Contrat social, libre arbitre et dissonance.
Posté : 02 nov.23, 01:54
On nous apprend que les premiers hommes ont mis en place un contrat social pour échapper à une nature hostile au sein de laquelle l'homme est un loup pour l'homme. Chacun se défait de sa capacité de prédation, remet ses conflits entre les mains d'une instance supérieure pour qu'elle les tranche de manière équitable, objective.
L'objectif est d'assurer la pérennité du corps social, de limiter les excès de violence.
Pour ce faire, les sociétés nous programment dès notre plus jeune âge à une vision sublimée du monde.
Le problème est que ce déni de la violence ne correspond pas forcément à la réalité de notre nature, laquelle a besoin de s'exalter dans des rapports de compétition parfois violents.
De là naît une dissonance, on nous programme à une "surréalité" qui se heurte systématiquement à la "réalité". (On peut évoquer le conflit entre le ça et le surmoi freudien).
Ainsi nous sommes choqués qu'il y ait des guerres, des meurtres alors que ce sont des composantes logiques et nécessaires de l'équation. Nous nous infligeons un drame permanent, un perpétuel désenchantement.
Avec du recul, on s'aperçoit que les hommes ont inventé un labyrinthe idéologique par lequel ils espéraient s'affranchir d'une forme d'esclavage biologique, avant de se rendre compte qu'ils sont égaux aux singes, peut-être même inférieurs. Nos communautés ont juste changé d'échelle et de visage, mais la réalité est restée foncièrement la même (Nos sociétés connaissent-elles moins de conflits et de morts que chez les primates ?)
Faut-il revenir à l'état de nature, à une vérité plus simple qui s'assume ?
L'invention du libre arbitre est peut-être l'exemple le plus caractéristique de ce processus.
La dynamique scientifique plaide globalement en faveur d'une omniprésence des déterminismes (tout est lié par la cause et l'effet).
On s'aperçoit que beaucoup de choses se passent à un niveau inconscient et que nous n'avons pas prise.
Depuis la nuit des temps, les organismes opèrent des échanges chimiques et perpétuent la vie.
L'être humain, le langage, la cognition n'arrivent que très tardivement, à la manière d'une dernière couche. On peut donc dire que la vie et les automatismes biologiques preexistent au concepts que l'être humain a inventé pour satisfaire son entendement. (La loi de la nature a-t-elle attendu l'invention du libre arbitre pour faire son job et mener à bien sa logique de duplication?)
Cette dernière couche cérébrale qu'on appelle le Neo-cortex ressemblerait alors davantage à une chasteté posée sur une réalité dérangeante, un tour de passe-passe pour réduire l'effet de dissonance cognitive.
Et puis quel intérêt aurions-nous à démontrer que le libre arbitre n'existe pas ? Il faudrait remettre en question toute notre société qui table sur la liberté et la responsabilité. C'est impossible, socialement insoutenable.
Le récent développement des sciences comportementale et cognitive nous prouve que l'être humain est aisément manipulé dans son libre arbitre si tant est qu'on connait les causes et les effets, ce que l'on appelle les "biais cognitifs".
Mais alors, quid de notre âme, de notre espace intérieur, de nos pensées ? Certains estiment que nous ne sommes que les passagers de corps qui agissent selon les lois de l'ordre cosmique, tout est écrit à l'avance (c'est ce qu'on appelle le fatalisme), cet espace que nous appelons conscience ne serait que le bruit d'une machine dont nous n'avons pas les commandes.
Peut-être que l'univers dont la priorité est d'entretenir le mouvement de vie, la logique de duplication, a-t-il estimé nécessaire la mise en place de ce tour de magie.
Il faut aussi dire que notre perception du monde est limitée par nos organes sensoriels, très réduits par rapport à l'Immensité de l'univers et aux vérités qu'il recèle.
Il serait intéressant de savoir si les animaux estiment avoir du libre arbitre, nous qui observons que leurs schémas de vie sont robotiques, automatisés et ne leur prêtons guère d'âme. On démontrerait alors que la nature entretient une illusion à tous les niveaux pour faire perdurer sa loi.
Il faut dire qu'en tant qu'êtres humains, nous vivons notre existence avec une intensité émotionnelle très forte, et n'avons peut être pas le détachement, la dissociation qui permet une telle analyse.
Même si nous démontrions que le libre arbitre n'existe pas, nous l'oublierions aussitôt, car la vie nous emmène en servitude dans sa danse, nous sommes les esclaves de nos besoins.
Pour certains, l'espoir est néanmoins permis dans la mesure où la science n'a pas encore tout découvert.
Peut-être un jour découvrirons-nous la particule du libre arbitre comme nous avons découvert le boson de Higgs...
Toujours est-il, verser dans le fatalisme ne semble pas une bonne idée, l'oubli et la liberté sont tellement plus agréables !
L'Histoire nous montre en tout cas qu'il faut se conformer au consensus global, au mythe construit, faute de quoi nous subissons un processus d'étiquetage, de stigmatisation et de rejet.
La Nature a toujours le dernier mot, évince tous ceux qui se mettent sur sa route, alors prenons garde avec nos théories et ambitions orgueilleuses !
L'objectif est d'assurer la pérennité du corps social, de limiter les excès de violence.
Pour ce faire, les sociétés nous programment dès notre plus jeune âge à une vision sublimée du monde.
Le problème est que ce déni de la violence ne correspond pas forcément à la réalité de notre nature, laquelle a besoin de s'exalter dans des rapports de compétition parfois violents.
De là naît une dissonance, on nous programme à une "surréalité" qui se heurte systématiquement à la "réalité". (On peut évoquer le conflit entre le ça et le surmoi freudien).
Ainsi nous sommes choqués qu'il y ait des guerres, des meurtres alors que ce sont des composantes logiques et nécessaires de l'équation. Nous nous infligeons un drame permanent, un perpétuel désenchantement.
Avec du recul, on s'aperçoit que les hommes ont inventé un labyrinthe idéologique par lequel ils espéraient s'affranchir d'une forme d'esclavage biologique, avant de se rendre compte qu'ils sont égaux aux singes, peut-être même inférieurs. Nos communautés ont juste changé d'échelle et de visage, mais la réalité est restée foncièrement la même (Nos sociétés connaissent-elles moins de conflits et de morts que chez les primates ?)
Faut-il revenir à l'état de nature, à une vérité plus simple qui s'assume ?
L'invention du libre arbitre est peut-être l'exemple le plus caractéristique de ce processus.
La dynamique scientifique plaide globalement en faveur d'une omniprésence des déterminismes (tout est lié par la cause et l'effet).
On s'aperçoit que beaucoup de choses se passent à un niveau inconscient et que nous n'avons pas prise.
Depuis la nuit des temps, les organismes opèrent des échanges chimiques et perpétuent la vie.
L'être humain, le langage, la cognition n'arrivent que très tardivement, à la manière d'une dernière couche. On peut donc dire que la vie et les automatismes biologiques preexistent au concepts que l'être humain a inventé pour satisfaire son entendement. (La loi de la nature a-t-elle attendu l'invention du libre arbitre pour faire son job et mener à bien sa logique de duplication?)
Cette dernière couche cérébrale qu'on appelle le Neo-cortex ressemblerait alors davantage à une chasteté posée sur une réalité dérangeante, un tour de passe-passe pour réduire l'effet de dissonance cognitive.
Et puis quel intérêt aurions-nous à démontrer que le libre arbitre n'existe pas ? Il faudrait remettre en question toute notre société qui table sur la liberté et la responsabilité. C'est impossible, socialement insoutenable.
Le récent développement des sciences comportementale et cognitive nous prouve que l'être humain est aisément manipulé dans son libre arbitre si tant est qu'on connait les causes et les effets, ce que l'on appelle les "biais cognitifs".
Mais alors, quid de notre âme, de notre espace intérieur, de nos pensées ? Certains estiment que nous ne sommes que les passagers de corps qui agissent selon les lois de l'ordre cosmique, tout est écrit à l'avance (c'est ce qu'on appelle le fatalisme), cet espace que nous appelons conscience ne serait que le bruit d'une machine dont nous n'avons pas les commandes.
Peut-être que l'univers dont la priorité est d'entretenir le mouvement de vie, la logique de duplication, a-t-il estimé nécessaire la mise en place de ce tour de magie.
Il faut aussi dire que notre perception du monde est limitée par nos organes sensoriels, très réduits par rapport à l'Immensité de l'univers et aux vérités qu'il recèle.
Il serait intéressant de savoir si les animaux estiment avoir du libre arbitre, nous qui observons que leurs schémas de vie sont robotiques, automatisés et ne leur prêtons guère d'âme. On démontrerait alors que la nature entretient une illusion à tous les niveaux pour faire perdurer sa loi.
Il faut dire qu'en tant qu'êtres humains, nous vivons notre existence avec une intensité émotionnelle très forte, et n'avons peut être pas le détachement, la dissociation qui permet une telle analyse.
Même si nous démontrions que le libre arbitre n'existe pas, nous l'oublierions aussitôt, car la vie nous emmène en servitude dans sa danse, nous sommes les esclaves de nos besoins.
Pour certains, l'espoir est néanmoins permis dans la mesure où la science n'a pas encore tout découvert.
Peut-être un jour découvrirons-nous la particule du libre arbitre comme nous avons découvert le boson de Higgs...
Toujours est-il, verser dans le fatalisme ne semble pas une bonne idée, l'oubli et la liberté sont tellement plus agréables !
L'Histoire nous montre en tout cas qu'il faut se conformer au consensus global, au mythe construit, faute de quoi nous subissons un processus d'étiquetage, de stigmatisation et de rejet.
La Nature a toujours le dernier mot, évince tous ceux qui se mettent sur sa route, alors prenons garde avec nos théories et ambitions orgueilleuses !