Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 17 oct.21, 21:18
par prisca
CHAPITRE III.
Constantin est converti à la Religion Chrétienne par la vue du signe de la Croix.
Entre les événements par lesquels nous avons appris qu'il fut porté à embrasser la Religion Chrétienne, il y sur porté par la vue d'un signe qui lui parut dans le Ciel. Il y a apparence que quand il eut résolu de faire la guerre à Maxence, il commenta à en appréhender le succès, et à songer de qui il pourrait implorer la protection. Comme il avait l'esprit occupé de cette pensée, il vit dans le Ciel une Croix toute éclatante de lumière, et cette vue lui ayant donné de l'étonnement, les Anges de Dieu qui l'environnaient lui dirent ;Constantin, remportez la victoire a la faveur de ce signe. On dit même que JESUS-CHRIST lui apparut, et que lui ayant montré l'Etendard de la Croix, il lui commanda d'en faire faire un semblable, et de s'en servir dans les combats pour vaincre ses ennemis. Eusèbe surnommé Pamphile assure qu'il lui a ouï raconter avec serment, qu'il avait vu sur le midi le trophée de la Croix tout brillant de lumière, avec cette inscription : VAINQUEZ A LA FAVEUR DE CE SIGNE. Les soldats à la tête desquels il marchait le virent aussi bien que lui, et comme il doutait de ce qu'il signifiait, il entendit une voix qui venait du Ciel. JESUS-CHRIST lui apparut depuis durant son sommeil avec le même signe, et lui commanda d'en faire un semblable pour s'en servir dans ses armées, Etant alors pleinement persuadé de la 38 vérité de la divinité, il envoya quérir les Prêtres pour s'instruire des maximes de la Religion. Ces Prêtres lui apportèrent l'Ecriture, et lui expliquèrent de quelle manière les Prophéties avaient été accomplies en la personne du Sauveur. Ils lui dirent que le signe qu'il avait vu était le trophée par lequel il avait vaincu l'enfer, soit durant le cours de sa vie mortelle, ou au temps de sa Passion, et de sa Résurrection, que tous les hommes ressusciteraient de la même sorte à la fin des siècles pour vivre éternellement, et que les uns recevraient la récompense de leur vertu, et les autres le châtiment de leurs crimes. Que ceux qui ont commis des péchés durant cette vie en peuvent être lavés ; savoir ceux qui n'ont point encore participé aux mystères en y participant selon l'usage de l'Eglise, et ceux qui y ont participé en s'abstenant de pécher. Mais parce qu'un si rare bonheur n'est accordé qu'à un petit nombre de personnes, Dieu a eu la bonté d'instituer un second remède qui est la pénitence, par laquelle il pardonne à ceux qui conçoivent un sincère repentir, et qui le témoignent par leurs actions.
III.
Τούτῳ γὰρ πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα συγκυρῆσαι παρειλήφαμεν, οἷς ἐπείσθη τὸ τῶν Χριστιανῶν δόγμα πρεσβεύειν, μάλιστα δὲ τὴν φανεῖσαν αὐτῷ θεοσημείαν. Ἡνίκα γὰρ ἐπιστρατεῦσαι Μαξεντίῳ ἐβεβούλευτο, οἷά γε εἰκὸς ἠπόρει καθ´ ἑαυτὸν, ὅπως ἄρα τὰ τῆς μάχης ἀποβήσεται καὶ τίς αὐτῷ βοηθὸς ἔσται. Ἐν τοιαύταις δὲ φροντίσι γενόμενος ὄναρ εἶδε τὸ τοῦ σταυροῦ σημεῖον ἐν τῷ οὐρανῷ σελαγίζον. Τεθηπότι δὲ αὐτῷ πρὸς τὴν ὄψιν παραστάντες θεῖοι ἄγγελοι «ὦ Κωνσταντῖνε,» ἔφησαν, «ἐν τούτῳ νίκα». Λέγεται δὲ καὶ αὐτὸν τὸν Χριστὸν ἐπιφανέντα αὐτῷ δεῖξαι τοῦ σταυροῦ τὸ σύμβολον καὶ παρακελεύσασθαι ἐοικὸς τούτῳ ποιῆσαι καὶ ἐν τοῖς πολέμοις ἔχειν ἐπίκουρον καὶ νίκης ποριστικόν. Εὐσέβιός γε μὴν ὁ Παμφίλου αὐτοῦ φήσαντος ἐνωμότως τοῦ βασιλέως ἀκηκοέναι ἰσχυρίζεται, ὡς ἀμφὶ μεσημβρίαν ἤδη τοῦ ἡλίου ἀποκλίναντος σταυροῦ τρόπαιον ἐκ φωτὸς συνεστὼς καὶ γραφὴν συνημμένην αὐτῷ «τούτῳ νίκα» λέγουσαν ἐν τῷ οὐρανῷ ἐθεάσατο αὐτός τε καὶ οἱ σὺν αὐτῷ στρατιῶται. Πορευομένῳ γάρ πῃ σὺν τῷ στρατεύματι κατὰ τὴν ὁδοιπορίαν τόδε τὸ θαῦμα ἐπεγένετο, λογιζομένῳ δὲ αὐτῷ ὅ τι εἴη νὺξ ἐπῆλθε. Καθεύδοντί τε τὸν Χριστὸν ὀφθῆναι σὺν τῷ φανέντι ἐν οὐρανῷ σημείῳ καὶ παρακελεύσασθαι μίμημα ποιήσασθαι τούτου καὶ ἀλεξήματι κεχρῆσθαι ἐν ταῖς πρὸς τοὺς πολεμίους μάχαις. Ἐπεὶ δὲ λοιπὸν ἑρμηνέως οὐδὲν ἔδει, ἀλλὰ περιφανῶς ἐδείχθη τῷ βασιλεῖ, ᾗ χρὴ περὶ θεοῦ νομίζειν, ἅμα ἡμέρᾳ συγκαλέσας τοὺς ἱερέας τοῦ Χριστοῦ περὶ τοῦ δόγματος ἐπυνθάνετο. Οἱ δὲ τὰς ἱερὰς βίβλους προϊσχόμενοι τὰ περὶ τοῦ Χριστοῦ ἐξηγοῦντο· καὶ πρὶν γενέσθαι, σαφῆ τὴν ἐπὶ τούτοις πρόρρησιν ἐκ τῶν προφητῶν ἀπέδειξαν. Τὸ δὲ φανὲν αὐτῷ σημεῖον σύμβολον εἶναι ἔλεγον τῆς κατὰ τοῦ ᾅδου νίκης, ἣν εἰς ἀνθρώπους ἐλθὼν κατώρθωσε τῷ σταυρωθῆναι καὶ ἀποθανεῖν καὶ τριταῖος ἀναβιῶναι. Κατὰ τοῦτο γὰρ ἔφασαν ἐλπίζειν μετὰ τὴν ἀπαλλαγὴν τῆς ἐνταῦθα βιοτῆς πρὸς τῷ τέλει τοῦ παρόντος αἰῶνος ἀνίστασθαι πάντας ἀνθρώπους καὶ ἀθανάτους ἔσεσθαι, τοὺς μὲν ἐπὶ ἀμοιβαῖς ὧν εὖ ἐβίωσαν ἐν τούτοις τοῖς πράγμασιν, τοὺς δὲ ἐπὶ τιμωρίαις ὧν κακῶς ἔδρασαν· εἶναι μέντοι καὶ τοῖς ἐνταῦθα πλημμελήσασιν ἀφορμὴν σωτηρίας καὶ καθαρμὸν ἁμαρτημάτων, ἀμυήτοις μὲν μύησιν κατὰ τὸν νόμον τῆς ἐκκλησίας, τοῖς δὲ μεμυημένοις τὸ μὴ πάλιν ἁμαρτεῖν. Ἐπεὶ δὲ τοῦτο παντελῶς ὀλίγων καὶ θείων ἀνδρῶν ἔστι κατορθῶσαι, ἐδίδασκον δεύτερον καθαρμὸν τετάχθαι ἐκ μετανοίας. Φιλάνθρωπον γὰρ ὄντα τὸν θεὸν συγγνώμην νέμειν τοῖς ἐπταικόσιν, εἰ μεταμεληθῶσι καὶ ἔργοις ἀγαθοῖς τὴν μεταμέλειαν βεβαιώσωσι.
CHAPITRE IV,
Constantin fait porter l'Etendard de la Croix dans ses armées.
Constantin ayant admiré les Prophéties que les Prêtres lui avaient expliquées de JESUS-CHRIST, commanda à d'excellents ouvriers de faire l'Etendard de la Croix, et de l'enrichir d'or et de perles. Il était beaucoup plus beau que les autre»; parce qu'il devait être toujours 39 porté devant l'Empereur, et être adoré par les soldats. Je me persuade que ce Prince fit du trophée de notre Religion l'Etendard de son armée, afin que les Romains l'ayant continuellement devant les jeux, renonçassent peu à peu à la superstition de leurs pères, et reconnurent le seul Dieu que l'Empereur adorait, et par le secours duquel il remportait la victoire. Ce signe était toujours à la tête de ses troupes, et leur servait comme de rempart pour les couvrir. Il y avait des soldats qui le portaient tour à tour, et qui l'opposaient aux attaques des ennemis. On dit qu'un soldat qui le portait ayant été saisi de peur le donna à un autre, et prit la fuite, et quand il fut hors de la portée du trait il reçut un coup mortel, au lieu que celui qui tenait l'Etendard ne pût jamais être blessé, bien que les ennemis tirassent sans celle sur lui. Tous les traits tombaient sur l'Etendard, et aucun ne touchait au soldat qui le portait. On dit que jamais aucun de ceux qui l'ont porté n'a été, ni blessé, ni pris.
IV.
Τοιαῦτα τῶν ἱερέων ὑφηγουμένων θαυμάσας τὰς περὶ τοῦ Χριστοῦ προφητείας ὁ βασιλεὺς ἐκέλευσεν ἄνδρας ἐπιστήμονας χρυσῷ καὶ λίθοις τιμίοις εἰς σταυροῦ σύμβολον μετασκευάσαι τὸ παρὰ Ῥωμαίοις καλούμενον λάβωρον. Σημεῖον δὲ τοῦτο πολεμικὸν τῶν ἄλλων τιμιώτερον, καθότι ἀεὶ τοῦ βασιλέως ἡγεῖσθαι καὶ προσκυνεῖσθαι νενόμιστο παρὰ τῶν στρατιωτῶν. ᾗ μάλιστα οἶμαι Κωνσταντῖνον τὸ ἐπισημότατον σύμβολον τῆς Ῥωμαίων ἀρχῆς εἰς Χριστοῦ σημεῖον μεταβαλεῖν, ὥστε τῇ συνεχεῖ θέᾳ καὶ θεραπείᾳ ἀπεθισθῆναι τῶν πατρίων τοὺς ἀρχομένους, μόνον δὲ τοῦτον ἡγεῖσθαι θεόν, ὃν καὶ βασιλεὺς σέβει καὶ ἡγεμόνι καὶ συμμάχῳ χρῆται κατὰ τῶν πολεμίων. Ἀεὶ γὰρ τοῦτο τὸ σημεῖον προὐβάλλετο τῶν οἰκείων ταγμάτων· καὶ ταῖς καμνούσαις φάλαγξιν ἐν ταῖς μάχαις παρεῖναι ἐκέλευε, φανεροὺς τάξας τῶν δορυφόρων περὶ τοῦτο πονεῖν, οἷς ἔργον ἦν ἕκαστον ἀμοιβαίως ἐπὶ τῶν ὤμων φέρειν τὸ σημεῖον καὶ περιιέναι τὰς τάξεις. Λέγεται γοῦν ποτε τὸν τοῦτο φέροντα ἀθρόον ἐπιδραμόντων τῶν πολεμίων δείσαντα ἑτέρῳ παραδοῦναι καὶ ἑαυτὸν τῆς μάχης ὑπεξαγαγεῖν, ἤδη δὲ τῶν βελῶν ἔξω γενόμενον ἐξαπίνης πεσεῖν βληθέντα καιρίαν· τὸν δὲ παραλαβόντα τὸ θεῖον σύμβολον ἄτρωτον διαμεῖναι πολλῶν ἐπ´ αὐτῷ τοξευόντων. Παραδόξως γάρ πως ὡς ὑπὸ θείας δυνάμεως ἰθυνόμενα τὰ βέλη τῶν πολεμίων τῷ σημείῳ προσεπήγνυντο, τοῦ δὲ φέροντος καὶ μέσου τῶν κινδύνων ὄντος ἀφίπταντο. Λέγεται δὲ μήτε ἄλλον πώποτε τούτῳ τῷ σημείῳ διακονούμενον, οἷά γε εἰκὸς ἐν πολέμῳ στρατιώτην, σκαιᾷ περιπεσεῖν συμφορᾷ καὶ τραυματίαν ἢ αἰχμάλωτον γενέσθαι.
CHAPITRE VIII.
Constantin autorise l'exercice de la Religion Chrétienne, et fait bâtir des Eglises.
Quand Constantin se vit en possession paisible de tout l'Empire, il fit publier un Edit, par lequel il exhorta les peuples d'Orient à faire profession de la Religion Chrétienne, et à reconnaître un seul Dieu dont la puissance est éternelle, qui comble de toute sorte de biens ceux qui l'adorent, qui fait heureusement réussir toutes leurs entreprises, et qui châtie en tout temps, soit durant la paix ou durant la guerre, ceux qui l'offensent. Il ajoute, non par une ridicule vanité, mais par une humble reconnaissance, que Dieu lui ayant fait l'honneur de le choisir, pour être le ministre et l'exécuteur de ses ordres, il a passé depuis l'Océan Britannique jusques en Orient, y a accru le culte de la véritable Religion , et y a fait respecter ceux qui avaient signalé leur foi par la générosité de leur confession, ou par leur confiance dans.les tourments. Après avoir rapporté ces choses, et plusieurs autres qu'il jugeait propres â porter, les peuples à la piété, il révoque tout ce qui avait été ordonné par les persécuteurs de l'Eglise, rappelle les Chrétiens qui avaient été ou relégués dans les îles, ou condamnés aux métaux, aux ouvrages publics, aux manufactures, ou aux charges de la Cour. Il laissa la liberté à ceux qui avaient été privés des Charges de l'armée, ou de les exercer comme auparavant, ou de vivre en repos. Il ne se contenta pas de leur rendre les honneurs et les dignités, il les rétablit en la possession de 45 leurs biens ; et parce que quelques-uns de ceux qui avaient été injustement dépouillés étaient morts, il ordonna que ce qui leur avait été ôté serait rendu à leurs héritiers, et qu'au défaut d'héritiers l'Eglise en jouirait, soit qu'il eût été usurpé par des particuliers, ou par l'Etat. A l'égard des biens qui avaient été achetés des Empereurs, ou donnés, il promit d'y pourvoir.
Aussitôt que cette Ordonnance eut été publiée, elle fut par tout observée très-exactement. Depuis ce temps-là les principales Charges de l'Empire furent exercées par les Chrétiens, et il fut défendu à toutes personne de sacrifier aux Dieux, de consulter les devins, de se faire initier, de dédier des statues, et d*observer les fêtes du paganisme. On abolit alors de très-anciennes coutumes. On ne porta plus depuis dans les Temples la mesure avec laquelle on mesure la hauteur et l'accroissement du Nil ; mais on la porta dans les Eglises. On défendit les combats des Gladiateurs. Parmi les Phéniciens qui habitent le Mont Liban et la ville d'Héliopole, il ne fut plus permis aux filles de se prostituer avant que d'être mariées. On répara les Eglises qui étaient assez grandes, et on augmenta celles qui ne l'étaient pas assez. On en bâtit de neuves en quelques endroits, et l'Empereur fournit tout ce qui fut nécessaire pour la dépense. Il écrivit aux Évêques, qu'ils demandaient ce qu'il leur plairait, et aux Gouverneurs de Provinces, qu'ils donnassent aux Évêques ce qu'ils auraient demandé. La prospérité de l'Église croissait de jour en jour, à mesure que croissait celle de l'Empire. Depuis la défaite de Licinius, Constantin fut si heureux dans toutes les guerres étrangères, qu'il vainquit les Sarmates, et les Goths, et fit enfin la paix avec 46 eux. Ces peuples habitent au delà du Danube et comme ils sont fort nombreux et fort aguerris, ils remportent de l'avantage sur les autres Nations, et ne trouvent de la résistance que de la part des Romains. On dit que Constantin eut des songes et des visions durant cette guerre, par lesquelles il reconnut clairement combien Dieu prenait de soin de le protéger. Ayant donc remporté la victoire sur tous les ennemis qui s'étaient opposé à sa puissance, il en témoigna à Dieu sa reconnaissance par le zèle qu'il fit paraître pour la véritable Religion, et par le soin qu'il prit d'exciter les peuples à en faire profession. Il donna aux Eglises une partie des impositions publiques. Il mit la croix sur les armes de ses soldats, pour les accoutumer à respecter ce signe de la rédemption. Il fit bâtir un Oratoire dans son Palais, et lorsqu'il allait à la guerre, il y faisait porter une tente en forme de Chapelle où on pouvait louer Dieu, faire des prières, et participer aux saints mystères. Il y avait des Prêtres et des Diacres qui suivaient les troupes, pour faire leurs fonctions. Depuis ce temps-là chaque Légion a eu dans sa tente une Chapelle, des Prêtres et des Diacres. Outre cela Constantin a ordonné que le jour du Dimanche, que les Juifs appelaient le premier d'après le Sabbat, et que les Païens avaient consacré au Soleil, et que le jour de devant le Sabbat on s'abstint de plaider et de travailler, et on s'appliquât à la prière et au service de Dieu. Il honora de la sorte ces deux jours, parce que le Sauveur était mort en l'un, et ressuscité en l'autre. Il avait un respect singulier pour la croix, tant en reconnaissance des victoires qu'il avait remportées à la faveur, que de ce qu'elle lui était apparue dans l'air d'une manière miraculeuse. Il abolit le supplice de la croix, qui était en usage parmi les Romains. Il la fit graver sur ses mon- 47 naies et peindre avec son portrait.
Il rapporta ses actions, ses discours, et principalement les lois au culte de Dieu. Il défendit la fornication, qui avait été permise jusques alors, comme il paraît par les lois qu'il fit sur ce sujet. Je serais trop long si je voulais les rapporter. Je me contenterai de celles qu'il a publiées en faveur de la Religion parce qu'elles sont une partie considérable de l'Histoire de l'Eglise.
Sozomène
Activités
Historien, rhéteur, écrivain, avocat
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 17 oct.21, 22:10
par prisca
Pollux a écrit : ↑17 oct.21, 21:43
Tu te contentes de parachuter les écrits de Sozomène sans tenir compte d'aucun des arguments donnés dans le site que j'ai référencé. De toute évidence tu ne l'as pas lu parce que le texte que tu présentes est explicitement réfuté.
P.S. Inutile d'ajouter la version en grec puisque je ne connais pas cette langue.
Le Grec c'est pour faire "sérieux".
Sinon dans le lien, lorsque nous lisons les paragraphes en italique tout est correct puisque ce sont des signalements de l'époque mais après lorsque notre contemporain parle, là il fait galoper son imagination pour inventer que Constantin est un paien notoire et qu'il veut toujours s'adonner au culte sole invictus.
Comme pour ma part je ne me fie pas aux impressions des uns et des autres mais aux écrits de l'époque, je laisse les supputations de nos contemporains qui eux veulent démolir la réalité des faits surement parce que ces gens sont à la solde des prêtres qui eux n'ont pas crié sur les toits que leur fondateur et aimé fondateur soit Constantin car au fond ils savent très bien qu'il est le serpent revenu sous ses traits, donc il vaut mieux qu'ils n'ébruitent pas trop l'affaire qui pourrait faire des vagues, en dire juste assez pour signaler sa présence, mais ne pas en faire un pataquès comme ils font à Lourdes pour la lourde machine religieuse à se donner du prestige par l'invention d'une vision à une bergère qui n'a même pas vu elle même qu'elle avait eu un désir refoulé de voir la Vierge et qui s'est matérialisé par une vision dans son esprit de petite jeune fille esseulée.
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 17 oct.21, 22:14
par Estrabolio
Bonjour à tous,
Eh bien le mensonge de Lactance et compagnie est très simple à démontrer, il suffit de regarder, le signe de Constantin n'a rien à voir avec les chrétiens ou la croix, la preuve, voici le chrisme avant Constantin
Et le voici après la prise de pouvoir de Constantin
Le chrisme d'origine reprend les initiales de Jésus Christ (le I de Iésous et le X de Kristos (oui c'est un X en grec χριστός)
Le chrisme Constantinien est censé, lui, reprendre les deux premières lettres de Christ (XP)
Or, est ce que vous avez déjà vu dans l'histoire prendre pour initiales les deux premières lettres d'un nom ?
Absolument pas.
D'autre part, d'un point de vue théologique, ça ne tient pas car ce qui est important c'est le fait de savoir que c'est Jésus l'oint de Dieu.
Ne pas mentionner Jésus est totalement impensable surtout à l'époque où il fallait justement affirmer que c'était Jésus qui était ce Christ, ce oint de Dieu, le Messie promis.
En réalité, le chrisme est antérieur de plusieurs siècles à cet épisode, c'était un symbole comme notre "nb" (nota bene) qui désignait en grec ce qui est important. Par exemple les étudiants grecs plaçaient ce signe en marge pour souligner une phrase importante d'un texte.
Constantin a adopté ce signe, c'est un fait mais ce que ne dit justement pas Lactance, c'est que ce signe avait un sens pour les locuteurs grecs même les plus païens !
On peut d'ailleurs imaginer que Constantin ait, par ce signe, signifié qu'il était celui à retenir, le plus important dans la tétrarchie et qu'il était le seul Auguste, empereur, ce qu'il a fait en écrasant Maxence devenant ainsi, pour de bon, le plus important de l'empire, celui qu'il fallait retenir.
Lactance a donc tout simplement maquillé la réalité pour la rendre chrétienne.
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 17 oct.21, 23:15
par Estrabolio
Pollux a écrit : ↑17 oct.21, 22:42Plusieurs fausses reliques du Christ ont aussi été fabriquées.
Oui, je ne sais pas si tu connais l'histoire de Saint Hélène, la mère de Constantin. Elle va à Jérusalem, se fait indiquer par des vieux juifs qui trainaient là l'emplacement du Golgotha et là, hop, on creuse et, bingo... oups, je voulais dire miracle, elle tombe sur la croix de Jésus avec le panneau "roi des juifs" et les deux autres croix. C'est y pas beau ?
Certainement que les romains avaient enterré les croix après le supplice
En plus ils les avaient bien enterrées pour qu'elles se conservent pendant 300 ans malgré un siège, une destruction par le feu...
Bref, plus c'est gros, plus ça passe.
Pour rappel, en France nous avons la même légende avec Clovis qui se convertit au christianisme parce que Dieu lui a donné la victoire....
Ajouté 3 minutes 1 seconde après :
medico a écrit : ↑17 oct.21, 23:12Constantin a été convertie seulement a l'article de sa mort.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire
Pour l'anecdote, Constantin s'est fait baptiser par un fervent partisan d'Arius donc opposant à la Trinité !
Ce qui démontre que Constantin ne partageait absolument pas l'avis du concile de Nicée et ne croyait pas à la Trinité contrairement à ce que ne cesse de répéter sur tous les tons l'amie Prisca.
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 18 oct.21, 01:38
par medico
22 mai 337
Constantin reçoit le baptême et meurt
Constantin (buste du musée du Capitole, Rome)Malade, épuisé par un règne agité, l'empereur romain Constantin Ier expire le dimanche 22 mai 337, jour de la Pentecôte chrétienne. Il a environ soixante ans.
Il meurt à Ancyrona, dans les faubourgs de Nicomédie (aujourd'hui Izmit, au sud de la mer de Marmara), tandis qu'il tente de regagner en toute hâte sa capitale, Constantinople.
Avant de rendre le dernier soupir, Constantin a le temps de recevoir le baptême des mains de l'évêque Eusèbe de Nicomédie.
Sa conversion et son action en faveur de l'Église lui valent d'être vénéré comme un saint par les chrétiens orthodoxes... bien que n'ayant pas eu sa vie durant un comportement des plus vertueux. Sa mère Hélène, chrétienne sincère qui pria pour la conversion de son fils, figure également parmi les saints.
Une dévotion sincère mais bornée par la politique
Dès ses jeunes années, Constantin est partagé entre la nouvelle religion héritée de sa mère et le culte très en vogue à son époque du Sol invictus (le Soleil invaincu), qui amorce une évolution du polythéisme païen vers le monothéisme façon hébraïque ou chrétienne.
Constantin n'est pas pour autant un modèle de bonté évangélique. Il fait la part des choses entre conscience privée et action publique. Ainsi a-t-il sans doute fait exécuter son beau-père l'ex-empereur Maximien Hercule, mais aussi son propre fils, sa femme Fausta, son beau-frère Licinius...
Au pouvoir, il s'entoure de chrétiens, parmi lesquels son hagiographe l'évêque Eusèbe de Césarée, une ville de Palestine, qui prononce son panégyrique (éloge public) à la veille du trentième anniversaire de son accession au pouvoir, le 25 juillet 306.
Il se mêle aussi très activement des affaires de l'Église et convoque un concile oecuménique (universel) à Nicée pour surmonter des divergences entre partisans d'Arius et partisans d'Athanase d'Alexandrie sur la question subtile de la divinité du Christ.
Curieusement, oubliant ses précédentes décisions en faveur de l'unité doctrinale du christianisme, l'empereur cède à la fin de sa vie aux arguments d'un évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, celui-là même qui le baptisera sur son lit de mort. Il remet en selle l'arianisme, condamné par le concile de Nicée. L'hérésie n'est définitivement éliminée qu'au siècle suivant, en 451, lors du concile de Chalcédoine.
Suivant la coutume alors en vogue chez les chrétiens, il attend l'imminence de sa mort pour recevoir le baptême, celui-ci lui assurant la rémission de ses (nombreux) péchés antérieurs.
Ysaline Homan
https://www.herodote.net/22_mai_337-eve ... 370522.php
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 18 oct.21, 08:17
par Pollux
La conversion de Constantin
Zozime (460-520), dans son "Histoire nouvelle, livre II, 29, 1-5", raconte les faits de cette façon :
"Lorsque tout le pouvoir fut aux mains de Constantin seul, il ne cacha désormais plus la méchanceté qui lui était naturelle, mais prit la liberté d'agir dans tous les domaines selon son bon plaisir ; il célébrait encore les rites ancestraux, non pas par respect, mais par intérêt ; c'est pourquoi il obéissait aussi aux devins, dont il avait éprouvé qu'ils avaient prédit la vérité au sujet de tout ce qui lui avait réussi. Lorsqu'il arriva à Rome tout plein de jactance, il crut nécessaire d'inaugurer son impiété dans ses propres lares. Comme il avait ces crimes sur la conscience (…), il alla trouver les prêtres et leur demanda des sacrifices expiatoires pour ses méfaits ; ceux-ci lui ayant répondu qu'il n'existait aucune sorte d'expiation assez efficace pour purifier de telles impiétés, un Égyptien, arrivé d'Espagne à Rome et devenu familier des femmes du palais, rencontra Constantin et lui assura que la croyance des chrétiens détruisait tout péché et comportait cette promesse que les impies qui s'y convertissaient étaient aussitôt lavés de tout crime. Constantin reçut cette assurance avec joie, embrassa cette nouvelle impiété, renonça à la religion de ses pères, et tint pour suspectes les prédictions des devins. Ce qui le porta à défendre ces prédictions, ce fut l'appréhension que l'on n'en fit de favorables à quelques autres contre lui, comme on lui en avait fait contre les autres."
Re: Par ce signe tu vaincras ...
Posté : 18 oct.21, 09:32
par Estrabolio
Cela permet aussi de montrer que l'histoire du chrisme apparu à Constantin est une jolie histoire inventée.
Le chrisme, le seul, le vrai, l'authentique c'est le chrisme avec les initiales I X pour Jésus Christ.
L'autre, le chrisme XP est une récupération par Lactance d'un symbole grec n'ayant rien à voir avec Jésus Christ mais permettant de faire croire que les armées de Constantin étaient pour le Christ.
Cette histoire a, au passage, permis à l'Eglise de motiver les chrétiens pour s'enrôler dans l'armée alors qu'avant ils refusaient de servir les empereurs !
En inventant cette histoire, le christianisme devenait une religion qui pouvait participer aux guerres ce qui arrangeait tout le monde avec l'empire menacé....
Eh oui, tout se tient....