Le gouffre.
Posté : 17 sept.23, 16:41
« Tatonga, si un jour on comprenait tout, pourrait-on créer un monde ?
-Non, Tictoc, tu ne peux pas.
-Et pourquoi donc ?
-Parce qu’il y a le gouffre, Tictoc, il te manquera le gouffre.
-Il y a un gouffre et tu sais qu’il y a un gouffre ?
-Oui, Tictoc, je le sais, je sais qu’il y a un gouffre. Que tu plonges dans l’infiniment petit ou explores l’infiniment grand, tu aboutis au gouffre.
-Et c’est quoi ce gouffre ?
-Un gouffre très profond, Tictoc, sans fond. Il y fait très noir, une obscurité épaisse à couper au couteau, où même la lumière ne peut pas pénétrer.
-On ne peut pas entrer ?
-Impossible, Tictoc. Aucune barrière n’interdit l’accès, aucune main ne se poserait sur ta poitrine pour te repousser, mais tu ne peux pas passer, Tictoc, c’est infranchissable.
-Tatonga, sais-tu ce qu’il y a à l’intérieur ?
-Personne ne le sait et ne le saura jamais, Tictoc. De toute façon, en supposant même que tu arrives à passer, tu ne trouveras pas des machines comme tu trouverais les moteurs d’un paquebot en visitant ses cales et tu ne trouveras personne assis derrière un bureau les mains posées sur son maroquin. Tu ne trouveras rien, ce qui y est n’est pas visible pour les yeux et pas audible pour les oreilles, mais ce n’est pas vide.
-Ce n’est pas là que se trouve dieu ?
-C’est là au fond de ce gouffre que se tient le secret de fabrication, le mystère, Tictoc, dont personne ne peut connaitre la forme et la nature, puisqu’il n’en a même pas.
-Ce n’est pas dieu qui est là-dedans ?
-Bah, Tictoc, comme tu ne sais pas ce que c’est et que tu ne sais pas davantage ce qu’est dieu, tu peux l’appeler comme tu veux, A ou B, ça n’y changera rien et ça ne t’avancera à rien.
-Donc, finalement on ne peut pas tout savoir.
-Tu peux tout savoir, Tictoc, tu peux étudier l’atome, la cellule, les roches au fond des océans, les volcans, les étoiles tournantes et filantes, la bave des escargots, le cri déchirant des hirondelles, les lamentos de la flûte, mais on n’entre pas dans ce gouffre sans fond. »
-Non, Tictoc, tu ne peux pas.
-Et pourquoi donc ?
-Parce qu’il y a le gouffre, Tictoc, il te manquera le gouffre.
-Il y a un gouffre et tu sais qu’il y a un gouffre ?
-Oui, Tictoc, je le sais, je sais qu’il y a un gouffre. Que tu plonges dans l’infiniment petit ou explores l’infiniment grand, tu aboutis au gouffre.
-Et c’est quoi ce gouffre ?
-Un gouffre très profond, Tictoc, sans fond. Il y fait très noir, une obscurité épaisse à couper au couteau, où même la lumière ne peut pas pénétrer.
-On ne peut pas entrer ?
-Impossible, Tictoc. Aucune barrière n’interdit l’accès, aucune main ne se poserait sur ta poitrine pour te repousser, mais tu ne peux pas passer, Tictoc, c’est infranchissable.
-Tatonga, sais-tu ce qu’il y a à l’intérieur ?
-Personne ne le sait et ne le saura jamais, Tictoc. De toute façon, en supposant même que tu arrives à passer, tu ne trouveras pas des machines comme tu trouverais les moteurs d’un paquebot en visitant ses cales et tu ne trouveras personne assis derrière un bureau les mains posées sur son maroquin. Tu ne trouveras rien, ce qui y est n’est pas visible pour les yeux et pas audible pour les oreilles, mais ce n’est pas vide.
-Ce n’est pas là que se trouve dieu ?
-C’est là au fond de ce gouffre que se tient le secret de fabrication, le mystère, Tictoc, dont personne ne peut connaitre la forme et la nature, puisqu’il n’en a même pas.
-Ce n’est pas dieu qui est là-dedans ?
-Bah, Tictoc, comme tu ne sais pas ce que c’est et que tu ne sais pas davantage ce qu’est dieu, tu peux l’appeler comme tu veux, A ou B, ça n’y changera rien et ça ne t’avancera à rien.
-Donc, finalement on ne peut pas tout savoir.
-Tu peux tout savoir, Tictoc, tu peux étudier l’atome, la cellule, les roches au fond des océans, les volcans, les étoiles tournantes et filantes, la bave des escargots, le cri déchirant des hirondelles, les lamentos de la flûte, mais on n’entre pas dans ce gouffre sans fond. »