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Sayida fatima ne fut pas en colère contre Abu bakr

Posté : 30 janv.24, 20:33
par alishoune
SUBTILITE DANS LE HADITH

D’après Al-Shu’bi lorsque fatima (raa) est tombée malade, Abu bakr as-siddiq (raa) est venu lui rendre visite. Il a demandé la permission d’entrer. Ali (raa) dit à fatima (raa) : "Ô Fatima il s'agit d'Abu Bakr et il demande la permission d’entrer". Elle lui répondit : "Veux-tu que je lui donne la permission ?" Ali répondit : "Oui". Elle lui donna donc la permission, et Abu Bakr entra afin de chercher sa satisfaction et lui dit : "Par Allah j’ai laissé mon foyer, ma fortune et ma famille uniquement en espérant la satisfaction d'Allah, la satisfaction de son Prophète et votre satisfaction vous les gens de la Maison Prophétique (Ahl Al Bayt). Il lui parla cherchant à la satisfaire jusqu'à ce qu'elle fut satisfaite.

Al bayhaqi vol 6 p301

La partie du Hadith qui affirme que Fâtimah (radhia Allâhou anha) délaissa Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) et ne lui adressa plus la parole jusqu'à ce qu'elle quitte ce monde n'est pas de Aïcha (radhia Allâhou anha). Il s'agit là d'une déduction personnelle faite par un des narrateurs du Hadith et qui a été introduite au milieu des propos rapportés de Aïcha (radhia Allâhou anha). 

Parmi les éléments indiquant cela, il y a notamment le fait que le récit des échanges qui eurent lieu entre Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) et Fâtimah (radhia Allâhou anha) au sujet de la terre de "Fadak" sont rapportés de 36 voies différentes (selon les recherches effectuées par Cheikh Mouhammad Nâfi' – Voir son ouvrage "Rouhamâou Baynahoum" en langue ourdou – Volume 1 / Page 126 et 127) , parmi lesquelles 11 versions sont rapportées d'un narrateur autre que l'Imâm Az Zouhri r.a.: Dans toutes ces versions, il n'est fait aucune allusion à la colère de Fâtimah (radhia Allâhou anha), ni au fait qu'elle ait délaissé Abou Bakr (radhia Allâhou anhou), ni même qu'elle ne lui ait plus adressé la parole jusqu'à sa mort. Les 25 versions suivantes reposent sur le rapport de l'Imâm Az Zouhri r.a.; parmi toutes ces versions, il y a en 9 qui ne mentionnent, là encore, rien au sujet de ce qui a été évoqué ci-dessus. Seules les 16 versions restantes y font allusion… C'est donc à partir de ce constat que des savants ont pu déduire que les commentaires concernant l'attitude de Fâtimah (radhia Allâhou anha) ont été rajoutés et introduits ("Idrâdj" dans la Tradition originale par l'Imâm Az Zouhri r.a. Il est d'ailleurs établi au sujet de ce dernier qu'il avait l'habitude d'introduire des commentaires personnels dans les Traditions qu'il rapportait, sans toujours prendre le soin de les différencier clairement des propos originels qu'il citait des Compagnons (radhia Allâhou anhoum); on rapporte ainsi que certains de ses contemporains lui avaient fait la remarque suivante: "Différencie bien tes propos de ceux du Messager d'Allah (sallallâhou alayhi wa sallam)". (Voir notamment les écrits de Hâfidh Ibné Hadjar r.a. ou de Katîb Al Baghdâdi r.a. à son sujet). 

Quand on considère donc que les commentaires au sujet de la réaction de Fâtimah (radhia Allâhou anha) ont été rajouté par Az Zouhri r.a., on se trouve face à deux possibilités: 

Soit il s'agissait là d'une déduction personnelle de sa part, auquel cas ses propos n'ont pas valeur d'arguments… 

Soit il a mentionné là des choses qu'il avait entendu de certaines personnes, sans pour autant citer de chaîne de transmission propre pour ces propos en particulier. Tout au plus, on peut considérer ces propos comme étant un "Irsâl" de sa part (dans le vocabulaire de la science des Hadiths, on appelle "Irsâl" les propos qu'un Tâbéi (personne de la génération suivant celle des Compagnons (radhia Allâhou anhoum)) cite directement du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), sans faire mention du Compagnon (radhia Allâhou anhou) intermédiaire de qui il tient ces propos)… Et selon l'avis des spécialistes de la science des Hadiths, les "Marâsîl" (pluriel de "Moursal", c'est à dire les narrations rapportées par "Irsâl" de Az Zouhri r.a. ne sont pas considérés comme étant fiables (Voir "Tahdhîb out Tahdhîb" – Volume 9 / Page 451 et "Tadrîb oul Râwi" – Volume 1 / Page 205). Surtout que ces "Marâsîl" de Zouhri r.a. sont clairement en contradiction avec toutes les Traditions évoquées plus haut et qui indiquent que, par la suite, Fâtimah (radhia Allâhou anha) accepta de se réconcilier avec Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) et fut satisfaite de lui… 

C'est la raison pour laquelle, la version donnée par Ibné Kathîr r.a. de ce qui s'est réellement passé entre Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) et Fâtimah (radhia Allâhou anha) apparaît comme étant la plus juste et la plausible: 

Selon lui, au départ, Fâtimah (radhia Allâhou anha) était bien venue réclamer les terres de "Fadak" à Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) en guise d'héritage de la part de son père, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). Lorsque Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) lui rappela les propos du Messager (sallallâhou alayhi wa sallam) portant sur le fait que l'ensemble de ce que les Prophètes (alayhimous salâm) laissaient derrière eux en quittant ce monde était considéré comme aumône et ne pouvait être hérité, elle accepta cela et ne réclama plus cet héritage. Par contre, elle demanda que la gestion des terres de "Fadak" leur soit confiée, à elle et à son époux, Ali (radhia Allâhou anhou). Mais Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) là encore ne lui donna pas une réponse favorable, arguant du fait qu'étant le "Khalifah" (remplaçant) du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), il ne désirait pas changer la méthode de gestion de ces terres par rapport à ce qui se faisait du vivant du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam): Ainsi, il continua a donner la part qui leur revenait de droit aux "Ahl oul Bayt" (membres de la famille du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam)), exactement comme le faisait le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam). C'est à cause de ce refus de sa part que Fâtimah (radhia Allâhou anhou) fut quelque peu mécontente; cependant, le mécontentement disparut pas la suite et elle fut à nouveau satisfaite de lui. (Réf: "Al Bidâya wan Nihâya" – Volume 5 / Page 289) 

Imam ali zayn ul abidine a dit: Si j'avais été à la place de Abou Bakr (radhia allâhou anhou), j'aurais rendu le même jugement que lui en ce qui concerne les terres de "Fadak"." (Réf: "Al Bidâya wan Nihâya" : Volume 5 / Page )