminisme” sont issus d’un blog dédié à la critique souvent subjective et tout azimut du culte des témoins de Jéhovah et à ce titre ne mérite pas d’être cité.
Je vais donc dérouler toute un argumentaire basé sur les explications pro-déterministes en les poussant jusqu'au fond de leur logique voir de leur illogisme.
J'ai promis à Eliaqim de ne plus polémiquer pour éviter tout conflit.
Voici donc cet article.
Avant propos.
- Ceux qui défendent le salut et la conversion par le libre arbitre font généralement valoir qu’une exigence divine implique nécessairement une capacité humaine. Si Dieu appelle tous les hommes à la repentance (Ac 17.30), ceux-ci doivent avoir la capacité de reconnaître leur péché, de l’haïr et de revenir à Dieu dans la foi autrement Dieu serait cruel de condamner l’homme pour quelque chose qu’il est incapable de faire.
Nous avons là effectivement un des nombreux arguments qui sont mis en avant pour préférer la doctrine du salut et de la conversion associés au libre arbitre..
L’article poursuit:
- La réponse à cet argument est double : d’une part Dieu a créé l’homme avec la capacité de ne pas pécher ; la perte de cette capacité n’oblige aucunement Dieu à rajuster ses exigences (Rm 3.3-8).
Dieu aurait échoué.
Cet argument ne réfute pas celui auquel il répond. Il va même jusqu’à le valider: Dieu effectivement, confirme le blog, demande aux hommes un repentir impossible à obtenir, il le sait, et nous devons faire avec.
Cette phrase est également un aveu de l’échec de Dieu car en affirmant que Dieu a créé Adam avec la capacité de ne pas pécher, l’auteur du blog a visiblement besoin de démontrer que Dieu n’a pas voulu le péché.
Or, en expliquant par ailleurs que Dieu a prédestiné tous les humains, et en constatant qu’Adam a péché quand même, le blog déclare que Dieu a échoué dans sa programmation.
Une contradiction avec le dogme.
L’auteur de cet article ne s’est pas rendu compte qu’il énonçait une véritable contradiction avec ce qu’il défend en affirmant que Dieu avait créé l’homme capable de ne pas pécher, et que la perte de cette capacité était de la pleine et entière faute de l’humain. Nous avons là la définition parfaite du libre arbitre et de ses conséquences.
Or, le déterminisme refuse l’action du libre arbitre que ce soit pour faire le bien comme le mal, et affirme plutôt que toutes les actions de l’homme sont, prédéterminées par Dieu de toute éternité.
Dans cette hypothèse l’homme n’a pas perdu la capacité de ne pas pécher puisque la doctrine défendue explique qu’il ne l’a jamais eu librement.
Une création imparfaite et inadaptée à Dieu dès l’origine.
Remettons nous en mémoire le premier argument.
d’une part Dieu a créé l’homme avec la capacité de ne pas pécher ; la perte de cette capacité n’oblige aucunement Dieu à rajuster ses exigences
L’hypothèse de départ est, rappelons le, que depuis l’éternité, Dieu savait ce qui se passerait, non pas qu’il aurait la faculté de connaître l’avenir, mais qu’il aurait la faculté et la volonté de décider l’avenir.
C’est l’essence même du déterminisme. Chaque vie humaine a été écrite à l’avance par Dieu.
Or Dieu, nous dit le blog que nous étudions, possède des exigences et donc des principes, une ligne de conduite, des lois auxquels il tient.
Et, ajoute la doctrine, Dieu aurait voulu un monde d’humains qui serait incompatible avec ses exigences, ses principes, ses lois, etc…
Ce n’est pas comme si Dieu avait subi un élément qu’il ne maîtrisait pas, puisque le déterminisme insiste pour affirmer que tout ce qui arrive est voulu par Dieu.
L’auteur du blog a beau dire que Dieu a créé l’homme avec la capacité de ne pas pécher, la doctrine qu’il défend indique qu’il a voulu cet échec.
Dieu a donc voulu et créé un monde incapable de respecter ses exigences. C’est donc que ce monde là lui plaisait et que ses exigences ne suffisaient plus à le rendre satisfait.
Si à la place d’un beau jardin, vous créez (prédestinez) une décharge publique, c’est que vous aimez l’esthétisme et les odeurs d’une décharge publique..
L’impasse dans la doctrine déterministe, c’est qu’elle place Dieu comment décidant tout ce qui s’est passé dans le monde depuis l’origine, et ne le subissant jamais.
Elle ne peut pas faire autrement et elle se disqualifie toute seule, car la volonté de faire est toujours liée, quand vous êtes tout puissant et n’avez de compte à rendre à personne, à l’envie de faire.
Si donc Dieu avait fait des humains pécheurs, avec tous les malheurs qui vont avec, c’est qu’il avait envie de ce monde là, avec ses malheurs. Affirmer le contraire obligerait à expliquer ce qui aurait obligé Dieu, alors qu’aucun humain n’était encore créé, à décider souverainement qu’ils seraient tous pécheurs.
Et ainsi, quand il réclame des humains un repentir, c’est lui-même qu’il déclare pécheur puisque c’est lui qui a voulu les péchés en les prédestinant. Dieu se jugerait lui-même.
Dieu ne pourrait échapper à cette condamnation, en gardant cette doctrine, que s’il avait programmé les humains à ne jamais pécher ce qui aurait créé un monde parfait et en tout cas, sans malheurs. Mais un tel monde était il souhaitable ?
Seul le libre arbitre, respecté par Dieu sans interférence, peut lui permettre de ne pas porter le poids de tous les malheurs que le monde a connu.
L'Ecclésiaste avait compris lorsqu’il dit : Vois ! J’ai seulement trouvé ceci : que Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans
Nous avons exprimé ici une opposition, entre ce que Dieu espérait et ce que l’homme a voulu de son plein gré.
L’auteur n’aurait pas pu établir cette opposition s’il croyait que Dieu pilotait ce que les humains désiraient faire.
Dieu aime t’il les humains ?
L’argument que nous étudions est également très contestable dans sa formulation malheureuse : la perte de cette capacité n’oblige aucunement Dieu à réajuster ses exigences .
Qui parle d’obliger Dieu ?
Et dans l’hypothèse défendue par ce blog, n’enseigne t on pas que Dieu aurait décidé de faire quand même des exceptions ?
Donc même si Dieu ne s’oblige à rien, le rédacteur de ce blog, s’il veut être honnête, doit concéder que dans son hypothèse, Dieu s’est bien obligé à rajuster ses exigences pour sauver certains humains, les chrétiens.
Si donc il s’est obligé à rajuster ses exigences, c’est que c’est possible, qu’il le souhaite et que la question qui se pose, dans l’hypothèse du “sauvé pour toujours”, est celle-ci : pourquoi pas tous les humains ?
Car enfin, si Dieu s’oblige pour certains, alors qu’ils sont aussi pécheurs et incapables que les autres, pourquoi ne s’obligerait- il pas pour les autres ?
Nous n’allons tout de même pas invoqué l’incapacité potentielle de Dieu de sauver tout le monde. Ce serait lui faire offense, lui qui a créé l’univers et qui connaît toutes les planètes par leur nom.
Qu’est ce qui pourrait donc brider Dieu au point qu’il ne puisse s’obliger à sauver qu’un petit nombre d’élus ?
Une seule réponse est possible dans cette hypothèse..Il ne voudrait pas sauver tout le monde.
Et nous ouvrons ici un large débat sur le réel amour de Dieu pour les humains dans l’hypothèse du déterminisme..
Et pourquoi pas pour Adam ?
L’auteur du blog nous dit que l’homme a reçu la capacité de ne pas pécher.
Pas tous les hommes ! Il ne peut s’agir, en toute logique, que du premier homme, Adam.
Dieu l’a donc créé ainsi.. avec sa femme.
Et comme il a prédestiné tous les humains à être des pécheurs, Adam (et sa femme) ont été les deux seul humains capables de ne pas pécher sans que Dieu ne les y programme.. ils avaient en eux cette capacité dès leur création.
Sinon pourquoi dire qu’ils avaient cette capacité. Elle serait où, la différence ?
L'argument impose également l'idée que Dieu souhaitait qu'Adam ne pèche pas sinon pourquoi le créer lui seul avec la capacité de ne pas pécher s’il devait le faire quand même.
Autant le créer directement comme tous les autres humains.
Retenons cette idée à ce stade : Dieu souhaitait qu’Adam ne pèche pas puisqu’il l’avait doté de la capacité de ne pas pécher.
Voici l’argument défendus dans ce blog : L'avertissement du père à son petit garçon : « Si tu t'approches trop du bord, tu vas tomber dans le précipice ! » ne perd pas son sens et son utilité alors que le risque d'accident est pratiquement nul en la présence du père qui veille ! Si la vigilance d'un père terrestre se laisse parfois surprendre, celle du Père céleste est infailliblement sûre !
Cet argument est avancé pour répondre au fait que de très nombreux textes de Paul, notamment, enjoignent les chrétiens à faire très attention à leur conduite pour ne pas perdre leur salut.
L’argument proposé pour y répondre ne nie pas le danger ou le risque que cela n’arrive, ce qui permet de ne pas trop contredire, de façon absolument inacceptable, les textes ainsi cités, mais il ajoute au problème un élément systématiquement absent de ces textes, l’intervention de Dieu.
Nous examinerons un de ces textes par la suite.
La réponse du blog est donc de reconnaître que le processus est possible, que le salut peut être perdu, mais que l’action miraculeuse de Dieu sur l’individu empêchera à tout coup ce dernier d’aller vers une situation fatale.
Il semble donc que Dieu ne rechigne pas à intervenir pour éviter à un humain qu’il a choisi de basculer dans le péché qui lui serait fatal.
On ne peut même pas affirmer que Dieu a dû bricoler cette solution face à la nécessité puisque la doctrine déterministe affirme que Dieu a planifié tout cela bien avant la création d’Adam..
Dieu savait donc qu’il le ferait pour beaucoup d’humains avant même Adam et par la même logique, Dieu n’en était pas le moins du monde troublé .
Mais alors, pourquoi ne l’a t il pas appliqué à Adam pour l’empêcher par le même moyen de pécher ?
Si Dieu est capable, désireux et disposé à éviter de pécher gravement à quantité de futurs chrétiens, si ça ne lui pose aucun problème éthique alors qu’ils sont pécheurs, pour quelle raison se retiendrait il de le faire pour un fils qu’il aime et qui n’a jamais péché, pourquoi pas pour Adam ?
Le cas d’Adam: un casse tête pour la doctrine.
Si donc Adam a pourtant péché bien que Dieu souhaitait qu'il ne pèche pas, en lui donnant la capacité de ne pas pécher, alors nous n'avons que deux solutions possibles.
- 1) Soit Dieu avait décidé et programmé Adam pour qu’il ne pèche pas, en le créant capable de réussir, et alors Dieu a échoué.
2) Soit Dieu avait rendu Adam capable de ne pas pécher en faisant usage de son libre arbitre, et alors c'est Adam qui a échoué.
Cela s'appelle la prédestination et c’est la doctrine calviniste.
Le libre arbitre : une évidence reconnue par Jésus.
Et, voyez, un jeune homme s’approcha de lui et lui demanda : « Enseignant, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » 17 Il lui répondit : « Pourquoi m’interroges-tu à propos de ce qui est bon ? Un seul est bon. Maintenant, si tu veux entrer dans la vie, respecte les commandements continuellement. » 18 « Lesquels ? », lui demanda-t-il. Jésus dit : « Tu ne dois pas assassiner. Tu ne dois pas commettre d’adultère. Tu ne dois pas voler. Tu ne dois pas faire de faux témoignage. 19 Honore ton père et ta mère. Et tu dois aimer ton prochain comme toi-même. » 20 Le jeune homme lui dit : « J’obéis à tous ces commandements. Que me manque-t-il encore ? » 21 Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi. » 22 Quand le jeune homme entendit cela, il partit tout triste, car il avait beaucoup de propriétés. 23 Alors Jésus dit à ses disciples : « Vraiment, je vous dis qu’il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux
Posons pour règle que chaque intervenant de cet épisode biblique est sincère, car il l’est.
Un jeune homme veut savoir ce qu’il doit faire pour avoir le salut, la vie éternelle. Jésus le teste un peu et lui donne un conseil : va vendre tes biens et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, suis-moi.
Le jeune homme repart tout triste car c’est au dessus de ses forces, il est riche..
La réponse de Jésus est donc celle-ci : il sera difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.
Jésus ne se moquait pas de lui quand il lui a dit : suis moi.. Il lui a bien offert cette possibilité. Peut on imaginer que Jésus mentait ? Le récit parallèle de Marc ajoute même : Jésus le regarda et ressentit de l’amour pour lui.
Donc oui, cet homme avait la possibilité de recevoir le salut, Jésus lui propose directement, et pourtant cet homme refuse.
Et Jésus va donner la raison. Cet homme est freiné par sa richesse.
Seulement, que pourrait faire la richesse si Dieu avait prédestiné cet homme à être sauvé. En quoi la richesse pourrait elle s’opposer à Dieu et à une invitation directe de Jésus si Dieu forçait les choses pour les chrétiens. N’oublions pas que des riches sont devenus chrétiens.
Ce texte nous apprend que Jésus peut aimer un homme, de tout son coeur, lui proposer de le suivre, prendre le temps de l’écouter et de le conseiller, et subir un échec.
Et à cause de quoi ? Jésus ne dit pas que cet homme n’a pas été choisi puisque lui-même l’invite à le suivre.
Jésus dit que c’est cet homme qui a choisi ses richesse plutôt que de le suivre.
Nous avons une démonstration magnifique que le libre arbitre peut pousser un humain , aimé de Jésus et donc aussi de Dieu, à refuser un appel directement prononcé par le Christ.
Le texte parallèle ajoute : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
Mais pourquoi serait-il difficile d’entrer dans le royaume de Dieu si c’est Dieu qui prédestine ceux qui le pourront .
Deux possibilités s’offrent aux humains:
- Soit Dieu vous choisit et alors riche ou pauvre c’est plus que facile pour vous.
Soit Dieu ne vous choisit pas, et alors ce n’est pas difficile pour un riche, c’est impossible. Et ça l’est aussi pour un pauvre .
De plus, si ce texte tenait compte du déterminisme, ce n’est pas la difficulté de l’homme riche qui serait l’objet de cette remarque de Jésus, mais celle de Dieu car il indiquerait que Dieu a infiniment plus de mal à sauver un riche plutôt qu’un autre homme.
En effet, si ce n’est pas l’homme qui a le choix d’agir pour espérer être sauvé et si c’est Dieu qui a programmé ceux qui seront sauvés, alors Jésus vient de dire que Dieu a plus de mal à programmer un riche qu’un autre. C’est donner des limites au pouvoir de Dieu.
Et enfin, en disant qu’il est plus difficile pour un riche d’être sauvé, et en comprenant que cette difficulté ne peut évidemment pas venir de Dieu, qui peut tout, sans exception, nous n’avons pas d’autre solution que de comprendre que la difficulté vient forcément de l’homme et donc de son libre arbitre.
La seconde partie de cet argumentaire ici : http://www.forum-religion.org/post1356773.html#p1356773