Bonne nouvelle
Posté : 29 janv.24, 02:56
14 % des donneurs d’organes au Québec ont eu recours à l’aide médicale à mourir en 2022.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/20 ... don-organe
Le nombre de Québécois qui consentent à faire un don d'organes après avoir obtenu l’aide médicale à mourir augmente, selon des données publiées lundi matin dans le Canadian Medical Association Journal (Nouvelle fenêtre).
Entre janvier 2018 et décembre 2022, lors des cinq premières années de la légalisation de l’aide médicale à mourir (AMM) au Québec, Transplant Québec a reçu 245 références d’un donneur potentiel en contexte d’AMM.
Notons que les données analysées concernent les dons vivants (poumons, cœurs, reins), et non les dons de tissus après décès (qui sont gérés par Héma-Québec).
Parmi les 245 cas référés, 163 ont été exclus; 56 % en raison de problèmes de santé, 21 % ont refusé parce qu'ils ne souhaitaient pas mourir à l’hôpital (un critère pour le don d’organes); 13 % ont choisi de ne plus avoir recours à l’AMM et 4 % sont décédés avant de pouvoir prendre une décision.
Selon le Dr Matthew Weiss, qui a dirigé l’analyse et qui est directeur médical du don d’organes à Transplant Québec, environ 10 % des gens qui demandent l'AMM seraient admissibles pour faire un don.
Les patients avec des cancers métastatiques ne sont pas éligibles parce qu’on ne veut pas transmettre un cancer. [Ceux qui peuvent faire un don] ont des maladies comme le SLA, le Parkinson ou une maladie neurodégénérative, explique le Dr Weiss, qui est également chercheur associé au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et intensiviste pédiatrique au CHU à Québec.
Parmi les 82 dossiers retenus par Transplant Québec, 64 Québécois ont pu faire un don d’organes dans un contexte d’AMM entre 2018 et 2022.
Au total, 182 organes (116 reins, 20 foies, 46 poumons) ont été transplantés, soit 2,9 organes par donneur.
Le nombre de personnes qui ont pu faire un don d’organes est passé de 8 en 2018 à 24 en 2022. Ainsi, en 2022, 14 % de tous les donneurs d’organes québécois après le décès étaient des personnes qui ont eu recours à l’AMM.
Il y a eu un plateau pendant la pandémie, parce qu’on faisait moins de dons de toutes sortes. Mais la proportion augmente. Avec le nombre de personnes ayant re
Dans plus de 80 % des cas, le diagnostic était un trouble neurodégénératif, le plus souvent la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Parmi les autres donneurs, on compte des personnes avec des troubles cardiaques ou pulmonaires terminaux, des syndromes douloureux chroniques et des lésions de la moelle épinière.
Outre le Canada, seuls les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne effectuent le don d'organes dans un contexte d’AMM. La Suisse envisage cette pratique médicale.
En 2021, 8 % des 734 donneurs d’organes au Canada ont eu recours à l’AMM. En 2020, aux Pays-Bas, 4 % des 255 donneurs ont eu recours à l’AMM.
Les premiers dons au Canada après l’AMM ont eu lieu en 2016; ceux au Québec, en 2017.
Avant 2018, on décourageait les médecins de mentionner à leurs patients souhaitant l’AMM la possibilité d’un don d’organes. D’ailleurs, les premiers dons d’organes en contexte d’AMM ont été réalisés à la demande des personnes en fin de vie.
On ne voulait jamais donner l’impression que Transplant Québec encourage l'AMM juste pour le don d'organes. Avec le temps, Transplant Québec a jugé que l'AMM était mieux acceptée et mieux comprise par la société. Nous étions alors plus à l’aise pour parler de la possibilité de ce type de don, explique le Dr Weiss.
Aujourd'hui, on encourage les médecins qui offrent l’AMM à aborder le sujet avec leurs patients, mais ils ne sont pas dans l’obligation de le faire.
Le Dr Weiss rappelle qu’un protocole existe. La discussion entourant le don d’organes débute seulement lorsqu’une personne a eu la confirmation de son admissibilité à l’AMM. La décision en matière de don d’organes n’a aucun impact sur l’accès à l’AMM et les patients peuvent changer d’idée à n’importe quel moment.
Selon le Dr Weiss, il est difficile de savoir si tous les médecins offrent de l’information aux patients. C’est pourquoi il croit que plusieurs personnes qui seraient admissibles ne sont même pas au courant de leurs options.
Si le patient ne sait pas que c'est une possibilité, cette personne n’a même pas l’occasion de dire oui ou non de manière indépendante.
Une citation deDr Matthew Weiss
Si toutes les personnes admissibles étaient identifiées et dirigées vers Transplant Québec, le nombre de dons en contexte d’AMM pourrait être plus élevé, croit-il.
Le Dr Weiss dit qu’il faut aussi trouver des moyens pour respecter les souhaits du patient en fin de vie en réduisant les obstacles aux dons, comme celui de la nécessité de recevoir l’AMM à l’hôpital.
La raison principale, c'est qu'une fois que le cœur arrête, la fenêtre pour prélever les organes est très courte, dit le Dr Weiss, en ajoutant que les Pays-Bas et la Belgique ont essayé le don à la maison, mais que le tout demeure très complexe à mettre en place.
Le Dr Weiss ajoute qu’il ne faut surtout pas oublier l’impact positif que peut avoir une décision de don d’organes sur le patient en fin de vie.
Je pense que le bénéfice qui est le plus important, c'est le bénéfice pour le donneur. Les gens qui sont capables d'incorporer ce geste altruiste dans leurs derniers moments, ça compte beaucoup pour eux. Ces gens étaient très fiers d’avoir l'occasion de faire un don. C’est un geste de solidarité.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/20 ... don-organe
Le nombre de Québécois qui consentent à faire un don d'organes après avoir obtenu l’aide médicale à mourir augmente, selon des données publiées lundi matin dans le Canadian Medical Association Journal (Nouvelle fenêtre).
Entre janvier 2018 et décembre 2022, lors des cinq premières années de la légalisation de l’aide médicale à mourir (AMM) au Québec, Transplant Québec a reçu 245 références d’un donneur potentiel en contexte d’AMM.
Notons que les données analysées concernent les dons vivants (poumons, cœurs, reins), et non les dons de tissus après décès (qui sont gérés par Héma-Québec).
Parmi les 245 cas référés, 163 ont été exclus; 56 % en raison de problèmes de santé, 21 % ont refusé parce qu'ils ne souhaitaient pas mourir à l’hôpital (un critère pour le don d’organes); 13 % ont choisi de ne plus avoir recours à l’AMM et 4 % sont décédés avant de pouvoir prendre une décision.
Selon le Dr Matthew Weiss, qui a dirigé l’analyse et qui est directeur médical du don d’organes à Transplant Québec, environ 10 % des gens qui demandent l'AMM seraient admissibles pour faire un don.
Les patients avec des cancers métastatiques ne sont pas éligibles parce qu’on ne veut pas transmettre un cancer. [Ceux qui peuvent faire un don] ont des maladies comme le SLA, le Parkinson ou une maladie neurodégénérative, explique le Dr Weiss, qui est également chercheur associé au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et intensiviste pédiatrique au CHU à Québec.
Parmi les 82 dossiers retenus par Transplant Québec, 64 Québécois ont pu faire un don d’organes dans un contexte d’AMM entre 2018 et 2022.
Au total, 182 organes (116 reins, 20 foies, 46 poumons) ont été transplantés, soit 2,9 organes par donneur.
Le nombre de personnes qui ont pu faire un don d’organes est passé de 8 en 2018 à 24 en 2022. Ainsi, en 2022, 14 % de tous les donneurs d’organes québécois après le décès étaient des personnes qui ont eu recours à l’AMM.
Il y a eu un plateau pendant la pandémie, parce qu’on faisait moins de dons de toutes sortes. Mais la proportion augmente. Avec le nombre de personnes ayant re
Dans plus de 80 % des cas, le diagnostic était un trouble neurodégénératif, le plus souvent la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Parmi les autres donneurs, on compte des personnes avec des troubles cardiaques ou pulmonaires terminaux, des syndromes douloureux chroniques et des lésions de la moelle épinière.
Outre le Canada, seuls les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne effectuent le don d'organes dans un contexte d’AMM. La Suisse envisage cette pratique médicale.
En 2021, 8 % des 734 donneurs d’organes au Canada ont eu recours à l’AMM. En 2020, aux Pays-Bas, 4 % des 255 donneurs ont eu recours à l’AMM.
Les premiers dons au Canada après l’AMM ont eu lieu en 2016; ceux au Québec, en 2017.
Avant 2018, on décourageait les médecins de mentionner à leurs patients souhaitant l’AMM la possibilité d’un don d’organes. D’ailleurs, les premiers dons d’organes en contexte d’AMM ont été réalisés à la demande des personnes en fin de vie.
On ne voulait jamais donner l’impression que Transplant Québec encourage l'AMM juste pour le don d'organes. Avec le temps, Transplant Québec a jugé que l'AMM était mieux acceptée et mieux comprise par la société. Nous étions alors plus à l’aise pour parler de la possibilité de ce type de don, explique le Dr Weiss.
Aujourd'hui, on encourage les médecins qui offrent l’AMM à aborder le sujet avec leurs patients, mais ils ne sont pas dans l’obligation de le faire.
Le Dr Weiss rappelle qu’un protocole existe. La discussion entourant le don d’organes débute seulement lorsqu’une personne a eu la confirmation de son admissibilité à l’AMM. La décision en matière de don d’organes n’a aucun impact sur l’accès à l’AMM et les patients peuvent changer d’idée à n’importe quel moment.
Selon le Dr Weiss, il est difficile de savoir si tous les médecins offrent de l’information aux patients. C’est pourquoi il croit que plusieurs personnes qui seraient admissibles ne sont même pas au courant de leurs options.
Si le patient ne sait pas que c'est une possibilité, cette personne n’a même pas l’occasion de dire oui ou non de manière indépendante.
Une citation deDr Matthew Weiss
Si toutes les personnes admissibles étaient identifiées et dirigées vers Transplant Québec, le nombre de dons en contexte d’AMM pourrait être plus élevé, croit-il.
Le Dr Weiss dit qu’il faut aussi trouver des moyens pour respecter les souhaits du patient en fin de vie en réduisant les obstacles aux dons, comme celui de la nécessité de recevoir l’AMM à l’hôpital.
La raison principale, c'est qu'une fois que le cœur arrête, la fenêtre pour prélever les organes est très courte, dit le Dr Weiss, en ajoutant que les Pays-Bas et la Belgique ont essayé le don à la maison, mais que le tout demeure très complexe à mettre en place.
Le Dr Weiss ajoute qu’il ne faut surtout pas oublier l’impact positif que peut avoir une décision de don d’organes sur le patient en fin de vie.
Je pense que le bénéfice qui est le plus important, c'est le bénéfice pour le donneur. Les gens qui sont capables d'incorporer ce geste altruiste dans leurs derniers moments, ça compte beaucoup pour eux. Ces gens étaient très fiers d’avoir l'occasion de faire un don. C’est un geste de solidarité.