Qu'y a-t-il de l'autre côté ?
Posté : 17 oct.23, 12:41
« Tatonga, est-ce qu’il y a eu vraiment le big bang ?
-La plupart des scientifiques n’en doutent pas, Tictoc. Le big bang est l’explosion d’un tout petit grain, très dense et infiniment plus petit qu’un atome. De cette explosion est né notre univers, les étoiles, la lumière, les couleurs, tes sentiments et ta pensée, les guerres, les rêves, l’amour, la vie et la mort, les rires, la poésie, la musique et les chants, la danse. Les caravanes dans le désert, les mille et une nuits, Haroun Ar Rachid, César, Aristote, Djamel Eddine Erroumi, Homère, Cléopâtre, Baghdad, Bouddha, les nuits de l’Al-Andalus, Khayyâm et le vin couleur de rubis. Et la femme.
-Ça alors ! Tout ça ?
-On pense aussi, et c’est même une certitude, qu’il a créé le temps et l’espace.
-Bah, le temps et l’espace…
-Détrompe-toi, Tictoc, sans l’espace et le temps, tu ne verrais rien de toutes ces choses que j’ai citées.
-Ah bon ?
-Oui, c’est ce que je crois. On peut dire que l’espace et le temps sont comme un écran où l’on projette un film. Alors, tu vois, si on projette un film là où il n’y a pas d’écran…
-Si je m’en doutais ! Et dis-moi, Tatonga, qu’y a-t-il de l’autre côté du big bang ?
-Tu sais, Tictoc, le big bang, la science s’en est très approché, il ne lui restait que quelques fractions de secondes pour atteindre le moment d’explosion de ce petit grain et tout savoir de notre univers. Mais elle n’a pas pu passer, bloquée là par le mur de Planck, un mur que personne n’arrive encore à franchir, peut-être infranchissable, un mur tout symbolique, Tictoc, ne va pas imaginer une muraille en pierre ou en brique.
-Je n’imagine rien, Tatonga, je t’ai demandé de me dire ce qu’il y a de l’autre côté.
-De l’autre côté, comment veux-tu que je le sache, Tictoc ? Bon, si on suppose qu’il n’y a ni espace ni temps de l’autre côté, on ne peut même pas parler de cet autre côté, et il ne doit évidemment rien s’y trouver. Mais je ne crois pas qu’il n’y a rien, je crois qu’il y a partout, partout, quelque chose. De l’autre côté, Tictoc, il doit y avoir quelque chose, mais qui t’est interdit, que tu ne peux pas saisir, que tu n’es pas autorisé à voir, qui n’est pas plus visible pour toi qu’une projection sans écran, que tu ne peux même pas imaginer et dont tu ne peux donc parler.
-C’est à la fois fascinant et terrifiant, Tatonga.
-Eh oui, Tictoc, même l’infini est infini.
-Je vois, Tatonga, mais moi, j’aime mieux sortir de ce machin-là.
-Il n’y a pas de sortie, Tictoc. »
-La plupart des scientifiques n’en doutent pas, Tictoc. Le big bang est l’explosion d’un tout petit grain, très dense et infiniment plus petit qu’un atome. De cette explosion est né notre univers, les étoiles, la lumière, les couleurs, tes sentiments et ta pensée, les guerres, les rêves, l’amour, la vie et la mort, les rires, la poésie, la musique et les chants, la danse. Les caravanes dans le désert, les mille et une nuits, Haroun Ar Rachid, César, Aristote, Djamel Eddine Erroumi, Homère, Cléopâtre, Baghdad, Bouddha, les nuits de l’Al-Andalus, Khayyâm et le vin couleur de rubis. Et la femme.
-Ça alors ! Tout ça ?
-On pense aussi, et c’est même une certitude, qu’il a créé le temps et l’espace.
-Bah, le temps et l’espace…
-Détrompe-toi, Tictoc, sans l’espace et le temps, tu ne verrais rien de toutes ces choses que j’ai citées.
-Ah bon ?
-Oui, c’est ce que je crois. On peut dire que l’espace et le temps sont comme un écran où l’on projette un film. Alors, tu vois, si on projette un film là où il n’y a pas d’écran…
-Si je m’en doutais ! Et dis-moi, Tatonga, qu’y a-t-il de l’autre côté du big bang ?
-Tu sais, Tictoc, le big bang, la science s’en est très approché, il ne lui restait que quelques fractions de secondes pour atteindre le moment d’explosion de ce petit grain et tout savoir de notre univers. Mais elle n’a pas pu passer, bloquée là par le mur de Planck, un mur que personne n’arrive encore à franchir, peut-être infranchissable, un mur tout symbolique, Tictoc, ne va pas imaginer une muraille en pierre ou en brique.
-Je n’imagine rien, Tatonga, je t’ai demandé de me dire ce qu’il y a de l’autre côté.
-De l’autre côté, comment veux-tu que je le sache, Tictoc ? Bon, si on suppose qu’il n’y a ni espace ni temps de l’autre côté, on ne peut même pas parler de cet autre côté, et il ne doit évidemment rien s’y trouver. Mais je ne crois pas qu’il n’y a rien, je crois qu’il y a partout, partout, quelque chose. De l’autre côté, Tictoc, il doit y avoir quelque chose, mais qui t’est interdit, que tu ne peux pas saisir, que tu n’es pas autorisé à voir, qui n’est pas plus visible pour toi qu’une projection sans écran, que tu ne peux même pas imaginer et dont tu ne peux donc parler.
-C’est à la fois fascinant et terrifiant, Tatonga.
-Eh oui, Tictoc, même l’infini est infini.
-Je vois, Tatonga, mais moi, j’aime mieux sortir de ce machin-là.
-Il n’y a pas de sortie, Tictoc. »