L'être.
Posté : 19 oct.23, 12:13
« Tatonga, c’est quoi ce petit grain qui a explosé ?
-Ce petit grain, Tictoc, est presque rien, il est dix millions de milliards de milliards de fois plus petit qu’un atome, disent les scientifiques. Et c’est depuis qu’il a explosé qu’il y a quelque chose et non rien. C’est un cri de triomphe de l’être sur le néant.
-L’être, c’est quoi l’être ?
-L’être, c’est le non-néant. Il y a l’être, il y a. Il est tout ce qu’il y a, les roches, les plantes, les animaux, les hommes, la vie, la mort, l’air, le bien, le mal, la joie, les peines… Il est entier, il est complet, il est ce qui te plait et ce qui te déplait. Voilà un problème de réglé, Tictoc, tu n’as plus à te demander pourquoi il y a le mal.
-Avant, il y avait le néant ?
-Oui, Tictoc, il y avait le néant, lui aussi infini dans son étendue, car le néant est néant, il ne peut coexister avec l’être. Et maintenant, il y a l’être infini dans toutes ses diversités et son étendue. Infini, car il ne peut pas être ½ ou ¾ d’être, il est l’être, il est tout entier, tout ce qui peut être est dans l’être, et c’est pour cela qu’il y a des limaces, des papillons, le vent, la pluie, des serpents, la peur, le mensonge…
-Il est Dieu ?
-Il est l’être, Tictoc. Son nom lui suffit, si tu lui colles un surnom c’est que tu veux le déformer, lui ajouter ou lui retirer des trucs, l’agrandir ou le réduire. Non, Tictoc, il est l’être et seul son nom lui convient.
-Et c’est l’être qui m’a créé ?
-Personne ne crée rien, personne ne crée personne. Comment, avec quoi et pourquoi veux-tu qu’on te crée ? Tu fais tout simplement partie de l’être comme tes frères les animaux, les végétaux, les roches, et vous êtes tous égaux. Mais, bah, Tictoc, si ça te plait de dire que l’être a créé les choses, je ne vais pas t’en empêcher, mais c’est faux, car l’être n’est même pas un être.
-Mais d’où vient cet être ?
-Il ne vient pas, Tictoc, puisqu’il n’existe pas lui-même, il est le non-néant, tandis que le néant est le non-être, c’est tout, ni l’un ni l’autre ne viennent de nulle part. L’être est l’être, il est ce qu’il y a, il est les couleurs, le chaud, le froid…
-Difficile de comprendre cet être qui n’existe pas, mais c’est quand même plus vraisemblable que les histoires qu’on nous raconte, tu es un grand visionnaire, Tatonga. Cet être qui n’est pas un être dont tu me parles, c’est donc le non-néant, je ne sais pas mais il m’a tout l’air d’être surtout un non-Dieu. Mais bon, et cet être a donc triomphé du néant et a pris sa place ?
-En vérité, c’est l’être lui-même qui s’efface pour être néant, puis se fait être, puis néant, puis être. Est-il dieu ou non-dieu, ça dépend de te définition de dieu.
-Il y a eu donc plusieurs big bang qui ont fait apparaitre l’être ?
-C’est bien ça, Tictoc. Il s’agit évidemment du même être, car l’être est un et il est entier. Il n’y a pas plusieurs façons, plusieurs manières d’être, c’est absurde. Cet être, tu en as toujours fait partie et tu en feras toujours partie, car il est entier, il ne s’augmente pas et ne se réduit pas. Tu as été présent et tu seras présent à chacune de ses apparitions, peut-être pas avec les mêmes oreilles et le même sexe, peut-être avec une corne à la place du nez, mais il y aura ce qu’il y a d’essentiel en toi, disons ton âme.
-Pourtant, je ne me souviens pas des fois passées, mais c’est vrai que cela doit prendre beaucoup de temps entre une apparition et une autre.
-Non, il ne s’écoule aucun temps, Tictoc, entre une éclipse et une apparition. C’est comme après ta mort, tu attends la nouvelle édition de l’être, mais le temps d’attente est nul, du moins pour toi. Pourquoi veux-tu qu’il s’écoule du temps ? Mais tu ne peux pas te souvenir des apparitions précédentes de l’être, Tictoc, car à chaque apparition, ton âme t’habille d’une nouvelle mémoire, de nouvelles oreilles, d’un autre nez.
-D’accord, Tatonga, j’ai bien compris ces apparitions successives de l’être, parlons maintenant de moi, quand je meurs, je passe dans le néant, n’est-ce pas ?
-Tu n’as donc rien compris, Tictoc. Non, vivant ou mort, tu fais partie de l’être, tu ne quittes jamais l’être. Dans le néant, il n’y a rien, ni vivants, ni morts. »
-Ce petit grain, Tictoc, est presque rien, il est dix millions de milliards de milliards de fois plus petit qu’un atome, disent les scientifiques. Et c’est depuis qu’il a explosé qu’il y a quelque chose et non rien. C’est un cri de triomphe de l’être sur le néant.
-L’être, c’est quoi l’être ?
-L’être, c’est le non-néant. Il y a l’être, il y a. Il est tout ce qu’il y a, les roches, les plantes, les animaux, les hommes, la vie, la mort, l’air, le bien, le mal, la joie, les peines… Il est entier, il est complet, il est ce qui te plait et ce qui te déplait. Voilà un problème de réglé, Tictoc, tu n’as plus à te demander pourquoi il y a le mal.
-Avant, il y avait le néant ?
-Oui, Tictoc, il y avait le néant, lui aussi infini dans son étendue, car le néant est néant, il ne peut coexister avec l’être. Et maintenant, il y a l’être infini dans toutes ses diversités et son étendue. Infini, car il ne peut pas être ½ ou ¾ d’être, il est l’être, il est tout entier, tout ce qui peut être est dans l’être, et c’est pour cela qu’il y a des limaces, des papillons, le vent, la pluie, des serpents, la peur, le mensonge…
-Il est Dieu ?
-Il est l’être, Tictoc. Son nom lui suffit, si tu lui colles un surnom c’est que tu veux le déformer, lui ajouter ou lui retirer des trucs, l’agrandir ou le réduire. Non, Tictoc, il est l’être et seul son nom lui convient.
-Et c’est l’être qui m’a créé ?
-Personne ne crée rien, personne ne crée personne. Comment, avec quoi et pourquoi veux-tu qu’on te crée ? Tu fais tout simplement partie de l’être comme tes frères les animaux, les végétaux, les roches, et vous êtes tous égaux. Mais, bah, Tictoc, si ça te plait de dire que l’être a créé les choses, je ne vais pas t’en empêcher, mais c’est faux, car l’être n’est même pas un être.
-Mais d’où vient cet être ?
-Il ne vient pas, Tictoc, puisqu’il n’existe pas lui-même, il est le non-néant, tandis que le néant est le non-être, c’est tout, ni l’un ni l’autre ne viennent de nulle part. L’être est l’être, il est ce qu’il y a, il est les couleurs, le chaud, le froid…
-Difficile de comprendre cet être qui n’existe pas, mais c’est quand même plus vraisemblable que les histoires qu’on nous raconte, tu es un grand visionnaire, Tatonga. Cet être qui n’est pas un être dont tu me parles, c’est donc le non-néant, je ne sais pas mais il m’a tout l’air d’être surtout un non-Dieu. Mais bon, et cet être a donc triomphé du néant et a pris sa place ?
-En vérité, c’est l’être lui-même qui s’efface pour être néant, puis se fait être, puis néant, puis être. Est-il dieu ou non-dieu, ça dépend de te définition de dieu.
-Il y a eu donc plusieurs big bang qui ont fait apparaitre l’être ?
-C’est bien ça, Tictoc. Il s’agit évidemment du même être, car l’être est un et il est entier. Il n’y a pas plusieurs façons, plusieurs manières d’être, c’est absurde. Cet être, tu en as toujours fait partie et tu en feras toujours partie, car il est entier, il ne s’augmente pas et ne se réduit pas. Tu as été présent et tu seras présent à chacune de ses apparitions, peut-être pas avec les mêmes oreilles et le même sexe, peut-être avec une corne à la place du nez, mais il y aura ce qu’il y a d’essentiel en toi, disons ton âme.
-Pourtant, je ne me souviens pas des fois passées, mais c’est vrai que cela doit prendre beaucoup de temps entre une apparition et une autre.
-Non, il ne s’écoule aucun temps, Tictoc, entre une éclipse et une apparition. C’est comme après ta mort, tu attends la nouvelle édition de l’être, mais le temps d’attente est nul, du moins pour toi. Pourquoi veux-tu qu’il s’écoule du temps ? Mais tu ne peux pas te souvenir des apparitions précédentes de l’être, Tictoc, car à chaque apparition, ton âme t’habille d’une nouvelle mémoire, de nouvelles oreilles, d’un autre nez.
-D’accord, Tatonga, j’ai bien compris ces apparitions successives de l’être, parlons maintenant de moi, quand je meurs, je passe dans le néant, n’est-ce pas ?
-Tu n’as donc rien compris, Tictoc. Non, vivant ou mort, tu fais partie de l’être, tu ne quittes jamais l’être. Dans le néant, il n’y a rien, ni vivants, ni morts. »