RACHETÉ POUR L’ÉTERNITÉ :
Le croyant peut-il perdre le salut ?
Dérivé de « Kunnen gelovigen nog verloren gaan ? » de Jacob G. Fijnvandraat ; l’ouvrage en français a été considérablement changé, complété et remanié par rapport à l’original
TABLE DES MATIÈRES
1 Préface
2 Introduction
2.1 Croyants ou simples professants
2.2 Le sort des simples professants
2.3 Où est la difficulté ?
3 Enfant de Dieu pour l’éternité
3.1 Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu
3.1.1 L’élection
3.1.2 La parfaite sécurité du croyant.
3.1.3 Enfant de Dieu
3.2 Personne ne les ravira de ma main
3.3 Rendus parfaits à perpétuité
3.3.1 Et nos péchés futurs ?
3.3.2 Une autorisation de pécher ?
3.4 Le salut est l’oeuvre de Dieu
3.4.1 Dieu achèvera son oeuvre
3.4.2 Une nouvelle création
3.5 Celui qui croit a la vie éternelle
3.5.1 Vie éternelle et existence éternelle
3.5.2 La vie éternelle, notre part présente
3.5.3 Celui qui a le Fils a la vie
3.5.4 La vie éternelle est la vie divine
3.6 Autres preuves
4 Le Salut peut-il se perdre ?
4.1 L’homme n’est-il pas libre ?
4.2 Sauvé sous condition ?
4.2.1 Et si quelqu’un ne persévère pas ?
4.2.2 Et si quelqu’un n’est pas fidèle ?
4.2.3 Et si quelqu’un se retire ?
4.2.4 Et si quelqu’un s’en va ?
4.3 Et si quelqu’un abandonne la foi ?
4.3.1 Apostasie collective
4.3.2 Hyménée et Alexandre
4.3.3 Et si notre foi est vaine ?
4.4 Et si quelqu’un renie le Seigneur ?
4.4.1 Lui aussi nous reniera !
4.4.2 Renier le maître qui les a achetés
4.4.3 Et si quelqu’un retourne au bourbier ?
4.4.4 Et si quelqu’un déchoit de sa fermeté ?
4.5 Le Seigneur peut-il nous rejeter ?
4.5.1 Et si quelqu’un n’est pas vainqueur ?
4.5.2 Et si un nom est effacé du livre de vie ?
4.5.3 Et si le sarment est ôté ?
4.5.4 Un enfant de Dieu peut-il périr ?
4.5.5 Paul... réprouvé ?
4.6 Preuve ou condition ?
4.6.1 Exhortations pour un ensemble de professants
4.6.2 Le salut sous la loi
4.6.3 Sauvé . . . malgré la discipline et les épreuves
5 L’Épître aux Hébreux
5.1 But de l’épître aux Hébreux
5.2 S’écarter
5.3 Tomber
5.4 L’impossibilité d’être renouvelé à la repentance.
5.4.1 Des bénédictions qui n’impliquent pas la vie de Dieu
5.4.2 Pour quel motif l’auteur de l’épître écrit-il ces choses ?
5.4.3 Cela est-il donc si grave ?
5.4.4 L’abandon du christianisme est-il possible aujourd’hui ?
5.5 Si nous péchons volontairement
5.6 Se retirer
5.7 La sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur
6 Conclusion pratiques
6.1 Deux séries de versets
6.2 Agir pour le bien de tous
7 .Index des textes de l’Écriture cités dans l’ouvrage
1. 1 Préface
Écoutons les déclarations de Dieu :
«Moi, moi, je suis l’Éternel, et hors moi il n’y en a point qui sauve... C’est moi, c’est moi qui efface tes transgressions à cause de moi-même ; et je ne me souviendrai pas de tes péchés» (És. 43:11, 25 ).
«De Dieu juste et sauveur, il n’y en a point si ce n’est moi. Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre ; car moi je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre» (És. 45:21-22).
«Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Luc 19:10).
«Vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu» (Éph. 2:8).
Sauver ce qui était perdu, voilà le salut. Les passages cités montrent clairement que le salut est l’oeuvre de Dieu, et que l’homme le reçoit par le moyen de la foi. C’est pourquoi nous parlons du salut de ceux qui croient, du salut des croyants.
Cette oeuvre, Dieu l’a accomplie par son Fils unique qui «est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel» (Héb. 5:9). Ce salut éternel, appelé en Hébreux 2:3 «un si grand salut», est donc une oeuvre divine que l’homme reçoit gratuitement comme un don. «Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur» (Rom. 6:23).
Le salut va de pair avec la nouvelle naissance, la communication de la vie divine, la vie éternelle, et la participation à la nouvelle création. «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création» (2 Cor. 5:17) ; «nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l’avance afin que nous marchions en elles» (Éph. 2:10).
La nouvelle naissance n’annule pas la responsabilité du croyant, elle l’affirme au contraire. Devenu enfant de Dieu, il est responsable de marcher comme tel : «marchez comme des enfants de lumière» (Éph. 5:10). S’il ne marche pas ainsi, il aura affaire à la discipline de Dieu, «nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde» (1 Cor. 11:32).
Pour le croyant, le jugement est passé parce qu’il a été porté à sa place par Christ, une fois pour toutes sur la croix. «En vérité, en vérité je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5:24).
D’une part, avoir conscience que son salut est l’oeuvre de Dieu remplit de certitude le coeur du croyant. «Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu» (1 Jean 5:13). D’autre part, le croyant ne peut en aucune manière se prévaloir du caractère définitif de ce que Dieu a fait pour lui, pour agir comme bon lui semble et mépriser les injonctions de la Parole de Dieu de la même manière que les incrédules dont le chemin va à la perdition. Agir comme eux volontairement et y persister serait démontrer que l’on ne connaît pas Dieu.
Nos coeurs sont aussi réticents à accepter «la vraie grâce de Dieu» (1 Pi. 5:12) que disposés à la changer «en dissolution» (Jude 4). Aussi la Bible abonde-t-elle en passages qui établissent le salut de Dieu, et d’autres qui insistent sur la responsabilité de l’homme. L’esprit de l’homme qui n’accepte pas entièrement l’un et l’autre trouve des contradictions là où Dieu veut nous enseigner en mettant en échec nos raisonnements.
Dans ce traité, traduit et adapté du hollandais, l’auteur, pleinement convaincu que l’oeuvre divine du salut ne peut être détruite, a cherché à répondre aux questions soulevées à propos des passages qui insistent justement sur la responsabilité de l’homme quel qu’il soit, incrédule ou croyant. Il pourra être utile à ceux qui sont troublés par tel ou tel passage, ainsi qu’à ceux qui ont à coeur de les aider. Notre désir, comme notre prière, est qu’ils soient amenés à réaliser en même temps
«l’heureuse liberté d’un fils devant son Père,
et le saint tremblement d’un mortel devant Dieu» (*)
(*) D’après Adolphe MONOD, Cantique 90 des «Hymnes et Cantiques»
Heureux celui qui accepte la vraie grâce du Dieu Sauveur et la responsabilité du croyant de marcher en conséquence, sans chercher à les mettre en opposition ! il écoute la voix du Bon Berger et se repose paisiblement sur sa parole : «Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main» (Jean 10:27-28).
2. 2 Introduction
Avant de chercher à répondre à la question posée dans le titre de cet ouvrage, nous allons essayer de clarifier avec la Bible, la Parole de Dieu, ce qu’est un croyant, un chrétien et un professant, puis voir où se situe la difficulté de cette question.
1. 2.1 Croyants ou simples professants
Le terme «croyant» , dans son sens biblique, désigne tous ceux qui ont cru Dieu, à quelque époque qu’ils aient vécu. Abraham est un croyant (Gal. 3:9), car «Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice» (Gal. 3:6).
Aujourd’hui, depuis la venue du Fils de Dieu sur la terre, les croyants sont encore ceux qui croient Dieu quand il parle, c’est-à-dire ceux qui croient les paroles de Jésus (Jean 5:24), la parole de l’évangile (Act. 15:7), la parole annonçant le Seigneur (Act. 11:20-21 ; 16:30-34), et se reposent pleinement sur son oeuvre de salut, se tournant vers Lui et se joignant à Lui (Act. 5:14 ; 9:35 ; 11:21, 24 ; 18:5, 8 ; voir aussi Rom. 10:4). Ces croyants sont des chrétiens parce qu’ils portent pour ainsi dire son nom (Act. 11:21, 24, 26). Ils ont reçu, par pure grâce et par le moyen de la foi (Éph. 2:8), la vie divine, la vie éternelle, selon ce qui est écrit : «Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie» (1 Jean 5:11-12) .
Un vrai croyant est quelqu’un qui est né de nouveau (Jean 3:3, 7, 14-16). Il ne s’agit pas de naissance naturelle ou de filiation. Avoir des parents croyants, avoir bénéficié d’une éducation chrétienne ou se rattacher à un rassemblement chrétien ne donne pas la vie nouvelle. Quelqu’un qui admet l’existence du ciel et de l’enfer, qui reconnaît même qu’il y a un Dieu qui nous demandera compte un jour de toutes nos actions, n’est pas nécessairement sauvé ou né de nouveau. En effet, les démons, eux aussi, croient que Dieu existe et qu’il y aura un lieu de tourment, mais ce n’est pas cela qui les sauve (Jac. 2:19).
Un «croyant», un «chrétien né de nouveau», est quelqu’un qui, dans une sincère repentance , s’est reconnu pécheur devant Dieu et a accepté par la foi que Jésus Christ est mort sur la croix pour porter ses péchés et que Dieu l’a ressuscité (Luc 24:47 ; Jean 3:3, 16 ; 5:24 ; Act. 2:38 ; 17:30 ; 20:21 ; 1 Jean 1:9).
Beaucoup cependant, au moins en Occident, se proclament chrétiens sans être vraiment croyants au sens biblique du terme. Selon l’expression de Tite 1:16, beaucoup «professent de connaître Dieu, mais par leurs oeuvres ils le renient». Et il y a aussi ceux dont les oeuvres sont trompeuses. Tout homme qui déclare se rattacher à Christ, c’est-à-dire être chrétien, est un «professant» du christianisme. Mais pour être sauvé, cette déclaration doit s’accompagner de la foi dans le cœur (Rom. 10:9).
Ainsi nous utiliserons l’expression «simple professant» pour désigner ceux qui se disent chrétiens, mais n’ont que l’apparence de la vie. Nous les désignerons ainsi pour la clarté de l’exposé en sachant bien qu’il ne nous est souvent pas possible de les distinguer des vrais croyants, car Dieu seul connaît l’état réel des cœurs (2 Tim. 2:19).
2. 2.2 Le sort des simples professants
Le sous-titre de cette brochure ne signifie pas : Quelqu’un qui déclare être chrétien, ou qui se fait passer pour croyant, peut-il être perdu ? Hélas, cela est possible, car tous ceux qui ne sont que des chrétiens de nom, passeront effectivement l’éternité «dans les ténèbres de dehors» (Matt. 8:12 ; 22:13 ; 25:30). La parole prononcée par le Seigneur lui-même est déterminante : «Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité !» (Matt. 7:21-23).
Dans ce passage le Seigneur Jésus ne parle ni des incrédules ni des hommes qui ignorent tout de la foi puisqu’ils désignent le Christ comme leur Seigneur et sont même très zélés dans l’activité chrétienne. Pourtant il leur déclare sans équivoque qu’ils sont perdus. Insistons sur le fait qu’il ne dit pas : «Je vous ai bien connus, mais maintenant je ne vous connais plus» ; au contraire, sa Parole, une parole de jugement (Jean 12:48), retentit pour tous ces chrétiens de nom : «Je ne vous ai jamais connus». Ainsi ces hommes n’ont jamais fait partie des siens ! Pour le salut, dire simplement «Seigneur, Seigneur» ne suffit pas : il faut faire la volonté de son Père. Et celle-ci ne consiste pas en premier lieu à «prophétiser», «chasser les démons» et s’occuper d’activité chrétienne, mais à croire au Seigneur Jésus. Ceux qui demandaient : «Que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu ?» reçurent comme réponse : «C’est ici l’oeuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé» (Jean 6:28, 29).
3. 2.3 Où est la difficulté ?
Ayant vu la différence d’avenir entre un simple professant et un vrai croyant, nous comprenons que le sujet traité n’est pas : «des professants ou des chrétiens actifs peuvent-ils perdre leur salut», mais bien : «des croyants, nés de nouveau, peuvent-ils perdre leur salut ?»
On pourrait simplement répondre à la question en s’appuyant sur un passage de la Bible comme : «Qui croit au Fils a la vie éternelle» (Jean 3:36). Mais la question qui inquiète certains n’est pas de savoir si celui qui croit a la vie éternelle, mais si le croyant peut perdre cette foi et, par conséquent, perdre la vie éternelle. Nous allons montrer que, si quelqu’un croit, comme l’entend la Bible, il est sauvé et demeure sauvé, quoiqu’il puisse arriver. Pour cela nous devons soumettre nos sentiments et nos raisonnements aux déclarations de la Parole de Dieu ; et la Bible est la parole de Dieu.
Une difficulté se rencontre fréquemment chez les jeunes croyants : «Comment, disent-ils, peut-on avoir l’assurance que l’on est sauvé ?» D’un manière générale, le réponse est que l’on obtient cette assurance en se confiant simplement dans les déclarations de la Parole de Dieu et qu’ensuite le Saint Esprit nous donne le témoignage intérieur que nous sommes enfants de Dieu. Cette question importante n’est pas traitée dans ce livre qui se limite à étudier le cas de celui qui a déjà l’assurance du salut, mais qui craint de la perdre.
3. 3 Enfant de Dieu pour l’éternité
Avant d’aborder les versets qui peuvent troubler à propos de la perte du salut, il nous convient de bien nous affermir en recherchant ceux qui présentent des certitudes sur l’éternité de notre relation d’enfant de Dieu. C’est ce que nous ferons dans ce chapitre.
1. 3.1 Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu
«Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? ... Qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? ... je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur» (Rom. 8:33, 35, 38-39).
Dans ces versets, l’apôtre Paul ne laisse subsister aucun doute quant à la question que nous examinons. Rien, ni personne ne peut séparer de l’amour de Dieu celui qu’il a élu, et auquel il a manifesté son amour en Jésus Christ. L’expression «ni mort, ni vie» n’embrasse-t-elle pas tout ce qui peut exercer une influence ? Ni mort, ni vie ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. De même, dans le monde des esprits, il ne se trouve aucune puissance qui en soit capable : «Ni anges, ni principautés» (On peut voir dans les principautés» les anges qui sont tombés avec Satan ; voir Éph. 6:12). Paul ajoute encore «ni choses présentes, ni choses à venir». Peut-on imaginer un événement ou une expérience qui ne fasse pas partie de l’expression «ni choses présentes, ni choses à venir» ? Ainsi, celles-ci non plus ne peuvent nous séparer de l’amour de Dieu. L’apôtre continue «ni puissances, ni hauteur» — donc rien au ciel — «ni profondeur» — rien non plus dans le domaine de Satan — «ni aucune autre créature ne peut nous séparer de l’amour de Dieu». Ces versets nous montrent que le croyant est pour toujours à l’abri dans les mains de Dieu.
Oui, mais...
Contre ces certitudes, on peut objecter : Il est vrai que rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, aussi longtemps que nous croyons, mais le doute produit en nous une séparation de l’amour de Dieu.
Il n’en est pas ainsi et nous le montrerons de trois manières différentes.
1. 3.1.1 L’élection
Dans le verset que nous étudions, les croyants sont appelés des élus de Dieu. L’apôtre a déjà montré (Rom. 8:28 ) plus haut que «toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos».
Nous n’avons pas fait le premier pas vers Dieu spontanément, ce n’est pas nous qui l’avons aimé le premier. Dieu s’est penché vers nous et nous a appelés selon son propos éternel. Ainsi le salut vient de Dieu. Cette pensée est encore développée dans les versets qui suivent : «Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés» (Rom. 8:29-30).
Par nature nous n’aimons pas Dieu, et nous ne le recherchons pas. C’est Dieu qui, depuis longtemps déjà, avait des pensées de grâce envers nous. C’est Dieu qui nous a appelés par l’évangile et qui nous a justifiés. C’est Dieu qui nous glorifiera et ceci est déjà accompli en Christ.
Toute notre condition, tout ce que nous sommes comme chrétiens, repose sur ce que Dieu a fait et sur ce que Dieu est pour nous. Le plan de Dieu est comme une chaîne dont les maillons plongent dans l’éternité passée (préconnaissance et prédestination), pour traverser le temps (appel et justification) et se terminer dans la gloire de l’éternité future. C’est une chaîne d’or qui ne se rompt pas.
Il est important de remarquer qu’il n’est pas ici question de nous en tant que croyants, mais en tant qu’élus. L’élection donne à l’enfant de Dieu la certitude que son salut éternel ne peut être renversé !
Comment l’élection s’accorde-t-elle avec la responsabilité qu’a le pécheur de se repentir ? Dieu seul peut concilier ces deux aspects de la vérité. D’une part, Dieu est souverain dans son plan d’élection et n’a de compte à rendre à personne (Job 33:13 ; Rom. 9:20), et d’autre part l’homme est responsable de se convertir car Dieu «veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité» (1 Tim. 2:4 ) et il «ordonne ... que tous, en tous lieux, ... ils se repentent» (Act. 17:30).
2. 3.1.2 La parfaite sécurité du croyant.
Dans ce passage de Romains 8, il n’est jamais question de ce qui se passe en nous, mais de ce que Dieu est, et de ce qu’il a fait. Bien sûr, c’est par la foi que nous savons que nous sommes des élus de Dieu et que nous avons été justifiés. Mais nous trouvons ici ce que Dieu a fait ; et ce qu’Il fait est indestructible. Même le doute que Satan peut insinuer dans l’âme ne peut porter atteinte à ce que Dieu est, ni à ce qu’il a fait. Il n’est pas en la puissance de Satan de nous séparer de l’amour de Dieu. Notre sécurité est parfaite.
Pour le montrer, l’apôtre va poser trois questions importantes.
• Qui sera contre nous ?
Réponse : Personne, car «Dieu est pour nous» (Rom. 8:31), et nous donnera librement tout ce qu’il nous faut. Quelle en est la preuve ? Il a livré son propre Fils pour nous (Rom. 8:32 ).
• Qui accusera des élus de Dieu ?
Réponse : Nul ne peut accuser ou condamner ceux que Dieu, détenteur de l’autorité suprême, déclare justes, car Jésus a été condamné à notre place sur la croix et est ressuscité pour notre justification (Rom. 8:33-34 ; 4:25). Glorifié dans le ciel, il est notre garant en présence du Dieu juste.
• Qui nous séparera de l’amour de Christ ?
Réponse : Rien, ni personne. Puisque Christ est mort et est ressuscité, puisqu’il se tient à la droite de Dieu comme notre intercesseur permanent, quelle difficulté ou quelle puissance serait capable de couper ce lien d’amour qui nous unit à Christ et par lui à Dieu ?
Devant Dieu, personne ne peut s’opposer à un croyant, personne ne peut l’accuser, personne ne peut le condamner, et rien ne peut le séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus. Ce passage établit de la manière la plus forte la parfaite sécurité de l’enfant de Dieu.
3. 3.1.3 Enfant de Dieu
Dans ce qui précède, nous avons utilisé plusieurs fois l’expression «enfant de Dieu» sans en donner l’origine. Recherchons l’enseignement de la parole de Dieu sur cette expression car il éclaire très utilement le sujet. Le premier des passages qui utilise cette expression montre que c’est le privilège général de tous les croyants actuels d’être enfants de Dieu : «À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom» (Jean 1:12 ).
Lorsque le croyant est dans un état normal, l’Esprit de Dieu ayant sa libre action en lui, il est conscient de sa relation d’enfant de Dieu et apprécie de la vivre dès à présent (Rom. 8:16 ; 1 Jean 3:2 ). Cette nouvelle relation est un don de Dieu (1 Jean 3:1). Ceci donne au croyant une pleine certitude pour l’avenir dans la mesure où ce don, cette relation, dépend de Dieu et non pas de lui. C’est Dieu qui a agi comme pour les privilèges déjà considérés à propos des passages de Romains 8.
Après avoir parlé des privilèges et des responsabilités du croyant en tant qu’enfant de Dieu, l’apôtre Jean dit : «Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu» (1 Jean 5:13). Qu’est-ce qui pourrait porter atteinte à de telles certitudes ? Un enfant peut être désobéissant, mais sa qualité d’enfant ne cesse pas pour autant. Ainsi, ceux qui ont cru au Seigneur Jésus sont enfants de Dieu et bénéficient des conséquences éternelles de cette condition qui dépend de Dieu et non pas de l’homme.
Comment devient-on enfant de Dieu ? Par la nouvelle naissance produite en nous par le moyen de la Parole de Dieu et de l’Esprit. Cette nouvelle naissance nous introduit une fois pour toutes dans le domaine de la nouvelle création. Sur le plan physique, un homme ne passe par la naissance qu’une fois ; il en est de même sur le plan spirituel, le croyant passe par la nouvelle naissance une seule fois et les effets en sont pour l’éternité.
Comment Dieu montre-t-il qu’il reçoit comme son enfant celui qui croit ? Il le scelle de son Esprit : «Ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse» (Éph. 1:13). Ce sceau de l’Esprit n’est pas quelque chose de provisoire, le croyant est scellé «pour le jour de la rédemption» (Éph. 4:30), c’est-à-dire pour le salut final et complet du croyant, même si celui-ci attriste cet Esprit par des fautes durant sa vie. Dieu ne se trompe pas, il marque de son Esprit celui qui lui appartient pour toujours. Assurément, nous sommes enfants de Dieu pour l’éternité, et nous faisons pour toujours partie du corps de Christ. Dieu nous a donné sa vie, sa nature, son Esprit, et nous a unis à son Fils. Or «les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir» (Rom. 11:29).
Ainsi, ce que dit la parole de Dieu, à la fois sur l’élection du croyant, sa sécurité et sa condition d’enfant de Dieu, l’autorise à s’appuyer, pleinement et sans restriction, sur la certitude que rien ne peut ni ne pourra le séparer de l’amour de Dieu. Aucune objection valable ne peut ébranler cette certitude.
2. 3.2 Personne ne les ravira de ma main
Voici un deuxième passage qui établit la sécurité du croyant : «Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un» (Jean 10:27-30).
Ces paroles du Seigneur sont tellement fortes dans leur simplicité, et tellement suffisantes pour établir la parfaite sécurité du croyant ! Que nous faut-il de plus ? Comment peut-on y retrancher quoi que ce soit, si ce n’est par incrédulité ?
Au jour du jugement, Jésus Christ répondra à ceux qui l’ont appelé «Seigneur, Seigneur» , sans pourtant lui appartenir : «Je ne vous ai jamais connus» (Matt. 7:23). Mais, puisqu’il dit de ses brebis : «Je les connais» (Jean 10:27), il ne pourra pas dire plus tard à l’une d’elles qu’il ne l’a jamais connue !
Jésus Christ dit : «Elles ne périront jamais». Si certains ajoutent : Ceci ne vaut, bien sûr, qu’aussi longtemps qu’elles restent ses brebis, nous répondons : Jésus Christ dit d’une part «Personne ne les ravira de ma main» ; et d’autre part «Personne ne peut les ravir de la main de mon Père».
Certains peuvent encore objecter : «Mais elles peuvent s’arracher de cette main en abandonnant la foi» ; cette pensée est sans fondement dans l’Écriture. La main qui les tient est une main divine et il n’est pas en leur pouvoir de quitter cette main.
3. 3.3 Rendus parfaits à perpétuité
Voyons sur quels fondements repose le salut éternel du croyant. L’auteur de l’épître aux Hébreux oppose le sacrifice de Jésus Christ, fait une fois pour toutes, aux sacrifices toujours renouvelés du temps de la loi. Un Israélite ne pouvait pas affirmer que, par un seul sacrifice, la question du péché et du libre accès jusqu’à Dieu avait été réglée pour lui, à toujours (Héb. 10:2). Même les sacrificateurs ne trouvaient pas non plus le repos à cet égard. Ils n’étaient pas assis, mais se tenaient debout, toujours en activité (Héb. 10:11). Mais pour le croyant du temps de l’Église, il est écrit : «C’est par cette volonté (c’est-à-dire par la volonté de Dieu), que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes» (Héb. 10:10).
Jésus Christ s’est assis à la droite de Dieu. Sur la base de ce seul et parfait sacrifice, les croyants sont sanctifiés et sont rendus parfaits à perpétuité (Héb. 10:14). Pour combien de temps sont-ils rendus parfaits ? Tant qu’ils croiront ? Non, ils sont rendus parfaits à perpétuité ! Si quelqu’un enseigne que des rachetés peuvent perdre le salut — avec la conséquence qu’ils doivent à nouveau «se convertir» de leur état de pécheur pour devenir enfants de Dieu — il rabaisse, par-là, la valeur du sacrifice de Jésus Christ à celle d’un sacrifice de l’Ancien Testament.
1. 3.3.1 Et nos péchés futurs ?
Arrêtons-nous un instant sur le raisonnement de ceux qui retiennent la doctrine de la perte possible du salut pour un pécheur racheté.
Laissons s’exprimer à ce sujet, un homme qui a retenu cet enseignement pendant un certain temps. Il s’agit de l’évangéliste américain Ironside. Il dit : «Lorsque je me suis converti, j’ai pensé que tous mes péchés commis depuis le moment où Dieu m’a tenu pour responsable, jusqu’à l’instant où j’ai mis ma confiance dans le Seigneur Jésus, avaient été ôtés. Dieu me laissait commencer une nouvelle vie, et si, dès lors, je maintenais pur jusqu’à la fin le déroulement de ma vie, je pourrais aller au ciel. Mais si je ne le maintenais pas pur, je cessais alors d’être un chrétien, et je devais de nouveau me convertir. Chaque fois que je me convertissais à nouveau, je pouvais me reposer sur le sang de Jésus pour mon passé, mais pour l’avenir, il m’appartenait de maintenir pur le déroulement de ma vie».
Il ajoute alors ceci : «Plus tard, j’ai compris combien cette doctrine est déshonorante pour Dieu ! Si seuls les péchés commis avant la conversion sont expiés par le sang de Christ, comment peuvent être expiés les péchés commis après ma conversion et que j’ai pourtant confessés devant Dieu (1 Jean 1:9) ? Le seul fondement pour Dieu, pour pardonner les péchés, est le sang de Christ qui a été versé une fois pour toutes. C’est là le sang qui «purifie de tout péché» (1 Jean 1:7) : sa valeur est permanente.
Christ n’est pas seulement mort pour les péchés que nous avons commis avant notre conversion, mais aussi pour ceux que nous pouvons encore commettre ultérieurement. Lorsque Christ porta «nos péchés en son corps sur le bois (de la croix)» (1 Pi. 2:24), il s’agissait bien de péchés futurs par rapport au moment où il les a expiés.
2. 3.3.2 Une autorisation de pécher ?
N’est-ce pas là une affirmation dangereuse, qui nous accorderait une autorisation de pécher ? En aucune manière ! S’il est vrai que celui qui a reçu Jésus Christ comme son Sauveur n’aura à répondre au jour du jugement d’aucun de ses péchés, car Christ les a tous portés à sa place sous le jugement de Dieu, il est également vrai que le croyant acquiert, dès sa conversion, une nouvelle responsabilité, celle d’enfant de Dieu devant son Père. Si un enfant de Dieu pèche, Dieu s’occupera de lui dans son gouvernement à propos de ce péché, non pas en tant que juge, mais en tant que Père. Sans trop s’attarder sur ce sujet, on peut montrer quelles sont les conséquences d’une marche dans le péché pour l’enfant de Dieu.
1° Il perd la joie du salut et pourra même ne plus être assuré de son salut, bien qu’il demeure sauvé.
2° Il perd la communion avec le Père et se trouve sous sa discipline qui a pour but de ramener son enfant d’un chemin d’égarement. Il perd également la communion avec le Seigneur Jésus.
3° Il perd la communion avec les autres croyants et tombe sous la discipline de l’assemblée.
4° Pendant tout le temps où il vit dans le péché, il perd la récompense future liée à la fidélité. Être sauvé est une chose, recevoir la récompense en est une autre ; cela est bien clair dans la Parole (1 Cor. 3:14-15 ; 2 Cor. 5:10).
Seul celui qui est véritablement un enfant de Dieu, ressent le sérieux de ces choses, et comprend que pécher coûte cher. En tout cas, l’activité du Seigneur comme avocat (1 Jean 2:1 ; Jean 21:15-17) ne le laissera pas poursuivre un chemin de péché avec une conscience tranquille, mais travaillera à sa restauration et au rétablissement de relations de communion avec Lui, le Seigneur, avec son Dieu et Père, et avec ses frères.
4. 3.4 Le salut est l’oeuvre de Dieu
Déjà l’Ancien Testament déclarait que tout ce que Dieu fait subsiste à toujours (Écc. 3:14). Combien plus pouvons-nous nous attendre à ce que le salut opéré par Dieu dans le don de son Fils ait pour nous des conséquences éternelles.
1. 3.4.1 Dieu achèvera son oeuvre
Je suis «assuré de ceci même, que celui qui a commencé en vous une bonne oeuvre, l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ» (Phil. 1:6).
Et encore : «Jésus Christ, qui aussi vous affermira jusqu’à la fin pour être irréprochables dans la journée de notre Seigneur Jésus Christ» (1 Cor. 1:7-8 ; voir aussi 2 Thes. 3:3).
Ces deux versets montrent clairement que Dieu poursuit en nous son oeuvre jusqu’à ce que nous atteignions la gloire. Pourtant, celui qui pense que le croyant peut perdre le salut, citera aussitôt le passage (Matt. 24:13) : «Celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé». Il sous-entend par là, qu’il y a des croyants qui ne persévèrent pas et qui seront perdus. Cette déduction est fausse, mais nous y reviendrons plus tard (voir paragraphe 4.2.1).
Dans les deux versets cités, il n’est pas parlé de notre persévérance, mais de la persévérance de Dieu et de celle du Seigneur Jésus. L’oeuvre de la conversion et de la foi dans nos coeurs n’est pas vue ici comme notre oeuvre, mais comme l’oeuvre de Dieu, et par là on touche le fond du problème.
Par la prédication de l’évangile, Dieu met l’homme devant sa responsabilité de recevoir la bonne nouvelle du salut : «Que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie» (Apoc. 22:17). Un évangéliste devrait toujours présenter le salut de telle sorte qu’il soit clair que la responsabilité se trouve du côté du pécheur, sans pourtant oublier l’autre face : le salut d’un pécheur est l’oeuvre de Dieu.
Nous ne pouvons pas concilier ces deux choses avec notre intelligence limitée. Nous devons les recevoir toutes les deux par la foi pour ne pas tomber dans des conceptions opposées, inspirées d’un seul des deux aspects de la vérité. En effet, certains insistent uniquement sur la responsabilité du pécheur de se convertir, et font ainsi du salut une affaire humaine, tout en maintenant que Christ a dû donner sa vie sur la croix pour que ce salut soit possible. D’autres excluent la responsabilité de l’homme et disent : «cela ne peut que t’être donné ; Dieu doit l’accomplir».
Quoi qu’il en soit, Dieu achèvera l’oeuvre qu’il a commencée et Jésus Christ nous affermira jusqu’à la fin. La question n’est pas de savoir si nous persévérons, mais si Dieu persévère. Et puisqu’il persévère, nous persévérons par lui jusqu’à la fin.
Dieu achèvera son oeuvre en nous, malgré nos défaillances, parce que Christ est le médiateur de notre salut. Il intercède continuellement dans le ciel pour chacun de nous et son intercession est toujours efficace car elle est fondée sur la valeur éternelle de son sang devant Dieu. Ainsi, nous sommes continuellement «sauvé par sa vie» (Rom. 5:10), car «il est toujours vivant pour intercéder» (Héb. 7:25 ; voir aussi 1 Jean 2:1) pour nous.
2. 3.4.2 Une nouvelle création
«Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici toutes choses sont faites nouvelles» (2 Cor. 5:17). Voilà une preuve supplémentaire de l’éternité du salut.
Adam est le chef de race de tous les hommes. Parce qu’il s’est rendu indépendant de Dieu dans le jardin d’Eden, il est devenu un pécheur dans sa nature et dans ces actes. Aussi, tous ses descendants sont nés pécheurs et sur tous repose la sentence de mort (Rom. 5:12 et 2 Cor. 5:14).
Jamais un homme n’est venu au monde sans être de la race d’Adam, sauf le Seigneur Jésus Christ. Il fut conçu de l’Esprit Saint de façon miraculeuse (Matt. 1:20 ; Luc 1:35). Trois versets rendent clairement témoignage de sa pureté absolue : Il «n’a pas commis de péché» (1 Pi. 2:22), témoigna Pierre. Il «n’a pas connu le péché» (2 Cor. 5:21) (comme puissance séductrice) écrit Paul. «Il n’y a point de péché en lui» (1 Jean 3:5) déclare Jean. Jésus Christ est descendu vers nous, a pris nos péchés sur lui, fut fait péché, et entra volontairement dans la mort. Il est descendu dans l’abîme, dans lequel nous nous trouvions spirituellement par rapport à Dieu. Mais il est aussi ressuscité. Il n’est pas resté dans la mort, mais en est sorti en puissance et avec majesté par la résurrection. Cependant, ce n’est pas seulement pour lui qu’il a fait cela. L’Écriture dit : «(Dieu) nous a vivifiés ensemble avec le Christ... et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus» (Éph. 2:5-6).
Cela signifie que Dieu ne nous a pas de nouveau replacés dans la condition où se trouvait Adam avant sa chute, mais qu’il a créé pour nous quelque chose d’entièrement nouveau : nous appartenons maintenant, en Christ, a une nouvelle création, sur le terrain de la résurrection.
Et parce que nous appartenons à la nouvelle création, nous ne pouvons plus jamais être perdus.
Encore une fois : Oui, mais...
Certains peuvent se demander : «Est-ce que cela n’est pas seulement valable tant que l’on garde la foi ?»
Nous n’avons pas décidé nous-mêmes de naître, dans la première création, comme descendants d’Adam. De même, la nouvelle création n’est pas notre oeuvre mais celle de Dieu : «Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie ; car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus, pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles» (Éph. 2:8-10).
Ce passage, et d’autres avec lui (2 Cor. 5:15-18 ; 2 Tim. 1:9-10 ; Rom. 3:28), montrent très clairement que le salut est l’oeuvre de Dieu. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que Dieu veut ôter tout motif qui pourrait entraîner le pécheur sauvé à se glorifier et à s’élever. Si nous étions sauvés sur le principe de nos propres oeuvres, alors nous pourrions nous glorifier de quelque chose. Non, dit l’Écriture, vous ne pouvez être sauvés que sur le principe de la foi dans l’oeuvre accomplie par Jésus Christ.
Si cette foi résultait de notre propre capacité, alors nous aurions de quoi nous glorifier. Mais la Parole montre que la foi elle-même fait partie du don de Dieu (Éph. 2:8 ; Phil. 1:29). Si la persévérance dans la foi dépendait de moi, alors je pourrais encore m’en glorifier. Mais ce motif de nous glorifier nous est aussi retiré. C’est l’oeuvre de Dieu du début jusqu’à la fin. Il a achevé en nous ce qu’il a commencé. Nous sommes une nouvelle création en vertu de ce qu’il a fait. Jamais nous ne pourrons détruire l’oeuvre de la nouvelle création de Dieu en nous.
Le croyant appartient à cette nouvelle création. Nous étions perdus à la suite du chef de la première création qui a failli et est tombé. Nous sommes sauvés parce que le chef de la nouvelle création ne sera jamais ébranlé et ne faillira jamais.
5. 3.5 Celui qui croit a la vie éternelle
Nous avons vu qu’à la question «le croyant peut-il perdre le salut ?», des âmes inquiètes ne se satisfont pas de la réponse qui consiste à s’en tenir simplement au verset : «Qui croit au Fils a la vie éternelle» (Jean 3:36). On aurait pu aussi citer : «Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle» (Jean 3:16) et : «En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle, et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie» (Jean 5:24).
Ces trois passages sont convaincants en eux-mêmes, mais certaines personnes sont troublées et n’arrivent pas à s’appuyer sur ces vérités pour avoir la paix. Aussi pour expliquer leur riche portée, nous devons examiner ce que signifie «la vie éternelle». En effet il existe plusieurs conceptions insuffisantes de la vie éternelle. Pour certaines personnes, elle implique seulement une existence éternelle. Pour d’autres, elle signifie qu’un croyant, s’il persévère dans la foi, vivra pour l’éternité dans un état de perfection avec le Seigneur Jésus. Enfin quelques-uns considèrent la vie éternelle comme un don, que l’on reçoit ici-bas, et que l’on doit garder jusqu’au jour de sa mort, pour en expérimenter toute la gloire. Examinons en détail ces trois conceptions.
1. 3.5.1 Vie éternelle et existence éternelle
Depuis la chute de l’homme, la vie naturelle est marquée par la mort (Rom. 5:12 ; Gen. 2:17). Celle-ci ne concerne pas seulement notre condition spirituelle, mais aussi notre corps (Rom. 5:14 ; Héb. 9:27). Aucun homme ne peut exister éternellement, en tant que pécheur, sur cette terre. Nous sommes ainsi soumis à la mort du corps. Ensuite l’homme inconverti doit comparaître devant Dieu pour être, après son jugement, jeté dans l’étang de feu qui est la seconde mort, la mort éternelle (Apoc. 20:11-15). Il continuera néanmoins éternellement d’exister (Matt. 10:28 ; Luc 16:23) bien qu’il soit éternellement mort. La vie éternelle n’est donc pas la même chose qu’une «existence éternelle» , elle est beaucoup plus que cela.
2. 3.5.2 La vie éternelle, notre part présente
La vie éternelle est également davantage qu’une vie future dans la perfection auprès du Seigneur Jésus, bien qu’elle comporte aussi cette signification. L’Écriture parle dans ce sens-là de «l’espérance de la vie éternelle» (Tite 1:2) et cela concerne le plein accomplissement de tout ce que Jésus Christ a opéré pour le croyant. Notre âme est déjà sauvée par la foi, mais le salut de notre corps est encore à venir (Rom. 8:22-25). En ce qui le concerne, il est «sauvé en espérance» et nous attendons encore la rédemption. Lorsque Jésus Christ reviendra, il transformera nos corps misérables pour les rendre conformes à son corps glorieux (Phil. 3:21). Alors nous recevrons la vie éternelle dans sa plénitude, car même notre corps y aura part. Bien d’autres passages, essentiellement dans les écrits de l’apôtre Paul, présentent la vie éternelle comme une possession à venir (Rom. 2:7 ; Gal. 6:8 ; 1 Tim. 1:16 ; 1 Tim. 6:12, 19 ; Tite 1:2 ; 3:7).
Cependant la vie éternelle est aussi notre part présente. L’apôtre Jean nous la montre ainsi dans son évangile et dans ses épîtres. L’Esprit témoigne par lui, que le croyant possède déjà maintenant la vie éternelle. Les trois passages de son évangile cités plus haut le montrent clairement.
3. 3.5.3 Celui qui a le Fils a la vie
Il n’est pas juste de comparer la vie éternelle avec un cadeau précieux, que nous emportons avec nous et sur lequel nous devons veiller soigneusement, afin de ne pas le perdre. La vie éternelle n’est pas quelque chose qui est ajouté à la vie naturelle, mais elle est de nature entièrement nouvelle par rapport à celle-ci. L’Écriture présente le croyant comme un homme qui est dans une condition toute nouvelle : Il est «passé de la mort à la vie» (1 Jean 3:14). Le croyant ne possède pas la vie d’une façon indépendante : il est «en Christ», lié à Lui, participant de sa vie (Rom. 6:23 ; 1 Jean 5:11 ; 2 Cor. 5:17).
La vie naturelle d’un homme commence à sa naissance et se manifeste dans toute son existence. De même, la vie éternelle commence à la nouvelle naissance du croyant et se manifeste tout au long de sa nouvelle existence d’enfant de Dieu. Nous ne transportons pas notre vie naturelle avec nous comme un paquet. De même, nous n’avons pas la vie éternelle comme un cadeau que l’on pourrait perdre.
De plus, cette vie éternelle ne peut avoir de fin. Ce serait une contradiction en soi que la vie éternelle ait une fin. Elle ne serait plus la vie éternelle. Elle serait semblable à la vie naturelle qui est assujettie à la mort.
4. 3.5.4 La vie éternelle est la vie divine
Supposons qu’il y ait sur la terre un homme qui puisse vivre perpétuellement. Cet homme ne posséderait pas pour autant la vie éternelle. Il n’aurait que la vie naturelle qu’il a reçue d’Adam à sa naissance. La vie naturelle de cet homme n’aurait simplement pas de fin.
La vie éternelle n’est pas seulement une vie qui n’a pas de fin, mais c’est aussi une vie de caractère divin : «Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle» (1 Jean 5:20). Le Seigneur Jésus a dit aussi : «C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» (Jean 17:3).
La vie éternelle consiste à connaître Dieu et Jésus Christ, à être dans une relation vivante avec le Père et le Fils. Cela signifie donc avoir la vie de Christ. La vie éternelle est la vie divine. Celui qui a la vie éternelle, participe, comme l’apôtre Pierre l’écrit (2 Pi. 1:4), à la nature divine. Cette vie peut-elle avoir une fin ? Peut-elle mourir en nous, cette vie qui a vaincu la mort dans la résurrection de Christ ? Impossible. C’est pourquoi, tous les passages parlant du fait que le croyant possède la vie éternelle sont des preuves certaines qu’aucun croyant ne peut être perdu.
6. 3.6 Autres preuves
En conclusion, nous apporterons encore trois preuves de l’éternité du salut.
Si la possibilité existait pour un croyant de perdre son salut, alors personne ne pourrait dire avec certitude qu’il ira au ciel, personne ne pourrait savoir s’il est réellement sauvé. La Bible montre cependant que nous pouvons avoir des certitudes.
Considérant la mort et la résurrection du Seigneur Jésus, nous pouvons affirmer avec Job : «Je sais que mon rédempteur est vivant, ... et de ma chair, je verrai Dieu» (Job 19:25, 26).
Considérant notre vie terrestre, dans laquelle nous rencontrons tant de circonstances adverses, nous pouvons dire : «Mais nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son propos» (Rom. 8:28).
Considérant l’avenir, nous pouvons dire avec l’apôtre Paul : «Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux» (2 Cor. 5:1).
Tel est le langage de la foi qui s’appuie sur la parole de Dieu.
4. 4 Le Salut peut-il se perdre ?
Bien, pourrait dire quelqu’un, vous avez cité maintenant beaucoup de passages qui prouvent la sûreté du salut du croyant, mais il y en a tout autant, voire plus, qui parlent de l’abandon, du rejet ou du naufrage de la foi !
C’est vrai, aussi allons-nous maintenant examiner avec soin ces passages souvent difficiles. Nous le ferons en gardant en mémoire les versets de la Bible examinés précédemment qui montrent qu’un enfant de Dieu ne peut plus être perdu. Pour les nouveaux passages étudiés, nous regarderons s’ils concernent vraiment des croyants, ou bien seulement des hommes qui se nomment chrétiens, mais ne sont pas nés de nouveau.
Au cours d’une telle recherche, nous ne devons jamais utiliser des passages que nous ne comprenons pas entièrement, pour rejeter un autre passage qui ne permet pas d’hésitation. C’est pourquoi nous ne pouvons que recommander vivement d’examiner sérieusement, la Bible en main, ce qui a été présenté ci-dessus.
Beaucoup de difficultés viennent du fait que le salut a une portée très large. Pour chaque passage, il faudra donc rechercher quelle est la véritable signification des mots «salut» ou «sauver». La Parole considère trois aspects (1*) du salut
a) le salut initial de l’âme (2*), salut éternel obtenu à la nouvelle naissance,
b) le salut journalier (3*), c’est-à-dire les délivrances divines journalières au milieu des difficultés dans le chemin vers le but céleste,
c) le salut final en gloire (4*), c’est-à-dire l’entrée dans la gloire à la venue de Christ.
Le croyant a l’assurance, dès le moment de sa nouvelle naissance, qu’il est déjà sauvé pour l’éternité, et qu’il sera sauvé «entièrement» , «jusqu’à l’achèvement», selon l’expression de l’épitre aux Hébreux (5*), c’est-à-dire jusqu’à l’entrée dans la gloire avec Jésus. Ce qui lui donne cette assurance, c’est qu’il est constamment soutenu par l’intervention toute-puissante de Christ exerçant la sacrificature pour nous auprès de Dieu. Nous recevons ainsi chaque jour le secours dont notre faiblesse a besoin.
(1*) En dehors de ces trois aspects présentés ci-après, la plupart des passages de l’Écriture présentent le salut comme l’oeuvre de Dieu, en délivrance, soit pour Israël dans la plupart des versets de l’Ancien Testament soit pour tous les hommes, par l’oeuvre de Christ à la croix, déjà dans l’Ancien Testament (És. 49:6 cité en Act. 13:47), mais aussi dans la plupart des passages du Nouveau Testament. Par exemple, les passages de Rom. 1:16 et 11:11 et Héb. 2:3 et 10 englobent les trois aspects donnés ci-après.
(2*) 1 Pi. 1:9 ; Rom. 1:16 ; 10:10 ; 1 Cor. 1:18 ; Éph. 6:17.
(3*) Phil. 1:19 ; 2:12 ; 2 Cor. 1:6 ; 7:10
(4*) Rom. 13:11 ; Héb. 9:28 ; 1 Pi. 1:5 ; Phil. 3:20
(5*) Héb 7:25 (voir la note de traduction)
1. 4.1 L’homme n’est-il pas libre ?
On affirme que la volonté de l’homme est libre. Il ne serait sauvé que tant qu’il se consacre aux choses de Dieu. Un croyant pourrait décider, par un acte de sa volonté, de renier Jésus Christ, ce qui rendrait l’élection inopérante. Ne serait-il pas alors à nouveau perdu ?
Avant la chute, l’homme avait bien une volonté libre, c’est-à-dire, qu’il avait la possibilité — non pas le droit — de se décider contre Dieu. Mais depuis la chute, un homme naturel est esclave (Jean 8:34 ; Rom. 6:17) du péché et asservi ainsi à la puissance (Act 10:38 ; Héb. 2:15) de Satan. C’est pourquoi il doit se tourner du pouvoir de Satan vers Dieu (Act. 26:18). En fait, c’est Dieu, le Père, qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres (Col. 1:13).
Personne n’est sauvé par une vie de dévouement, mais seulement parce qu’il est né de nouveau, et il sera gardé par la puissance de Dieu (1 Pi. 1:5). De même un croyant ne choisit pas de rester croyant, mais Dieu l’a prédestiné pour l’adopter comme un fils pour l’éternité selon le bon plaisir de sa volonté (Éph. 1:4-6). Celui qui enseigne qu’un croyant peut perdre le salut, voudrait-il annuler la volonté de Dieu ? La volonté de l’homme n’est pas libre : elle est si entièrement pécheresse et mauvaise, que personne ne pourrait être sauvé, si Dieu n’avait pas élu et appelé des hommes (Jean 6:44). Cela n’enlève rien à la responsabilité du pécheur de se convertir (*).
(*) Voir les paragraphes 3.1.1 et 3.4.1
2. 4.2 Sauvé sous condition ?
Regardons d’abord les passages qui semblent donner une condition au maintien du salut.
1. 4.2.1 Et si quelqu’un ne persévère pas ?
«Celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé» (Matt. 24:13),
«Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples» (Jean 8:31).
De ces passages, on conclut que si quelqu’un ne persévère pas, ou ne demeure pas dans la parole du Seigneur, il va à la perdition. Cette conclusion est correcte, mais nous allons voir qu’elle ne concerne pas la perdition éternelle de l’âme.
Dans le premier passage, il s’agit des croyants de la période qui suivra l’enlèvement de l’Église, juste avant que le Seigneur n’établisse son règne de justice et de paix. Il y aura alors des persécutions effroyables qui feront fléchir beaucoup de fidèles. Seuls ceux qui persévéreront jusqu’à la fin, seront sauvés dans le sens où ils accueilleront le Seigneur et entreront dans son royaume. Le verset qui suit confirme cette explication car il y est question de «l’évangile du royaume» et non de l’évangile de la grâce qui nous concerne actuellement. Ainsi ce passage ne concerne pas directement le croyant du temps de l’Église, bien qu’il comporte une exhortation à la persévérance valable pour tous les temps.
Dans le deuxième passage, il est question d’être disciple du Seigneur. Le mot disciple signifie simplement «élève, celui qui écoute l’enseignement». Un vrai disciple est celui qui met en pratique l’enseignement en y persévérant. Écouter un enseignement ou le mettre en pratique sont deux choses bien différentes (Jac. 1:22). Il n’est pas question ici du salut qui consiste à être justifié devant Dieu par la simple foi en l’oeuvre de Christ.
Ce passage est à rapprocher du verset : «Nul qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière, n’est propre pour le royaume de Dieu» (Luc 9:62 ). Mettre la main à la charrue est un bon départ. Cependant celui qui se retourne, et met père et mère au-dessus du Seigneur, montre que son coeur n’est pas avec le Seigneur. Dans le livre de Ruth, Orpa avait bien commencé. Cependant, lorsqu’elle se trouva en face du choix décisif, elle laissa Israël et le Dieu d’Israël et choisit Moab (Ruth 1:14-15). De même, la femme de Lot sortit de Sodome, mais se retourna pour regarder et resta en arrière ; son coeur demeurait encore à Sodome, même si ses pieds en étaient déjà sortis. Elle a finalement désobéi au message du salut et fut perdue (Gen. 19:26). L’une et l’autre ont perdu leur vie sur la terre. Nous ne pouvons savoir ce qu’il en est du salut éternel de leur âme, bien que le fait de ne pas persévérer dans la foi laisse penser qu’elles ne possédaient pas la vie de Dieu.
2. 4.2.2 Et si quelqu’un n’est pas fidèle ?
En relation avec ce qui précède, on cite souvent : «Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie» (Apoc. 2:10).
Si quelqu’un n’est pas fidèle jusqu’à la mort, alors on en conclut, qu’il n’obtiendra pas non plus la vie éternelle. Dans ce passage, il n’est cependant pas question de salut, mais de récompense. Il n’est pas dit que celui qui est fidèle obtiendra la vie éternelle, mais la couronne de vie. Il s’agit ici de la récompense et non du salut, comme en Col. 2:18 : «Que personne ne vous frustre du prix du combat». L’Écriture parle de cinq couronnes :
* La couronne incorruptible, récompense d’une course persévérante dans le combat chrétien (1 Cor. 9:25-26).
* La couronne du serviteur, récompense d’un service fidèle pour le Seigneur (1 Thes. 2:19 ; Phil. 4:1).
* La couronne de justice, récompense d’une marche dans la justice pratique que le Seigneur approuvera publiquement au jour de son apparition (2 Tim. 4:8).
* La couronne de vie, récompense de la fidélité dans l’épreuve et les souffrances pour Christ, même jusqu’à la mort (Jac. 1:12 ; Apoc. 2:10).
* La couronne inflétrissable de gloire, récompense du dévouement de ceux qui paissent le troupeau de Dieu (1 Pi. 5:2-4).
Il se pourrait que je ne reçoive aucune de ces couronnes promises aux vainqueurs, et cependant que je sois sauvé. L’Écriture dit : «Si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même, il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu» (1 Cor. 3:15). Évidemment aucun enfant de Dieu ne souhaiterait être sauvé de cette manière. Personne ne voudrait être délivré les mains vides comme Lot sortant de Sodome.
3. 4.2.3 Et si quelqu’un se retire ?
«Plusieurs de ses disciples se retirèrent ; et ils ne marchaient plus avec lui» (Jean 6:66).
Un grand nombre de disciples suivaient le Seigneur. Cependant lorsqu’il parle de ses souffrances et de sa mort et qu’il leur dit qu’ils n’auraient la vie éternelle et ne demeureraient en communion avec lui que s’ils mangeaient sa chair et buvaient son sang, images de la foi au Sauveur mort pour eux, alors ils se retirent. Cet enseignement était trop dur pour eux. Ils ne voulaient pas recevoir cette parole. Cet épisode montre que la pensée d’avoir part à la mort du Seigneur comme une nécessité pour avoir la vie est insupportable à l’homme naturel, même s’il était initialement animé de bons sentiments.
Il y a là un avertissement solennel pour tous, y compris ceux qui sont réellement des croyants et disciples du Seigneur. On ne peut à la fois suivre le Seigneur et marcher selon nos propres préférences ou nos propres idées, refusant ainsi un évangile qui offre un salut qui passe par la mort du Sauveur, et la participation du croyant à cette mort. La Parole ne permet toutefois pas d’en dire plus sur ceux qui se sont retirés. Certains, comme Joseph d’Arimathée (1*), étaient tout de même disciples dans leur coeur mais sans témoignage public, d’autres n’étaient disciples qu’extérieurement. L’apôtre Jean dit à ce sujet : «Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils eussent été des nôtres ils fussent demeurés avec nous» (2*).
(1*) Joseph d’Arimathée avait, semble-t-il, réellement cru, même s’il n’était disciple qu’en secret (Jean 19:38 ; 12:42)
(2*) 1 Jean 2:19, voir aussi Jean 2:23-25
4. 4.2.4 Et si quelqu’un s’en va ?
Alors que plusieurs disciples s’étaient retirés, le Seigneur Jésus demande aux douze : «Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ?» (Jean 6:67). Quel sens a cette question si, au fond, les disciples ne peuvent pas abandonner le Seigneur ?
Premièrement, les douze n’étaient pas tous de vrais disciples. Judas était avec eux, et cette question était très certainement un appel à sa conscience. Ensuite, les disciples, tout en croyant dans leur coeur, risquaient d’abandonner momentanément le chemin difficile d’un témoignage public.
Cependant cette question a une autre portée. Le Seigneur la pose afin de toucher le coeur des douze. Et Simon Pierre donne la réponse qui doit jaillir du coeur de chaque croyant : «Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle» (Jean 6:68).
3. 4.3 Et si quelqu’un abandonne la foi ?
Toute une série d’autres objections se fondent sur des passages qui parlent d’apostasier de la foi, de renier la foi, de faire naufrage quant à la foi, de foi vaine, etc... Nous les citerons en les commentant brièvement.
1. 4.3.1 Apostasie collective
«Car ce jour-là ne viendra pas que l’apostasie ne soit arrivée auparavant et que l’homme de péché n’ait été révélé, le fils de perdition qui s’oppose et s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu» (2 Thes. 2:3-4).
Ce passage parle de l’apostasie collective qui est un sujet différent de celui de l’abandon de la foi personnelle. L’apostasie concerne le temps futur, où toutes les vérités de la foi chrétienne seront abandonnées sous l’influence de l’antichrist. Ce fils de perdition s’élèvera contre toute forme d’honneur rendu à Dieu et se fera lui-même adorer comme Dieu. Nous vivons déjà aujourd’hui le germe de ce qui éclatera plus tard au grand jour. De bien des manières, les fondements de la foi chrétienne sont secoués. Beaucoup ont jeté par-dessus bord ce qu’ils avaient autrefois reconnu. Depuis un siècle, une partie de la chrétienté a renié la divinité de Jésus Christ. Aujourd’hui, on touche à l’autorité divine de la Parole écrite et l’on met en question la résurrection de Jésus Christ. Bientôt, la chrétienté de nom rejettera entièrement le contenu de la foi chrétienne et suivra l’antichrist. C’est ici l’apostasie qui doit arriver, avant que vienne le jour du Seigneur (2 Thes 2:2-3).
Nous trouvons les mêmes pensées dans l’épître aux Romains. Les branches de l’olivier «ont été arrachées pour cause d’incrédulité, et toi tu es debout par la foi. Ne t’enorgueillis pas, mais crains (si en effet Dieu n’a pas épargné les branches qui sont telles selon la nature) qu’il ne t’épargne pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : la sévérité envers ceux qui sont tombés ; la bonté de Dieu envers toi, si tu persévères dans cette bonté ; puisque autrement, toi aussi, tu seras coupé» (Rom, 11:20-22).
Il ne s’agit pas ici de l’abandon de la foi personnelle, comme le montre le contexte des chapitres 9 et 10. L’apôtre parle des juifs et les appelle branches de l’olivier. Israël était le porteur du témoignage de Dieu sur la terre. Les promesses lui étaient destinées et il était l’objet de la miséricorde de Dieu. Mais, à cause de son incrédulité, il a été coupé et à sa place furent greffées les autres nations. La miséricorde de Dieu se tourne maintenant vers les non-Juifs et suscite un témoignage au milieu d’eux. Mais si les nations méprisent la bonté de Dieu, le témoignage divin leur sera également ôté comme le fut le témoignage juif, et Israël sera à nouveau greffé. La chrétienté apprécie-t-elle la bonté de Dieu ? Ce que nous voyons autour de nous montre que non. Nous allons donc vers le moment où Dieu mettra de côté le témoignage de la chrétienté. Le Seigneur fait dire à l’assemblée à Laodicée qui représente partiellement l’Église de la fin : «Parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche» (Apoc. 3:15-16).
2. 4.3.2 Hyménée et Alexandre
De ce qui précède concernant l’apostasie globale de la chrétienté comme témoignage collectif sur la terre, il ne faudrait pas déduire que l’Écriture ne parle pas de l’apostasie individuelle de certains individus. En effet :
* Hyménée et Alexandre ont fait naufrage quant à la foi (1 Tim. 1:19-20),
* certains risquaient de renier la foi (1 Tim. 5:8),
* d’autres se sont écartés de la foi (1 Tim. 6:21),
* Hyménée et Philète avaient renversé la foi de quelques-uns (2 Tim. 2:17-18),
* quelques-uns apostasieront de la foi dans les derniers temps (1 Tim. 4:1),
* Paul avait envoyé Timothée auprès des Thessaloniciens pour connaître ce qu’il en était de leur foi, craignant que le tentateur ne les eût tentés et que son travail ne fût rendu vain (1 Thes. 3:5-6),
* quelques veuves s’étaient détournées après Satan (1 Tim. 5:15).
Avant d’étudier ces passages, il nous faut comprendre les trois significations différentes du mot «foi».
1° Le mot «foi» peut exprimer la foi personnelle en Jésus Christ, celle qui est liée au salut de l’âme. C’est une énergie produite par la grâce dans l’âme qui saisit les promesses de Dieu et le salut en Christ. C’est l’acceptation de ce que Dieu dit au sujet de son Fils et la réception du Sauveur. Par cette foi, nous sommes justifiés devant Dieu qui purifie nos coeurs par elle (Rom. 5:1 et Act. 15:9). Cette foi est liée à la nouvelle naissance et à la possession de la vie éternelle. Ce côté de la foi est essentiellement intérieur, et il est réservé à Dieu seul d’avoir la connaissance de sa réalité.
2° Le mot «foi» peut exprimer la confiance entière dans le Seigneur et dans sa Parole (1 Tim. 1:5, 1 Cor. 12:9, Matt. 21:21 et 2 Cor. 5:7). Ce côté de la foi est plus extérieur, et les hommes peuvent en avoir connaissance. C’est même le seul moyen, accessible aux autres hommes, y compris les croyants, leur permettant de reconnaître chez quelqu’un l’existence de la foi, dans le premier sens. Cet aspect de la foi est une force qui modifie le comportement et fait agir. Elle produit des oeuvres. Les témoins de la foi du chapitre 11 des Hébreux agirent tous «par la foi», elle était pour eux un principe d’action.
3° Le mot «foi» peut exprimer le contenu de la foi, ce que l’on croit, autrement dit de l’ensemble des vérités du christianisme, la doctrine chrétienne. Ainsi Jude nous exhorte «à combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints» (Jude 3), et Paul avertit les Colossiens : «si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes» (Col. 1:23). On peut transmettre l’enseignement de la foi, alors que la foi personnelle en Jésus Christ, ainsi que la confiance pratique de la foi, ne peuvent se communiquer à d’autres.
Dans les passages cités au début de ce paragraphe concernant des apostasies individuelles, il s’agit principalement du troisième côté de la foi, même si le deuxième côté peut aussi être inclus. Il est question d’abandonner le contenu de la foi, en adhérant à de fausses doctrines, par exemple la doctrine selon laquelle la résurrection avait déjà eu lieu (2 Tim. 2:18). Il s’agit de faire profession de la connaissance faussement ainsi nommée (1 Tim. 6:20) ou de s’attacher à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons (1 Tim. 4:1). Paul parle, dans le même sens, de ceux qui se sont écartés de la vérité (2 Tim. 2:17). Un tel état s’accompagne généralement d’une perte de la confiance pratique (deuxième aspect de la foi). Mais la question de la foi personnelle dans le Seigneur Jésus (premier côté de la foi) n’est pas abordée dans ces passages, et Dieu seul sait ce qu’il en est (2 Tim. 2:19 et 1 Cor. 8:3). Elle peut ne pas avoir existé, auquel cas la personne se détourne sans avoir jamais eu la vie de Dieu ni aucun lien effectif avec Dieu. Elle peut exister et avoir produit la nouvelle naissance (*). Le croyant possède alors la vie divine qui demeure à toujours (Jean 10:28-29). Mais ces passages des épîtres à Timothée n’abordent pas ce point de vue.
(*) On peut citer le cas de Salomon qui, tout en étant un véritable croyant, s’est grandement détourné de son Dieu à la fin de sa vie et a pratiqué l’idolâtrie. La fin de Lot est également bien triste. On en déduirait facilement qu’il n’était pas sauvé si la Parole n’affirmait l’inverse en le qualifiant de juste c’est-à-dire de justifié (2 Pi. 2:7).
3. 4.3.3 Et si notre foi est vaine ?
L’apôtre parle de la possibilité d’une foi vaine : «À moins que vous n’ayez cru en vain», «votre foi aussi est vaine» (1 Cor. 15:2, 14, 17). Dans ces versets, il s’agit véritablement de la foi qui conduit au salut. Mais quand donc cette foi serait rendue vaine ? S’il n’y avait pas de résurrection des morts !
Paul n’affirme en aucune manière que quelqu’un pourrait croire en vain dans le Seigneur Jésus parce qu’il pourrait abandonner cette foi. Ce qu’il dit ici n’est que la conclusion logique d’une fausse hypothèse. De fausses doctrines s’étaient introduites chez les Corinthiens. Quelques-uns disaient qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Si cela était vrai, la foi en Christ serait vaine, c’est-à-dire sans aucune valeur et nous serions encore dans nos péchés, et par là, perdus. Mais Christ est ressuscité, et la foi n’est pas une chose vaine.
Ailleurs, l’apôtre parle de recevoir la grâce en vain : «Nous exhortons à ce que vous n’ayez pas reçu la grâce de Dieu en vain» (2 Cor. 6:1). Collectivement les Corinthiens avaient reçu la grâce de Dieu qui avait produit de puissants effets au milieu d’eux. Cependant cette réception ne servait à rien si elle n’était suivie d’une foi individuelle et de coeur. C’est pourquoi l’apôtre les exhorte immédiatement après en leur rappelant que c’est aujourd’hui le jour du salut. On verra un enseignement semblable donné aux croyants hébreux (voir chapitre 4).
4. 4.4 Et si quelqu’un renie le Seigneur ?
Plusieurs passages nous avertissent des graves conséquences d’un reniement du Seigneur. Analysons-les pour voir s’ils montrent qu’un croyant pourrait perdre le salut de son âme.
1. 4.4.1 Lui aussi nous reniera !
«Quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux» (Matt. 10:33).
«Celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu» (Luc 12:9).
«Si nous le renions, lui aussi nous reniera» (2 Tim 2:12).
On peut renier le Seigneur en paroles, déclarer ne pas le connaître, mais aussi le faire en actions (Tite 1:16 ; 2 Pi 2:1 ; Jude 4). Ces versets sont des avertissements des plus solennels adressés à tous les chrétiens sans distinction, pour insister sur le sérieux de faire profession de christianisme. Il ne saurait être question d’en affaiblir la valeur sur nos consciences.
Le «si nous le renions», en 2 Tim. 2:12, a été donné pour les croyants à un moment où le mal était déjà tel dans l’assemblée qu’il était impossible de distinguer ceux qui avaient réellement la vie divine. L’assemblée était comme une grande maison dans laquelle il y a toutes sortes de vases qui représentent toutes sortes de personnes confe
RACHETÉ POUR L’ÉTERNITÉ :
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Ecrit le 20 déc.03, 20:20-
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