Oint oint
Posté : 17 oct.23, 21:45
Non, ce n'est pas une plaisanterie à 2 sous, c'est ce que les quatre éminents évangélistes nous rapportent.
Bien qu'ils ne se soient pas concertés pour essayer d'obtenir une cohérence d'ensemble, ils sont d'accord
sur le point principal, une femme, une Marie, peut-être pas vierge, a bel et bien oint Oint.
Prenons ce que que nous dit Jean, mais il faudrait citer les quatre : Jn 12; 1-11 :
« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : "Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ?" Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus dit : "Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi vous ne m’avez pas toujours. Cependant une grande foule de Juifs avaient appris que Jésus était là, et ils arrivèrent non seulement à cause de Jésus lui-même, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait relevé d'entre les morts. Les grands prêtres dès lors décidèrent de faire mourir aussi Lazare, puisque c'était à cause de lui qu'un grand nombre de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus." »
Une étude de texte ordinaire donne à penser qu'il est un peu bête (pour ne pas dire sacrilège) de vouloir oindre quelqu'un qui déjà l'a été de façon divine,
mais enfin cette pauvre Marie n'était pas censée connaître le CV du visiteur et son geste était aussi à visée pratique. L'acceptation par Oint de cette coûteuse onction plutôt que de faire bénéficier les pauvres de cette richesse est peu sympathique mais Jean, et d'autres évangélistes, sans même avoir consulté Prisca, ont produit un conte à dormir debout sur la tête à base de raretés comparées, d'embaumement prévisionnel, de larmes méritoires, de pardon et de célébrité. Et aussi de chevilles enflées chez Oint.
Mais ce que j'observe encore une fois, ce qu'on sait tous, c'est qu'une aventure est plus attrayante quand elle est crédible. Nous sommes ici devant une série B, pour ne pas dire plus. Jean nous apprend que Lazare, le ressuscité miraculeux, était présent et qu'une foule de Juifs venait pour le voir, et voir aussi Jésus bien sûr. Mais étrangement aucun de ces curieux ne demande à Oint de ressusciter sa mère, son père, son épouse ou son enfant. Non, personne n'y pense, ou alors les évangélistes ont jugé de peu d'importance de naturelles tentatives propres pourtant à semer la confusion tout au long du repas. Et les grands prêtres, pas plus soucieux que les autres de leurs chers disparus, ont pour seule idée de remettre à mort Lazare sans imaginer un seul instant que l'opiniâtre Oint pourrait le reressusciter dans la minute.
Et c'est devant ça qu'on se pâme !
Bien qu'ils ne se soient pas concertés pour essayer d'obtenir une cohérence d'ensemble, ils sont d'accord
sur le point principal, une femme, une Marie, peut-être pas vierge, a bel et bien oint Oint.
Prenons ce que que nous dit Jean, mais il faudrait citer les quatre : Jn 12; 1-11 :
« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts. Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit : "Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ?" Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. Mais Jésus dit : "Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi vous ne m’avez pas toujours. Cependant une grande foule de Juifs avaient appris que Jésus était là, et ils arrivèrent non seulement à cause de Jésus lui-même, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait relevé d'entre les morts. Les grands prêtres dès lors décidèrent de faire mourir aussi Lazare, puisque c'était à cause de lui qu'un grand nombre de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus." »
Une étude de texte ordinaire donne à penser qu'il est un peu bête (pour ne pas dire sacrilège) de vouloir oindre quelqu'un qui déjà l'a été de façon divine,
mais enfin cette pauvre Marie n'était pas censée connaître le CV du visiteur et son geste était aussi à visée pratique. L'acceptation par Oint de cette coûteuse onction plutôt que de faire bénéficier les pauvres de cette richesse est peu sympathique mais Jean, et d'autres évangélistes, sans même avoir consulté Prisca, ont produit un conte à dormir debout sur la tête à base de raretés comparées, d'embaumement prévisionnel, de larmes méritoires, de pardon et de célébrité. Et aussi de chevilles enflées chez Oint.
Mais ce que j'observe encore une fois, ce qu'on sait tous, c'est qu'une aventure est plus attrayante quand elle est crédible. Nous sommes ici devant une série B, pour ne pas dire plus. Jean nous apprend que Lazare, le ressuscité miraculeux, était présent et qu'une foule de Juifs venait pour le voir, et voir aussi Jésus bien sûr. Mais étrangement aucun de ces curieux ne demande à Oint de ressusciter sa mère, son père, son épouse ou son enfant. Non, personne n'y pense, ou alors les évangélistes ont jugé de peu d'importance de naturelles tentatives propres pourtant à semer la confusion tout au long du repas. Et les grands prêtres, pas plus soucieux que les autres de leurs chers disparus, ont pour seule idée de remettre à mort Lazare sans imaginer un seul instant que l'opiniâtre Oint pourrait le reressusciter dans la minute.
Et c'est devant ça qu'on se pâme !