L'église catholique en difficulté financière.
Posté : 11 déc.20, 23:51
L'Église catholique en difficulté financière suite au coronavirus : le point sur la situation en région
L'Eglise Catholique n'est pas pauvre : Le denier de l'Eglise ! - Page 4 Image L'Église catholique de France compte sur la générosité de ses fidèles pour limiter les dégâts. MIDI LIBRE - VINCENT PEREIRA
Religion, Occitanie, Société
Publié le 10/12/2020 à 16:30 , mis à jour à 16:31
L'Église catholique de France accuse de lourdes pertes financières évaluées à 90 millions d'euros sur l'année 2020.
En cette fin d'année 2020, l'Église catholique de France tire la sonnette d'alarme. Selon un rapport de la Conférence des évêques (CEF), publié mercredi 9 décembre, elle aurait perdu 30 à 40 % de ses ressources financières.
Une perte nette de 90 millions d'euros
La perte nette évaluée à 90 millions d'euros est principalement imputable à la crise sanitaire du coronavirus traversée par la France cette année. Les églises ont successivement été ouvertes puis fermées et enfin rouvertes mais avec une jauge maximale de 30 personnes, jauge retoquée par le Conseil d'État depuis.
Or, les ressources financières de l'église dépendent à 53 % de dons liturgiques. Des donations qui sont composées de la quête, du casuel (baptême, mariage, funérailles) et des offrandes pendant la messe. Les fidèles ne pouvant plus fréquenter les lieux de cultes, cette situation se traduit par une baisse drastique des ressources des paroisses. En 2019, l'église avait réussi à stabiliser ses ressources en limitant la baisse des dons à - 1,6 %, le tout en mobilisant pleinement les diocèses.
"Pendant des semaines et même des mois, nous étions dans l’impossibilité de venir le dimanche à la messe. Nous en avons souffert", commente Denis Moutel, président du conseil pour les affaires économiques, sociales et juridiques de la CEF.
Un appel aux dons pour limiter les dégâts
Pour faire face à cette crise sans précédent, l'Église catholique de France compte mobiliser pleinement ses fidèles pendant les fêtes de Noël. L'objectif est donc de limiter les dégâts, pour que les paroisses puissent redéployer toutes leurs activités. Les dons seront donc possibles classiquement en église, et sur un site national dédié. Nouveauté cette année, l'église qui souhaite aussi toucher les jeunes a mis en place un service de don par SMS.
D'après les premières remontées fin octobre, les dons seraient en légère progression par rapport à l'année passée. Cependant, il est "difficile de savoir si les catholiques ont simplement anticipé leur don en répondant à l’appel de leur diocèse et de leurs paroisses pour faire face à cette situation inédite, ou s’ils ont fait un versement complémentaire", commente le rapport de la Conférence des évêques de France.
Le point dans la région
Dans l'ex Languedoc-Roussillon, on recense des situations différentes d'un département à l'autre.
Dans les Pyrénées-Orientales, le diocèse de Perpignan recense une baisse similaire au niveau national de l'ordre de 30 à 40 %. Néanmoins, malgré la crise, les donateurs seraient plus généreux. La fréquentation est en forte diminution dans les églises du département. Le responsable de la communication met en cause la crise sanitaire, mais aussi le risque d'attentat. Lors des derniers offices, la cathédrale de Perpignan avait réuni environ 150 personnes, un chiffre proche de la (nouvelle) jauge instaurée par le gouvernement.
Dans l'Aude, même si les deniers de l'Église sont restés stables, les dons de la quête et du casuel sont en forte baisse, de 20 à 30 % selon les paroisses. Cependant, pour être totalement "transparent", le diocèse précise qu'il n'a rien déboursé pour les frais de chauffage des bâtiments ni pour les coûts de déplacement des prêtres. L'évêché attend un possible effet de report des dons en décembre, comme cela avait été le cas après le premier confinement en mai.
Dans le Gard, on préfère ne pas s'avancer sur un pourcentage précis quant aux baisses des ressources , mais "on n'est pas encore à une baisse de 30 à 40 %", précise un responsable de la communication. "Il faut attendre le 31 décembre pour avoir un état des lieux précis", explique-t-il. La diminution du nombre de donateurs depuis des années se poursuit cette année dans les paroisses du département. Cependant, l'archevêché remarque un léger report des dons de la quête vers le denier avec des montants en légère hausse. Avec la crise sanitaire, le diocèse pense perdre "un certain nombre de fidèles".
Dans l'Hérault, même si les chiffres ne sont pas encore remontés des paroisses, les dons seraient aussi en diminution. La situation déjà compliquée avec des donations en baisse depuis quelques années ne s'est pas arrangée avec le confinement. L'opération de collecte de fonds en juin avait permis de renflouer un peu les caisses mais seulement de façon provisoire. Selon un responsable, le diocèse reçoit en temps normal 20 à 25 % de ses dons en décembre. La situation n'est donc pas figée, des chiffres plus précis sont attendus en janvier 2021.
En Lozère, les pertes de dons de la quête sont de l'ordre de 40 % sur l'année, avec une perte de 20 % des offrandes. Le denier de l'Église reste stable avec 4 500 donateurs, tous très "généreux, particulièrement ici en Lozère", précise un cadre du diocèse. En revanche, il n'y a pas de report "massif" des dons pour l'heure indique le responsable.
https://www.midilibre.fr/2020/12/10/leg ... d%27alarme
L'Eglise Catholique n'est pas pauvre : Le denier de l'Eglise ! - Page 4 Image L'Église catholique de France compte sur la générosité de ses fidèles pour limiter les dégâts. MIDI LIBRE - VINCENT PEREIRA
Religion, Occitanie, Société
Publié le 10/12/2020 à 16:30 , mis à jour à 16:31
L'Église catholique de France accuse de lourdes pertes financières évaluées à 90 millions d'euros sur l'année 2020.
En cette fin d'année 2020, l'Église catholique de France tire la sonnette d'alarme. Selon un rapport de la Conférence des évêques (CEF), publié mercredi 9 décembre, elle aurait perdu 30 à 40 % de ses ressources financières.
Une perte nette de 90 millions d'euros
La perte nette évaluée à 90 millions d'euros est principalement imputable à la crise sanitaire du coronavirus traversée par la France cette année. Les églises ont successivement été ouvertes puis fermées et enfin rouvertes mais avec une jauge maximale de 30 personnes, jauge retoquée par le Conseil d'État depuis.
Or, les ressources financières de l'église dépendent à 53 % de dons liturgiques. Des donations qui sont composées de la quête, du casuel (baptême, mariage, funérailles) et des offrandes pendant la messe. Les fidèles ne pouvant plus fréquenter les lieux de cultes, cette situation se traduit par une baisse drastique des ressources des paroisses. En 2019, l'église avait réussi à stabiliser ses ressources en limitant la baisse des dons à - 1,6 %, le tout en mobilisant pleinement les diocèses.
"Pendant des semaines et même des mois, nous étions dans l’impossibilité de venir le dimanche à la messe. Nous en avons souffert", commente Denis Moutel, président du conseil pour les affaires économiques, sociales et juridiques de la CEF.
Un appel aux dons pour limiter les dégâts
Pour faire face à cette crise sans précédent, l'Église catholique de France compte mobiliser pleinement ses fidèles pendant les fêtes de Noël. L'objectif est donc de limiter les dégâts, pour que les paroisses puissent redéployer toutes leurs activités. Les dons seront donc possibles classiquement en église, et sur un site national dédié. Nouveauté cette année, l'église qui souhaite aussi toucher les jeunes a mis en place un service de don par SMS.
D'après les premières remontées fin octobre, les dons seraient en légère progression par rapport à l'année passée. Cependant, il est "difficile de savoir si les catholiques ont simplement anticipé leur don en répondant à l’appel de leur diocèse et de leurs paroisses pour faire face à cette situation inédite, ou s’ils ont fait un versement complémentaire", commente le rapport de la Conférence des évêques de France.
Le point dans la région
Dans l'ex Languedoc-Roussillon, on recense des situations différentes d'un département à l'autre.
Dans les Pyrénées-Orientales, le diocèse de Perpignan recense une baisse similaire au niveau national de l'ordre de 30 à 40 %. Néanmoins, malgré la crise, les donateurs seraient plus généreux. La fréquentation est en forte diminution dans les églises du département. Le responsable de la communication met en cause la crise sanitaire, mais aussi le risque d'attentat. Lors des derniers offices, la cathédrale de Perpignan avait réuni environ 150 personnes, un chiffre proche de la (nouvelle) jauge instaurée par le gouvernement.
Dans l'Aude, même si les deniers de l'Église sont restés stables, les dons de la quête et du casuel sont en forte baisse, de 20 à 30 % selon les paroisses. Cependant, pour être totalement "transparent", le diocèse précise qu'il n'a rien déboursé pour les frais de chauffage des bâtiments ni pour les coûts de déplacement des prêtres. L'évêché attend un possible effet de report des dons en décembre, comme cela avait été le cas après le premier confinement en mai.
Dans le Gard, on préfère ne pas s'avancer sur un pourcentage précis quant aux baisses des ressources , mais "on n'est pas encore à une baisse de 30 à 40 %", précise un responsable de la communication. "Il faut attendre le 31 décembre pour avoir un état des lieux précis", explique-t-il. La diminution du nombre de donateurs depuis des années se poursuit cette année dans les paroisses du département. Cependant, l'archevêché remarque un léger report des dons de la quête vers le denier avec des montants en légère hausse. Avec la crise sanitaire, le diocèse pense perdre "un certain nombre de fidèles".
Dans l'Hérault, même si les chiffres ne sont pas encore remontés des paroisses, les dons seraient aussi en diminution. La situation déjà compliquée avec des donations en baisse depuis quelques années ne s'est pas arrangée avec le confinement. L'opération de collecte de fonds en juin avait permis de renflouer un peu les caisses mais seulement de façon provisoire. Selon un responsable, le diocèse reçoit en temps normal 20 à 25 % de ses dons en décembre. La situation n'est donc pas figée, des chiffres plus précis sont attendus en janvier 2021.
En Lozère, les pertes de dons de la quête sont de l'ordre de 40 % sur l'année, avec une perte de 20 % des offrandes. Le denier de l'Église reste stable avec 4 500 donateurs, tous très "généreux, particulièrement ici en Lozère", précise un cadre du diocèse. En revanche, il n'y a pas de report "massif" des dons pour l'heure indique le responsable.
https://www.midilibre.fr/2020/12/10/leg ... d%27alarme