Estrabosor a écrit : ↑26 avr.23, 06:38
Constantin n'a interdit aucun culte païen, au contraire, comme ses prédécesseurs, il était le chef de tous les cultes présents dans l'empire et les organisait.
CHAPITRE XII.
Constantin est élevé dans le Palais des Tyrans, comme Moïse l'avait été.
IL est rapporté dans l'ancienne Histoire que les Juifs furent autrefois traitas fort tyranniquement par les Rois d'Egypte. Mais quand Dieu eut agréable de les délivrer du joug de cette injuste domination, il disposa de telle sorte de l'éducation de Moïse, qu'il fut élevé dans le Palais des Rois, et qu'il y apprit les maximes du Pays. Lorsqu'il fut parvenu à âge d'homme, et que la justi- 12 divine voulut venger les innocents, et châtier leurs persécuteurs, le Prophète sortit de la Cour pour exécuter les ordres de Dieu. Il se sépara des tyrans, qui l'avaient nourri dans son bas âge, et le joignit à ses frères. Dieu l'établit Chef des Juifs, les délivra de la servitude par son ministère, et fit tomber du ciel les châtiments. sur les tyrans qui les avaient opprimés. Cette ancienne Histoire est connue de tout le monde, bien qu'elle soit prise par plusieurs pour une fable. Le même Dieu a produit en notre siècle un miracle, qui n'a rien de fabuleux, et qui ayant été exposé à nos propres yeux, est plus certain que tout ce que nous saurions apprendre par le rapport d'autrui. Les tyrans ont pris les armes contre Dieu, et persécuté son Eglise. Constantin.qui les a depuis exterminés, a vécu avec eux dans sa jeunesse, comme Moïse la fidèle serviteur de Dieu avait vécu avec ceux d'Egypte. Bien qu'il fût en un âge fort susceptible de mauvaises impressions, il ne prit aucune part à la corruption de leurs mœurs. La bonté de son naturel soutenue par l'Esprit de Dieu, ne se porta qu'à la piété, à laquelle il fut aussi excité par l'exemple de son père. Nous ne saurions nous dispenser de parler de ce père si célèbre, de Constance le plus illustre Empereur de notre siècle, ni de remarquer en peu de paroles ce qu'il y a dans si vie qui peut relever la gloire de Constantin son fils.
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CHAPITRE XXIII.
Mort des Tyrans.
Je ne crois pas devoir parler ici de la mort de ceux qui ont persécuté l'Eglise, ni déshonoré la m'émoie des bons Princes, par le récit des cri- 20 mes des méchants. Les malheurs qui leur sont arrivés, sont plus que suffisants pour instruire et pour corriger ceux qui en ont été témoins.
CHAPITRE XXIV.
Constantin parvient à l'Empire par l'ordre de Dieu.
VOILA comment Dieu, qui a créé l'univers par sa puissance et qui le gouverne par sa sagesse, a élevé lui-même sur le trône Constantin, fils de Constance, de sorte qu'il s'est réservé lui seul la gloire de sa promotion, au lieu que celle des autres Princes appartient souvent aux hommes.
CHAPITRE XXV.
Victoires remportées par Constantin sur les Anglais.
DES qu'il fut en possession de la souveraine puissance, il visita les Provinces qui avaient relevé de l'obéissance de son père, et y donna tous les ordres nécessaires. Il dompta les peuples qui habitent sur les bords du Rhin, et de l'Océan, réprima leur insolence, et apaisa leur fureur. Il y en eut d'autres, qu'il se contenta d'arrêter par la crainte, et de retenir au delà de leurs frontières ; et c'étaient des naturels farouches et intraitables, qu'il ne pouvait porter par aucun moyen à entretenir la paix. après être venu heureusement à bout de ces desseins-là, il jeta les yeux d'un autre côté, passa en Angleterre, et la réduisit à son obéissance.
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Constantin entreprend de délivrer Rome.
CONSIDERANT ensuite l'univers comme un vaste corps, dont Rome était comme le chef, qui gémissait sous la domination des Tyrans, il crut d'abord que les Princes qui gouvernaient les autres parties de l'Empire, et qui le surpassaient en âge, devaient employer leur puissance pour la mettre en liberté'. Mais quand il vit que ceux qui l'avaient entrepris, n'en avaient remporté que de la honte, et que nul autre n'était en état de l'entreprendre, il protesta qu'il ne pouvait voir la Capitale du monde dans l'oppression, et prit les armes pour exterminer les Tyrans.
CHAPITRE XXVII.
Constantin se résout à n'adorer qu'un seul Dieu.
COMME il était persuadé qu'il avait besoin d'une puissance plus considérable et plus invincible que celle des armées, pour dissiper les illusions de la magie dans lesquelles Maxence mettait sa principale confiance, il eut recours à la protection de Dieu. Il délibéra d'abord sur le choix de celui qu'il devait reconnaître. Il considéra que la plupart de ses prédécesseurs, qui avaient adoré plusieurs Dieux et qui leur avaient offert de l'encens et des sacrifices, avaient été trompés par des prédictions pleines de flatterie ; et par des oracles, qui ne leur promettaient que d'heureux succès, et qu'ils étaient enfin péris misérablement, sans qu'aucun de leurs Dieux se fût mis en peine de 24 les secourir. Que son père avait seul reconnu leur égarement, et seul pris le bon chemin, qu'il n'avait adoré que Dieu durant toute sa vie, et que Dieu avait été en récompensé son protecteur, le conservateur de son Empire, et l'auteur de tous ses biens. Il fit une sérieuse réflexion sur la multitude des maux, dont avaient été accablés ceux qui avaient suivi une multitude de Dieux, et reconnut qu'aucun d'eux n'avait laissé de postérité, ni même la moindre mémoire de son nom, au lieu que le Dieu de son père lui avait donné d'illustres preuves de sa puissance. Il remarqua aussi que ceux qui en prenant les armes contre les tyrans avaient mis leur espérance dans la protection des Dieux n'en avaient tiré aucun avantage, l'un étant revenu avec ses troupes, sans avoir rien fait de considérable, et l'autre ayant été tué au milieu de son armée. Après avoir longtemps médité toutes ces raisons, il jugea que c'était la dernière de toutes les extravagances d'adorer des Idoles, de la faiblesse et du néant desquelles il avait des preuves si convaincantes, et il se résolut d'adorer le Dieu de Constance son père.