vic a écrit :
Ce sont des spéculations . Personne ne peut vérifier l'existence du moi . Il se pourrait bien que le moi ne soit qu'un mirage .
Cette idée est certainement aussi une spéculation.
Tout dépend de qu’on entend par moi. Si c’est une personne, un animal raisonnable avec un corps (une substance corporelle animée raisonnable), son existence relève de l’évidence sensible.
Si c’est seulement le psychisme apparaissant, alors son existence relève de l’évidence introspective, et le cogito cartésien est inévitablement valide, même dans le cas d’un mirage (causé par un malin génie cartésien p.ex.). Car un mirage ca existe aussi, avec son mode propre d’existence (en ce cas ci, une apparition, un phénomène).
Si par existence du moi, on veut parler d’une chose (substance) au-delà du phénomène « moi » apparaissant, c’est encore un problème distinct : Descartes dira oui le moi est une chose, St Thomas non (pour lui l’esprit et ses actes ne sont pas des choses mais des facultés (puissances) d’une chose.)
Ou peut être même qu'il n'est qu'une potentialité plutôt qu'une réalité ou un fait .
S’il est une faculté de l’âme, il est effectivement une puissance (on n’est pas conscient à tout instant, on perd conscience dans le sommeil). Cependant, une faculté existe même quand elle n’est pas en acte. La métaphysique étudie et classe les différents types de réalités (un chien, une couleur, un nombre etc)
Peut être même qu'il ne peut pas vraiment être ou ne pas être, et que se poser la question sur son origine ou de sa création du coup n'a plus vraiment de sens .Il en va de même pour tout phénomène .A partir du moment où un objet est inter-relié à son environnement , l'existence individuelle d'un objet n'a aucune chance de pouvoir être démontrée , tant tous les phénomènes sont intriqués entre eux . Le moi , c'est comme dissocier un objet de son environnement , de la nature , pour en décider quelque chose de distinct d'un ensemble ,de la nature qui pourtant le compose .C'est en soi une forme de dualité radicale qui n'a plus beaucoup de sens .
Confus. Un chien n’est pas un chat, Pierre n’est pas Jean. Même si tout est de l’être ( ou de l’étant) . Faut dépasser Parménide et les présocratiques (y compris les sophistes). Tout se passe comme si ca n’avait pas été le cas en Orient, avec son panthéisme latent, qui ne semble pas avoir eu son Platon et son Aristote, le miracle grec. La métaphysique ne doit pas trop s’éloigner de l’évidence.
Plus précisément : la relation entre les choses ne s’oppose aucunement à leur existence distincte. Pour prendre les catégories aristotéliciennes, Pierre et Jean sont 2 entités distinctes (substances) ayant la même nature (essence humaine) , avec en plus une relation père-fils. Cette relation (une des 10 catégories avec substance, temps, lieu etc) n’empêche aucunement L’existence substantielle distincte de Pierre et Jean (la catégorie relation existe aussi mais à titre d’accident – au sens de qualité - , pas de substance).
PS. A moins d’être parménidien ou spinoziste la nature n’est pas un objet, ni une chose, mais un amas d’objets. Et même Spinoza est obligé d’arranger les choses pour rejoindre l’évidence que Pierre n’est pas Jean « en un certain sens »; en effet, même si la seule substance existante est Dieu-nature, celui-ci inclut une infinité d’attributs (accidents d’Aristote réinterprétés), dont la matière et l’esprit, lesquelles se divisent en modes différents, à savoir Pierre et Jean. Ainsi Pierre et Jean, leurs esprits et leurs corps, sont comme des qualités différentes d’une substance unique, et Spinoza ainsi résout l’épineux problème cartésien de l’union de l’ame et du corps (2 subtances chez Descartes).
Quand on traite de l’un et du multiple, bien des nuances sont nécessaires et Parménide, grand-père de la métaphysique, les avait pas encore….
Hors toutes les religions créationnistes découlent de cette fausse idée qu'il existe des objets distincts des uns des autres absolument
Husserl, ses descendants Heidegger et Sartre n’ont rien à voir avec les religions monothéistes quand ils analysent la conscience de soi.
En réalité , il n'est pas possible de prétendre clairement que les phénomènes ou les objets soient purement identiques ou même distincts entre eux .
Quand on dépasse les présocratiques, en particulier Parménide, le problème de l’un et du multiple trouve sa solution. 2 entités ne peuvent être 1 entité en même temps et sous le même rapport, autrement 1=2. En revanche 2 entités font toutes 2 partie de l’être. Mais l’être n’est pas une chose (comme Parménide le pensait et concluait à l’unicité de tout l’être) , c’est une notion analogique (dans le jargon classique l’être n’est pas un genre, et ce n’est pas exactement dans le même sens que Pierre et Jacques sont des êtres.)
Quand on parle de l'existence du moi , même si l'on y croit fermement , c'est toujours une potentialité ou hypothèse .
Le cogito cartésien n’est pas une hypothèse… Repris de St Augustin, C’est une preuve imparable contre le scepticisme.