La Parole Juste - l'un des aspects du Noble Sentier Octuple
Posté : 10 nov.20, 07:01
Source : study buddhism - Berzin Archives.
La Parole
La manière dont nous nous adressons aux autres reflète notre état d’esprit. Cela influe sur leurs sentiments à notre égard et la façon dont ils nous considèrent et nous traitent en retour. C’est pourquoi il est nécessaire de connaître quelles sont les bonnes façons de leur parler pour les aider et lesquelles sont impropres.
La parole erronée
La parole incorrecte est cause de problèmes et de désagréments :
Mentir – le fait dedire ce qui est faux et de tromper les autres. Si nous sommes connu comme quelqu’un qui ment ou trompe les autres par ses propos, personne ne nous croira, ne nous fera confiance, ni même n’écoutera ce que nous disons. Cela crée une situation malheureuse.
Semer la discorde – le fait de médire sur les gens au sujet de leurs amis ou de leurs partenaires, essayer de nuire à leurs relations. Cela a pour effet que les gens s’étonnent des propos que nous tenons sur leur compte dans leur dos, au détriment de nos propres relations.
Parler durement – parler de façon blessante, crier après les autres, les injurier. Quand nous malmenons les autres avec nos paroles, eux-mêmes, à moins d’être masochistes, feront de même à notre égard. Personne ne souhaitera rester dans le voisinage de quelqu’un qui crie constamment sur son dos.
Bavarder sans raison – le fait de parler sans arrêt, coupant la parole aux autres, proférant des bêtises ou colportant des ragots. La conséquence sera que personne ne nous prendra au sérieux et que les gens penseront qu’il est pénible de nous fréquenter. Nous perdons notre temps et faisons perdre le leur aux autres.
La parole juste
Une parole constructive est celle qui nous retient de céder aux quatre sortes de paroles erronées précédemment évoquées. Le premier niveau de discipline, dans le cas où nous serions enclins à dire quelque chose de faux, à crier après quelqu’un, à nous livrer au bavardage, est de reconnaître que c’est destructeur et source de malaise, et d’essayer le plus possible de s’en empêcher.
Ce n’est pas facile du tout, car cela nécessite de se ressaisir au moment qui précède juste le moment où on allait parler de manière compulsive. C’est comme de vouloir un morceau de gâteau. Il arrive parfois qu’on ait la possibilité d’en avoir une seconde part, mais avant de s’en saisir avec avidité, nous pouvons nous dire : « bien que j’en aie envie, je ne cède pas à mon envie. Je n’ai nul besoin de ce gâteau ; cela me fera grossir, or justement je dois perdre du poids ». C’est de cela qu’il s’agit quand on parle de discipline.
Quand nous nous sentons portés à agir de la sorte, Shantideva, un maître de l’Inde ancienne, préconisait de rester inerte comme un bout de bois. Bien que j’aie envie de crier après quelqu’un ou de dire quelque chose de méchant, je réalise que la personne et moi-même nous sentirons mal, aussi je me tais. Je reste comme une souche. Bien que j’aie envie de plaisanter stupidement ou de faire une remarque désobligeante, je prends conscience que ce sont des propos futiles et je reste muet. C’est de cela qu’il s’agit.
Le deuxième stade de discipline est quand, au lieu de céder à notre penchant, nous nous proposons d’agir de manière constructive, à savoir de parler de façon bénéfique. Cette attitude vient du fait qu’agir ainsi sera une source de bonheur et rendra n’importe quelle situation plus harmonieuse. Ce dont nous avons besoin c’est de penser en termes de cause et d’effet.
En réalité, cultiver une parole juste demande un effort très conscient de notre part et la résolution ferme de parler honnêtement, avec douceur et bienveillance, au moment approprié, à bon escient, et de tenir seulement des propos sensés :
Nous devons nous efforcer de ne pas interrompre constamment les autres, de les appeler ou de leur envoyer des messages, en particulier pour des choses triviales comme de savoir ce que vous avez pris pour votre petit-déjeuner, ou pour colporter des potins. C’est du bavardage sans valeur qui ne fait que les déranger.
Une manière appropriée, quand nous nous adressons aux autres, serait de ne pas trop parler ou d’essayer de les convaincre à toute force à propos de certaines choses, en particulier s’ils sont déjà d’accord avec nous.
Bien sûr, nous devons faire preuve de discrimination. Par exemple, pour ce qui est de parler de manière vraie, si nous nous trouvons en face d’une personne qui porte un vêtement disgracieux ou une vilaine chemise, nous évitons de lui dire : « c’est vraiment laid ». Parfois il faut faire attention, cela dépend de la personne. Je pense à ma sœur. Elle vient de me rendre visite, et juste au moment où nous nous proposons de sortir, elle enfile une veste. Celle-ci est un peu trop étriquée et ne lui va pas bien, mais du fait qu’elle est ma sœur je peux me permettre de le lui dire. Il est cependant difficile de dire cela à quelqu’un qui n’est pas de votre famille ! Vous ne diriez pas à votre nouvelle petite amie : « tu portes une vilaine veste. Mets autre chose ! », même si c’est la vérité.
Quant à tenir des propos durs, il est parfois nécessaire d’employer la manière forte. Si votre enfant joue avec des allumettes, ou un briquet, il est nécessaire de le réprimander. Cela n’est pas à mettre au compte de propos durs, car votre motivation n’est pas celle de la colère. Aussi, la motivation est-elle primordiale.
Autres exemples de parole erronée
Nous pouvons également élargir le spectre des paroles erronées non seulement à celles que nous proférons à l’adresse d’autrui mais aussi envers nous-mêmes. Nous pouvons étendre de bien des façons le champ de ces propos destructeurs.
Mentir peut aussi comprendre le fait de mentir aux autres pour ce qui est de nos sentiments et de nos intentions à leur égard. Nous pouvons nous montrer très gentils envers quelqu’un – allant même jusqu’à nous en persuader – quand en fait tout ce que nous désirons c’est son argent, ou autre chose. En un certain sens, il s’agit là d’une tromperie. Bien sûr nous n’allons pas jusqu’à dire à cette personne : « en réalité je ne t’aime pas, tout ce que je veux c’est ton argent », car ce serait quelque peu déplacé. Mais nous devons examiner clairement si nous avons été honnêtes quant à nos sentiments et nos intentions.
Les paroles qui sèment la discorde sont celles qui sont tellement odieuses qu’elles font que nos amis nous quittent. Certains ne cessent de se plaindre ou sont constamment négatifs, ce qui a pour effet de tenir les gens éloignés. En nous comportant ainsi, qui aurait envie de nous fréquenter ? Ou encore, le fait de parler continuellement sans même laisser aux autres la possibilité de dire quelque chose, cela aussi tient les gens à l’écart. Nous connaissons tous des gens comme ça, et il est peu vraisemblable que nous souhaitions les rencontrer souvent. Il est bien de tenir des propos aimables à propos des autres et d’être positifs le plus possible.
Les paroles dures surviennent non seulement quand nous agressons les autres mais aussi nous-mêmes. Quand nous disons aux autres qu’ils sont épouvantables ou stupides, bien entendu, c’est cruel, et ça l’est tout autant quand c’est dirigé contre soi. Cela ne nous rend certes pas plus heureux, c’est pourquoi il est important de conserver vis-à-vis de soi une bonne attitude, aussi bien dans la façon dont nous nous traitons que dans la façon dont nous nous parlons à nous-mêmes.
En ce qui concerne le bavardage, nous ne devrions pas parler sans discernement de nos affaires privées, de nos doutes, de nos soucis, etc. Certaines choses ne doivent pas ou ne devraient tout simplement pas être partagées avec les autres. Par exemple, si une personne est sur le point de vous confier son homosexualité ou le fait qu’elle a un cancer, et qu’elle vous demande de garder cela pour vous, bien entendu il faut le faire. Trahir la confiance de quelqu’un fait partie du domaine du bavardage.
La parole juste concerne véritablement le fait de parler de manière appropriée, au bon moment, et dans de bonnes circonstances. Parfois nous devons parler de manière plus stricte, d’autres fois de manière plus libre. Nous devons parler de façon à ce que les gens se sentent à l’aise. Quand nous expliquons quelque chose à un enfant, nous devons le faire de manière à ce qu’il comprenne, mais cela s’applique aussi aux adultes ou aux personnes d’autres cultures, cela dépend.
La Parole
La manière dont nous nous adressons aux autres reflète notre état d’esprit. Cela influe sur leurs sentiments à notre égard et la façon dont ils nous considèrent et nous traitent en retour. C’est pourquoi il est nécessaire de connaître quelles sont les bonnes façons de leur parler pour les aider et lesquelles sont impropres.
La parole erronée
La parole incorrecte est cause de problèmes et de désagréments :
Mentir – le fait dedire ce qui est faux et de tromper les autres. Si nous sommes connu comme quelqu’un qui ment ou trompe les autres par ses propos, personne ne nous croira, ne nous fera confiance, ni même n’écoutera ce que nous disons. Cela crée une situation malheureuse.
Semer la discorde – le fait de médire sur les gens au sujet de leurs amis ou de leurs partenaires, essayer de nuire à leurs relations. Cela a pour effet que les gens s’étonnent des propos que nous tenons sur leur compte dans leur dos, au détriment de nos propres relations.
Parler durement – parler de façon blessante, crier après les autres, les injurier. Quand nous malmenons les autres avec nos paroles, eux-mêmes, à moins d’être masochistes, feront de même à notre égard. Personne ne souhaitera rester dans le voisinage de quelqu’un qui crie constamment sur son dos.
Bavarder sans raison – le fait de parler sans arrêt, coupant la parole aux autres, proférant des bêtises ou colportant des ragots. La conséquence sera que personne ne nous prendra au sérieux et que les gens penseront qu’il est pénible de nous fréquenter. Nous perdons notre temps et faisons perdre le leur aux autres.
La parole juste
Une parole constructive est celle qui nous retient de céder aux quatre sortes de paroles erronées précédemment évoquées. Le premier niveau de discipline, dans le cas où nous serions enclins à dire quelque chose de faux, à crier après quelqu’un, à nous livrer au bavardage, est de reconnaître que c’est destructeur et source de malaise, et d’essayer le plus possible de s’en empêcher.
Ce n’est pas facile du tout, car cela nécessite de se ressaisir au moment qui précède juste le moment où on allait parler de manière compulsive. C’est comme de vouloir un morceau de gâteau. Il arrive parfois qu’on ait la possibilité d’en avoir une seconde part, mais avant de s’en saisir avec avidité, nous pouvons nous dire : « bien que j’en aie envie, je ne cède pas à mon envie. Je n’ai nul besoin de ce gâteau ; cela me fera grossir, or justement je dois perdre du poids ». C’est de cela qu’il s’agit quand on parle de discipline.
Quand nous nous sentons portés à agir de la sorte, Shantideva, un maître de l’Inde ancienne, préconisait de rester inerte comme un bout de bois. Bien que j’aie envie de crier après quelqu’un ou de dire quelque chose de méchant, je réalise que la personne et moi-même nous sentirons mal, aussi je me tais. Je reste comme une souche. Bien que j’aie envie de plaisanter stupidement ou de faire une remarque désobligeante, je prends conscience que ce sont des propos futiles et je reste muet. C’est de cela qu’il s’agit.
Le deuxième stade de discipline est quand, au lieu de céder à notre penchant, nous nous proposons d’agir de manière constructive, à savoir de parler de façon bénéfique. Cette attitude vient du fait qu’agir ainsi sera une source de bonheur et rendra n’importe quelle situation plus harmonieuse. Ce dont nous avons besoin c’est de penser en termes de cause et d’effet.
En réalité, cultiver une parole juste demande un effort très conscient de notre part et la résolution ferme de parler honnêtement, avec douceur et bienveillance, au moment approprié, à bon escient, et de tenir seulement des propos sensés :
Nous devons nous efforcer de ne pas interrompre constamment les autres, de les appeler ou de leur envoyer des messages, en particulier pour des choses triviales comme de savoir ce que vous avez pris pour votre petit-déjeuner, ou pour colporter des potins. C’est du bavardage sans valeur qui ne fait que les déranger.
Une manière appropriée, quand nous nous adressons aux autres, serait de ne pas trop parler ou d’essayer de les convaincre à toute force à propos de certaines choses, en particulier s’ils sont déjà d’accord avec nous.
Bien sûr, nous devons faire preuve de discrimination. Par exemple, pour ce qui est de parler de manière vraie, si nous nous trouvons en face d’une personne qui porte un vêtement disgracieux ou une vilaine chemise, nous évitons de lui dire : « c’est vraiment laid ». Parfois il faut faire attention, cela dépend de la personne. Je pense à ma sœur. Elle vient de me rendre visite, et juste au moment où nous nous proposons de sortir, elle enfile une veste. Celle-ci est un peu trop étriquée et ne lui va pas bien, mais du fait qu’elle est ma sœur je peux me permettre de le lui dire. Il est cependant difficile de dire cela à quelqu’un qui n’est pas de votre famille ! Vous ne diriez pas à votre nouvelle petite amie : « tu portes une vilaine veste. Mets autre chose ! », même si c’est la vérité.
Quant à tenir des propos durs, il est parfois nécessaire d’employer la manière forte. Si votre enfant joue avec des allumettes, ou un briquet, il est nécessaire de le réprimander. Cela n’est pas à mettre au compte de propos durs, car votre motivation n’est pas celle de la colère. Aussi, la motivation est-elle primordiale.
Autres exemples de parole erronée
Nous pouvons également élargir le spectre des paroles erronées non seulement à celles que nous proférons à l’adresse d’autrui mais aussi envers nous-mêmes. Nous pouvons étendre de bien des façons le champ de ces propos destructeurs.
Mentir peut aussi comprendre le fait de mentir aux autres pour ce qui est de nos sentiments et de nos intentions à leur égard. Nous pouvons nous montrer très gentils envers quelqu’un – allant même jusqu’à nous en persuader – quand en fait tout ce que nous désirons c’est son argent, ou autre chose. En un certain sens, il s’agit là d’une tromperie. Bien sûr nous n’allons pas jusqu’à dire à cette personne : « en réalité je ne t’aime pas, tout ce que je veux c’est ton argent », car ce serait quelque peu déplacé. Mais nous devons examiner clairement si nous avons été honnêtes quant à nos sentiments et nos intentions.
Les paroles qui sèment la discorde sont celles qui sont tellement odieuses qu’elles font que nos amis nous quittent. Certains ne cessent de se plaindre ou sont constamment négatifs, ce qui a pour effet de tenir les gens éloignés. En nous comportant ainsi, qui aurait envie de nous fréquenter ? Ou encore, le fait de parler continuellement sans même laisser aux autres la possibilité de dire quelque chose, cela aussi tient les gens à l’écart. Nous connaissons tous des gens comme ça, et il est peu vraisemblable que nous souhaitions les rencontrer souvent. Il est bien de tenir des propos aimables à propos des autres et d’être positifs le plus possible.
Les paroles dures surviennent non seulement quand nous agressons les autres mais aussi nous-mêmes. Quand nous disons aux autres qu’ils sont épouvantables ou stupides, bien entendu, c’est cruel, et ça l’est tout autant quand c’est dirigé contre soi. Cela ne nous rend certes pas plus heureux, c’est pourquoi il est important de conserver vis-à-vis de soi une bonne attitude, aussi bien dans la façon dont nous nous traitons que dans la façon dont nous nous parlons à nous-mêmes.
En ce qui concerne le bavardage, nous ne devrions pas parler sans discernement de nos affaires privées, de nos doutes, de nos soucis, etc. Certaines choses ne doivent pas ou ne devraient tout simplement pas être partagées avec les autres. Par exemple, si une personne est sur le point de vous confier son homosexualité ou le fait qu’elle a un cancer, et qu’elle vous demande de garder cela pour vous, bien entendu il faut le faire. Trahir la confiance de quelqu’un fait partie du domaine du bavardage.
La parole juste concerne véritablement le fait de parler de manière appropriée, au bon moment, et dans de bonnes circonstances. Parfois nous devons parler de manière plus stricte, d’autres fois de manière plus libre. Nous devons parler de façon à ce que les gens se sentent à l’aise. Quand nous expliquons quelque chose à un enfant, nous devons le faire de manière à ce qu’il comprenne, mais cela s’applique aussi aux adultes ou aux personnes d’autres cultures, cela dépend.