La moine Matthieu Ricard est interprète français du Vénérable Dalaï Lama, qui est lui-même l'un des principaux représentant d'un des 3 courant majeurs du bouddhisme contemporain, le Véhicule de Diamant (ou Vajrayana) connu en Occident sous le nom de "bouddhisme tibétain". (Le Dalaï Lama n'est pas un "pape" des bouddhistes, seulement une figure importante et influente qui ne serait surement pas aussi connue si la Chine n'avait pas envahi son pays et ne l'avait pas contraint à l'exil).
Matthieu Ricard précise bien qu'il n'est pas porte parole du Dalaï Lama, néanmoins vous pouvez être certain que ce qu'il dit ci-dessous est en accord avec ce que pense le Dalaï Lama.
Le bouddhisme et la violence injustifiablePar Matthieu Ricard le 18 décembre 2017
On ne peut qu’être atterré par les violences perpétrées par l’armée birmane à l’encontre des Rohingyas avec la bénédiction du clergé. L’armée nie les faits, mais quand 600 000 personnes fuient leurs habitations dans des conditions épouvantables, il est clair qu’elles sont terrifiées par ce qu’elles ont vécu. Ce nettoyage ethnique est d’autant plus choquant qu’il se passe dans un pays qui se dit bouddhiste et qui devrait donc pratiquer la non-violence. Le Dalaï-lama l’a maintes fois répété : « Dans le bouddhisme, il n’y a aucune justification à la violence dans quelque but que ce soit. » Récemment, il a aussi déclaré au sujet de la Birmanie : « Dans de telles circonstances, le Bouddha serait certainement venu en aide à ces pauvres musulmans. » Il a aussi exhorté Aung San Suu Kyi à trouver une solution pacifique à la crise des Rohingyas : « Je vous appelle, vous et vos collègues, dit-il dans une lettre, à tendre la main à toutes les composantes de la société pour tenter de rétablir entre elles des relations pacifiques dans un esprit de paix et de réconciliation. »
Le bouddhisme est clair dans sa condamnation de la violence. On ne peut trouver dans ses textes fondateurs une phrase qui puisse être interprétée comme un encouragement à faire du mal aux autres. Le bouddhisme ne fait d’ailleurs pas de différence entre tuer en temps de paix et tuer en temps de guerre. Il n’y a donc ni guerre sainte ni guerre juste. Le bouddhisme n’applique bien sûr pas non plus la loi du talion et réprouve toute forme de vengeance, qu’elle soit personnelle ou légale (comme la peine de mort.) Il n’encourage même pas le prosélytisme. Le Dalaï-lama dit souvent qu’il ne vient pas en Occident pour faire un ou deux bouddhistes de plus, mais pour partager son expérience humaine. Le bouddhisme n’a donc pas vocation à convertir les non-bouddhistes, même pacifiquement, à plus forte raison par la force.
Quand un bouddhiste s’en remet aux « Trois Joyaux » ‒ le Bouddha, le Dharma (son enseignement) et la Sangha (la communauté des pratiquants) ‒, il prend en même temps l’engagement de renoncer à « tout acte nuisible aux autres. » Les généraux birmans bouddhistes persécutent des musulmans, mais leurs actes sont en contradiction flagrante avec les enseignements du Bouddha.
À propos des atrocités commises en Birmanie, on a parlé de « moines tueurs », ce qui est une contradiction dans les termes : dès l’instant où un moine tue un être humain ou ne fait même qu’inciter quelqu’un d’autre à le tuer, il est immédiatement déchu de ses vœux monastiques. Wirathu et ses comparses ne sont donc au plus que des ex-moines qui ne devraient plus porter la robe safran. De plus, le fait qu’ils traitent les Rohingyas de « vermines » et de « pestes » n’est pas sans rappeler de sinistres souvenirs. Ce type de langage qui vise à déshumaniser certains groupes humains jugés indésirables a été systématiquement utilisé dans les persécutions et les massacres de masse au cours de l’histoire.
On peut se demander pourquoi Aung San Suu Kyi n’a fait jusqu’ici que des déclarations mitigées, du genre : « Le gouvernement doit prendre soin de tous ceux qui sont dans notre pays, qu’ils soient ou non citoyens, » déclarations qui n’ont en rien freiné les persécutions. Il faut dire à sa décharge que la situation est plus complexe qu’on ne le pense dans la province de l’Arakan. Dans les années 1950, une cinquantaine de milliers de paysans bengalis musulmans étaient venus s’y installer en quittant ce qui est devenu aujourd’hui le Bangladesh pour des terres moins peuplées. Ils se sont souvent approprié des terrains agricoles, ont épousé de force des femmes arakanaises et commis leur lot d’atrocités. Avant le récent exode, cette population musulmane avait atteint un million d’habitants, au sein d’une population arakanaise de 3,1 millions. Selon Jacques Leider, membre de l’École Française d’Extrême Orient, « la population musulmane n’a jamais visé l’intégration dans la société arakanaise, elle a plutôt voulu défendre son caractère distinct. La tension n’a jamais diminué, car les musulmans et les bouddhistes sont restés divisés à la fois sur le plan culturel et politique. » Pendant des années, la junte militaire birmane a persécuté les Rohingyas mais aussi les autres minorités d’origine non-birmane, les Karen et les Mong en particulier.
D’autre part, Aung San Suu Kyi vient juste d’accéder à un certain pouvoir, mais les généraux sont restés très puissants, se réservant d’office des postes clés dans les ministères comme au parlement. Si elle souhaite continuer à conduire son pays sur la voie de la démocratie, elle ne peut se permettre d’aliéner ni les généraux ni l’opinion publique qui n’a jamais accepté ce qu’elle considère comme une immigration illégale de populations bengalies.
Pourtant il est clair qu’en agissant comme elle le fait, elle sacrifie non seulement les valeurs bouddhistes, mais aussi le courage, l’intégrité et les valeurs morales qui lui ont valu le Prix Nobel de la paix. Sans parler de simples valeurs humaines. Que l’on soit bouddhiste, hindou, chrétien, musulman, athée ou autre, l’objectif de chacun devrait être de vivre en paix avec les autres. Et cela passe par la bonté et la réconciliation, pas par la haine et la répression.
Cet article a été initialement publié sur le site du Figaro le 30 novembre 2017.
PS : j'ai partagé un article dans la section actualité qui expliquent les enjeux véritables (bassement matérialistes) qu'il y a derrière les apparences en Birmanie. Rohingyas et bouddhiste birmans ne sont que les idiots utiles et otages/victimes des conséquences de la politique coloniale britannique et des luttes d'influences de puissant intérêt énergétiques dans le monde actuellement.
En 2017 l'ex-moine Ashin Wiratu a été interdit de parole dans son propre pays (il a contourné cela en faisant diffusé ses discours passés par haut-parleurs). Le journal La Croix du 31 mai 2019 indique que :
Ashin Wirathu, moine bouddhiste ultra-nationaliste ayant diffusé des discours de haine contre les musulmans rohingyas, devrait être arrêté après qu’un mandat d’arrêt a été émis contre lui mercredi 29 mai par les autorités birmanes.
L’arrestation du moine bouddhiste extrémiste Ashin Wirathu est imminente. Un mandat d’arrêt pour incitation à la haine a été émis mercredi 29 mai par les autorités birmanes à l’encontre du moine ultra-nationaliste Wirathu, « visage de la terreur bouddhiste » anti-musulmane.
Ce mandat d’arrêt a été déposé « en vertu de l’article 124 (a) », qui punit l’incitation à la haine, notamment anti-gouvernementale, a précisé la police. Interrogé par le journal en ligne Irrawady, Wirathu, qui vit la plupart du temps dans son monastère de Mandalay dans le centre du pays, a indiqué que la police n’était pas encore venue le chercher. « S’ils veulent m’arrêter, ils peuvent le faire », a-t-il déclaré selon ce média.
Selon plusieurs informations diffusées à Rangoun, Ashin Wirathu serait arrivé à Rangoun jeudi 30 mai et aurait déclaré qu’il était « prêt à être arrêté, je ne me cache pas et je n’ai pas peur de la prison ». Wirathu avait déjà été condamné en 2003 à 25 ans de prison pour avoir prêché l’extrémisme et distribué des livres interdits. Il avait été libéré en 2012 aux côtés de plusieurs milliers de prisonniers politiques, profitant de l’ouverture politique du pays après la dissolution de la junte un an plus tôt.
Vous ne trouverez aucune justification à la haine de l'autre et au meurtre de l'autre pour quelque raison que ce soit dans les écrits originaux du Bouddha. On peut se servir du Dhammapada comme référence. C'est un texte de référence pour le commun des pratiquants bouddhistes et qui fait partie du Canon des textes bouddhiques les plus anciens. Selon les règles très stricte régissant la vie des moines bouddhistes commettre un meurtre entraîne l'exclusion définitive de la communauté monastique pour toute cette vie sans aucune possibilité de réparation dans cette vie. Inciter à la haine par la parole est très certainement condamné aussi. Il faudra voir le détail du Patimokkha. A l'intérieur du Patimokkha la séction Parajika indique les fautes qui entraînent la perte du statut de moine. Définitive en principe.
Voila ce qui est dit sur le meurtre (Parajika 3) :
Ne pas commettre de meurtre. Si un bhikkhu ( : moine) tue un être humain avec l’intention de donner la mort, ou s’il met — même en croyant sincèrement rendre service — délibérément à disposition d’une personne qui veut mourir une chose susceptible de tuer à l’aide de laquelle celle-ci se donne la mort, ou s’il expose les avantages de la mort à une personne malade qui, sous cette influence, vient à mourir faute d’avoir consommé les médicaments ou la nourriture qui lui étaient nécessaires, il perd son statut de bhikkhu à vie.
De la même manière, s’il fait tuer quelqu’un par un tiers (même dans le seul but d’amoindrir sa souffrance), ou s’il incite à un avortement qui aboutit, un bhikkhu commet le pārājika 3.
En se suicidant, un bhikkhu commet le pārājika 3, il meurt donc laïc.
Si un bhikkhu demande à un second bhikkhu de tuer une personne et si ce dernier la tue, les deux bhikkhu commettent le pārājika 3.
Un premier bhikkhu demande à un second bhikkhu de tuer (ou de faire tuer) une personne. À son tour ce second bhikkhu remet la tâche à un troisième bhikkhu et ainsi de suite. Si la personne en question est tuée, tous ces bhikkhu, du premier au dernier, commettent le pārājika 3.
Avec l’intention de tuer, un bhikkhu met en place un quelconque procédé destiné à tuer quelqu’un (trou, piège, mine, etc.) Si cela provoque la mort d’une personne, il commet le pārājika 3.
Aussitôt que ces cinq facteurs sont présents, le pārājika 3 est commis :
la victime est un être humain ;
le bhikkhu sait que la victime est un être humain ;
le bhikkhu a l’intention de tuer ;
le bhikkhu commet ou fait commettre l’acte de tuer ;
le meurtre est réussi
A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
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A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 21 oct.20, 20:37"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 02:38Pour un pays bouddhiste, les dirigeants ne sont pas très zen avec cette communauté musulmane!
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 03:14Le "Zen" est au Japon, la Birmanie pratique en principe le Theravada.
Le Sri Lanka, une des plus vieux pays de tradition bouddhiste, a aussi des problèmes avec l'Islam. Du moins un certain Islam.
En fait les pays ou il y a un bouddhisme comme tradition nationale depuis très longtemps acceptent mal qu'on remettent en cause leur société a coup de prosélytisme religieux et de séparatisme politique. En principe en Birmanie comme au Sri Lanka tant que vous n'êtes pas prosélyte actif on vous tolère. Et cela se passe bien.
D'ailleurs il y a parfois avec le temps des rapports relativement paisibles voir d'entraide entre catholiques et bouddhistes qui ont fini malgré tout par se nouer, et que viennent remettre en cause des évangélistes qui n'en ont que faire parce qu'il sont convaincu d'être dans leur bon droit. Ce qui ne plait pas à certains catholique vu que leur propre position est de nouveau fragilisée.
Le Vatican continue a envoyer des missions de conversion en Asie alors que le Dalaï Lama encourage les Occidentaux a rester dans leur tradition religieuse d'origine.
Ajoutez à cela l'héritage colonial, des intérêts économiques, des ambitions politiques locales...
Un peu comme en France ou certains politiques se montrent un peu trop complaisant avec l'islamisme par pur calcul électoral. Ou pour "acheter" une "paix sociale" qui n'est en faite qu'un marché de dupe ou ils sortiront perdant.
Le Japon a une époque se fermé un bon moment au monde suite a une prédication un peu trop marquée des Jésuites qui commençait a provoquer des troubles politiques.
En Birmanie il y a des intérêts étrangers, issus du Moyen-orient, voir des USA, qui financent l’extrémisme religieux en se souciant comme d'une gigne des populations locales.
Il y a un schéma récurant : implantation d'une communauté musulmane, explosion démographique, montage de bourrichon par des extrémistes, revendication de séparatisme politique que le gouvernement local ne peut accepter et réagit, et mise en accusation par les extrémistes du dit gouvernement qui serait "islamophobe".
En Europe on se laisse un peu faire, en France notamment. Mais en Asie, tradition confucéenne oblige, ou la stabilité sociale prime, ou l'individu doit s'effacer devant la communauté... cela ne marche pas aussi bien. C'est pourquoi la Chine par exemple ou la Birmanie ne se laissent pas faire. La Chine se moque bien des critiques, tout le monde la courtise pour raison économique, le gouvernement chinois le sait bien, mais la Birmanie... c'est un moins gros morceau, mais c'est aussi une ancienne junte militaire. Pas une démocratie soucieuse des droits de l'hommes.
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 03:36Donc pareille que les musulmans.
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 03:50"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 03:54Je te cite.
C'est pareil que dans les pays musulmans et aussi en Russie.a écrit :En fait les pays ou il y a un bouddhisme comme tradition nationale depuis très longtemps acceptent mal qu'on remettent en cause leur société a coup de prosélytisme religieux et de séparatisme politique. En principe en Birmanie comme au Sri Lanka tant que vous n'êtes pas prosélyte actif on vous tolère. Et cela se passe bien.
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 03:58Vous voulez dire que dans certains pays musulmans et en Russie il y a la même attitude c'est ça ?
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 04:07C'est bien ça malheureusement.Disciple Laïc a écrit : ↑22 oct.20, 03:58 Vous voulez dire que dans certains pays musulmans et en Russie il y a la même attitude c'est ça ?
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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Re: A propos des Rohingyas musulman de Birmanie : la violence injustifiable
Ecrit le 22 oct.20, 04:20Y a des ressemblances mais aussi de nettes différences ce n'est pas complètement comparable ou équivalent. Trop fatigué ce soir pour développer mais il y a des différences.
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